Gaston Bardet



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XI LA SIGNATURE DU FEU


« Je crois, Seigneur, mais augmentez ma Foi. » (Marc, 9. 24).

Le cas de Marie l'Arabe (Marie de Jésus Crucifié) l'a clai­rement démontré : Tout mystique est « un signe de contra­diction qui divise une communauté », séparant les membres d'une même famille, comme Jésus lui-même.

Lorsque Mère Véronique présenta Marie l'Arabe au Carmel de Pau, elle n'avait rien dit de ses extases, stigmates et pré­dictions. « Du reste si elle les eut manifestés, ces dons eus­sent été un obstacle plutôt qu'une recommandation, les or­dres cloîtrés se faisant une loi d'une grande réserve à l'égard de toute manifestation de l'ordre surnaturel » observe le P. Buzy 458.

Disons-le tout net, cette prétendue « réserve » c'est la peur du sacré, c'est la peur de la vérité. Le recul est le même que celui qu'essuya Jésus lorsqu'il annonça à la synagogue de Capharnaüm que les Juifs devraient « manger sa chair et boire son sang » (Jean 6) !

Ce fut un scandale, car ceux qui n'aiment pas sont incapa­bles de comprendre que la manducation de « Je suis la Véri­té » doit remplacer la manducation du fruit de l'arbre de Science, et que le ventre peut être le berceau de Dieu, depuis que la Vierge l'a porté dans ses entrailles.

« A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples retournèrent en arrière, et ils n'allaient plus avec lui ». Alors Jésus dit aux Douze : « Vous aussi, voulez-vous vous en aller ? ».

Au lieu de fermer leur porte au mystique, comment les ordres (dits) contemplatifs ne voient-ils pas que précisément celui-ci les oblige à choisir, dénonce le péché d'angélisme, les met en demeure de choisir entre la conception de Dieu et leur conception de vie parfaite.

Le mystique est un signe de contradiction voulu par Dieu pour refondre les communautés, les obliger à regrouper ceux qui aiment effectivement Dieu et non leurs propres vertus acquises par efforts athlétiques. La peur des grâces et des dons du Saint-Esprit c'est la peur de connaître la vérité sur les âmes ; les charismes sont donnés pour la perdition de ceux qui refusent l'Amour au fond de leur cœur. La position d'une âme-consacrée vis-à-vis des charismes 459 est la pierre de touche de sa Foi ; Mère Thérèse l'a bien souligné. Où est donc la Foi de tant de supérieurs ?

Mais nous n'écrivons pas pour condamner, car nous savons trop jusqu'où remonte la responsabilité actuelle de ceux qui devraient conduire à la vie mystique. D'ailleurs si Dieu a per­mis tant d'apostasies secrètes c'est pour pouvoir distribuer des grâces de conversion plus éclatantes encore, et chaque jour nous le confirme.

Le refus d'Amour d'Israël devait entraîner l'adoption de tous les Gentils, le refus de tant d'âmes-consacrées entraîne à un appel plus insistant de tous les laïcs, nous l'évoquons dans « Pour toute âme ».



« Je crois, Seigneur, mais augmentez ma Foi », s'écrie le père de l'enfant possédé de Marc (9.24). Pour augmenter la Foi de tous ceux qui n'ont pas été en­seignés ou qui ont été déboussolés par les « Etudes Carméli­taines », pour sauver les mystiques de la griffe de certains psychiâtres, il nous fallait prouver objectivement l'existence des rejaillissements corporels des touches substantielles, il fallait, secondement, montrer que ces « flammes » étaient d'un tout autre voltage que celui connu dans les états men­taux les plus désordonnés, mieux, qu'elles étaient sur un tout autre plan.

Grâce à la Providence, ce fut facile. Dieu ne pouvait vouloir un renouveau général de la mystique, un déferlement de Saint-Esprit et laisser sans défense ceux qu'il allait inonder de flammes et de caresses. Le martyre moral des mystiques des derniers siècles (qui fut peut-être nécessaire) devait lais­ser place au triomphe de la mystique. Et les découvertes les plus récentes de la science ondulatoire devaient se mettre au service de la vérité sur la vie d'union 460.

Il fallait, en premier, prouver que les « aspirations mysté­rieuses » dont parle Jean de la Croix n'étaient point des « hallucinations cœnesthésiques », des illusions, mais des réa­lités aux phantasmes, aux répercussions physiques enregistra­bles. N'oublions pas que les mystiques nous ont sans cesse affirmé que c'était sur le toucher, le « palpate », que nous devions appuyer notre certitude d'union divine.

