M. le Président - Merci, Monsieur BEIGNET.
Monsieur COULON a la parole.
M. COULON - Monsieur le Préfet, Monsieur le Président, chers collègues, vous me reconnaîtrez au moins le mérite de la constance, puisque mon intervention portera sur le volet numérique du CPER, qui est l’un des six volets abordés dans le Contrat de Plan État-Région.
Tout d’abord, je voudrais rappeler que, dans le précédent CPER, 12 millions d’euros de la Région, plus 12 millions d’euros de l’État, cela faisait 24 millions d’euros. Aujourd’hui, nous avons 4 millions d’euros de la Région et 2 millions d’euros de l’État, cela fait 6 millions d’euros qui sont essentiellement affectés au groupement d’intérêt public RECIA.
Monsieur le Président, il ne m’a pas échappé que, dans le programme d’investissements d’avenir, 188 millions d’euros étaient prévus et que, dans les conventions Région/Départements, c’étaient 112 millions d’euros, ce qui fait à peu près 300 millions d’euros. Je n’en connais pas exactement l’affectation, mais ce n’est pas mon propos.
Celui-ci ne portera pas tant sur l’enveloppe que sur la stratégie que nous menons.
Je souhaite vous alerter sur une stratégie qui serait exclusivement ou quasi exclusivement concentrée sur les infrastructures numériques et l’aménagement numérique, c’est-à-dire le très haut débit.
Aujourd’hui, nous savons tous que le numérique est une vague d’innovations technologiques majeures. Ce n’est pas dans les trois minutes que je vais la développer mais c’est le cloud, le big data, les objets connectés.
On parle au gouvernement, à travers la secrétaire d’État au numérique Axelle LEMAIRE, de « révolution industrielle » et de « révolution civilisationnelle » : ce sont des termes que j’ai entendus dans sa bouche et que je partage largement.
On considère également que cette révolution sera plus rapide que la révolution industrielle, qui a duré 60-80 ans. Les économistes, les experts, les analystes pensent que, pour le numérique, elle va s’échelonner sur 20 à 30 années. Elle sera donc concentrée sur une période assez courte. Elle concernera tous les secteurs économiques, sociaux, culturels et se propagera mondialement très rapidement, puisque les réseaux de communication font que les innovations vont très vite.
Le président du Conseil national du numérique, Gilles BABINET, parle de cinq domaines : la connaissance, l’éducation, la santé, la production et l’État. Je ne vais pas développer tout cela.
Le gouvernement a pris une initiative dont je vais dire un mot : je veux parler du label « French Tech » lancé en 2013 pour fédérer l’écosystème des startups, accélérer leur croissance et rayonner à l’international.
Au sein de notre région, les Agglomérations de TOURS et ORLÉANS ont déposé un dossier au mois de février et ont décidé, pour la prochaine vague de labellisations qui aura lieu au mois de juin, de faire candidature commune, peut-être sous l’appellation « French Tech Loire Valley », afin de partager une marque, des moyens et des écosystèmes et d’additionner leurs atouts pour être plus puissantes. Un échange, un dialogue a commencé à se créer avec Madame MIALOT, que j’ai rencontrée récemment sur ce sujet.
Le but de mon intervention, Monsieur le Président, est de dire que je vois, dans tous nos schémas, nos plans, nos contrats, que la transition écologique et énergétique est prise en compte d’une manière forte ; cela me semble bien puisque c’est un enjeu majeur.
Néanmoins, j’aimerais que l’on puisse prendre en compte les enjeux de la transformation numérique, avec toutes ses conséquences et que l’on ne fasse pas simplement des investissements dans les infrastructures et le haut débit sans tout ce qui va autour.
S’il vous plaît, au-delà de ce CPER, prenons en compte plus globalement les enjeux de la transformation numérique, qui sont beaucoup plus vastes que les infrastructures et que le très haut débit ; sinon, nous manquerions quelque chose.
Il est temps que la Région Centre-Val de Loire s’empare rapidement de ce projet et le mette à la hauteur des enjeux ; il le mérite.
Je vous remercie.
M. le Président - Merci, Monsieur COULON.
Madame SALMON a la parole.
