Une délibération du Conseil Général signalait cet ouvrage; voici copie de cette délibération


V Circulaire sur les Desseins de Dieu dans l'œuvre des Missions



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V

Circulaire sur les Desseins de Dieu dans l'œuvre des Missions

et dans l'établissement des Communautés religieuses.

Cette Circulaire est du 29 juin 1876. Elle renferme deux pensées principales que nous allons résumer.


1° Dessein miséricordieux du bon Dieu sur l' Institut en appelant les Frères à l'Œuvre des Missions.

Après avoir rappelé les quatorze départs qui, de 1867 à 1876, comprenaient trente huit Frères envoyés dans les Missions, le R. F. Louis-Marie fait cette réflexion que Dieu, en appelant les Petits Frères de Marie à l'œuvre des Missions, a eu en vue de réveiller parmi eux l'esprit de zèle, de le soutenir et de l'enflammer dans tout l'Institut. Rien de plus propre que l'exemple de nos Frères missionnaires à nous confirmer dans la voie sublime de la perfection, à exciter notre ardeur pour notre sanctification et pour le salut de nos enfants ; à nous détacher de notre pays, de nos parents et connaissances, à nous rendre généreux et courageux pour faire tous les sacrifices que demande notre saint état.

Une seconde réflexion, c'est que, dans les desseins de Dieu, l'Œuvre des Missions est encore pour tout l'Institut une œuvre admirable d'expiation. Les communautés religieuses, même celles qui ne se vouent qu'à la prière et au jeûne, sont le salut du monde, parce qu'elles offrent sans cesse à la justice de Dieu, dans leurs pénitences et leurs bonnes œuvres, une compensation salutaire à l'effroyable multitude et la monstrueuse énormité des crimes qui couvrent la terre.

Mais les communautés religieuses elles-mêmes n'ont-elles pas besoin, et un besoin continuel de se couvrir contre les coups de la justice de Dieu? Hélas ! en n'arrêtant les yeux que sur nous- mêmes, que de négligences, que d'infidélités à la Règle, que d'abus de grâces, que de tiédeur dans la prière et la réception des Sacrements, que d'omissions dans nos devoirs de chrétiens, de religieux, d'instituteurs, n'avons-nous pas à reconnaître et à déplorer dans tout l'ensemble de la Congrégation ! Fautes innombrables, fautes prolongées, dont nous avons tous plus ou moins l'effrayante responsabilité, et qu'il faut expier...

Sans doute, il y a des religieux fervents, animés d'un grand esprit de pénitence et de componction qui offrent sans cesse à Dieu d'humbles satisfactions ; il y a aussi parmi eux de bons et saints malades qui expient les fautes de tous, par leurs souffrances et leur résignation ; mais à ces victimes que Dieu se choisit; il faut qu'il vienne se joindre des victimes libres et volontaires, les victimes du dévouement et du zèle de la gloire de Dieu, telles qu'on les rencontre dans l'ouvre des Missions.
2° Dessein miséricordieux du bon Dieu sur l'Eglise dans l'établissement des Communautés religieuses.

Offrir partout à l'Eglise des chrétiens parfaits, reproduire Jésus- Christ, le faire revivre en chaque religieux, puis dans l'ensemble des communautés, en faisant éclater, dans l'une ou dans l'autre, toutes ses vertus : sa charité dans les Ordres Hospitaliers, son zèle dans les Ordres Enseignants, sa patience et sa mortification dans les Ordres Pénitents, sa vie de prière et de recueillement dans les Ordres Contemplatifs, son obéissance en tous : telle est la pensée première de Dieu dans l'établissement des Ordres religieux.

C'est par eux que Dieu veut confondre les démons et les réprouvés. Les religieux, par la sainteté de leur vie, montrent la sainteté de la loi de Dieu, la possibilité pour tous de là garder, au moins dans ce qu'elle a de rigoureux, puisque, avec le secours de la grâce, ils s'y rendent fidèles jusqu'à la perfection, en restant vierges, malgré tous les entraînements de la nature et les séductions du' monde, et obéissants, malgré toutes les oppositions de l'orgueil et de l'amour-propre.

La conclusion à tirer de cette double considération que les religieux sont appelés à être victimes et chrétiens parfaits, c'est qu'ils doivent tendre sans cesse à la ferveur, à la sainteté, à la perfection.



VI

Circulaire sur la Vie mystique de Jésus-Christ dans les âmes.

