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Pour obtenir le précieux statut de réfugié, les migrants doivent suivre 600 heures d'allemand et 60 heures de cours sur l'histoire du pays. Reportage



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Pour obtenir le précieux statut de réfugié, les migrants doivent suivre 600 heures d'allemand et 60 heures de cours sur l'histoire du pays. Reportage.


Par Frédéric Therin (à Cologne)

Publié le 20/01/2016 à 13:34 | Le Point.fr


http://www.lepoint.fr/europe/allemagne-les-cours-d-integration-pris-d-assaut-par-les-demandeurs-d-asile-20-01-2016-2011309_2626.php?M_BT=3994079638&m_i=3Gx3nWSMpI_AaA6Avsc3Ijv0JTbvaKiUjYy8xhZI_v6d0%2BLJG4VitL77K5Q%2BpSHH9rYs5HRSj7hnEcy6IVk_o9x33B#xtor=EPR-6-

[Newsletter-Mi-journee]-20160123


Un cours d'intégration destiné aux femmes à Leipzig.  © AFP/ WALTRAUD GRUBITZSCH

« Savez-vous quand a été composé l'hymne national allemand ? » Les élèves sont studieux mais aucun n'est capable de répondre à la question posée par le souriant professeur. Sur un tableau blanc, un schéma rapidement griffonné détaille le système politique du pays. Commune, Länder, fédération, bicamérisme, élections... La quinzaine d'étudiants tente de suivre cette formation accélérée. En 60 heures, pas une de plus, Hasan Kaygisiz doit décrire la géographie de l'Allemagne, résumer son histoire, définir son modèle politique, expliquer sa culture et parler des droits et des devoirs de ses citoyens.

Ses élèves sont tous des demandeurs d'asile. Pour obtenir le statut de réfugié, les migrants doivent obligatoirement assister à ces cours après avoir suivi un premier cursus de 600 heures pour apprendre la langue de Goethe. « Nos cours sont supposés leur fournir les réponses à un questionnaire à choix multiple qui comprend 310 points, résume Hasan Kaygisiz. Lors du test baptisé « La vie en Allemagne », nous leur posons 33 questions et quand ils ont 15 bonnes réponses, ils obtiennent leur certificat pour la demande d'asile. Les personnes qui souhaitent avoir la citoyenneté doivent, elles, avoir au moins 17 réponses correctes. »

Les demandeurs d'asile présents ce jour-là à Cologne ne se plaignent pas de cette étape dans le long parcours qui leur permettra d'obtenir le statut tant recherché de réfugié. « C'est intéressant d'apprendre des choses sur le pays dans lequel on souhaite vivre », juge Bassel, un Syrien de 22 ans, le seul homme dans cette classe de neuf élèves.

"Je suis venu ici pour travailler et rien d'autre"


La plupart des migrants qui sont arrivés ces derniers mois en République fédérale n'ont pas encore atteint le stade du cours d'intégration. Ils sont actuellement en plein milieu de leur formation linguistique qui dure de huit à neuf mois avec vingt heures d'instruction par semaine. « Nous organisons en ce moment 30 classes de 18 à 20 étudiants chacune, calcule Christiane Claus, la responsable des cours de langue à la Volkshochschule de Cologne, une université populaire financée par la municipalité. Nous pensons que le nombre d'élèves va encore exploser dans les prochains mois au regard de la vague de migration que connaît le pays. »

Les établissements qui assurent des cours d'intégration ne parviennent plus aujourd'hui à répondre aux demandes de tous les demandeurs d'asile. L'Agence nationale pour l'emploi a donc été appelée à la rescousse pour organiser des cours d'allemand pour les réfugiés potentiels. Prévues pour accueillir 100 000 étrangers, ces formations ont déjà attiré plus de 220 000 personnes. 73 % de ces élèves sont originaires de Syrie. Les Irakiens (14 %), les Érythréens (8 %) et les Iraniens (5 %) sont aussi nombreux dans ces classes qui abritent principalement des hommes.

