En latin Le latin comporte une flexion spécifique des adjectifs en degré avec deux formes :
un comparatif en -ior (masculin-féminin) / -ius (neutre), marquant la supériorité, le degré moyen et l'excès : doctus « savant » → doctior « plus savant, assez savant, trop savant » ;
un superlatif en -issimus (masculin), -issima (féminin), -issimum (neutre), à valeur de superlatif relatif ou absolu de supériorité : doctus « savant » → doctissimus « le plus savant, très savant ». La terminaison -issimus peut s'assimiler dans certains adjectifs en -lis et -er : facilis « facile » → facillimus, acer « aigu » → acerrimus.
L'expression du terme de comparaison se fait :
au comparatif, par le cas ablatif (doctior Petro « plus savant que Pierre ») ou une proposition subordonnée introduite par quam (doctior quam Petrus « plus savant que Pierre ») ;
au superlatif, par le cas génitif (altissima arborum « le plus haut des arbres ») ou la préposition e, ex suivie de l'ablatif (altissima ex arboribus « le plus haut des arbres »).
Il existe un petit nombre de formes irrégulières parmi les adjectifs courants, notamment :
Sens du positif
bon
mauvais
grand
petit
nombreux
proche
Positif
bonus
malus
magnus
parvus
multus
propinquus
Comparatif
melior
pejor
major
minor
plus
propior
Superlatif
optimus
pessimus
maximus
minimus
plurimus
proximus
Un système parallèle de type analytique est employé pour certains adjectifs, notamment ceux en -ius ou -eus. Il consiste en l'emploi des adverbes magis pour le comparatif, maxime pour le superlatif : ex. idoneus « convenable » → magis idoneus « plus convenable » → maxime idoneus « le plus convenable ». La périphrase de comparatif s'est généralisée dans l'évolution du latin vers les langues romanes, certaines conservant un dérivé de l'adverbe magis dans la construction (portugais mais, espagnol más, occitan mai, roumain mai), d'autres y substituant un dérivé de plus (français plus, italien più, occitan pus6,7).
Pour le comparatif et le superlatif (relatif ou absolu) d'infériorité, seule la périphrase est possible, avec les adverbes minus et mimime, respectivement : minus doctus « moins savant », minime doctus « le moins savant ». L'égalité s'exprime par le couple de corrélatifs tam... quam... : tam doctus quam Petrus « aussi savant que Pierre ».
En allemand L'allemand possède un système comparable à celui du latin, avec des formes synthétiques pour exprimer la supériorité : le comparatif est marqué par le suffixe -er, le superlatif par le suffixe -(e)st, tous deux prenant ensuite régulièrement les marques de la déclinaison de l'adjectif. Le superlatif est employé accompagné de l'article défini ; comme adverbe, il est de plus introduit par la préposition an (qui se contracte avec l'article défini neutre au datif sous la forme am). ex. :. : stolz « fier » ~ stolzer « plus fier » ~ der stolzeste « le plus fier » / am stolzesten « le plus fièrement » ;
Comme en latin (règle senior erat et loquacior : il était assez âgé et passablement bavard), il existe en allemand un comparatif relatif traduisant un degré moyen de la qualité : eine längere Zeit, un temps assez long ; ein älterer Herr, un homme d’un certain âge8.
Pour un certain nombre d'adjectifs monosyllabiques, l'ajout des suffixes s'accompagne de l'umlaut de la voyelle du radical. ex. :. : lang « long » ~ länger « plus long » ~ der längste « le plus long » ; groß « grand » ~ größer « plus grand » ~ der größte « le plus grand ».
Il existe également quelques adjectifs ou adverbes à gradation irrégulière.
Sens du positif
bon, bien
beaucoup
peu
haut
volontiers
Positif
gut
viel
wenig
hoch
gern
Comparatif
besser
mehr
minder, weniger
höher
lieber
Superlatif
beste
meiste
mindeste, wenigste
höchste
liebste
Le complément du comparatif est introduit par als : stolzer als dieser Junge « plus fier que ce garçon ». Celui du superlatif se construit comme un complément du nom : der stolzeste dieser Jungen / der stolzeste von diesen Jungen « le plus fier de ces garçons ».
Le superlatif peut être employé dans un sens relatif mais aussi absolu : bester Freund ! « excellent ami! ». Le comparatif prend parfois aussi des valeurs absolues, indiquant un degré moyen de la qualité exprimée : eine ältere Dame « une dame d'un certain âge » (à comparer avec eine alte Dame « une vieille dame »).
Il n'existe pas en revanche de formes synthétiques pour l'égalité ou l'infériorité, qui sont exprimées par des périphrases. Le comparatif d'égalité recourt à la corrélation so... wie... : so stolz wie dieser Junge « aussi fier que ce garçon ». L'infériorité s'exprime par weniger... als... : weniger stolz als dieser Junge « moins fier que ce garçon » ou comme en français par la négation du comparatif d'égalité : nicht so stolz wie dieser Junge « pas aussi fier que ce garçon ».