Pour ce faire, nous sommes tout d'abord entré dans l'an­tre de la Bête, nous offrant comme cobaye pour des enregis­trements électroencéphalographiques, à la Clinique des ma­ladies mentales et de l'encéphale de la Faculté de Médecine, à Sainte-Anne. Après trois mois de tergiversations, l'en­registrement eut lieu. Le matériel actuel (bandes de caout­chouc serrant le crâne) est beaucoup trop grossier pour l'en­registrement de certains phénomènes très délicats, tel l'œil spirituel. Il fallut se contenter de vérifier l'essentiel, le re­jaillissement des aspirations les plus puissantes 461.

Rappelons que l'on distingue dans l'activité électrique du cerveau une activité bioélectrique spontanée et une activité bio-électrique provoquée 462. L'activité électrique spontanée est un automatisme rythmi­que qui porte le nom de rythme de Berger. Chez un individu en état de repos sensoriel et mental, elle se traduit par de grandes ondes régulières, dites ondes α, qui sont profondé­ment perturbées par l'activité sensorielle, quelle qu'elle soit, visuelle, auditive ou tactile, par le travail intellectuel, par l'émotion, par le sommeil. L'activité électrique provoquée est consécutive à l'arrivée dans le cortex cérébral des trains d'on­des sensorielles envoyés par les organes des sens. Elle se traduit par des ondes de petite amplitude, mais de fréquence rapide dites ondes β.

L'enregistrement d'un électroencéphalogramme : E.E.G. nécessite un état de 1'epos complet : relâchement musculaire, repos sensoriel, repos mental ; état souvent difficile à réaliser chez les intellectuels et que l'on obtient en donnant au sujet une occupation facile et monotone, par ex., compter ses mou­vements respiratoires. Faut-il souligner que l'état de quiétu­de dû à la prière perpétuelle vous place d'une façon optima (parce que surnaturelle) en cet état de repos.

Les ondes α ont une fréquence d'environ 10 par seconde ; on peut classer les individus normaux en trois groupes : entre 13 et 11 (fréquence rapide), entre 11 et 9 (fréquence moyenne) , entre 9 et 7,5 (fréquence basse). La durée normale varie, selon Berger, entre 90 et 120 millisecondes, leur régularité est remarquable, les périodes successives diffèrent seulement l'une de l'autre dans des pro­portions atteignant au maximum 26 à 36 millisecondes (Jas­per). L'amplitude, elle, varie, entre 5 et 50 microvolts (c'est-­à-dire millionnièmes de volts), l'amplification doit donc atteindre un million de fois. La régularité et la continuité des ondes α sont leur carac­tère essentiel, il existe cependant d'importantes différences individuelles.

Ces ondes α se produisent dans des conditions de repos sensoriel et mental, aussi Bremer a-t-il proposé de les appeler « ondes de repos ». Sous l'influence d'activité sensorielle, mentale, d'effort intellectuel, de réaction d'intérêt ou émo­tive, il se produit un arrêt des ondes α (c'est la réaction dite d’arrêt) et l'apparition d'ondes β que, par opposition, Bremer a appelées « ondes d'activité ».

La fréquence des ondes β est plus rapide, allant de 17 à 25 à la seconde, soit un peu plus du double des α. Leur amplitude est, par contre, bien moindre, soit environ le hui­tième. Leur continuité est difficile à apprécier. En gros, c'est l'irrégularité qui les caractérise.

« Les ondes β se comportent très différemment des ondes α vis­-à-vis des excitations sensorielles. Les stimulations visuelles qui exercent une action suspensive sur les ondes α ne suppriment pas les ondes β. C'est souvent au contraire, seulement, dans les condi­tions d'excitation psychosensorielle qui dépriment le rythme α que les ondes β se détachent clairement ».

Nous ne parlerons pas ici du rythme δ : 3 à 4 par sec., décrit par W. Grey Walter, qui appartient surtout à la patho­logie, mais s'observe à l'état normal chez l'homme endormi, ni des ondes θ : 4 à 7 par seconde, intermédiaires entre les rythmes α et δ, et récemment individualisées par le même auteur.

Ceci étant. En état de quiétude, yeux fermés, l'enregistre­ment a confirmé l'excellent état de notre activité cérébrale : « belles ondes, parfaitement symétriques, de fréquence 8,5 ». Puis « des rejaillissements corporels de touches substan­tielles » se sont traduits par des « réactions d'arrêt », par l'apparition d'ondes d'activité, malgré notre complet relâ­chement musculaire, mental, de l'attention et sensoriel.