Les migrants qui font l'effort d'apprendre cette langue difficile à maîtriser montrent leur volonté d'intégration. « Je suis venu ici pour travailler et rien d'autre, explique Mohamed, un jeune Syrien de 25 ans. Je suis machiniste de formation et j'aimerais être recruté par une société de machine-outil. » Atnan a, lui, déjà décroché un job à Cologne. « J'ai quitté l'Irak en 2008 pour échapper à la guerre et quitter mon village qui est aujourd'hui sous le contrôle de l'État islamique, raconte ce trentenaire qui a laissé ses parents au pays. Je suis ici pour avoir une vie meilleure et je l'ai trouvée. La quasi-totalité des demandeurs d'asile sont des gens comme moi. Nous n'avons rien à voir avec les responsables des attaques de la Saint-Sylvestre. »

Consultez notre dossier : Allemagne : comment Cologne a tout changé



lepoint.fr

Cologne : rush sur les cours de krav maga

Cette technique de combat où tous les coups sont permis connaît un véritable boom après les multiples agressions qui ont eu lieu le soir de la Saint-Sylvestre.


Par Frédéric Therin (à Cologne)

Publié le 18/01/2016 à 13:48 - Modifié le 18/01/2016 à 14:56 | Le Point.fr


http://www. /europe/cologne-rush-sur-les-cours-de-krav-maga-18-01-2016-2010950_2626.php?M_BT=3994079638&m_i=ErylImS7rtueyqyWi%2BB1FI4b_Jru85tzNYPcJG%2BzzFPYH1UkWIpdCXGaekiNWnNSUrDOPVdkwHaF3udDhlCBhKEEE5#xtor=EPR-6-[Newsletter-Mi-journee]-20160123

Le krav maga a été mis au point par l'armée israélienne. Les femmes y voient la possibilité de pouvoir continuer à se promener sans changer leurs habitudes. (Illustration) © AFP/ Michael Stewart

Les poings rougis par les coups, elle est visiblement satisfaite de s'être défoulée en tapant comme une brute sur un sac de frappe. Au lendemain des attaques de la Saint-Sylvestre durant laquelle plusieurs centaines de femmes ont été agressées devant la gare de Cologne par une foule compacte de jeunes hommes originaires principalement d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, le sang de Meni Plouska n'a fait qu'un tour. « J'ai immédiatement acheté un vaporisateur au poivre, avant de m'inscrire à ce cours de krav maga, affirme cette Allemande d'origine grecque âgée de 43 ans. Je veux en effet être capable de me défendre dans la rue et d'aider les gens qui en ont besoin. »

Depuis le début de l'année, les écoles d'arts martiaux ne parviennent plus à répondre aux demandes de particuliers qui souhaitent suivre des cours. « Nous enregistrons un véritable boom. Nous recevons en moyenne chaque mois entre quinze et vingt demandes de femmes qui veulent s'inscrire chez nous, constate Tana Schulte, une psychologue qui forme pendant son temps libre les amateurs au krav maga, une méthode d'autodéfense mise au point par l'armée israélienne. Mais depuis le nouvel an, nous recevons vingt à quarante appels par... jour. » Le fondateur du club Mein Crossfit confirme cet engouement subit. « Le nombre de nos adhérents est passé de deux cents à trois cents en un an et nous sommes aujourd'hui submergés de demandes, se félicite Chris Schmidt, qui a travaillé onze ans dans la police. Notre site sur la Toile attire en ce moment 6 000 clics par jour, contre 400 habituellement. »

« Si quelqu'un vient vous tuer, tuez-le avant ! »


La plupart des femmes qui appellent le centre ne cherchent pas à apprendre le karaté ou le judo. Elles veulent presque toutes suivre une formation de krav maga. Cette méthode d'autodéfense, qui est utilisée aussi bien par les forces spéciales de la Légion étrangère que par le GIGN, les marines, la DEA, le FBI et les SAS, n'est pourtant pas « féminine » pour un sou. « Ce n'est pas un art martial en tant que tel, car tout est permis, reconnaît Chris Schmidt. Le krav est rapide, dur et sale. On passe notre temps à donner des coups de pied et des coups de poing. Ce n'est vraiment pas beau à voir, mais la violence n'est pas belle à voir. Notre slogan est simple : Si quelqu'un vient vous tuer, tuez-le avant ! »

