Page de couverture


Les déchets industriels et urbains



Yüklə 1,5 Mb.
səhifə6/23
tarix01.08.2018
ölçüsü1,5 Mb.
#65515
1   2   3   4   5   6   7   8   9   ...   23

0.5Les déchets industriels et urbains

0.5.1Les effluents liquides industriels


La Loi33 interdit l'introduction, la production, le stockage, la détention, le transit et le déversement de déchets dangereux sur le territoire national. Elle stipule, par ailleurs, que les industries locales génératrices de déchets dangereux sont tenues d'en assurer l'élimination sûre pour l’homme et pour l'environnement. Mais, les dispositions pratiques n’ayant été prises pour en faciliter l'application; aucune forme de gestion des déchets industriels n’est obligatoire. La question de l'élimination des pollutions d'origine industrielle reste, plus que jamais, à l'ordre du jour. Les lois existantes, complètement inadaptées, sont difficiles à mettre en œuvre car les coûts induits par les mesures recommandées semblent exorbitants pour les entreprises. A ce jour il n'existe aucune unité de traitement des déchets industriels et des cas de déversement sauvage sur les rives du Wouri (Communauté Urbaine de Douala) sont régulièrement déplorés. S’agissant des effluents du secteur informel il pourrait ne s’agir que d’une quantité marginale de déchets toxiques qui mériterait néanmoins une évaluation objective.
En l’absence de normes nationales actualisées, certaines entreprises respectueuses de l’environnement (mines, pétroles, gaz), fonctionnent sur base des directives internationale (ISO, OMS) ou de normes prévues par les codes respectifs mais imposées par les bailleurs de fonds (AFNOR,…).

0.5.2Les déchets solides non ménagers


La connaissance de la nature des déchets est un préalable à la proposition d’une ou plusieurs filières de traitement adapté au contexte local. Dans cette perspective, un inventaire exhaustif de la filière des déchets solides de la ville de Yaoundé a été réalisé en 2002 par le laboratoire LESEAU de l’ENSP. Du fait de leur hétérogénéité intrinsèque, les déchets ont été regroupés en macro classes pouvant présenter une certaines homogénéité. D’autre part, les déchets solides non ménagers peuvent être regroupés en trois grandes classes en fonction de leur potentiel polluant connu : les déchets inertes (verres, métaux, gravats, etc.), les déchets banals, assimilables aux ordures ménagères et les déchets spéciaux.

Dans la plupart des pays développés, une législation particulière fixe la liste des déchets spéciaux. En général, le déchet spécial est caractérisé par rapport à l’activité qui le génère. En Allemagne, par exemple, on répertorie 322 types de déchets spéciaux regroupés en 23 classes, puis en cinq grands groupes précisant la composition et en cinq classes selon le mode de traitement applicable (biologique/physico-chimique ; thermique; en mono décharge ; décharge spéciale simple ou souterraine). Au Cameroun aucune réglementation ne définit encore de manière spécifique les déchets et aucune liste officielle n’est adoptée (cf. Figure 3). Cependant, pour les besoins de la recherche, un essai d’identification, inspiré des listes européennes, a été élaboré34. À Yaoundé, les déchets considérés comme spéciaux (médicaments périmés, déchets chimiques de laboratoires, certaines substances radioactives émanant du Centre Pasteur des hôpitaux), produits en faible quantité sont ramassés, sans précaution, par des opérateurs du secteur informel pour être traités ou recyclés.