Le phénomène s'est répété plusieurs fois de façon à élimi­ner toute possible réaction d'intérêt, de notre part. Or, la réaction d'arrêt est produite soit par des stimuli sensoriels (surtout visuels), soit par des stimuli sensitifs d'ordre tactile. En ce cas, ce sont les « mystérieuses aspirations » de Jean de la Croix tactilement ressenties qui sont venues spontanément troubler le rythme spontané des ondes α. On ne peut guère tirer de cette expérience d'autre conclusion que la réalité objective des trains d'ondes qui parcourent le corps d'un mystique. Les sensations coenesthésiques des aspirations ne sont pas des hallucinations 463.

Si certaines formes d'enregistrement que nous avions pro­posées avaient été exécutées, il est probable que nous aurions pu étudier les répercussions de ces touches en différents états de sommeil biologique ou extatique. Mais dès l'instant que nous n'étions pas un malade mental, nous n'offrions aucun intérêt... Bien plus nous risquions de faire vaciller l'édifice psychiâtrique avec ces trains d'ondes intempestifs et inconnus jusqu'alors.

A ses débuts l'E.E.G. avait donné de grands espoirs aux psychiâtres, mais très vite ceux-ci s'aperçurent qu'il ne per­met guère que de déceler les troubles pathologiques graves. Aujourd'hui il est utilisé surtout pour déceler l'épilepsie, le mal comitial et la localisation des tumeurs cérébrales. Cependant on peut penser qu'on est loin d'avoir tiré des E.E.G. tout l'intérêt qu'ils présentent, du jour où l'on ne cherche plus un rapport direct avec la pensée, mais avec l'énergie générale, vitale ou psychique.

Ainsi l'électrophysiologiste Daniel Chezeau écrit : « Après une longue étude de vérification nous sommes en devoir d'affirmer que les E.E.G. de sujets appartenant à un même tempérament et à une même constitution présentent une similitude de tracé. « Chaque tempérament et chaque constitution sont caractérisés par une forme bien définie de tracé E.E.G. Les tonicités organiques agissent également sur la forme du tracé de l'E.E.G. » 464. Il déclare que l'on observe des modifications curieuses des rythmes sous l'effet de la création (artistique ou scientifique) et dans les exercices spirituels (prière chez les prêtres de différents cultes).

Nous avons examiné une cinquantaine de tracés permet­tant la détection des tempéraments, mais n'avons pu avoir en communication, jusqu'ici, les E.E.G. relatifs à la prière.

Notons enfin que le Dr. F. Lefébure - dans un ouvrage qui révèle la plus grande confusion de pensée - a publié des E.E.G. obtenus durant certains de ses exercices de yoga 465. Il s'agit de la pensée concentrée avec monofixisme visuel à la racine du nez, état auto-hypnoïde par excellence. Les enregistrements pratiqués par le professeur Baudoin et le Dr Rémond montrent que « l'attention ainsi obtenue dépasse en intensité celle que peut donner n'importe quelle autre méthode ». L'effort de concentration fait disparaître le rythme α de façon durable, l'intensité de l'attention est plus marquée que dans la pensée rythmée. Cela n'a rien à voir avec la prière comme le croit le Dr Lefébure ; celle-ci étant abandon et nullement exercice magique de « fixation et d'intensification de l'attention ».

Concluons : Tout reste à faire en ce qui concerne l'E.E.G. de l'être vivant « machine électro-magnétique » comme dit d'Arsonval et en particulier de l'être psychique et pneumatique qu'est l'homme.

N'ayant pu obtenir certaines vérifications expérimentales dans un esprit de probité scientifique totale, soit du Dr. A., soit du Dr. E., nous nous sommes tourné vers une autre sorte d'enregistrement, aisément lisible car de beaucoup plus gran­de amplitude.

Il ne s'agit plus des ondes de Berger, rythme végétatif spontané, mais de la manifestation de Vittoz, décelée jus­qu'ici à la main, voire par des appareils ne permettant point des mesures énergétiques rigoureuses. La manifestation de Vittoz traduit, elle, non seulement une activité (bio-électrique) spontanée dont le tracé de base est typique (du syndrôme en cas de maladie, par exemple) mais en outre fournit des tracés spécifiques des activités intellec­tuelles ou affectives « semblables d'état à état semblable ». Elle permet donc de différencier avec grande précision les activités provoquées.