Mme SALMON - Monsieur le Président, Monsieur le Préfet, chers collègues, je reviendrai sur le volet 3 du CPER concernant l’environnement.
En premier lieu, je tiens à rappeler que notre région est confrontée aux risques naturels : inondation et géologique. Elle est largement exposée aux risques liés à la présence de cavités souterraines.
Ensuite, concernant la biodiversité, notre région possède un patrimoine naturel varié alternant champagnes, bocages, pays de landes et d’étangs, forêts et gâtines, nous le savons tous. Cela concourt à une importante richesse naturelle en termes d'espèces et d'habitats, notamment en zones humides ; il convient qu’elle soit préservée et bien protégée. C’est déjà engagé, mais cela demande d’aller plus loin. Ce CPER met en valeur les engagements qui peuvent être pris : il financera en particulier le Système d’information sur la nature et les paysages et permettra la mise en œuvre de l’Observatoire régional de la biodiversité et d’aller plus loin dans ce travail de mieux connaître, donc mieux protéger.
Un autre point concerne le soutien à l’Ecopôle qui regroupe tous les acteurs de notre région. C’est un véritable lieu d’échanges et forme ce maillage de nos réseaux régionaux.
Par ailleurs, concernant les risques importants d’inondation de nos territoires, en particulier dans les bassins en amont de TOURS, avec les territoires classés en TRI (territoires à risque important), un endiguement de toute la digue, dix kilomètres en amont, a été engagé dans les plans précédents. Ce CPER permettra d’aller au bout, afin de protéger les populations et les activités nombreuses dans le val.
Je reviens sur les travaux de coteaux : ceux-ci se déroulent en milieu périlleux, difficile. En effet, il faut préserver ce patrimoine, cette richesse de nos coteaux, ce qui implique des spécificités dans les travaux. Avec ce CPER, nous pourrons nous engager pour protéger les cavités et les habitats troglodytiques, inclus dans notre inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO et qui font partie de la richesse et de la beauté de ces paysages de Loire.
Je tiens à souligner la volonté de ce travail et l’engagement fort de l’État et de la Région de maintenir vivant ce patrimoine ligérien.
M. le Président - Merci, Madame SALMON.
Madame RENDA a la parole.
Mme RENDA - Monsieur le Préfet, Monsieur le Secrétaire général, Monsieur le Président, mes chers collègues, mon intervention sera essentiellement ciblée sur le ferroviaire, notamment la réouverture de la ligne CHARTRES-ORLÉANS, attendue avec impatience par les usagers, ainsi que par les étudiants, les salariés et les transporteurs professionnels qui transitent entre ces deux villes.
Cette liaison SNCF déchargera la RN154 d’une bonne partie du trafic, en particulier celui du fret.
Je ne peux que me réjouir de cet effort important consistant à privilégier le ferroviaire afin de diminuer l’impact écologique d’autres modes de transports plus polluants.
Pourtant, certains grands élus rêvent encore de bitume et de concessions autoroutières plutôt que de préserver nos terres agricoles.
Samedi, le quotidien économique Les Échos titrait : « Comment les autoroutes ont gagné face à l’État ». Nous, élus écologistes, avons été d’une particulière vigilance pour que ce contrat État-Région ne comporte pas un seul centime qui puisse ensuite venir abonder les caisses de sociétés autoroutières.
L’argent public est rare, ne le dilapidons pas !
Une politique ambitieuse de transfert de la route vers le rail, le transport maritime, les voies d’eau, le ferroutage et les transports collectifs est nécessaire. Ce CPER est l’occasion de manifester concrètement cette orientation.
Nos citoyens attendent des réalisations concrètes en matière de transports collectifs et de choix de politiques d’aménagement du territoire, et non plus des engagements bien vite oubliés sur l’autel d’un certain mode de développement économique peu respectueux de notre environnement.
Il est urgent de mettre nos actes en conformité avec nos engagements et ce contrat État-Région en est la traduction pour les six années à venir.
M. le Président - Merci, Madame RENDA.
La parole est à Madame MAINCION.
Mme MAINCION - Monsieur le Préfet, Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire général, mon intervention sera un peu en marge du CPER.