Le volume des déchets spéciaux non ménagers – surtout les emballages et encombrants - est estimée à 668 tonnes/mois, dont 94% proviennent des entreprises de tous types (cf. Liste 5) et 3,5% (15,4 t/mois) du secteur informel. Ce sont surtout des emballages souillés (boîtes de peinture, bouteille de détergent, emballage pour produits de cheveux, etc.). On compte 21 t/mois de vieilles batteries (cf. Tableau 18 et Tableau 19). Toutefois, 69% des déchets d’entreprise sont récupérés par le circuit informel et/ou les ménagères. La moitié des 2.823 t/an de déchets spéciaux domestiques suit le circuit des ordures ménagères. Le reste est jeté dans les dépotoirs incontrôlés des quartiers inaccessibles ou dans les cours d’eau (cf. Tableau 20). Cet encombrement (pollution physique) amplifie parfois les risques d’inondations durant la saison des pluies.
Actuellement, le contribuable finance des tâches d’assainissement car la communauté se sent solidaire, l’élimination des déchets étant considérée comme service public. Par ricochet, la plupart des entreprises considèrent qu’il est de bon droit de jeter leurs déchets dans les bacs ou dans la nature. Or, ce système a montré ses limites : pour les villes de Yaoundé et Douala, le budget de la simple collecte (2 x 3 Milliards de FCFA/an), alimenté par des taxes d’enlèvement des ordures ménagères, qui ne couvrent que 10% des charges, accuse un déficit chronique de 80 et 90% que les Communautés urbaines et le gouvernement couvrent à raison de 20 et 70% respectivement.. Dans ces conditions, il est devenu urgent d’ajuster la pratique au principe du pollueur-payeur conformément aux termes de la Loi-cadre sur l’environnement.
Au plan opérationnel, le Plan d'Assainissement de Yaoundé, préparé par la société SOGREAH sur financement de la BAD, pourrait être bientôt actualisé sur base des discussions engagées avec le même bailleur.

0.5.3Les déchets solides ménagers


Jusqu’en 1996, en raison des dysfonctionnements du système de gestion et de l'arrêt des subventions de l'Etat pour les services appropriés de nettoiement et la collecte des ordures ménagères, l’effet cumulatif de ces nuisances avait dépassé les limites du tolérable et plongé les deux métropoles dans un état d’insalubrité avancée. Pour faire face à cette situation, l’Etat a signé, en 1998, un contrat d’entreprise avec la société HYSACAM qui collecte, désormais, jusqu’à 25.000 tonnes/an d’ordures dans chacune des métropoles (cf. Tableau 16). Le budget annuel de l’opération s’élève à 3 milliards FCFA. Le gouvernement le subventionne à hauteur de 70% tandis que les communautés urbaines concernées financent 20% et la taxe d’enlèvement prélevée à la source sur les salaires des travailleurs couvre la balance de 10%. Du coup, le retour progressif de la salubrité est sensible. On signale également une contribution des ONG environnementales qui assurent la pré-collecte dans les zones d’accès difficile. À Yaoundé, certaines associations locales sont soutenues, par le projet FOURMI II (UE) (cf. Annexe 7).

0.5.4Les eaux usées urbaines


D’une manière générale, on constate le peu d’attention que les pouvoirs publics ont accordé à la filière des déchets liquides, tant pour les eaux ménagères, que pour les eaux des entreprises en milieu urbain. Il n’existe pratiquement pas de réseau d’égouts fonctionnel. En général, seules les rigoles en terre et les cours d’eau assurent le drainage des eaux de pluies et des eaux grises (65%). 45,2 % des ouvrages sont bouchés (ordures ménagères, herbes, etc.). D’où une stagnation persistante des eaux usées et un risque sanitaire élevé. 79 % des ménages des quartiers résidentiels de Yaoundé utilisent des latrines à fond perdu. Seulement 19 % des toilettes avec chasse. A peine 2% les latrines « améliorées », comportent un tuyau d’aération (d’où odeurs nauséabondes, rats, et insectes vecteur de maladies). 83,5 % de ces ouvrages sont extérieurs. Plus de 80 % réalisés en autoconstruction/autofinancement. 57,7 % des ménages utilisent leurs latrines en commun (cf. Tableau 17).

