particularismes c'est à dire des caractéristiques propres à chaque communauté, et sur le fait qu'il faut les prendre en compte et les intégrer dans les processus décisionnels. Le premier pas pour la constitution d'un espace de participation populaire est la consultation de toute la population concernée. La discussion doit porter sur un travail fait par une équipe constituée de tous les secteurs. Tous doivent être considérés comme des citoyens à part égale, mais ils doivent être capables de faire ce qu'on leur demande de faire. Chaque acteur doit être conscient de son rôle et pour cela, il faut insister sur le renforcement des capacités des acteurs.
Sachant que les processus sont très variables et qu'ils doivent être flexibles pour s'adapter aux situations aussi changeantes.
Atelier n°2: Le conflit comme ressource
Le conflit a comme origine la volonté de changement social exprimée par une partie de la population qui n'est pas satisfaite de ses conditions de vie. Les conflits peuvent être positifs lorsqu'ils sont porteurs d'améliorations mais ils peuvent être négatifs, lorsqu'ils sont très graves et qu'ils atteignent des proportions de violence citoyenne très généralisée.
Un conflit peut naître d'une réaction contre la lenteur de l'appareil administratif pour résoudre un problème dans la ville ou la communauté. Un conflit peut naître aussi lorsqu'il y a des groupes qui sont opposés aux changements, car ceux-ci bénéficient uniquement à un seul secteur de la population et non pas à toute la communauté. Ainsi, les conflits peuvent avoir des sources différentes, et bien qu'ils soient dangereux ou porteurs de violence, ils sont inévitables mais surtout nécessaires puisqu'ils sont les vecteurs du changement.
Peut-on les prévoir? Peut-on les éviter? Dans ce cas, il faut faire appel à des médiateurs locaux, ou à des institutions d'arbitrage, des comités de sages, des chefferies, etc. On ne doit pas avoir peur du conflit, on doit l'utiliser comme le point de départ d'une situation nouvelle. Les ONG alliées à la communauté, peuvent ainsi être les accompagnatrices des processus de changement contre l'administration inefficace.
Mais il ne faut oublier qu'il peut y avoir des conflits beaucoup plus dangereux: des conflits inter-communauté (qui peuvent être très violents comme dans le cas colombien), des conflits entre ONG et communautés de base, des conflits entre ONG et leaderships locaux. Par ailleurs, le concept de société civile est à manier avec prudence, puisque la société civile n'est pas toujours une masse uniforme et homogène où tous les acteurs sont d'accord. Les conflits d'intérêt existent aussi au sein d'une même communauté et la solution ne passe pas forcément par le "désarmement" des acteurs concernés.
Les médiateurs doivent donc travailler sur une base juridique, ou mieux encore sur le concept de justice sociale pour résoudre ces conflits. Sachant que ce concept est aussi flexible...
Atelier 3 : quels changements institutionnels sont nécessaires au sein des ONG et mouvements populaires pour aboutir à un changement social?
Méthodes d’intervention : les ONG doivent poursuivre l’évolution constatée dans le sens de l’accompagnement des initiatives de la base et ne doivent pas se substituer aux acteurs (faire avec et ne pas faire pour). Elles doivent jouer un rôle de facilitateur et de catalyseur en veillant en permanence à ce que les modalités de mise en oeuvre des projets ne soient pas en contradiction avec l’objectif de pérennisation des actions.
Les ONG doivent respecter un code de conduite qui garantisse notamment la transparence de leur fonctionnement vis à vis des populations et des donateurs.
Evolutions internes
Les ONG doivent donner une importance accrue à la fonction de planification et aux processus d’auto-évaluation. Elles doivent développer des visions plus stratégiques.
Les ONG doivent accorder plus d’importance à la gestion et à la formation des ressources humaines. Elles doivent poursuivre leur professionnalisation ce qui passe parfois par une plus grande spécialisation.
