L’énergie musulmane parmi les richesses d’une France plurielle
Matthieu Stricot - publié le 09/12/2015
http://www.lemondedesreligions.fr/culture/l-energie-musulmane-parmi-les-richesses-d-une-france-plurielle-09-12-2015-5134_112.php
Un cocktail d’héritages et d’identités, une chance pour la société. Le deuxième numéro de la revue D’ailleurs et d’ici* est consacré à « L’énergie musulmane et autres richesses françaises ». Loin de se focaliser sur une communauté, l’ouvrage met en valeur les dynamiques d’une France plurielle. Reportages, enquêtes, fictions et photographies mettent en avant une vitalité et une créativité trop souvent ignorées.
Un projet éditorial aux couleurs de la France d’aujourd’hui. Le deuxième numéro de la revueD’ailleurs et d’ici, consacré à « l’énergie musulmane et autres richesses françaises », rend« hommage à cette jeunesse privée de voix », témoigne Marc Cheb Sun, directeur du collectif. Le 4 novembre dernier, après un an de travail, le projet a été présenté au musée Dapper, à Paris. Une centaine de collaborateurs de différentes nationalités, origines et générations ont participé à la réalisation de la revue.
Pourquoi avoir lancé le projet ? Après les attentats de janvier 2015, Marc Cheb Sun a été frappé par la réaction des lecteurs, notamment les plus jeunes : « Des lycéens et collégiens de toutes origines ont exprimé leur besoin de dignité face à la montée des crispations. Ils en ont assez que les peurs soient instrumentalisées et transformées en paranoïa ». Entre reportages, photographies, témoignages et fictions, cette deuxième édition de D’ailleurs et d’ici se veut un manifeste de tous ceux qui, en France, valorisent leurs multiples identités et portent dignement leurs héritages.
En ouverture de ce numéro, un grand angle donne la parole à douze jeunes qui racontent leurs « histoires de France ». Venus des quatre coins de l’Hexagone et d’origines diverses, ils ont été réunis par l’association Passeport avenir en avril dernier. Lors d’un séminaire, ils ont pu témoigner. « Nous sommes menés à basculer d’un milieu à l’autre. De son quartier à l’école, on ne fréquente pas les mêmes milieux. Ça nous pousse à nous adapter constamment, à être agiles », observe Mounir. Des parcours édifiants, qui ont mené ces jeunes vers les plus hautes études et des postes de leaders.
Si le premier chapitre est consacré à « l’énergie musulmane », il n’est pas destiné à une communauté, mais à toute la société. En atteste le sous-titre « et autres richesses françaises ».« On n’isole pas. Nous sommes le fruit d’une histoire : celle de la France, de nos pays d’origine et des relations internationales, rappelle Marc Cheb Sun. On est loin des discours médiatiques et politiques qui, depuis une dizaine d’années, posent la question de l’islam en France comme un problème. Cette rubrique met l’accent sur les citoyennes et citoyens qui construisent, transmettent, éduquent et entreprennent. »
Un tapis de prière "cinq en un"
Pour son enquête, le journaliste Aziz Oguz est parti à la rencontre d’acteurs qui « puisent dans leur foi la force de leur engagement ». Parmi eux, Mohamed Douhane, un commandant de police qui avait eu l’occasion de rencontrer Ahmed Merabet, l’un des deux policiers de confession musulmane assassinés par les frères Kouachi en janvier dernier, après le carnage de Charlie Hebdo. « Ces tueurs ne sont pas musulmans ! L’islam, c’est le partage, la tolérance, le goût de l’effort, le travail. Des valeurs évidemment en harmonie avec la République », clame le policier.
Les musulmans français s’adaptent aussi très bien à leur époque. En témoigne Ayoub Belemlih, un entrepreneur ayant lancé As’Sajjada, un tapis de prière « cinq en un » : orthopédique, portable, confortable, isotherme, imperméable. Cette idée lui est venue en voyant la mosquée bondée, pour la prière du vendredi. « Pour l’entrepreneur, son produit répond tout simplement à un besoin. Business is business », rapporte Aziz Oguz. Cela ne l’empêche pas d’être« épris d’éthique musulmane et républicaine. Il veut avant tout lutter contre le chômage et pour l’amélioration du pays ».
Une seconde enquête, plus courte, traite du double combat des musulmanes féministes et des homosexuel(le)s. Le premier chapitre compte également une interview du philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, des portraits, des clés pour enseigner le fait religieux, de la culture pop...