A ce jour, la quasi totalité des anciennes stations d’épuration est à l’abandon suite à un conflit d’intérêts et de compétence entre la municipalité et les promoteurs immobiliers SIC et MAETUR qui avaient installé ces équipements. Aucun autre dispositif de traitement n’existe. L’évacuation des effluents se fait par déversement, en l’état, sur des terrains vagues ou dans des cours d’eau péri- urbains. Une étude hydrodynamique récente, à l'échelle d’un bassin versant de la ville de Yaoundé, - où la majorité des ménages utilise des latrines construites à proximité des points d’approvisionnement des l’eau pour les usages ménagers –, a mis en évidence la fluidité permanente des échanges horizontaux entre la nappe phréatique, les eaux des puits et celles des fosses d’aisance, dans les bas-fonds des zones d’habitation spontanée (cf. Tableau 22, Tableau 21 et Figure 2). Dans le même temps, des analyses de laboratoire ont confirmé une forte ampleur35 de la contamination des nappes par des germes pathogènes (cf. Tableau 23 et Tableau 24. La quasi-totalité des cours d’eau est placée dans les classes de pollution variant de IV (forte) à V (très forte). Celles du niveau V regorgent de plus de rejets non ménagers tandis que celles qui reçoivent des eaux usées non traitées subissent des modifications sensibles des caractéristiques du biotope local, par exemple, une eutrophisation poussée36 (Tableau 25). La qualité de l’eau consommée par 3/4 des citadins de Yaoundé est constamment médiocre. Les effets d’un tel environnement sont favorables à la prolifération germes pathogènes et de certains vecteurs (moustiques, mouches,...), il existe des risques corrélatifs de morbidité et de mortalité humaines37. Quant aux « eaux-vannes », rejets chargés de matières fécales et urinaires (riches en substances organiques biodégradables), elles sont souvent mélangées aux eaux ménagères contenant du savon et du détergent, et véhiculent d’énormes quantités de germes pathogènes intestinaux.


Pour ce qui concerne les entreprises de Yaoundé, le flux annuel, calculé pour l’ensemble des effluents émis est d’environ 744 000 m3/an. Ce chiffre ne tient pas compte des rares entreprises disposant de systèmes autonomes d’assainissement. Quant aux « déchets liquides de process », ils sont de composition et de température variables (rejets bruts des eaux de refroidissement et de lavage de l’industrie papetière – SITRACEL – par exemple) d’une usine à l’autre et au sein d’une même entreprise. Ils peuvent nécessiter un traitement spécial ou séparé. Le volume de ce flux est estimé à 2.808.000 m3/an pour l’ensemble du secteur formel de Yaoundé. La majeure partie des effluents de ce type provient du secteur agroalimentaire (abattoirs, brasseries, etc.). Les traitements légaux régis par la loi sur les établissements classés ne leur sont pas appliqués. Leur dégradation incontrôlée impose une forte charge polluante à la nature et en compromet l’utilisation de la ressource-eau à d’autres fins.
En matière de recyclage, le groupe Total-Fina-Elf (seule entreprise dans ce cas) a lancé une campagne de collecte sélective des huiles de vidange en vue de leur traitement dans ses installations de Douala.

0.5.5Implication du secteur industriel dans la gestion environnementale


Du point de vue environnemental, et à quelques rares exceptions près, l’industrie camerounaise est caractérisée par un manque de priorité quant à la traduction de la volonté politique en projets et programmes : faible engagement des milieux d'affaires pour s'adapter aux enjeux du développement durable industriel ; manque d'informations motivantes au sein des milieux d'affaires quant aux avantages associés aux technologies de production « plus propre » ; manque de pression et d'incitations appropriées en faveur d'une normalisation de la production ; les carences de personnels qualifiés, dans les secteurs tant publics que privé, à même d'administrer efficacement les innovations technologiques et réglementaires ; perception répandue que l'introduction des pratiques environnementales nouvelles auraient des implications négatives sur le coût de production ; résistance générale aux changements des procédures de gestion et des procédés de production existants ; absence de pression de la part du marché intérieur public en faveur de l'adoption d'une production plus propre.

Yüklə 1,5 Mb.

Dostları ilə paylaş:
1   2   3   4   5   6   7   8   9   ...   23




Verilənlər bazası müəlliflik hüququ ilə müdafiə olunur ©muhaz.org 2024
rəhbərliyinə müraciət

gir | qeydiyyatdan keç
    Ana səhifə


yükləyin