Cette « profession de foi » attire de plus en plus de Colonaises. De nombreuses habitantes de la ville ne cachent plus aujourd'hui leur peur. « Je vis depuis cinq ans à Cologne et la situation ne cesse de se dégrader, regrette Biricim Ates, qui est venue « combattre » avec sa mère et sa meilleure amie. Je commence à avoir peur de sortir le soir après 20 heures. J'ai travaillé dans un centre de demandeurs d'asile. J'ai presque vécu avec ces migrants. J'ai vu comment ces Syriens et ces Irakiens mangeaient, comment ils dormaient, comment ils se comportaient les uns avec les autres. Eh bien, je peux vous dire que la situation va continuer de s'empirer, surtout avec l'arrivée de l'été. Et comme je ne veux pas changer la manière de m'habiller ou éviter de marcher dans des rues sombres le soir, j'ai choisi de suivre des cours de krav maga. »

Des femmes de tous les âges et de toutes les origines sociales semblent avoir cette même logique. « Je pensais depuis longtemps m'inscrire à ces cours, et les attaques du nouvel an m'ont persuadée de sauter le pas avec mon mari, résume Andréa, une consultante quinquagénaire. C'est vraiment horrible ce qui s'est passé. Quand on pense qu'on traverse presque tous les jours la gare de la ville. Cela fait vraiment peur... » Ces craintes font les affaires des clubs de sport de combat. Les armureries et les magasins de sport sont, eux, en rupture de stock de vaporisateurs poivrés. La nonchalante et joyeuse Cologne a perdu de sa candeur.

lepoint.fr
Allemagne - Montée des extrêmes : "Le pays dans sa totalité est en réel danger"

Selon Siebo Janssen, professeur et habitant de Cologne, la montée des extrêmes dans cette ville plutôt tolérante montre la gravité de la situation dans le pays.

Propos recueillis par Frédéric Therin, envoyé spécial à Cologne

Publié le 17/01/2016 à 15:16 - Modifié le 17/01/2016 à 15:20 | Le Point.fr
http://www.lepoint.fr/europe/violences-a-cologne-le-pays-dans-sa-totalite-est-en-reel-danger-17-01-2016-2010720_2626.php?M_BT=3994079638&m_i=ZaC3Y9IrRsiXIskYDkPiH_XufOBL4ro59SbPlQ1XJ2DdqzieQTODVFmbMlrMXHSFGmSlbdLKKC%2B_aFs5OlzJ9j5ZZK#xtor=EPR-6-[Newsletter-Mi-journee]-20160123

La ville de Cologne, traditionnellement tolérante et marquée à gauche, voit une montée importante de l'extrême droite. © AFP/ Daniel Kalker

Siebo Janssen est professeur de sciences politiques et d'histoire contemporaine à l'université de Cologne. S'il comprend les raisons qui ont poussé Angela Merkel à ouvrir les frontières de son pays aux demandeurs d'asile, il s'inquiète de la montée des extrémistes et de la radicalisation des partis de droite. Il juge néanmoins que l'Allemagne a toujours un besoin criant de migrants pour compenser le vieillissement de sa population. Mais pour les intégrer plus rapidement, son pays devrait alléger sa bureaucratie. Il critique enfin l'absence de solidarité au sein de l'Union européenne qui renforce la crise actuelle. Entretien.

Le Point : Quelle a été votre réaction lorsque vous avez découvert les attaques de la Saint-Sylvestre dans votre ville ?

