Partie II.Les fonctions de coût
1.21. Introduction Le champ d'étude
Conformément aux objectifs du Programme dans lequel s'inscrit cette étude, nous avons limité notre recherche des fonctions de coût aux deux champs d’étude principaux suivants :
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Les petits centres ruraux, dont la population se situe dans la tranche qui va de 2 000 à 10 000 ou 20 000 habitants. Ces centres sont suffisamment grands pour justifier la construction de réseaux de distribution d’eau et l’on dispose d’assez nombreuses données sur leurs charges d’exploitation.
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Les quartiers mal lotis, irréguliers... des grandes villes. Ces quartiers sont souvent alimentés par des systèmes de distribution d’eau particuliers (bornes-fontai-nes, revendeurs d’eau, charretiers,....), dont les charges d’exploitation sont différentes de celles des systèmes classiques par branchement domiciliaire.
Sont donc exclus du champ d'étude :
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Les villages, où le service de l'eau relève d'un mode d'intervention particulier - l'hydraulique villageoise - relativement bien connu et standardisé, notamment à la suite des grandes campagnes de forage réalisées pendant la DIEPA (1981-1990). Les charges d’exploitation sont principalement celles de la filière maintenance des pompes manuelles, au sujet desquels il existe déjà de nombreuses études (voir par exemple HYDRO CONSEIL - 1996c ou Collignon - 1996).
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Les zones bien urbanisées des grandes villes, où le service est assuré selon un mode assez proche de celui que l'on connaît partout ailleurs, par une entreprise « nationale » qui dispose d'une situation de monopole et dont la gestion moderne se prête bien aux audits comptables classiques.
1.22.Les sources d’informations disponibles
1.22.1.Analyse des comptes d’exploitation
Un certain nombre d’études récentes (Rwanda, Sénégal, Mauritanie....) ont permis de recueillir les comptes d’exploitation de Comités de gestion d’adduction. Mais l’analyse de ces comptes est toujours difficile, car il y a peu de documents comptables et que toutes les dépenses n’y sont pas comptabilisée (subventions extérieures provenant d’associations de ressortissants par exemple). L’étude menée par HYDRO CONSEIL sur le Cercle de Yélimané (Mali) donne quelques exemples de « l’archéologie comptable » à laquelle l’on doit se livrer pour recueillir des informations fiables sur les dépenses réellement engagées (voir HYDRO CONSEIL - 1997a).
Les régies municipales présentent des comptabilités plus formelles, mais bénéficiant de subventions pas toujours évidentes à expliciter (Rwanda, Cap Vert). Un traitement est donc nécessaire pour faire apparaître les dépenses réelles d’exploitation.
Une autre source d’information abondamment utilisée dans le cadre de cette étude est la comptabilité des Comités de gestion de l’eau mis en place à Port-au-Prince (Haïti) dans le cadre du programme CAMEP / GRET (pour plus de détails, voir HYDRO CONSEIL - 1998a). Le suivi rapproché (mois par mois) effectué par le GRET depuis plus d’un an fournit des données d’une remarquable qualité, à une échelle intéressante (une dizaine de quartiers, soit près de 200 000 personnes).
1.22.2.Analyse des budgets d’investissement
L’analyse des budgets des programmes d’équipements financés par les bailleurs de fonds fournit également des données intéressantes pour ce qui concerne les investissements, pour la simple raison que ces budgets sont souvent validés par des experts qui ont de longues années de pratique, ou, mieux encore, par des appels d’offres internationaux qui stimulent la concurrence entre les entreprises et les obligent à « serrer » leurs prix..
Pour l’analyse de ces budgets d’investissement, nous avons utilisé des sources provenant d’évaluations de projets ex ante (au niveau de l’étude de faisabilité : Ouganda, Haïti) ou d’évaluation ex post (après la réalisation des investissements : Haïti, Bénin, Algérie). Ce type de source d’informations a été largement utilisée dans ce rapport, et notamment pour préparer le chapitre 3 : « Les charges d’investissement ».
1.22.3.Analyse de la filière d’importation de matériels et pièces détachées
Certaines filières d’importation de matériels et de pièces détachées sont en place depuis plus de 15 ans dans certains pays africains. De plus, le secteur privé occupe une part de plus en plus grande de ce secteur, après de longues années où les services techniques de l’Etat contrôlaient tout ou partie de la filière. L’analyse des prix de vente permet donc d’obtenir les informations indispensables à l’évaluation des charges de fonctionnement et de renouvellement des installations.
C’est notamment le cas en Guinée et en Guinée Bissau (pour les pièces de pompes manuelles), au Mali (pour la filière d’entretien et maintenance des groupes motorisés de pompage - GMP), ou encore au Sénégal (pour les petits réseaux d’adduction d’eau). Dans tous ces pays HYDRO CONSEIL a mené ou a participé récemment à des études sur ce thème.
1.22.4.Comptabilité analytique des entreprises et services publics de maintenance
Ce type de source d’information constitue la meilleure façon d’évaluer les charges d’entretien et de maintenance, car ces opérateurs (publics ou privés) mutualisent les pannes de nombreux systèmes d’approvisionnement en eau potable.
Nous avons analysé les comptes de la DEM au Sénégal, ceux d’artisans réparateurs de GMP à Tombouctou et Gao, au Mali, ainsi que ceux de l’opérateur privé (BTI) en charge de la maintenance des installations de pompage solaire pour le compte du Programme régional solaire en Mauritanie (PRS).
Ce type d’analyse permet d’obtenir des données statistiquement significatives, à l’échelle de plusieurs centaines de sites, car il « lisse » les inévitables différences de charges qui apparaissent d’une station de pompage à l’autre, et qui sont fonction de la qualité des équipements installés et du sérieux de l’exploitant.
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