Les ONG doivent cependant s’assurer qu’elles réunissent, sans trop de heurts, les différentes compétences qui leurs permettent d’assurer les différentes fonctions nécessaires à un développement institutionnel harmonieux (terrain, réflexion, gestion, etc.).
Nécessité de se regrouper : la mise en réseau et le regroupement des ONG permet de faire jouer les synergies et de peser sur la vie socio-économique en se posant en interlocuteur crédible des pouvoirs publics ou du secteur privé.
Financement des ONG : ces dernières doivent réduire leur dépendance vis à vis de sources extérieures de financement.
• Jeudi 25 Juin (Matin):
Thème III) Quels outils pour une gestion concertée de l'environnement urbain: des initiatives locales aux plans de villes?
- Introduction de la problématique (Khady DIAGNE et Bruno de REVIERS, Enda TM, Sénégal):
On a essayé de mettre en relief un certain nombre d'outils de gestion urbaine utilisés dans différentes régions du monde, généralement à partir de talents développés par les acteurs locaux. Ces talents peuvent être définis ainsi: il s'agit de toute action allant dans le sens d'une amélioration de l'environnement urbain et qui a constitué un appui aux autorités locales.
Le processus des études de cas HEC a été lancé en juin 1997. Dans un premier temps, il a permis d'identifier, sur fiches d'identification, 33 expériences de gestion de déchets domestiques réparties dans le monde entier. Puis, des comités régionaux ont opéré une sélection au sein de ces initiatives, et 14 ont été retenues et font actuellement l'objet d'études de cas.
Parallèlement à la sélection des cas, une organisation a été choisie pour animer le processus dans chaque région (Asie, Amérique Latine, Afrique Francophone, Afrique Anglophone) et se faire le relais du secrétariat dans chacune de ces régions. Ces organisations ont ainsi été chargées de dialoguer avec les auteurs des études de cas et de réaliser une synthèse régionale analytique des études de cas dans leur contexte régional.
Il est à noter enfin qu'une articulation avec le Programme Meilleures Pratiques et Leadership Local (Best Practices and Local Leadership Programme) a été réalisée: toutes les expériences identifiées ont été envoyées à Habitat en vue d'une éventuelle inclusion dans la base de données des Meilleures Pratiques.
Ces outils ont été mis en relief par des intervenants ayant analysé un certain nombre d'études de cas à travers le monde, chacun des intervenants a présenté une région.
- Présentation de tendances régionales afin de mettre en relief des outils de changement d'échelle:
* Analyse Régionale pour l'Amérique Latine (Inés RESTREPO- TARQUINO, CINARA, Colombie):
L'université de "El Valle", en collaboration avec l'institut CINARA (chargé de l'investigation et développement en eau potable, assainissement de base et conservation des ressources hydriques), a élaboré une étude conjointe à travers l'analyse comparée de trois projets réalisés dans des quartiers d'habitat spontané au Pérou, Colombie et Brésil2 . On a constaté que ces projets avaient réussi à:
• Renforcer les capacités d'action et le domaine d'intervention des organisations de base communautaire;
• Organiser un vrai travail coordonné entre les différents acteurs: communauté, gouvernement à niveau local et régional, ONG et universités;
• Utiliser des techniques et des technologies adaptées au contexte local;
• Constituer des projets dont le but était le développement humain, c'est à dire l'amélioration des conditions de vie.
Les enseignements tirés de ces expériences peuvent être résumés ainsi:
• La relation entre la société civile et l'État peut être enrichissante et fructueuse;
• La réplicabilité des méthodologies et des technologies est en relation directe avec leur institutionnalisation, c'est à dire avec leur appropriation par les institutions;
• Le "facilitateur" représenté par l'ONG, fait en sorte que les processus novateurs soient viables;
• L'amélioration des conditions de vie est un long processus et il est parfois complexe pour la population.