Siebo Janssen : J'étais sous le choc, comme tout le monde en Allemagne. Des sociaux-démocrates du SPD aux chrétiens-démocrates de la CDU, en passant par Angela Merkel en personne, tout le monde a été choqué par ces agressions. La chancelière a d'ailleurs dit sans tarder qu'il fallait trouver et punir les responsables de ces attaques.

Ces incidents profitent aux partis d'extrême droite, qui ont toujours dit que les migrants allaient provoquer une hausse de la criminalité...

Beaucoup de gens en Allemagne pensent que les migrants sont un problème. Mais on ne sait toujours pas aujourd'hui si les attaques du nouvel an ont été fomentées par des demandeurs d'asile ou par des membres de bandes organisées criminelles. Il apparaît toutefois clairement que les partis extrémistes profitent de ces incidents. Au niveau fédéral, l'AfD atteint aujourd'hui près de 10 % dans les sondages, et sa cote de popularité dans certaines régions atteint 15 %, voire 16 %. Ce parti devrait rentrer au Bundestag l'an prochain. Sa présence va compliquer la formation d'une coalition gouvernementale. On risque de se retrouver avec un pays qui sera continuellement dirigé par une grande coalition comme en Autriche. Nous sommes en train de passer d'un modèle social-démocrate à un modèle sécuritaire et nationaliste.



Quelle est aujourd'hui la ligne directrice de l'AfD ?

Ce parti était à l'origine anti-européen. Mais son fondateur, le professeur Bernd Lucke, a été éjecté de sa formation durant l'été dernier. La branche la plus extrême du mouvement, que l'on peut comparer au FN en France, a pris le dessus sur les modérés qui ne représentent même plus 10 % des cadres du parti. Officiellement, l'AfD garde un discours policé, en disant qu'il faut arrêter le flot de migrants, mais, en interne, ses messages sont beaucoup plus durs. Certains de ses adhérents voudraient que l'armée puisse tirer aux frontières. Ce mouvement est bien plus radical que certains veulent bien le penser.



Certains Allemands se radicalisent tellement qu'ils semblent prêts à faire justice eux-mêmes...

Les rixes qui ont eu lieu à Cologne contre certains migrants m'inquiètent énormément. Nous vivons dans une des villes les plus tolérantes d'Allemagne. Et si des violences commencent à apparaître ici, cela veut dire que le pays dans sa totalité est en réel danger.



Angela Merkel a-t-elle commis une erreur en ouvrant les frontières de son pays aux migrants ?

Elle a pris la bonne décision, mais elle a commis des erreurs en matière de communication. Elle a compris qu'elle ne parviendrait pas à stopper la vague de migrants et elle a donc choisi d'ouvrir ses frontières. Les gens ont longtemps critiqué son indécision et ses virages politiques brutaux. Mais aujourd'hui, ses opposants disent qu'elle est trop ferme. Il faudrait savoir...



Lire aussi Réfugiés : Angela Merkel en mauvaise posture (édition abonnés)

L'Allemagne peut-elle intégrer autant de migrants aussi rapidement ?

Ce pays a besoin d'une immigration massive pour compenser le vieillissement de sa population. Il ne faut pas non plus oublier que, chaque année, 400 000 personnes quittent ce pays. L'Allemagne peut en conséquence faire venir un million de migrants par an. Il faut toutefois simplifier la bureaucratie, qui est bien trop lourde. Un Syrien doit attendre deux à trois ans pour que ses diplômes soient reconnus ici. Pendant ce temps-là, lui et sa famille doivent vivre des aides sociales et beaucoup de citoyens critiquent cette situation.



L'Allemagne semble de plus en plus isolée en Europe sur la question de l'immigration. Comment expliquez-vous cela ?

Certains pays veulent prendre leur revanche contre les politiques d'austérité imposées par Berlin, en refusant d'accueillir les demandeurs d'asile que l'Allemagne lui demande d'accepter. Angela Merkel aurait dû dire très tôt que l'Europe faisait face à une crise humanitaire majeure et que l'UE, qui s'est construite sur le principe de la solidarité, devait répondre à cette crise en montrant son union.



Le Soir.be -  


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