2. MC: un Mouvement 77 C'est Jean-Paul II qui a utilisé le mot mouvement en l'appliquant à l'Église: «L'Église même est un mouvement. Et surtout, elle est un mystère: le mystère de l'éternel amour du Père, de son Cœur dans lequel commence la mission du Fils et celle de l'Esprit. L'Église qui naît de cette mission se trouve être "in statu missionis". Elle est un mouvement qui s'inscrit dans l'histoire de l'homme-personne et des communautés humaines. 78La proclamation dynamique de l'Évangile a commencé avec la venue de l'Esprit saint sous forme de vent et de feu. Le message de la mort-résurrection du Christ n'est pas un événement statique. Il exige le mouvement. Il veut en atteindre d'autres. Il demande à être répandu au loin et largement» (Aux Mouvements Internationaux Catholiques, le 27-9-81 et, de nouveau, le 18-11-84).
79 Lorsque ce mouvement de Dieu vers nous trouve un écho amoureux, naît alors la réponse de la foi en Dieu: nous avançons vers Lui. Ce mouvement vers Dieu est le fruit de l'action de Dieu et de notre décision. Dieu peut agir directement ou par l'intermédiaire des évangélisateurs qui ont connu le Seigneur Jésus de façon si vive, si expérimentale, qu'ils sont arrivés à découvrir, comprendre et réaliser leur propre vie à la lumière de cette rencontre avec le Christ. Ils se sont laissés pénétrer par l'Esprit de Jésus (Ph 3, 12) et, sous sa motion, ils s'approprient la parole et la vie du Sauveur. Ils s'évertuent à ce que d'autres personnes réalisent la même rencontre, en utilisant une méthode appropriée.
80 Quand un groupe s'unit pour vivre la vie chrétienne en accord avec cette rencontre, pour l'approfondir dans l'existence quotidienne et travailler afin que d'autres puissent partager cette expérience, c'est alors que surgit un Mouvement concret qui exprime un aspect du mouvement multiple qu'est l'Église.
81 À l'origine de tout Mouvement, il y a une grâce spéciale, concédée par Dieu à l'Église, de façon directe ou indirecte, en utilisant certaines situations de l'Église ou de la société, ou encore certains besoins de l'humanité auxquels il est urgent de répondre.
82Rien de plus logique, par conséquent, que cette présence simultanée de divers Mouvements dans l'Église. Bien que tous veulent vivre l'Évangile, chacun met en relief l'un ou l'autre de ses aspects. Les Mouvements qui surgissent ne sont donc pas des sources de division, mais des manifestations fécondes de la richesse encore plus féconde de l'Église et de l'Évangile.
83 Il y a plus. S'appuyant sur la grande liberté de vie dans l'Esprit, les laïcs ont découvert que le baptême et la confirmation les rendaient capables et les engageaient à réaliser, dans l'Église et dans le monde, la mission de tout le peuple chrétien (LG 31). Et ils savent bien qu'ils peuvent accomplir, du seul fait qu'ils sont baptisés, des actions apostoliques soit au niveau individuel, familial ou organisé. Ils savent aussi que, pour faciliter et fortifier leur action, ils peuvent se regrouper en associations ou Mouvements. Le nouveau Code de Droit Canonique (nº 215) a reconnu — appuyé sur la doctrine conciliaire — la légitimité de ce pouvoir des laïcs (cf. AA 15, 19; LG 37).
84 Le 2 mars 1987, dans un discours lors du IIe Colloque International des Mouvements, Jean-Paul II disait: «Dans l'Église, autant l'aspect institutionnel que charismatique, autant la hiérarchie que les Mouvements de fidèles sont essentiels et contribuent à la vie, au renouveau, à la sanctification, bien que de façon diverse». 85 Aujourd'hui, nous assistons à une floraison de Mouvements dans l'Église. Ils sont la preuve évidente de la présence active de l'Esprit qui continue d'enrichir l'Église de ses dons.