Biological effects of electromagnetic fields- Mechanisms for the effects of pulsed microwave radiation on protein conformation
Laurence JA, French PW, Lindner RA, and McKenzie DR Journal of Theoretical Biology, 206: 291-298 (2000).
En Australie, Laurence et coll. ont étudié les effets de micro-ondes pulsées sur l’induction de protéines de choc thermique. L’induction de HSP-70 était observée dans des cellules de souris à la suite de l’exposition à des “bouffées” de micro-ondes à 2450 GHz durant chacune 6 minutes. L’amplitude de l’effet augmentait avec la dose (DAS de 12 à 58 W/kg). Les auteurs disent avoir montré par là que la durée de moyennage de 6 minutes, préconisée par l’ICNIRP, est inadéquate. Ils ont également effectué des simulations du mécanisme à la base de cet effet. L’hypothèse principale est que la synthèse des protéines de choc thermique est déclenchée par l’échauffement transitoire de protéines, sans que la température macroscopique ne s’élève. Ils estiment que le temps de mise en équilibre thermique d’une protéine de 10 nm de diamètre avec son environnement est de 1 nanoseconde après son absorption des micro-ondes, tandis que le temps nécessaire au dépliement de la protéine est de 50 nanosecondes.
Commentaires du groupe d’experts : Plusieurs hypothèses proposées dans cet article sont peu raisonnables, et notamment que la température de l’eau liée aux protéines soit élevée après absorption des micro-ondes sans que la température du bain soit modifiée En effet, l’équilibre entre les deux formes d’eau (libre et liée) est établi quasi instantanément. De même, l’explication de l’existence de « fenêtres » de puissance n’est pas étayée par les observations expérimentales ni par des considérations théoriques (déclenchement incomplet de la réponse au choc thermique). Il est probable qu’une dosimétrie défectueuse est à la base des observations faites dans cet article, les effets étant vraisemblablement de nature thermique.
Exposure to pulsed high-frequency electromagnetic field during waking affects human sleep EEG
R Huber, T Graft, KA Cote et al (NeuroReport, 2000, 11, 3321-3325)
Des volontaires ont été soumis au champ de téléphones mobiles émis par une antenne planaire d'un côté ou de l'autre de la tête. Après une nuit écourtée, limitée à 4 heures de sommeil, les volontaires ont été exposés pendant une demi-heure en position assise en début de matinée avant de s'endormir à nouveau. Un signal GSM a été émis avec une modulation aux différentes fréquences rencontrées dans les téléphones réels : 2, 8, 217 et 1736 Hz, avec un taux de remplissage de 87,5%. Le DAS local maximum sur 10 g a été calculé à 1 W/kg, correspondant à un DAS moyen sur l'hémisphère du côté exposé de 0,28 W/kg. Les paramètres du sommeil (latences, durées, efficacité, …) n'ont pas présenté de différences significatives. Une différence de 10 à 12% dans la densité de puissance spectrale était significative dans les bandes de fréquence 9,75-11,25 Hz et 12,25-13,25 Hz pendant les 30 premières minutes de sommeil non paradoxal. Cet effet ne prédominait pas du côté exposé.
Commentaires du groupe d'experts : les conditions d'exposition ne sont absolument pas physiologiques. Un effet dans de telles conditions n'a aucune signification qui puisse être rapportée à une situation réelle. Les auteurs justifient ce protocole entre autres sur l'argument que le sommeil de jour était favorisé par la privation nocturne immédiatement antérieure. Quelques nuits d'habituation permettent en général aux volontaires un sommeil correct malgré l'environnement inhabituel. Le principal intérêt de cette étude est de montrer un effet différé par rapport à l'exposition qui laisse envisager un possible effet cumulatif. Cette hypothèse reste à démontrer dans des conditions d'exposition plus physiologiques qui pourraient être une exposition le soir avant de s'endormir.
Exposure to electromagnetic fields by using cellular telephones and its influence on the brain.
M. Petrides, Neuroreport, 11 (15), F15, 20 octobre 2000
Cet éditorial de la revue Neuroreport est initié par l’article de Huber et al, publié dans le même numéro (cf la critique de cet article présentée ci-dessus) ; il met ce travail en perspective en rappelant 6 autres articles publiés depuis 1998 sur les effets d’une exposition brève aux RF sur la physiologie du cerveau et certaines fonctions cognitives.
Les mécanismes de ces effets sont encore incertains, mais il a été proposé qu’un effet microthermique au niveau des transmissions synaptiques pourrait jouer un rôle facilitateur des fonctions cognitives. L’éditorial souligne que le effets mis en évidence par Huber et al ne sont plus visibles après une période de sommeil de 3 heures, dont il tire la conclusion qu’en l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible que ces manifestations à court terme soient prédictives de conséquences à long terme, à la suite d’exposition répétées. Des travaux nouveaux sont nécessaires pour trancher cette question.
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