5.7.La cuvette 12606
5.7.1.Le problème : pente chemin hors tolérance
La cuvette 12606 a souvent le même problème. Lorsque la cuvette sort de la machine de finition, la pente du chemin est hors tolérance. Ce problème existe depuis longtemps car la tolérance initial du chemin est de +/- 2 microns et une dérogation permanente autorise à monter à +/- 4 microns.
Figure 10 : Cuvette 12606
5.7.2.L’appareil de mesure
L’appareil qui permet de contrôler la pente chemin est constitué de deux touches qu’on appuie contre la paroi de la cuvette. Une des deux touches est mobile et permet de mesurer la pente. L’affichage de la valeur se fait sur un boîtier à part.
Figure 11 : Appareil de mesure de la pente chemin des cuvettes 12606
5.7.3.Le bon usage de l’appareil : formation des opérateurs
D’après les opérateurs, l’appareil n’est pas fiable. Il faut étalonner l’appareil toutes les 3 pièces et quand on mesure une même pièce, les valeurs vont du simple au double.
J’ai donc testé l’appareil et il est vrai que l’étalonnage bouge et que les mêmes pièces n’ont pas forcément la même valeur.
J’ai alors fait la capabilité de l’appareil de mesure selon la spécification SNR MM00 05 00 46. Le principe consiste à étalonner l’appareil de mesure plusieurs fois afin d’avoir la dispersion sur l’étalon, puis de mesurer 5 pièces différentes 5 fois chacune.
On rentre ensuite ces valeurs dans une feuille de calcul prévue à cette effet (voir annexe 7) et on a alors le CMC (capabilité du moyen de contrôle). Un appareil de mesure est déclaré conforme si le CMC est supérieur à 2. Le CMC de l’appareil est de 2.97, il est donc capable.
Je suis allé voir le service de métrologie. Pour eux cet appareil est vieux, compliqué, fragile, mais il n’y a pour l’instant pas d’autre moyen de mesurer la pente d’une cuvette. Toutefois, pour faire des mesures correctes, il convient de bien vérifier les points suivants :
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Pour l’étalonnage: on place l’étalon sur l’appareil sans mettre le repère d’étalonnage en face du palpeur. On fait ensuite tourner l’étalon pour mettre le repère en face du palpeur. Il ne faut pas étalonner en palpant juste sur le repère sans faire tourner la pièce, l’étalonnage est alors faux. C’est cette dernière méthode qui était utilisée, ce qui explique pourquoi les étalonnages n’étaient pas répétitifs.
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Dans tous les cas : quand on mesure au micron, les pièces doivent être propres et l’appareil de mesure aussi. Chaque pièce doit donc être essuyée avant d’être mesurée. Ceci n’est en général jamais fait.
Suite à ce constat, une spécification à été rédigée pour l’étalonnage de l’appareil (voir annexe 8) et j’ai ensuite formé les opérateurs. Le message est bien passé, même si les pièces ne sont pas toujours bien essuyées, au moins l’étalonnage ne pose plus de problèmes.
5.7.4.La surépaisseur
Pour voir l’influence de l’amont sur la pente chemin, j’ai prélevé 50 pièces et j’ai mesuré la surépaisseur au niveau du chemin.
La surépaisseur attendue par la machine est de 32 à 64 centièmes de mm. Sur les 50 pièces j’en ai trouvé une à 72 centièmes et une à 78.
J’ai passé ces deux pièces dans la machine :
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Quand on passe la pièce à 72 centièmes, la valeur de la pente passe de -1 à +1.6 microns, puis quand la meule se régénère (quand elle est retaillée), la cote redescend doucement à –1 micron.
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Mais quand on passe la pièce à 78 m, la valeur de la pente passe de -1 à 5.1 microns (tolérance à +/– 4 microns). Les 4 pièces suivantes sont à la limite du HT supérieure et sont sorties mauvaises après la super finition.
Ces résultats sont logiques, si une pièce est trop forte, la meule va « cartonner » , elle va rentrer trop fort dans la pièce et s’abîmer. Comme la meule est retaillée toutes les 3 pièces, les pièces qui suivront seront également hors tolérance.
Pour remédier à ce problème, le chariot porte meule à été légèrement décalé, afin que la meule ne rentre pas dans la pièce si celle ci a trop de surépaisseur.
5.7.5.Conclusion sur les cuvettes 12606
Les causes de rebuts de ce symbole sont variées : il y avait le problème de l’appareil de mesure, qui a été résolu, mais les problèmes de surépaisseur et de mauvaise pente chemin ont été plus durs à traiter. Cette fois-ci le problème vient plus des machines que des définitions des cotes.
Au décolletage, le tour qui fabrique les cuvettes est relativement vieux, et il suffit qu’il sorte une pièce trop forte pour cartonner la meule de la rectification. Selon les régleurs et les opérateurs, cette machine en elle même a des fois quelques problèmes de tenu de cote.
La diminution des rebuts ne peut donc pas toujours se faire sans améliorer les machines. En effet : en novembre le Marposs a été changé, le Marposs est un appareil qui mesure la surépaisseur et pilote l’usinage du chemin. Après cette modification, le nombre de rebut hors tolérance à diminué de 329 (0.7 %) en octobre à 55 (0.18 %) en novembre et à 23 (0.07 %) en décembre.
5.8.autres actions menees dans l’ilot d&d
5.8.1.Le suivi au quotidien
En parallèle de ces actions, les rebuts étaient examinés tous les jours par M. Pichard, M. Rubod, le régleur de l’îlot et moi même. Cette action a permis de mettre en évidence des petites causes de rebut et d’y remédier aussitôt. De plus lorsque nous mettions le doigt sur un défaut récurrent, l’opérateur surveillait alors plus ce type de défaut, ce qui entraînait naturellement une diminution des rebuts.
5.8.2.Evolution des rebuts de l’îlot D&D
J’ai repris les anciens chiffres du pourcentage de rebuts et les ai rentrés dans le nouveau système de déclaration.
D ans l’évolution des rebuts de l’îlot, j’ai séparé le pourcentage de rebuts venant de l’amont et le pourcentage de rebuts propre à la rectification.
Figure 12 : Evolution des rebuts de l’îlot D&D
Les actions menées ont donc été efficaces puisque le pourcentage de rebuts global a bien baissé.
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