Une délibération du Conseil Général signalait cet ouvrage; voici copie de cette délibération


III L'Ecole de Pontmain ou l'École de la Prière (suite)



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L'Ecole de Pontmain ou l'École de la Prière (suite).

Le 17 janvier 1876, cinquième anniversaire de l'apparition de la sainte Vierge à Pontmain, une troisième Circulaire a été envoyée aux Frères sur cet événement. Nous en résumons ici les principales pensées.


CHAPITRE CINQUIÈME
Ce chapitre traite des dispositions intérieures qu'il faut apporter dans la prière : dispositions de foi et de piété, de confiance et d'amour, d'humilité et de componction, d'ardeur et de persévérance. Cette dernière condition de la prière est développée au chapitre septième.
CHAPITRE SIXIÈME
Dans ce chapitre, le zélé Supérieur fait ressortir avec une étonnante richesse de termes et de réflexions les singularités frappantes de la merveilleuse Inscription de Pontmain, les deux grandes dévotions qu'elle prêche : le Chapelet et le chemin de la Croix.

A Pontmain, Marie se fait notre institutrice pendant trois heures. Elle tient le signal, la croix ; elle a son écriture, son alphabet divin, ses nombres sacrés, son dessin mystérieux. Loin de nous donc la pensée de nous refuser à ce pieux enseignement ; loin de nous toute fausse honte, toute influence de respect humain. Quand la Reine des anges et des hommes tient le signal, il n'y a pas honte à-rentrer à l'école, même avec des cheveux blancs. Quand la Souveraine de tous les mondes prend la peine de nous parler par signes et de nous tracer de sa main des lettres d'or et des mots si pleins de sens, ne craignons pas de nous remettre à l'alphabet, à l'épellation.

Après quelques considérations sur la dévotion du Rosaire et sur celle du Chemin de la Croix, le pieux Supérieur insère dans sa Circulaire un Exercice du Chemin de la Croix dont il est l'auteur, dans lequel il se propose pour fin principale la parfaite contrition et la parfaite pureté de cœur, qu'il demande, à chaque station par les trois invocations suivantes : Créez en moi un cœur contrit et humilié, ô mon Dieu, afin que vous ne me méprisiez jamais. — Donnez, Seigneur mon Dieu, à mon cœur la pénitence, à mon âme la contrition, à mes yeux une source de larmes. — Créez en moi un cœur pur, ô mon Dieu, et renouvelez au fond de mes entrailles l'esprit de droiture et de justice.

L'Exercice du Chemin de la Croix est suivi de réflexions sur le nombre des lettres du premier mot de l'Inscription ; puis de réflexions que nous résumons dans les trois paragraphes qui vont suivre.


1° Universalité du remède apporté par Marie.
Jésus-Christ a dit : Veillez et priez ; et dans ces deux mots, il a résumé tout ce qui a jamais été enseigné sur le combat des tentations, soit pour les prévenir, soit pour les vaincre.

A Pontmain, Marie se contente de rappeler la seconde parole ; mais, par le mot singulier dont elle la fait précéder, elle répond également à tout. Ces deux mots, mais priez, répondent à tous les besoins et à toutes les difficultés.

Vous ne pouvez méditer, vous ne pouvez réfléchir, mais priez. Vous ne pouvez vous vaincre, vous ne pouvez porter vos vœux, vous ne pouvez vous défendre contre les tentations qui vous obsèdent, contre les dangers qui vous entourent ; mis priez, mais priez.

Vos péchés vous effrayent, la mort vous épouvante, tous les démons s'acharnent contre vous ; mais priez. Priez par Marie, priez avec Marie, priez au nom de Jésus votre avocat, au nom de Jésus qui se laisse toucher ; priez par l'Esprit-Saint, qui gémit et demande en vous et pour vous ; priez, persévérez dans la prière et votre salut est assuré.

La prière est aux pécheurs un refuge assuré contre le nombre et la grandeur de leurs crimes. Elle est, contre le démon, une forteresse insurmontable à sa puissance, à ses ruses et à toute sa rage. Elle est, dans le monde, une sauvegarde assurée, contre les attraits séducteurs de sa fausse liberté; de ses faux biens et de ses faux plaisirs. Elle est, dans les emplois, un soutien tout-puissant contre les difficultés qui découragent, contre la multitude qui absorbe, contre la monotonie et la continuité qui écrasent. Elle est, dans les épreuves, un adoucissement à toutes les ingratitudes, un dédommagement à tous les oublis, un refuge et, une défense contre toutes les injustices. Enfin, elle est, un principe de pardon infaillible pour le passé le plus criminel, un remède souverain au présent le plus misérable, et une garantie certaine contre l'avenir le plus effrayant, Mais c'est surtout à la mort qu'il faudra nous souvenir de cette consolante et toute-puissante parole de Marie : Mais priez.