Monsieur le Président, vous vous êtes félicité, au début de votre intervention, de la signature de la convention Région/Département du Loir-et-Cher. Elle était donc signée le lundi matin et ajoutée le lundi après-midi en urgence à la Commission permanente, ce qui fait que la Commission « Aménagement du territoire » de jeudi dernier n’a pu ni l’examiner ni donner un avis.
Je m’étonne de cette méthode, même si je me réjouis que cette convention ait pu être signée. C’était le motif de mon intervention.
Je souhaiterais également répondre aux personnes qui disent que « nous nous plaignons de la baisse des dotations ». Oui, c’est exact. D’ailleurs, je vous informe que vous pouvez consulter le dernier rapport de l’INSEE qui montre qu’en 2014, les collectivités territoriales accusent une baisse d’investissement de 4,8 milliards d’euros, ce qui représente 8,2 % de l’investissement, alors que les baisses de dotations étaient sans commune mesure avec ce que nous connaîtrons en 2015. Je trouve que nous pourrions partager collectivement cette inquiétude.
Merci.
M. le Président - Merci, Madame MAINCION.
Monsieur DUMON a la parole.
M. DUMON - Monsieur le Préfet, Monsieur le Président, chers collègues, je voudrais attirer votre attention sur le volet de la politique territoriale concernant les quartiers d’intérêt régional.
Chacun connaît les difficultés que rencontrent les villes moyennes, d’un peu plus de 30 000 habitants.
Vous le savez, Monsieur le Préfet, elles sont souvent inéligibles aux dispositifs nationaux de l’État car elles sont trop grandes, par exemple, pour prétendre à la DETR et trop petites pour prétendre aux autres dotations.
Monsieur le Préfet, Monsieur le Président, ces villes moyennes seront doublement pénalisées. Je rappelle que Madame MIALOT avait, à une époque, pris en compte ce sujet puisqu’elle avait proposé de mettre en place des contrats de Villes moyennes pour répondre à cette question.
En effet, six villes et sept quartiers ont été sélectionnés par l’ANRU sur l’enveloppe nationale et trois villes et trois quartiers sur le volet régional. Je constate dans le document présenté que certaines villes, deux pour être précis, ont des quartiers qui seront retenus dans les deux dispositifs, c’est-à-dire sur l’enveloppe nationale et au plan régional, ce qui diminuera l’enveloppe financière dédiée aux trois quartiers prioritaires retenus par l’ANRU au plan national : SAINT-PIERRE-DES-CORPS, VIERZON et BLOIS.
Je voudrais attirer votre attention sur cette question parce que je trouve cela inéquitable. Il ne faudrait pas que ces trois quartiers et villes moyennes soient doublement pénalisés.
Je souhaite donc que soient pris en compte en priorité les quartiers d’intérêt régional retenus par l’ANRU, avant de prendre en compte des villes qui pourraient émarger aux deux dispositifs, c’est-à-dire national et régional. À mes yeux, c’est un problème à la fois d’équité et d’équilibre des territoires, qui méritent d’être respectés.
M. le Président - Merci, Monsieur DUMON.
Madame HARCHI a la parole.
Mme HARCHI - Monsieur le Préfet, Monsieur le Secrétaire général, Monsieur le Président, mes chers collègues, mon intervention sera très courte, je vous rassure.
Je souhaite, tout d’abord, exprimer ma satisfaction concernant ce Contrat de Plan État-Région, notamment dans ces volets énergie et biodiversité.
Mon intervention portera sur deux points.
Le premier concernera le volet enseignement supérieur et le second le volet territorial.
Pour ce qui est de l’enseignement supérieur, notamment dans ses aspects de conforter la qualité de vie des étudiants, on y cite le développement de l’hébergement et de la restauration universitaire qui sont, bien entendu, tout à fait nécessaires.
Toutefois, je souhaiterais soulever, au-delà des investissements immobiliers, dans le cadre de la qualité de vie des étudiants, la nécessité du soutien à leur santé, notamment au service de médecine universitaire qui vise le bien-être physique, psychologique, social et environnemental des jeunes. Cela me semble essentiel à intégrer d’une façon ou d’une autre dans ce contrat.