- les processus participatifs renforcent les liens sociaux et les liens de solidarité entre les acteurs
- la participation apaise les conflits
- les projets ont un effet démonstratif très important. Ils permettent de construire des méthodologies et de la connaissance;
- l’institutionnalisation des projets, c’est à dire leur appropriation par les institutions étatiques peut aboutir à un changement d’échelle à travers la réplication des expériences réussies;
- la transparence des acteurs permet de désamorcer les conflits. Dans le cas de la Colombie, la loi oblige les municipalités à rendre des comptes.
- la recherche de la durabilité des actions est un processus permanent d’où l’importance du suivi et de la mise en place de signaux d’alarme
- les ONG, qui doivent jouer un rôle de facilitateur des processus de développement, doivent être en mesure de sortir du projet à un moment donné; Les ONG doivent également veiller à renforcer les relations entre l’Etat et les communautés
- l’Etat ne peut pas abandonner son rôle.
- la trop grande rotation des maires et de leur staff crée un problème d’appropriation institutionnelle (déperdition périodique de connaissance et de savoir faire)
* Analyse régionale pour l'Asie (Aruni JOHN, The PANOS Institute, Népal):
Cette expérience nous a montré comment se sont mis en place quatre projets qui ont utilisé la mobilisation collective de la communauté pour obliger l'administration locale à agir. Dans le premier cas, on a réussi à convaincre la municipalité pour qu'elle construise des latrines. Dans l'étude suivante, on a été témoin d'une mobilisation qui a poussé à diminuer le taux de mortalité infantile, en association avec l'UNICEF et l'État du Bangladesh afin de promouvoir l'assainissement et l'utilisation de l'eau potable. Différents groupes ont coopéré pour la mise en place de ce programme: des alliances conjointes se sont formées, avec la participation des responsables religieux, entre autres. On a organisé des rencontres dans la rue pour diffuser l'information.
Le troisième projet concerne la gestion et l'enlèvement des ordures à Bujumbura. Cette expérience est très réussie puisqu'on a pu décentraliser la prise de décisions. Enfin, la quatrième expérience concerne la distribution de l'eau et a permis une augmentation de la disponibilité en eau de 50%. La participation communautaire a été accentué et elle a réussi à influencer les politiques publiques.
- Synthèse des études régionales:
A travers ces quatre études, on a pu constater que l'État et les services municipaux étaient incapables de répondre aux demandes des populations. Cette gestion inefficace a favorisé l'émergence d'initiatives à la base, celles de nouveaux acteurs de la société civile (ONG, micro entreprises communautaires, groupements et associations dans le champ du développement urbain). Ce dialogue entre société civile et autorités locales est plus qu'une nécessité pour l'amélioration des conditions de vie des populations.
• Jeudi 25 Juin (Après-midi):
Thème IV) Vers des "observatoires" urbains: outils intégrateurs pour une gestion concertée de l'environnement urbain
- Présentation des groupes de travail sur les outils de changement d'échelle:
Atelier n° 1: Contrôle de la qualité des produits
Pour les membres de cet atelier, il a paru indispensable que la municipalité assure le contrôle de la qualité des produits et qu'elle s'organise de façon à pouvoir créer un comité de pilotage (de suivi) qui puisse compter avec la présence de tous les acteurs.
Cependant, un débat s'est posé de façon constante: sachant que la bonne qualité peut être atteinte (au départ) dans un nombre limité de services, est-ce qu'il faut insister sur la qualité alors que la survie des personnes est en jeu, ou est-ce qu'il faut plutôt fournir un service quelconque, sans s'occuper tellement de sa qualité?
Atelier n° 2: Dialogue entre la société civile et les autorités publiques
I) LÉGITIMITÉ ET LÉGALITÉ:
Il existe un conflit entre la légitimité et la légalité. Les autorités sont légales à partir du moment où leur pouvoir repose sur un fondement juridique. (Loi, Règlement). La légitimité est celle dont jouissent les acteurs populaires qui sont acceptés et dont l'action est validé par le reste de la société. Le problème pour les ONG est ainsi posé: comment faire que des projets qui sont perçus comme légitimes par la population, soient aussi légaux?