Avec Marie et par Marie, confiance, espérance, sainte joie et complète assurance : avec Marie, la Mère du Rédempteur. la Mère de Jésus et notre Mère ; Marie, la Porte du Ciel, l'Etoile de la mer. (Alma Redemptoris.) — Avec Marie, la Reine des Cieux, la Maîtresse des Anges, la Vierge glorieuse, belle entre toutes, Marie qui ne prie jamais en vain le Christ Jésus. (Ave, Regina cælorum) — Avec Marie, que nous saluons comme notre Reine, la Mère de miséricorde, notre Vie, notre Douceur, notre Espérance, notre Avocate, la clémente, la pieuse, la douce Vierge Marie. (Salve Regina). — Avec Marie, l'aimable Mère de Dieu, la toujours Vierge, l'heureuse Porte du Ciel ; celle qui brise les liens des captifs, qui éclaire les aveugles, qui dissipe tous les maux et obtient tous les biens ; Marie, la Vierge incomparable, qui se montre toujours Mère, fait recevoir toutes les prières, délivre de tous les péchés, rend doux et chaste, donne la vie pure et conduit à Jésus par un chemin sûr. (Ave, maris Stella.) — Avec Marie et les quarante-cinq titres de ses Litanies, tous plus doux, plus consolants les uns que les autres.


2° Leçon universelle de courage, de droiture et de bon esprit

à tirer de la céleste Inscription.


En étudiant et contemplant, sur sa magnifique bande blanche, la merveilleuse Inscription de Pontmain, mais priez, mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps, mon Fils se laisse toucher, on voit clairement que la sainte Vierge laisse à gauche et couvre d'un silence miséricordieux et les maux extrêmes et humiliants qui pèsent sur la nation privilégiée, et les longues iniquités, plus humiliantes encore, qui les ont préparés et amenés. Dans la délicatesse de sa maternelle tendresse, elle épargne à ses enfants ce tableau déchirant, et laisse à leurs cœurs humiliés de les repasser eux-mêmes et de s'en repentir. Elle se hâte d'écrire à droite cette parole de miséricorde si propre à relever la confiance et le courage: Mais priez. La mystérieuse conjonction mais indique évidemment qu'à des maux extrêmes, Marie apporte, comme souverain remède, la grande ressource de la prière. Or, c'est de là, de la disposition adoptée par la bonne Mère, et pour ce qu'elle écrit et pour ce qu'elle dissimule, qu'en réfléchissant, nous pouvons tirer une excellente leçon, une leçon universelle de charité, de droiture, de courage, de bon esprit, pour la direction de toute notre vie.

En ce monde, rien n'est parfait : les choses les plus excellentes sont accompagnées de défauts inhérents à notre pauvre nature humaine ; et les actes de vertu ne s'accomplissent qu'au milieu d'épreuves et de violences d'autant plus grandes et plus coûteuses à la nature, que ces actes sont plus méritoires et doivent servir plus longtemps et plus souvent.

Si donc, à l'exemple de la divine Mère, on n'avait pas soin de laisser à gauche les défauts, de les couvrir d'un oubli généreux, il n'y aurait ni charité, ni obéissance, ni dévouement ; il n'y aurait surtout, dans nos épreuves et nos combats si prolongés, ni courage, ni persévérance qui pussent se soutenir... La droiture d'intention et le bon esprit doivent nous faire laisser à gauche ce qui déplaît, ce qui décourage, ce qui abat, pour nous faire tomber, à droite, sur ce qui relève, sur ce qui encourage, sur tout ce qui est généreux...

L'homme de foi tourne et tombe toujours à droite, jamais à gauche... Nous devons nous juger selon que nos pensées sont dirigées à droite ou à gauche. Si elles laissent à gauche, dans l'oubli, la crainte servile, les plaintes, l'irritation, l'impatience, le murmure, la peine, tout ce qui attriste, pour nous faire tomber, à droite, sur la confiance, la charité, la douceur, la soumission, le courage, la générosité, la sainte joie, bon signe ; si nous tombons ainsi le plus souvent, très bon signe ; si c'est habituellement, signe excellent ; et si c'est toujours, signe infaillible, marque certaine, dans les choses ordinaires de la vie, de droiture, de bon esprit, de bon caractère, de bon jugement ; et, dans la grande affaire du salut, marque comme assurée de persévérance et de prédestination.

Ainsi le juste dira : « C'est pénible ; mais Jésus en a souffert bien davantage. Je suis horriblement tenté ; mais tous les saints l'ont été ; Dieu m'aidera. je puis tout en celui qui me fortifie. Les violences sont de tous les jours ; mais on ne va au ciel que par la violence. Je souffre, j'ai de la peine ; mais ne souffre-t-on rien dans le monde? Mon état a ses sacrifices ; mais tous en ont, mais peu ont les douceurs que me donnent là piété, la charité et le bon esprit qui règnent en communauté. » Et ainsi de tout le reste, c'est le caractère propre des élus de toujours s'arrêter, se fixer sur des pensées de joie et d'espérance.

