Activité enzymatique
Une série de travaux effectués avec des micro-ondes de faible puissance, modulées à basse fréquence ont montré des altérations de l’activité d’enzymes intracellulaires impliqués dans la promotion cancéreuse, sans que la synthèse d’ADN soir notablement affectée. C’est le cas en particulier des études du groupe de Litovitz (Krause et al., 1997; Litovitz et al., 1993, 1997), sur l’activité de l’enzyme ornithine décarboxylase (ODC). Quand de tels effets sont observés, l’amplitude en est bien plus faible que sous l’effet de promoteurs de tumeurs.
Etudes in vivo sur des modèles de cancer (10 études citées en 1996, 14 supplémentaires en 1999, 1 en cours ou prévue)
Différents modèles de cancer ont été mis en œuvre chez l’animal pour déterminer les effets éventuels des micro-ondes sur les trois phases du développement cancéreux (initiation, promotion et progression). En plus des modèles classiques de tumeurs induites chimiquement à l’aide de rayonnements ionisants, des modèles d’animaux transgéniques rendus plus susceptibles de développer des tumeurs ont été utilisés.
Globalement, les résultats des études sur ces différents modèles animaux apportent peu d’indices d’une influence des micro-ondes sur le processus cancéreux et en particulier sur la phase de promotion qui a été la plus étudiée.
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En 1997, le groupe australien de Repacholi a publié des résultats positifs sur des souris transgéniques porteuses de lymphomes exposées pendant 18 mois à des signaux GSM (DAS corps-entier de 0,008 à 4,2 W/kg). Une augmentation importante de l’incidence des lymphomes était observée.
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Toler et coll. en 1997 et Frei et al. en 1998, ont exposé des souris susceptibles de développer des tumeurs mammaires à 2450 MHz (jusqu’à 1 W/kg), sur la durée de vie des souris. Aucune différence n’a été observée sur l’incidence et le délai d’apparition des tumeurs, la longévité des animaux.
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Les résultats du groupe de Adey (1999) sur les tumeurs du cerveau induites chez le rat ont toutes été négatives, indépendamment du signal de téléphone mobile utilisé pour l’exposition à long terme des animaux
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Wu et coll. (1994) n’ont pas observé d’altération du développement de tumeurs du colon induites chez la souris tandis que Imaida et coll., en 1998, ne décelaient pas d’effets des micro-ondes dans un modèle de cancer du foie chez le rat.
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Les résultats récents des groupes de Bartsch et de Anane obtenus syu des rats porteurs de tumeurs induites par le DMBA, et soumis à des signaux GSM à bas niveau, montrent des réductions de l’incidence des tumeurs ou un retard de leur date d’apparition.
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Etudes épidémiologiques (11 études citées sur les tumeurs du cerveau, 16 sur la leucémie)
Conclusions résumées :
Un résumé complet est donné des fondements de l’épidémiologie et de son application à la situation de l’exposition aux micro-ondes. La plupart des études n’a pas été effectuée dans des conditions satisfaisantes d’évaluation de l’exposition et une seule étude concerne la téléphone mobile. Il est donc impossible de conclure, mais des recommandations précises sont faites quant au type d’étude à réaliser : étude cas-témoins des cancers de la tête, mais pas du cancer du sein ou de leucémie. Une approche épidémiologique concernant les stations de base est exclue. L’étude d’affections non cancéreuses ou de désordres subjectifs est également déconseillée dans l’état actuel des connaissances (en attendant les résultats définitifs de l’étude réalisée en Suède et Norvège).
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Rothman et coll. ont publié en 1996 des résultats préliminaires sur les taux de mortalité chez lles clients d’un réseau de téléphonie mobile américain (255 868 personnes). La comparaison était faite entre les utilisateurs de terminaux portables et ceux des autres modèles de téléphones mobiles. Pour une population d’utilisateurs réguliers pendant 3 ans, le rapport de mortalité était de 0,86 (0,47–1,53). La faible durée du suivi (un an) et la méconnaissance des causes de la mort constituent des faiblesses majeures de l’étude.
Commentaires du groupe d’experts sur les effets concernant le cancer : Les données présentées sont exhaustives et prennent en compte les études en cours en 1999. À la lumière des connaissances acquises en 1999, on peut conclure avec les auteurs de rapport que l’induction de lymphomes, et de tumeurs en général, causée par l’exposition aux micro-ondes de la téléphonie mobile ne constitue pas un phénomène général. Néanmoins, il reste nécessaire de confirmer le rôle de l’exposition dans la promotion des tumeurs, les résultats actuels étant contradictoires
Les recommandations du rapport concernant les études épidémiologiques à mener rejoignent le protocole qui a été choisi pour l’étude internationale pilotée par le CIRC. Les conclusions du groupe d’experts concordent avec celles de ce rapport pour ce qui est des études sur les stations de base.
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