Pour ce qui est du volet territorial, il vise à améliorer l’offre des services au public dans les territoires, notamment l’accès aux soins.
J’exprime aussi ma grande satisfaction de la poursuite du maillage régional en maisons de santé, centres de santé ou projets complémentaires. Je souhaite que nous continuions à être vigilants au fait d’inscrire, dans le cahier des charges, des actions dans le champ de la prévention, puisque l’on sait notamment que 85 % des causes de maladie sont dues aux conditions de vie et environnementales de la population. Il me semble essentiel de mobiliser, notamment dans ce contrat État-Région, le financement de l’ARS en ce sens.
Je n’en dirai pas plus.
Je vous remercie de votre attention.
M. le Président - Merci, Madame HARCHI.
Dernier orateur inscrit, Monsieur RIEHL, vous avez la parole.
M. RIEHL - Monsieur le Préfet, Monsieur le Président, chers collègues, étant directement concerné par l’enseignement supérieur, je me dois de vous en parler.
À vous écouter, je voulais exprimer ma grande satisfaction puisque je vous ai presque tous entendus parler de l’enseignement supérieur et de la recherche. Cela prouve leur importance dans notre région et l’intérêt que vous leur portez tous, tous groupes confondus.
Je souhaite quand même, puisqu’il y a eu diverses appréciations, insister sur le CPER enseignement supérieur, afin de lui donner un vent d’optimisme et de réaffirmer quelques points.
Nous partons d’un montant faible, voire extrêmement faible, et si nous en étions restés à ce niveau, on n’en aurait même pas parlé. Avec ce montant initial, nous serions toujours dans l’impossibilité de maintenir notre plan de marche et nos objectifs, définis ici même et dans le Schéma de l’enseignement supérieur et de la vie étudiante.
Les 100 millions d’euros atteints nous permettent de maintenir ces objectifs, et en particulier les 70 000 étudiants à l’horizon de 2020.
Rappelons-nous tout de même, parce qu’on a oublié de le dire – on parle du chiffre et non de la tendance –, que depuis trois ans, nous sommes en croissance d’effectifs au niveau des étudiants en région Centre, ce qui rend toujours réaliste le fait d’atteindre cet objectif à l’horizon de 2020. Cela nous permettra d’assurer l’attractivité de notre région et surtout de la pérenniser.
Les projets retenus nous permettent de réaliser et de poursuivre le développement de nos universités, la réalisation de l’INSA et de notre plan d’école d’ingénieurs qui sera présent dans l’ensemble des départements. L’équilibre entre les territoires et entre les universités a été acté par tous les exécutifs des différentes entités concernées.
Je tiens à remercier l’implication de tous les acteurs pour aboutir à ce résultat : Monsieur le Préfet, Monsieur le Président et tous les dirigeants des différentes entités dans une démarche commune et consensuelle. Même si tout ceci a représenté un travail très important, le résultat en justifie l’effort.
Je n’énumérerai pas tous les projets prévus, car vous les avez lus dans le rapport, mais j’insisterai, comme l’a dit Monsieur le Préfet, sur la possibilité qui nous a été donnée de créer des mètres carrés supplémentaires, indispensables à notre politique, ce qui était initialement interdit.
Bien sûr, les souhaits listés tout au début étaient plus importants, comme c’est toujours le cas, mais nous sommes aujourd’hui conformes à notre schéma. Nous voyons là non plus une expression écrite et schématique mais des réalisations concrètes pour les prochaines années.
Dans le cadre de la recherche, de l’innovation et de la spécialisation intelligente de l’Europe, nos projets les plus importants sont retenus, mais ce CPER vient en complément de notre politique sur les différents appels à projets à caractère régional, académique et les appels à manifestations d’intérêt. Nous parlerons d’ailleurs du dernier, PIVOTS, ultérieurement dans la journée.
Les résultats engrangés par ces différents projets et par le développement du nombre de chercheurs dans la région nous permettent d’être reconnus au niveau national dans ce domaine.
Nous nous attacherons donc à la réalisation de ce CPER avec beaucoup d’enthousiasme, au travers des futurs projets comme l’I-SITE, la COMUE, qui est aujourd’hui sur les rails, et d’autres dont je ne peux pas encore parler, mais j’espère pouvoir bientôt le faire.