Cette Circulaire, dont nous donnons ici un court résumé, est du 16 juin 1871.


I — Jésus-Christ, dit saint Paul, étant ressuscité d'entre les morts, ne meurt plus, et la mort n'a plus d'empire sur lui. Il échappe par conséquent à tous les coups des méchants : c'est là une consolation pour les amis de Jésus-Christ. Mais il est pour Jésus-Christ une vie mystique dont la conservation et le développement demeurent comme au pouvoir de l'homme : c'est sa vie divine dans les cœurs par la grâce sanctifiante et par la charité.

Jésus.-Christ a reçu de son divin Père l'investiture dé la royauté sur toutes les nations ; il a toute puissance et toute force pour les régir : ou il aura leurs hommages libres et leurs humbles adorations, ou il saura les dompter et les briser. Mais il veut un règne plus doux, plus pacifique, plus glorieux, pour sa miséricorde ; il veut que ses sujets le fassent régner eux-mêmes, en eux-mêmes, par l'amour et par l'imitation de ses vertus, en s'élevant au-dessus de tous les travaux, de tous les dangers, de toutes les faiblesses, de toutes les séductions et de tous les tourments.

II — Pour se faire une idée de ce qu'a coûté à Jésus-Christ sa vie mystique dans les âmes, il faut monter au Calvaire. Ce n'a point été par les choses corruptibles, comme l'or et l'argent, que vous avez été rachetés, dit saint Pierre, mais par le précieux sang de Jésus- Christ, comme de l'agneau sans tache et sans défaut.

Pour conquérir la vie de la grâce dans nos âmes et pour nous l'assurer, le Fils de Dieu n'a pas craint de sacrifier sa vie naturelle, quoique divine et d'une valeur infinie; il l'a sacrifiée sur une croix, eu milieu de deux scélérats, après avoir passé par toutes les angoisses et les douleurs de l'agonie, par tous les tourments et les opprobres de la flagellation, du couronnement d'épines, et par toutes les moqueries, les insultes, les tortures et toutes les ignominies imaginables.

III. — L'excellence de la vie de la grâce ne se reconnaît pas seulement à ce que Jésus-Christ a souffert pour la conquérir, mais encore aux moyens divins qu'il a établis pour la conserver, principalement l'Eucharistie. Comme mon Père qui m'a envoyé, dit-il, est vivant par lui-même, et que je vis par mon Père, de sa propre vie qu'il nie communique, de même celui qui me mange vivra aussi par moi, de ma propre vie que je lui communiquerai.

Dans le plan divin de la grâce, tout est coordonné, tout est dis- • ; posé pour que cette grâce précieuse soit donnée, entretenue, fortifiée, réparée au besoin, par des moyens tout divins : principe divin dans le Baptême, aliment divin dans l'Eucharistie, remède divin dans la Pénitence, fécondité divine par le sacrement de l'Ordre, enseignement divin dans' le saint Evangile, autorité divine dans l'Eglise et son Chef infaillible, secours divins et perpétuels qui nous arrivent, intérieurement par la grâce, et extérieurement par la prière et par les Sacrements.

Tous ces moyens divins s'ajoutant aux souffrances du Calvaire, on ne °peut y voir que le désir ardent, le désir infini qu'a Jésus- Christ de vivre dans nos âmes et de s'y fixer pour l'éternité.

IV — Mais qui pourrait dire les fruits merveilleux de la vie mystique de Jésus-Christ dans l'âme en qui Jésus-Christ vit par la grâce? Son entendement est éclairé des plus pures lumières de la vérité ; son cœur est affermi dans les douceurs de la plus solide espérance; sa volonté goûte la paix inaltérable que donne toujours la bonne conscience, et son union avec Dieu la met au-dessus de toutes les choses créées. L'extérieur même d'un homme qui est en grâce avec Dieu, se ressent admirablement de la présence de Jésus-Christ dans son âme. Tout en lui est plein de pureté, de modestie, d'une douce et aimable gaieté ; tout est retenu, tranquille et d'une modération ravissante. Nous en avons la preuve dans tous ceux de nos religieux qui sont réellement pieux, constamment fervents et exemplaires : la grâce de Dieu brille sur leur front, éclate dans leurs paroles, se manifeste dans toute leur conduite ; et l'on est heureux de vivre en leur compagnie.