La manifestation de Vittoz se retrouve dans tous les tracés qu'ils soient cardiologiques, électroencéphalographiques, ple­thysmographiques ou autres, mais (ainsi que l'a montré le physicien Alphonse Gay) par suite de la structure ordinaire des appareils enregistreurs, qui tous comportent une liaison par transformateur ou capacité, elle a été déformée, sa lecture rendue impossible 466.

« Cette manifestation est d'ordre mécanique détectable par contact direct avec un membre quelconque du sujet. C'est un micro soulèvement ou un infime affaissement de l'enve­loppe épidermique (de l'ordre de 8 millièmes de millimètre) qu'il est possible de traduire en variations de courant élec­trique par un dispositif convenable » 467 utilisant un courant continu, sans induction, ni capacité, et le tube à rayons catho­diques.

Or, si saint Thomas nous a, depuis longtemps, enseigné que l'âme informe le corps en totalité, la facilité d'utilisation du courant discontinu fait que l'on ignore à peu près tout, à notre époque, de l'électricité statique.

Il fallait donc tout d'abord construire un appareil électro­nique présentant les caractéristiques suivantes, nous dit son constructeur :

« - Captation de la manifestation simultanément ou isolément en trois points différents répartis sur un même sujet, ou sur trois sujets différents. Equilibrage rigoureux des trois circuits de détec­tion.

« - Scopie de la manifestation directe et brute par un montage de haute sensibilité.

« - Sélection par mutation manuelle ou électronique à circuits équilibrés.

« - Pré amplification, étage où s'effectuent les mesures des ca­ractéristiques mathématiques de la manifestation et partant, le cal­cul des quantités d'énergie qu’elle représente.

« - Filtrage par bandes, permettant au cours d'observations une préanalyse du phénomène.

« - Enfin, enregistrement cinématographique avec contrôle sco­pique constant ».

« Les techniciens apprécieront la difficulté que représente la mise au point d'un tel appareil, surtout sachant qu'on a éliminé toute tendance à l'auto-oscillation, tous risques de déphasage en basse fréquence, tout déséquilibre des circuits lors d'une variation de sensibilité, enfin toute captation de champs électriques ou électro­magnétiques parasites quelconques » 468.

Bien plus le gayographe électronique retrouve la précieuse propriété dénoncée in « Demain, c'est l'An 2000 » (chap. VI), concernant les machines indifférenciées. Les appareils élec­troniques jusqu'ici construits sont prédéterminés, ils permet­tent d'étudier les altérations provoquées dans leur équilibre propre.

L'appareil conçu et exécuté par M. Gay est parfaitement libre, c'est un pur transformateur d'expression, dépourvu de toute personnalité, de toute équation personnelle. Le réglage du spot cathodique ne se fait qu'en fonction du sujet expé­rimenté ; l'appareil ne fonctionne pas tant que le sujet n'est pas introduit dans le circuit, l'équilibre est réalisé sur le moment, selon l'énergie manifestée par le sujet.

Il s'ensuit que l'on ignore toujours a priori ce que la scopie va révéler. Seule cette totale liberté, cette absence de pré­détermination, pouvait ne pas éliminer à l'avance ce facteur non seulement méconnu, mais nié, l'énergie due à la prière.

Faut-il souligner que les enregistrements électroniques de la manifestation de Vittoz n'ont aucun rapport avec l'élec­tronique cellulaire qui consiste, en gros, à introduire en une seule cellule de la moelle ou du cerveau, une microélectrode de verre remplie de sérum physiologique (ayant un micron de diamètre environ) et reliée à un appareil enregistreur.

Le gayographe est donc un simple appareil amplificateur, un haut-parleur perfectionné. Il enregistre « au moyen d'un microphone une vibration cutanée, et c'est le seul point établi quant à la nature même du fait objectif. Nous pensons qu'il s'agit de la traduction mécanique de phénomènes électri­ques complexes, mais ceci est une hypothèse que rien n'étaye » 469.

C'est en bref un enregistreur de « frissons », de « frémis­sements », qui évoquent le tremendum des anciens 470. Mais que reflètent ces frissons ? Nous n'en savons rien. Il faudra de très longues études pour arriver à classer les différents enregistrements, leur signification ne pouvant être rendue valable que par un diagnostic d'ordre psychologico-moral, puisqu'on ne peut séparer la conscience morale de la conscience psychologique.

Pour nos recherches il suffit de classer les enregistrements suivant leur position relative chez des individus différents, soit ce qui est mieux, leur position chez la même personne passant par des états très différents - car il est certain qu'aucun individu n'est semblable à un autre.



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