M. le Président - Merci, Monsieur RIEHL.
Au terme de vos interventions, il convient que quelques éléments de réponse soient apportés.
Ce sera d’abord par la voix du Premier Vice-président, Jean-Marie BEFFARA. Puis j’apporterai quelques compléments
Monsieur le Préfet, je vous inviterai à conclure nos travaux et nos débats.
M. BEFFARA - Merci, Monsieur le Président.
Monsieur le Préfet, Monsieur le Secrétaire général, mes chers collègues, je serai très rapide.
Je voudrais relever ou répondre, notamment dans l’intervention de Monsieur NOVELLI, à quelques approximations. Comme il n’en est pas coutumier, je souhaite, s’il m’écoute, lui apporter quelques précisions, pour lui éviter de ressortir de cette séance avec les mêmes approximations, qu’il pourrait par mégarde répéter à l’extérieur.
Non, Monsieur NOVELLI, le mandat de négociation n’a pas été accordé au Président au mois de février mais au mois de février 2014, où nous avons, dans cet hémicycle, pris une délibération pour autoriser le Président à engager les négociations et les discussions pour le CPER.
Ce que nous avons abordé en février 2015, c’est le projet de CPER, qui a permis à l’ensemble des élus régionaux de faire un point d’étape avant la discussion qui donne lieu à ce vote aujourd’hui.
Cependant, il n’y avait pas que des approximations ; il y avait aussi certaines ouvertures ou avancées, certains progrès dans les propos de Monsieur NOVELLI. Vous avez évoqué une amélioration « relative » des crédits de l’État. Je voudrais apporter une vision plus objective que la relativité, parce que le précédent CPER représentait 347 millions d’euros sur sept ans, soit 50 millions d’euros par an. Nous sommes maintenant à 60 millions d’euros sur une période de six ans. La relativité représente donc exactement 10 millions d’euros de plus par an ; mais peu importe, vous avez ces mêmes chiffres.
Je voudrais aussi saluer votre changement de position sur les consultations ou sur votre volonté d’associer le plus largement possible la population à ces grands contrats. Je n’avais pas entendu cette même ouverture lorsque nous avons engagé les forums dans les bassins de vie. À l’époque, vous étiez plutôt favorable à ce que les élus puissent décider entre eux de l’avenir des territoires. Je note avec satisfaction votre évolution sur le sujet.
Je reprendrai les propos de Carole CANETTE pour dire que vous avez évoqué l’hypothèse – peu probable ! – d’une alternance et votre volonté, dans ce cadre, de renégocier un avenant. J’aurais aimé que, justement par souci de transparence et de démocratie, vous ayez pu nous dire aujourd'hui sur quoi portait votre volonté d’avenant. Cela aurait été un élément éclairant pour l’ensemble des habitants de cette région, mais j’imagine que vous aurez le temps de développer cela dans d’autres instances.
Pour conclure, puisque j’ai dit que je serai bref, je voudrais, une fois n’est pas coutume de ma part, m’adresser ou répondre aux élus du Front National.
Il faut cesser de mentir, de raconter des histoires à nos concitoyens et de vous draper dans les habits des défenseurs de la ruralité !
Vous n’aimez pas les territoires ruraux, pas plus ceux qui y habitent. Vous ne respectez pas les milliers d’élus locaux de tous bords qui, tous les jours, travaillent pour développer les services publics dans les territoires, pour ouvrir des crèches, pour faire venir des entreprises, avec des hommes et des femmes fiers de leur ruralité et qui veulent la porter haut.
Vous les méprisez, vous ne les aimez pas et vous leur mentez parce qu’il est faux de dire que, dans ce CPER, rien n’est fait pour la ruralité. Le très haut débit ? Les maisons de santé ? Les lignes ferroviaires ?
Non, vous ne respectez pas la ruralité ! Non, vous ne la défendez pas !
M. le Président - Je voudrais vous remercier, chers collègues, pour les échanges tout au long de la préparation de ce contrat. Ils ont été globalement riches, féconds, comme l’ont été les très nombreuses consultations que nous avons engagées avec votre prédécesseur, Monsieur le Préfet, et avec vous-même, en direction de tous les élus.