« Nous croyons à l’impact de l’imaginaire, explique Marc Cheb Sun. Une touche différente, qui fait appel à des personnages allant du polar à des histoires plus intimistes. » Une nouvelle,Love on the Web, narre les rencontres de jeunes Français d’origines différentes sur internet. Une manière d’introduire en douceur le deuxième chapitre, consacré à « l’énergie numérique ». Un monde qui « transforme les comportements professionnels et personnels », selon la psychosociologue Carole Blancot. Mais le numérique, c’est aussi un nouvel espace pour créer, apprendre et entreprendre.
Parole officielle et résistances
Internet peut néanmoins servir de vecteur à la paranoïa et à la théorie du complot. Dans le troisième chapitre, Les identités fermées, les journalistes Maral Amiri et Aurélia Blanc ont enquêté sur les idées d’Alain Soral. « Son idéologie est marquée par l’antisémitisme, la misogynie et l’homophobie. Nous nous sommes rendu compte que de plus en plus de gens sont sensibles à ses idées : des altermondialistes aux cathos traditionalistes, en passant par les musulmans patriotes », révèle Maral Amiri.
« Si ceux qui le suivent sur le terrain sont à 70 % des hommes blancs et catholiques, sur internet, le public est assez jeune et hétéroclite », ajoute Aurélia Blanc. La force de Soral, ce sont les nombreux sites dissidents qui s’installent dans son orbite : « L’époque est favorable au complotisme, car les gens doutent de la parole officielle et se posent des questions. Or, cette parole officielle refuse d’y répondre », explique Maral Amiri.
« Le discours officiel présente également un déficit de transmission de l’histoire coloniale et de l’esclavage », prévient Marc Cheb Sun. Le quatrième chapitre de la revue s’intéresse aux « Mémoires de résistances ». Des luttes autonomes des peuples à la grève des dockers de Marseille contre la guerre d’Indochine, ces récits racontent les manifestations de solidarité et les résistances à l’oppression, partout dans le monde.
Les identités se manifestent aussi dans l’apparence. C’est pourquoi le cinquième chapitre,« Modes et beautés », s’intéresse à la mode tricolore. Un cocktail de créateurs, d’artisans et d’influences venus de tous horizons. Marc Cheb Sun prévient : « D’ailleurs et d’ici a vocation à rester. C’est un combat dans une société qui se refuse à elle-même, qui se bat contre vents et marées pour exister. »
(*) En librairie : D’ailleurs et d’ici n°2 : « L’énergie musulmane et autres richesses françaises », sous la direction de Marc Cheb Sun, Éditions Philippe Rey, 15 €. Ou sur commande surdifferentnews.org.
https://kichkafr.files.wordpress.com/2016/01/echo2.jpg
NYT
Royal retort
Queen Rania responds to controversial Hebdo cartoon with sketch of her own
WITW STAFF
01.15.16
http://nytlive.nytimes.com/womenintheworld/2016/01/15/queen-rania-responds-to-controversial-hebdo-cartoon-with-sketch-of-her-own/
Controversy erupted around the French satirical newspaper Charlie Hebdo this week, just a little more than a year after 11 of its staff members were gunned down in a terror attack carried out by radical Islamists, and now Queen Rania of Jordan has weighed in on it. The paper triggered a major backlash after it published a cartoon titled “Migrants” depicting Aylan Kurdi, the 3-year-old boy who was seen last year in a heartbreaking photo, lying dead face-down on a beach. The graphic image became a symbol of the migrant crisis in the Middle East and Europe. “What would little Aylan have grown up to be?” the Hebdo cartoon, sketched by the paper’s editor, asked. The answer, referencing the recent New Year’s Eve sex attacks in Cologne, Germany, that drew considerable outrage: “A groper in Germany.” Critics blasted the cartoon as “racist” and “Islamophobic” and generally distasteful.
View image on Twitter
Follow
Business Insider
✔@businessinsider
Charlie Hebdo apparently released a cartoon mocking the drowned Syrian toddler http://www.businessinsider.com/charlie-hebdo-cartoon-mocking-syrian-toddler-2016-1 …
11:04 PM - 13 Jan 2016
On Friday, Jordan’s Queen Rania responded to the controversial cartoon with a sketch of her own, which she posted on Twitter. “Aylan could’ve been a doctor, a teacher, a loving parent…” Rania said in a post on the social media platform. She posted two versions — one in French and one in English — and had some assistance from editorial cartoonist Osama Hajjaj.
The queen has been an outspoken advocate both in calling on countries to help alleviate the refugee crisis and for the international community to coalesce in a decisive effort to quash ISIS, as she recently said in a talk at an Italian university. Queen Rania has long been a champion of women’s rights and was a guest on the Women in the World stage at our London Summit in October where she talked frankly about the refugee crisis.
EUobserver.com -
INTERVIEW
Dostları ilə paylaş: |