La même remarque se fait parmi nos enfants, quand la grâce de Dieu règne dans leurs âmes, quand Jésus-Christ, vivant dans leur cœur, ajoute aux grâces ordinaires de leur âge les charmes de son divin amour. Ces enfants font la joie de leurs maîtres, captivent tous les cœurs et emportent l'estime et l'affection de tous leurs condisciples.

Telle est l'excellence de la vie de Jésus-Christ en nous que Dieu en -a fait la condition essentielle de toute prédestination. Il veut avoir, avec son Verbe éternel et incréé, d'autres Verbes créés, qui lui ressemblent, et où il puisse prendre ses complaisances. Voilà pourquoi le Fils de Dieu répand en nous ses grâces, et veut nous prêter son Cœur, nous donner sa vie, nous communiquer son Esprit, l'Esprit-Saint, de telle sorte que tout en nous soit divinisé, pensées, paroles et actions.

Les avantages et les fruits de la vie de Jésus-Christ en nous, nous les trouvons admirablement résumés dans la prière très riche et très profonde que nous récitons chaque matin : O Jésus vivant en Marie, venez et vivez dans vos serviteurs, etc.

V — Le Verbe fait chair, qui a reçu sa vie naturelle par Marie et l'a confiée à ses soins, veut encore aujourd'hui que ses serviteurs reçoivent par Marie sa vie mystique., qu'ils la conservent et la fassent grandir par sa divine protection. Quiconque donc tient à garder son âme dans la grâce de Dieu et à assurer son salut, doit être un fervent serviteur de Marie ; et nous, religieux instituteurs, qui avons à cœur de faire vivre Jésus-Christ dans les âmes de nos enfants, nous ne devons jamais cesser de les porter de tout notre pouvoir à la dévotion à Marie. Dans les mêmes vues, portons-les aussi à la dévotion à saint Joseph.

Qui pourrait dire tout ce que le Saint-Esprit a inspiré de force, de courage, d'énergie, d'héroïsme, pour sauver la vie de Jésus- Christ dans les âmes, et pour la protéger et la défendre? Il faudrait redire tous les travaux des Apôtres, tous les tourments des Martyrs, tous les sacrifices et toutes les vertus des saints.

VI — Jésus-Christ ressuscité ne peut plus perdre la vie glorieuse qui lui est propre ; mais il est sans cesse exposé à perdre sa vie mystique qui lui a tant coûté. L'homme, par son libre arbitre, a le pouvoir de résister à toutes les lumières et à toutes les avances de Dieu lui-même, de mépriser Ses biens, de dédaigner ses promesses et de braver ses menaces. L'homme peut à son gré, aidé de la grâce, sauver la vie mystique de Jésus-Christ en lui et se sauver lui-même par elle et avec elle ; ou, refusant la grâce, profaner et perdre cette vie divine, et, en la perdant, se perdre lui- même pour l'éternité.

L'homme peut faire de sa liberté cet horrible abus. L'homme baptisé, régénéré, créé de nouveau en Jésus-Christ, vivant de sa vie, participant de sa nature, enrichi de ses grâces, appelé à sa gloire ; cet homme, nouveau Judas, conçoit librement et volontairement la pensée de se défaire de Jésus-Christ. arrête ce projet, en traite avec Satan, et pire que le premier Judas, le consommé lui-même dans son propre cœur, en y crucifiant de nouveau Jésus- Christ autant qu'il est en lui.

VII — Des réflexions auxquelles donne lieu la vie mystique dé Jésus-Christ dans nos âmes, il faut conclure que nous devons viser à la sainteté dans toute la conduite de notre vie, et, par conséquent, éviter à tout prix le péché mortel ; éviter avec un soin extrême le péché véniel, surtout le péché véniel de propos délibéré; faire une guerre continuelle aux simples défauts, aux simples imperfections„ observer parfaitement notre Règle, avec grand esprit de foi, avoir un zèle ardent pour l'étude et l'enseignement du catéchisme.

Le règne de Jésus-Christ doit tout dominer dans la Congrégation, être la fin, la règle et le mobile de tout : études, sciences, arts, embellissements, commodités, enseignement, soins quelconques donnés à. là jeunesse. Ce que le grand pape Sixte V a fait inscrire sur la colonne Vaticane, place Saint-Pierre, à Rome, il faudrait qu'on pût le dire en toute vérité de tous nos Etablissements, l'inscrire au frontispice de tous : Le Christ est vainqueur, le Christ règne, le Christ commande. Que le Christ défend son peuple de tout mal !


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