Tout à l’heure, on parlait du grand nombre de schémas, Monsieur NOVELLI. Oui, nous avons répondu, et cela n’a pas été toujours simple, aux sollicitations faites par le législateur dans tous les domaines d’inscrire l’action publique de notre Région à travers une vision prospective et donc des schémas.
À cet égard, une évolution a eu lieu dans la volonté de l’État, à laquelle nous avons tenu à répondre. Elle n’est pas depuis 2012. Tous les schémas construits incarnent une conception affichée par les différents ministères et les différents domaines de mettre en projet.
Pourquoi ? Pour qu’il y ait une vision, un cap clair et pour qu’autour de ce cap puissent venir les cofinancements.
Je vous rejoins directement quand vous dites qu’il peut y avoir, à travers une effervescence aussi importante de schémas, des éléments qui ont du mal à s’articuler. Je me félicite que, dans la loi NOTRe, il puisse être envisagé que certains d’entre eux trouvent leur cohérence et leur fusion dans le schéma des schémas, c'est-à-dire le Schéma régional d’aménagement durable des territoires. C’est une progression de l’action publique.
Si nous avons réussi à créer autant de convergences autour des grands projets de notre région, c’est bien parce que nous avions travaillé à l’élaboration des schémas tels qu’ils étaient attendus. Nous l’avons fait dans cette région plus que partout ailleurs. Quand je discute avec mes collègues présidents de Région, certains me disent : « Nous en avions déjà fait deux cette année sur la recherche, nous n’avons pas souhaité le faire en matière d’innovation. »
Nous avons tenu nos engagements. C’est à mettre à l’actif de notre assemblée, dans la mesure où nous en avons débattu chaque fois, et du travail de coopération à l’échelle de cette région ; celui-ci est très important entre les différents acteurs de l’action publique. Nous constatons une bonne qualité du travailler-ensemble et nous souhaitons que tous ces aspects puissent se rapprocher.
Je suis très heureux qu’à travers ce contrat, il puisse y avoir des inflexions.
Patrick RIEHL le disait : vous savez à quel point les politiques régionales vont, au-delà de ce qui est contractualisé, compléter les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Nous en aurons un bon exemple avec la signature de PIVOTS.
Je suis très content que, dans ce moment particulier de l’action de la Région, nous ayons la confiance dans l’avenir de notre région et la cohésion des acteurs qui nous permettent de situer cette région, déjà riche de grands laboratoires, parfois inquiète sur son devenir universitaire et parfois préoccupée de savoir si la force de l’industrie ici pourra être portée par la recherche, de manière à être l’industrie de demain, l’usine du futur.
Nous avons réussi cela, nous l’avons engagé très fortement.
Je suis satisfait de voir que de nouvelles inflexions sont données, avec les enjeux de la cohérence environnementale et écologique, et que, dans ce contrat, un jeu d’acteurs, à un niveau supérieur à celui du passé, soit engagé.
Dans le domaine de la mobilité, je remarque que nous avons également engagé un changement de pas dans les contrats précédents, les périodes précédentes.
Nous savons qu’au niveau national, comme dans d’autres régions, les grandes priorités étaient les lignes grande vitesse. Je n’oppose pas la grande vitesse au reste, vous le savez. Néanmoins, tout faire exclusivement pour la grande vitesse, en laissant de côté les trains d’équilibre du territoire, les lignes classiques et les lignes de fret, ce n’était plus tenable. Ce contrat marque une inflexion très importante. Notre Région est la seule à être engagée dans la réouverture de lignes aux voyageurs. En plus du contrat, nous nous engageons très fortement pour les lignes de fret et nous l’avons vu à BUZANÇAIS récemment avec votre collègue, Monsieur le Préfet.
Dans cette région, nous engageons de manière très forte le renouvellement d’une ligne historique. Je veux le répéter ici : qui aurait parié, trois mois en arrière, que 230 millions d’euros seraient inscrits dans ce contrat pour la rénovation de la ligne POLT, laquelle faisait depuis des années l’objet de complaintes ou d’expressions d’espoir jamais satisfait ? À ce sujet, nous avons avancé.
