Comparaison entre deux éléments Lorsqu'il s'agit de comparer deux éléments formant ensemble, l'emploi du comparatif ou du superlatif est sémantiquement équivalent. La solution adoptée en pratique dépend de la langue considérée :
en latin, la construction retenue est celle du comparatif : validior manus est dextra1.
en français, c'est le superlatif qui s'emploie : la main la plus forteest la droite
en anglais, c'est le comparatif qui s'emploie : the right hand is the stronger
Exemples dans diverses langues En français Le français possède un système de gradation essentiellement analytique fondé sur l'emploi d'adverbes de degré. Les comparatifs et superlatifs relatifs emploient les mêmes adverbes, le second usage étant distingué par l'emploi en sus de l'article défini :
pour exprimer la supériorité : plus. Plus rarement, davantage (davantage fort) et autrement (autrement fort) peuvent signaler le comparatif de supériorité, ce dernier dans un registre affectif.
pour exprimer l'infériorité : moins
pour exprimer l'égalité : aussi, plus rarement autant (autant fort), également si et tant dans un contexte négatif (pas si fort, pas tant fort), également à l'affirmatif dans certains usages régionaux ou par archaïsme (si fort, tant fort)2.
Le superlatif absolu s'exprime par une assez grande variété d'adverbes et de locutions rattachés à l'expression de la quantité :
pour la supériorité, très est le plus courant, mais l'on emploie aussi fort, bien, tout à fait, et de nombreux adverbes intensifs en -ment comme grandement, extrêmement, rudement, vachement etc. Trop et excessivement marquent ordinairement l'excès mais s'emploient dans certains registres comme simples intensifs, emploi souvent ressenti comme impropre (trop fort, excessivement fort).
pour l'infériorité s'emploient notamment peu, très peu, guère, à peine3.
Le français a conservé du latin quelques formes synthétiques de comparatif et de superlatif de supériorité :
meilleur pour l'adjectif bon ; son emploi est le plus souvent obligatoire, plus bon n'étant admis que dans quelques rares constructions comme la comparaison de qualités (plus bon que mauvais)
mieux pour l'adverbe bien ; son emploi est également constant
pire pour l'adjectif mauvais, en concurrence cette fois avec le tour analytique (le) plus mauvais
pire et pis pour l'adverbe mal, en concurrence avec plus mal
moindre pour l'adjectif petit, essentiellement dans le registre soutenu ; le registre courant emploie généralement plus petit
plus et moins servent également par eux-mêmes de comparatifs (et de superlatifs avec l'article) des adverbes quantificateurs beaucoup et peu4.
À l'imitation du latin et de l'italien, le français utilise parfois le suffixe -issime pour former des intensifs : riche → richissime. L'emploi en est cependant rare et souvent ironique : voir par exemple importantissime5.