Mauvais signe, au contraire, si, fréquemment, vous faites passer le bien à gauche, pour tomber, à droite sur l'aigreur, le mécontentement, le murmure, l'abattement. Une telle tendance est-elle ordinaire, très mauvais signe ; est-elle passée en habitude, signe détestable ; si elle date de loin, si elle ne permet presque plus de revenir aux pensées consolantes, marque lamentable pour l'ensemble de la vie, pour les rapports avec tes confrères, avec les supérieurs, pour la vocation et pour tout ; puis à l'endroit du salut, marque plus lamentable encore. C'est alors le mais de l'impénitence, le mais de Judas, qui laisse à gauche la bonté du Cœur de Jésus, et n'arrive, à droite, qu'a la confession satanique qui conduit au désespoir et au suicide : J'ai péché, dit le traître, j'ai livré le sang innocent ; et, étant sorti, il alla se pendre. Malheureux I il n'avait qu'à tourner la phrase et à dire : « J'ai Péché, mais je pleure... A la grandeur de mon crime, Jésus opposera la grandeur infinis; de ses bontés. »

Le Larron a péché, il a commis des vols, des assassinats, il en puni pour des crimes énormes ; mais il les reconnaît, il s'humilie, il a confiance, il dit à Jésus : Souvenez-vous de moi. A l'instant, à gauche, dans un éternel oubli, tous les crimes, tous les forfaits, il n'en est plus question. A droite, le pardon, le salut : Aujourd'hui, vous serez avec moi en paradis.

Loin de nous donc tout langage comme serait celui-ci : « Les vœux sont excellents, mais ils coûtent trop à la nature ; la vocation religieuse est très belle, mais elle est trop pénible ; l'enseignement est une œuvre admirable, mais il est trop rude. Ces enfants sont trop paresseux.-. Ce confrère est d'un caractère trop difficile... Les Supérieurs sont trop exigeants-.. Il y a trop de peines... C'est toujours à recommencer... Il n'y a plus moyen d'y tenir. etc. ..., etc. ... »

Prenez garde, mon cher Frère, avec ce langage et ces sentiments, vous tombez sur les épines, vous vous jetez sur les cailloux, vous n'arrêtez votre pensée que sur des amertumes : vous n'y tiendrez pas. Hâtez-vous de tourner la phrase, de faire passer à gauche les cailloux, les épines, toutes les amertumes, et de ramener à droite l'espérance, en répétant avec courage : « Nature crucifiée, il est vrai ; vocation laborieuse, il est vrai ; tâche de l'enseignement, tâche rude, il est vrai ; enfants difficiles à conduire, il est vrai-; continuité de travail, de violence chrétienne, d'épreuves de toutes sortes, c'est vrai ; tout ce que vous voudrez, soit... » Mais, à gauche, je vous prie, toutes ces choses qui écrasent, toutes ces choses qui découragent. La foi et l'amour ne les veulent que sur l'arrière- plan ; la foi et l'amour nous crient, à droite : « Mais Dieu ! mais le ciel ! mais l'éternité ! mais les âmes à sauver ! mais Jésus à. imiter ! mais le Calvaire! mais l'Eucharistie! mais la prière! mais la grâce ! mais Marie ! mais, finalement et en un seul mot, là grande sentence de saint Paul : Toutes les souffrances de la vie pré- sente n'ont aucune proportion avec cette gloire qui un jour doit éclater en nous ; car, dit-il ailleurs, les afflictions si courtes et si légères de la vie nous produisent le poids éternel d'une sublime et incomparable gloire.

Mais ce n'est pas seulement une leçon de confiance, d'espérance et de courage que nous donne ici la sainte Vierge ; c'est le caractère propre de toutes les solides vertus qu'elle nous trace : de la 'charité envers le prochain, de l'obéissance aux supérieurs, du zèle pour les enfants, de la droiture et du bon esprit en tout et partout.

Après quelques développements sur la pratique de ces vertus, la Circulaire propose aux Frères ce qui suit :

A une retraite de première communion, en se servant du signe de la balance, faire comprendre aux enfants que le plateau de gauche fût-il chargé des plus monstrueux péchés, et le plateau de droite complètement vide de bonnes œuvres, s'ils prient, s'ils appellent Marie à leur secours, aussitôt Marie leur viendra en aide, appuiera sur le plateau vide et fera disparaître tous leurs péchés, en leur obtenant la grâce de les bien confesser, de s'en humilier, de les détester et d'en recevoir le pardon.

Expliquer de même la puissance de la prière par la puissance de la vapeur, qui met en mouvement les plus lourdes machines, et emporte invinciblement les plus énormes fardeaux. Ainsi, la prière soulève les plus grands pécheurs, amollit les cœurs endurcis et les entraîne vers Dieu, malgré toutes les résistances de la nature, toutes les fureurs de Satan, toutes les oppositions du monde.

La même comparaison explique encore comment. la prière porte aux plus sublimes vertus, aux plus héroïques sacrifices ; comment, dans tous les états, elle rend très faciles à tous l'observation des commandements, la résistance aux tentations, la fidélité à tous les devoirs.

La comparaison de l'électricité servira à expliquer avec quelle rapidité une prière vive et ardente fait descendre sur nous la grâce et les miséricordes de Dieu. C'est le fil électrique entre le ciel et la terre, par lequel nos besoins vont directement au cœur de Dieu, et nous font arriver immédiatement son assistance.


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