Concernant le très haut débit, Monsieur COULON, oui, il faut à la fois :
-
les tuyaux, la fibre, l’irrigation de tout le territoire, partout dans le territoire ;
-
les projets et l’action.
Nous savons qu’au-delà de l’énorme effort réalisé par la Région, une des toutes premières par la somme que nous mettons dans notre engagement sur la fibre – la première est notre voisine l’Auvergne, nous sommes la deuxième –, il faut les usages. Ils sont une chance considérable et nous les portons.
Vous avez eu l’amabilité de le dire, nous avons, avec l’action économique dans « French Tech », un engagement fort pour faire en sorte que les initiatives développées à présent dans trois départements puissent être fédérées, afin d’avoir de la force et de la lisibilité à l’échelle nationale et européenne. Nous devons poursuivre ensemble.
Quand nous votons aujourd’hui ce que nous allons voter sur la santé deuxième génération, ce ne sont pas que des murs, Monsieur FOURNIÉ. C’est aussi la télémédecine et nous allons la financer.
Quand nous nous engageons pour la culture comme nous le faisons, c’est parce que nous pensons qu’une nouvelle ère s’ouvre : celle d’une culture nourrie et portée par le numérique, y compris dans la dimension de la créativité.
Tout cela est important. Comme le Premier Vice-président l’a fait à l’instant, je voudrais vous faire témoins d’une évidence en politique.
Madame PICARD, il n’est de pire attitude en politique que d’utiliser ou d’en appeler au désespoir, là où il y a toutes les raisons de se mobiliser positivement. Il est faux, totalement faux, de dire que tel ou tel territoire, l’Indre en particulier, serait abandonné par la Région. Chacun sait ici la force des outils que nous avons donnés pour la solidarité territoriale, plus qu’ailleurs.
Retenez simplement ce chiffre : quand un habitant, dans une période donnée, mobilise dans la région 205 euros d’argent public régional, s’il est dans l’Indre, il mobilise 362 euros. Est-ce assez ? Cela ne l’est jamais ! Est-ce beaucoup ? C’est significatif d’une politique de solidarité.
Pour prendre deux départements qui ont la même sensibilité comme l’on dit, le Loir-et-Cher et l’Indre, je déplore, je vous le dis sans ambages, que nous ayons pu, avec le président du Conseil général 41 en début de semaine, comme cela a été rappelé par Monsieur PERRUCHOT, conjuguer nos volontés à partir des politiques régionales pour mobiliser 14,8 millions d’euros sur la période de conventionnement pour le département du Loir-et-Cher. Au même moment, dans un autre département, on continue à nous faire procès de ne rien faire. Ce n’est pas sérieux, ce n’est pas responsable !
Je veux véritablement établir la vérité : oui, dans notre région, la ruralité est indispensable. Il n’y aura pas de développement des agglomérations sans ruralité.
C’est la raison pour laquelle nous maintenons – Dominique ROULLET est absent aujourd’hui malheureusement –, alors que les temps sont difficiles, l’effort considérable pour les Pays.
C’est la raison pour laquelle le réseau des maisons de santé pluridisciplinaires est principalement destiné à la ruralité.
C’est la raison pour laquelle les 180 millions d’euros apportés pour le très haut débit viseront exclusivement la ruralité.
C’est la raison pour laquelle ce contrat ne met pas les uns contre les autres ; il est fédératif.
Dans cette région, nous voulons l’équilibre par la synergie, par le réseau entre l’urbain et le rural, entre les grandes capitales départementales. Je ne laisserai jamais dire, parce que c’est faux, que telle ou telle capitale départementale ou tel ou tel département, parce qu’il est marqué par la ruralité, est en situation d’abandon.
Comme cela a été dit, le Berry fait à part entière la fierté de notre région ; il a toutes nos attentions. Il est plus difficile d’avancer dans certains territoires et il est nécessaire que nous le disions mais, lorsque nous nous mobilisons ensemble, avec autant de force, sur des valeurs claires, je n’accepterai jamais que l’action de la Région soit à ce point détournée de ses finalités et de sa réalité.
Merci de votre attention.
Monsieur le Préfet, vous avez la parole.
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