Quels moyens pour affronter la douleur chronique


Réactions et humeurs des malades face à la douleur



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2Réactions et humeurs des malades face à la douleur

L’organisation anatomique et physiologique des récepteurs, des voies et des centres cérébraux, impliqués dans la douleur, serait normalement identique chez tous17. Pourtant, chacun se comporte de façon très différente, lorsque le malade est en prise avec la douleur. Les réactions à la douleur des malades sont elles très variables.

Le « seuil de la sensation douloureuse » peut être par exemple élevée ou abaissée, selon que le malade se concentre sur sa douleur ou bien en est distrait par une activité physique ou mentale. La richesse ou la pauvreté émotionnelle du malade pourraient aussi jouer dans son ressenti18. Des facteurs personnels, ethniques19 20 21, éducationnels, philosophiques, religieux interviennent aussi dans la variabilité de la sensibilité à la douleur. L’éducation et la philosophie de vie du malade peuvent aussi jouer dans son ressenti.
La douleur inspire ou provoque les comportements les plus variés, comme par exemple :


  1. Soit la résignation devant la douleur,

  2. Soit la révolte ou colère contre le scandale ou l’injustice qu’elle constitue, le fait qu’elle dure sans fin ou bien qu’elle est forte,

  3. Soit « l’exaltation » de la valeur de l’épreuve que constitue l’affrontement individuel et solitaire de sa propre douleur. La douleur est alors positivée et perçue comme un moyen de s’améliorer intérieurement22.

Certains malade semblent bien résister à la douleur … du moins en apparence ( !). Certains ne font pas état de leur souffrance23. D’autres se plaignent24, rarement ou souvent, et/ou n’hésitent pas à en parler.

L’humeur du malade peut être très variable selon le niveau de douleur et peut suivre presque pas à pas l’évolution de la douleur, selon ses variations. Par exemple quand la douleur diminue ou disparaît, il a l’impression de revivre. La vie semble belle. Il est joyeux. Il est l’être le plus heureux du monde25. Au contraire, quand la douleur revient, il voit tout en noir. Il peut avoir l’impression d’être au plus bas, « dans l’ornière », et que l’épreuve qu’il subit est très dure, surtout quand la douleur, qu’il craint ou cherche à éviter, revient régulièrement.

Quand elle n’est pas assez intense, mais qu’elle dure, certaines personnes se ferment, deviennent agressives ou sont « assaillies » constamment par des pensées suicidaires.



Mais quand elle est trop intense, la douleur, en général et malgré tout, casse moralement, la majorité des personnes souffrantes. Après la crise, elle laisse la personne brisée ou pantelante. Durant ou après la crise, certaines ont l’impression de n’être alors plus qu’une chose, un jouet de forces, ou de mécaniques infernales ou diaboliques qui les dépassent. Elles ne revivent vraiment que quand la crise est passée.
Sinon en général, le malade, « bousculé » en permanence par sa douleur, dépense involontairement une énergie physique et mentale considérable pour la combattre, du moins tant qu’il ne s’est pas résigné à l’accepter.
Sinon, devient-on, à chaque fois, résigné et passif ou passif, quand la douleur est trop forte, lorsqu’elle semble « éternelle » et que les médicaments sont impuissants ? Examinons alors l’expérience ci-après :
L’expérience du chien résigné :
Le principe de cette expérience est de prendre trois groupes de chiens :


  1. Les premiers subissent de légers chocs électriques qu’ils ont la possibilité d’arrêter en appuyant avec leur museau sur une plaque.

  2. Les deuxièmes n’ont aucun moyen de faire cesser les chocs.

  3. Les troisièmes ne subissent rien.

Le lendemain, on met les chiens dans une cage divisée en deux parties : dans la partie A, il y a de petites décharges dans le plancher. La partie B est un refuge serein. Les chiens du premier et du troisième groupe vont tous dans la partie B.



Les chiens du deuxième groupe restent dans la partie A : ils sont résignés à subir une situation pénible.

Le scientifique, Martin Seligman, qui a mené cette expérience, en conclut que l’optimisme s’apprend, ainsi que le pessimisme et la dépression26. Donc on pourrait conclure de cette expérience, que quand il n’y aucun moyen d’échapper à sa douleur chronique, l’homme aurait tendance naturellement à se résigner et à déprimer.


Mais heureusement, nous ne sommes pas des chiens, les hommes pouvant eux faire preuve de capacités exceptionnelles insoupçonnées ou surprenantes. Ils peuvent faire preuve de sursauts ou de réactions énormes et stupéfiantes, face aux pires épreuves (telle lors de l’expérience de la vie dans un camp de concentration …), et faire en sorte de ne jamais se résigner et de toujours conserver son espoir, jusqu’au bout.

Même quand le malade est confronté à la phase 4 du tableau précédent, le malade peut encore continuer à se battre mentalement au plus profond de la douleur et de son lit (au plus profond de son « lit de douleur »), même si en apparence il semble passif et ne bouge pas.

Certaines personnes exceptionnelles, ayant souffert toute leur vie _ comme Sainte Thérèse d’Avila et Marthe Robin dont nous reparlerons plus loin _ ont pourtant réussi à continuer à agir toute leur vie, malgré leur douleur.

3Difficile gestion de la douleur causée par les céphalées de tension

D’une manière générale, on constate que la gestion de la douleur est beaucoup plus difficile à mener que la gestion du stress.


Si pour certains malades, il suffisait de ne pas y penser, si le mal n’était qu’un mauvais rêve, si un jour on pouvait en rire, cela serait si simple et « super », mais la réalité du vécu des malades n’est pas ainsi.
Toute douleur chronique forte, surtout si elle dure, et le fait de tenir aussi sans fin, surtout sans espoir de s’en sortir à court terme, sont toujours épuisants et usants moralement à la longue. Elle fatigue physiquement et intellectuellement. Elle érode quand même à la longue toute capacité de vivre, celle qui existe en tout un chacun, même si au départ, la personne souffrante avait pourtant au départ un instinct de conservation très fort. Elle pourrait même diminuer l’espérance de vie de la personne souffrante chronique, du moins, si elle est résignée et surtout si elle est constamment déprimée27.
Tout dépend si le malade a à sa disposition :


  1. Soit une panoplie médicamenteuse efficace.

  2. Soit une panoplie « d’armes intellectuelles » (philosophiques, religieuses etc.), permettant de mieux tenir face à la douleur28.

  3. Soit un entrainement préalable à la douleur (qui peut dépendre de son éducation et de son expérience).

  4. Soit un soutien moral sincère, voire une consolation, venant de proches ou de praticiens compatissants.


Il est certain que si l’on a à sa disposition des médicaments efficaces, la lutte contre sa propre douleur en est nettement facilitée !


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