Comment faire pour que la société civile puisse être davantage intégrée aux décisions des autorités légales? La seule façon d'atteindre cet objectif est la formation de la société civile à travers l'acquisition de compétences juridiques et techniques qui leur permettent de négocier. Sans pour autant négliger le fait que les ONG doivent bien être représentatives d'une masse critique bien constituée et assez nombreuse pour être un vrai outil de pression.
Il faut procéder en trois temps:
- tout d'abord, il faut identifier les acteurs, quel est leur rôle dans la société, quelles actions ils ont déjà entreprises, quels sont leurs intérêts politiques et économiques et quels sont les conflits qui naissent de cette divergence d'intérêts... (Sachant que les ONG peuvent contribuer à l'identification de tous ces acteurs).
- Ensuite il faut effectuer la multiplication et la systématisation des expériences de base.
- Enfin, il faut contribuer à la constitution d'une action d'ensemble, afin d'éviter que les autorités perçoivent les projets des ONG comme des actions individuelles et particulières, n'ayant aucune cohérence d'ensemble.
III) QUELS SONT LES OBJECTIFS QUI POURRAIENT ÊTRE ATTEINTS GRÂCE À L'ARTICULATION ENTRE SOCIÉTÉ CIVILE ET AUTORITÉS?
- L'acquisition de capacités techniques;
- L'acquisition de capacités juridiques, c'est à dire avoir le droit d'agir;
- Le renforcement des liens entre ONG et communautés;
- Obtenir la représentativité d'une masse critique bien déterminée.
Ces différents points doivent être l'aboutissement de nos actions, mais aussi les moyens pour y parvenir, c'est à dire notre point de départ. Nous devons permettre à la société civile d'acquérir une vraie capacité de négociation.
Devant la difficulté d'articulation de toutes les actions, il est indispensable de formaliser les liens entre les acteurs à travers la constitution de FORUMS où la société civile, les organisations intermédiaires (ONG, Universités, Centres d'investigation) et les secteurs populaires puissent prendre partie, débattre et se concerter.
Atelier n° 3: Indicateurs comme perspectives de changement
Il a été question dans cet atelier, de savoir quels sont les meilleurs indicateurs de la qualité de vie, des conditions de pauvreté et de développement d'une communauté. Les indicateurs sont des points de référence qui nous montrent dans quelles conditions se trouve une population, et certains d'entre eux peuvent de ce fait être utilisés comme des idéaux-type, c'est à dire comme les termes de référence de l'amélioration de ces conditions de vie. Ils constituent donc des vecteurs de changement.
Les indicateurs doivent donc être plus qualitatifs ou plus quantitatifs? Les indicateurs quantitatifs sont davantage utilisés, et le plaidoyer sur l'efficacité d'un service se mesure beaucoup plus souvent par la quantité que par la qualité. Or, on peut aussi prendre en compte des indicateurs tels que l'accessibilité des services, leur disponibilité, leur qualité, etc... Ces indicateurs analysent davantage la réalité.
Pour savoir quels sont les indicateurs adaptés à chaque situation, il faut établir des comités d'expertise. Dans le cas de HEC, les indicateurs environnementaux sont de grande importance.
- Propositions pour la mise en oeuvre d' "observatoires" urbains:
* présentation d'une proposition de processus et débat sur le contenu (la délimitation) du concept, Malick GAYE, Enda TM, Sénégal et Yolande NZIOU, INSA, France
Les observatoires peuvent être définis de plusieurs façons mais aucune d'elle n'est exhaustive. Il peut s'agir de structures qui réunissent, créent et traitent l'information dans un domaine défini qui concerne des secteur cibles. Cette information sera ensuite mise à la disposition de tous les acteurs à travers un réseau de circulation d'utilisateurs.
