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4Conclusions, limites et propositions de recherche future

Cette étude empirique a fourni une vision globale vis-à-vis de la dimension temporelle de la culture vietnamienne (en comparaison avec celle des Français). Selon les résultats obtenus, les Vietnamiens sont caractérisés par un style temporel plutôt traditionnel, et ce style est nettement différent de celui des Français. Pour la culture vietnamienne, cette étude empirique est probablement la première portant sur ce sujet, le temps. Elle permet de faire le point sur la dimension temporelle de cette culture après des changements sans précédent, notamment sur le plan économique, depuis le passage à l’économie de marché et l’ouverture diplomatique en 1986 (Doi Moi). Ces résultats apportent des contributions importantes pour les entreprises étrangères au Vietnam, notamment dans la gestion de ressources humaines, la négociation commerciale et le marketing.

Malgré tous nos efforts, cette étude présente encore quelques limites. La première a trait en la nature de l’échantillon. Seuls des étudiants ont été interrogés dans deux cultures, ce qui limite plus ou moins la généralisation des résultats au niveau national. La deuxième limite se trouve dans l’utilisation des items de mesure. En effet, les items utilisés dans cette étude ont été empruntés à de nombreuses études et ils n’ont pas encore été statistiquement validés sur ces deux cultures. La troisième limite de cette étude se trouve dans l’application des résultats issus de l’échantillon d’étudiants au domaine des affaires. Sur ce point, nous pensons que la différence entre les étudiants et les personnes en activité en matière de comportements temporels peut exister. Pourtant, cette différence, si elle existe, n’est pas très importante, car selon de nombreux auteurs, le temps est considéré comme un trait culturel, et que les comportements temporels d’un individu sont fortement influencés par le modèle temporel commun à la société (surtout dans une culture collectiviste comme la culture vietnamienne). De plus, nous pensons que les comportements temporels qui sont apparus dans cette étude ont de bonnes raisons de perdurer lorsque ces étudiants entreront dans la vie active car ils font partie intégrante de leur personnalité. En bref, cette recherche, bien qu’elle n’aborde pas précisément l’échantillon de travailleurs, offre au moins aux entrepreneurs étrangers une réflexion sur l’impact du style temporel des individus dans leur comportement de travail.

Comme précisé ci-dessus, malgré les résultats très prometteurs de cette recherche, il existe certainement des limites dans la généralisation de ces résultats depuis l’échantillon d’étudiants à l’échelle nationale. Les futures recherches peuvent donc renouveler cette étude sur d’autres échantillons (des personnes en activité et des habitants des régions rurales par exemple). Concernant la comparaison entre les cultures vietnamienne et française, les prochaines recherches peuvent intégrer d’autres dimensions temporelles qui n’ont pas été abordées dans cette étude telles que l’économicité du temps, la pression du temps, l’anxiété face au temps etc. afin de donner une vue plus complète de la perception temporelle. Par ailleurs, les champs de réflexion ouverts pourraient s’élargir, par exemple, dans la gestion de la distribution moderne : il est patent que jusqu’ici les typologies d’acheteurs, même les plus récentes n’ont pas retenu cette dimension essentielle du temps, si non sous un simple aspect quantitatif (le temps alloué à la recherche d’information, le temps passé dans le magasin…). Cette orientation est trop réductrice à nos yeux. L’investigation sur le rapport temps/qualité, tant au niveau conceptuel qu’au niveau empirique, dans les recherches qui viennent présenterait des résultats très intéressants pour les chercheurs et les praticiens des ressources humaines et du marketing, notamment du marketing de service.