Le mot "observatoire" comprend trois dimensions: observation, suivi (monitoring) et ciblage (zoom sur un aspect particulier).
On parle d'observatoire passif, lorsque celui-ci utilise des outils techniques existants, contemple les phénomènes et fait un travail de capitalisation et de mémoire.
On parle d'observatoire actif, lorsque celui-ci cherche à dégager un plan d'action pour des futures interventions. Son but est de faire évoluer une situation précaire vers quelque chose de mieux.
Pour qu'un observatoire soit efficace, il doit être très près, sinon à l'intérieur même du phénomène observé. L'écoute doit être fine et détaillée, l'observation doit être rapprochée. Dès l'intérieur, l'observatoire visera l'extérieur; du particulier on ira vers le général. Un observatoire ainsi constitué servira d'outil prospectif de prévention des risques, comme outil d'accompagnement des projets, d'alerte et enfin d'évaluation.
Donc, pour qu'un observatoire soit effectif, il doit être constitué par la société civile. La dimension de partenariat local est centrale si l'on veut créer un vrai observatoire. On pose ainsi le concept d' observatoire populaire. En effet, pour que le changement social ait lieu, il faut que l'information soit le produit de tous les acteurs. Et il faut que toutes les expériences arrivent jusqu'à l'habitant du quartier, et que par le jeu de confrontations, on puisse valoriser l'information qui est la leur et l'utiliser. L'imposition de priorités venant de l'extérieur est une forme de violence à éviter car il ne faut jamais utiliser des démarches externes pour dire quels sont les besoins des populations.
Quelques propositions pour la mise en place d'un
"Observatoire Urbain"
Les observatoires ne seront eux-mêmes que des outils au service des villes, outils qui tenteront d'une part de canaliser un certain nombre d'initiatives existant déjà mais de façon dispersée, et d'autre part d'en mettre en oeuvre de nouvelles qui permettraient d'intégrer une grande diversité d'acteurs.
L'objectif est donc de créer un réseau d'ONG et d'organisations populaires qui pourraient constituer une sorte de chaîne d'observatoires dans leurs différents pays. Il s'agit de responsabiliser des organisations qui seraient chargées d'évaluer et éventuellement dynamiser (en collaboration avec l'ensemble des parties concernées) la mise en oeuvre de recommandations issues d'Habitat II dans leur pays: au niveau de l'action gouvernementale, des autorités locales et autres ONG.
Concrètement, il s'agit de responsabiliser des points focaux régionaux, chargés de collecter les informations auprès de leurs partenaires nationaux, de faire de petites enquêtes, afin que des rapports d'évaluation réguliers puissent être produits et diffusés (au plan national, régional et international).
Ensuite, ces ONG tenteraient de faire des propositions concrètes pour apporter des solutions aux problèmes recensés. En particulier, elles organiseraient des forums pour la restitution publique locale de leur rapport, et animeraient des séances de réflexion participatives où tous les acteurs seraient présents, en vue de susciter de propositions de solutions.
Ces points focaux seraient les noeuds d'un réseau d'expertise participative sur une base populaire, constituant une sorte de forum de réflexion, d'échange, de prise de décision et d'action, au niveau régional. Ainsi, tout le travail accompli par chaque point focal serait communiqué à l'ensemble du réseau des partenaires, afin que chacun puisent tirer profit des réflexions des autres.
La création d'un réseau d'"observatoires urbains" s'impose donc comme un dispositif pertinent pour tenter de mieux comprendre comment fonctionnent les villes afin d'anticiper, reconnaître, mesurer et interpréter les problèmes urbains puis d'y répondre en termes de politiques.
(voir à titre d'exemple, le fonctionnement du SIUP -Système d'Information Urbain de Proximité - à Dakar, ainsi que le programme PRECEUP d'Enda TM).
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