M. le Président - Merci, Monsieur NOVELLI.
Monsieur DEGUET a la parole.
M. DEGUET - Monsieur le Préfet, Monsieur le Secrétaire général, Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, mes chers collègues, nous voterons ce CPER qui nous paraît « sauver les meubles » dans un contexte national plutôt calamiteux.
Jean DELAVERGNE a décrit ici-même la spirale récessive et sans issue de la politique d’austérité que mène le gouvernement.
J’ajouterai que l’attente eschatologique du redémarrage de la croissance a pour conséquence de retarder d’autant les mutations nécessaires pour faire face à la double crise des ressources et des déchets. C’est une société post-croissance qu’il s’agit de construire, qui n’aura pas comme unique indicateur le Produit Intérieur Brut et dans laquelle on ne guettera pas avec anxiété quelques pourcentages d’augmentation de cette grandeur fétiche.
Une société post-croissance dépense peu d’énergie, isole les bâtiments, maîtrise les mobilités économes, ne produit pas de gaz à effet de serre excédentaires et est finalement plus productrice d’activité et d’emplois.
Une société post-croissance produit également du bien-être et du bonheur, avec une vie sociale riche, une société de responsabilité et de solidarité, avec des associations multiples et actives.
Cette vie associative est menacée par la politique actuelle d’austérité. C’est toute une partie de notre vie sociale dont il faut défendre la survie.
Dans ce contexte, en responsabilité, nous soutenons un contrat de plan qui affirme l’intervention de la puissance publique, propose des projets et donne une sécurité fragile mais précieuse à des acteurs souvent bénévoles.
Monsieur le Président, nous avons déjà souligné en février le travail conséquent que vous avez réalisé avec l’Exécutif et avec l’appui des services de l’État en région afin d’arracher les améliorations, négocier des financements et obtenir les progrès presque inespérés enregistrés depuis le premier mandat de négociation, qui effacent en partie un handicap historique hérité des contractualisations passées.
Ce travail a été poursuivi avec ténacité et Pascale ROSSLER expliquera de quelle manière d’ultimes ajustements conduisent à des solutions moins pénalisantes pour la biodiversité.
Monsieur le Préfet, Monsieur le Président, vous soulignez à juste titre l’effort de cohérence opéré pour ce contrat. C’est en effet un gage de lisibilité et d’efficacité que de regrouper en un seul document les interventions de l’État, jusqu’ici dispersées, et de les contractualiser avec la Région.
Nous saluons cet effort positif mais nous n’oublions pas que ce changement de périmètre rend difficile la comparaison entre deux CPER et qu’à la toute fin, l’intervention financière globale de l’État restera malheureusement en régression.
Nous reprendrons dans ce débat certaines de nos remarques et critiques formulées en février.
Jean DELAVERGNE reviendra sur le ferroviaire, le POCL, le POLT et sans doute aussi la gare fantôme de COURTALAIN.
Sandra RENDA reviendra sur la RN154.
Je me permettrai de remarquer ici que le choix de la solution autoroutière pour cette voie annonçait la piteuse et récente capitulation du gouvernement devant les sociétés d’autoroute. Tout cela ajouté à l’abandon de l’écotaxe prive notre pays des moyens de la transition énergétique dans les transports, qui n’est pas compatible avec la multiplication des voitures individuelles, fussent-elles électriques.
Dans le volet enseignement supérieur, nous émettons des doutes sur la comptabilisation, dans la colonne État, des fonds fournis par l’université de TOURS sur son propre budget. En outre, nous souhaiterions que l’aspect énergétique soit clairement chiffré dans les restructurations et réhabilitations. Nous rappelons que c’était un objectif explicite du premier document de cadrage des CPER.
Je ne reviendrai pas longuement sur les contractualisations avec les Agences de l’Eau et l’ADEME, déjà évoquées en février. Nous avons voulu maintenir dans ce chapitre de la transition écologique et énergétique une ligne sur la qualité de l’air, bien que l’État ait décidé ces dernières années de recentraliser ses subventions en ne les déléguant plus à l’ADEME. Les deux partenaires, l’État et la Région, affirment ainsi la volonté de pérenniser les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (Lig’Air dans notre région Centre-Val de Loire), dans une période où leur financement est fragilisé, en même temps que les différents épisodes de pollution aux particules fines mettent en lumière leur rôle de mesure et d’alerte indispensable.
Concernant le volet territorial, nous nous félicitons de l’apparition d’une ligne « Agenda 21 » et d’une ligne « biodiversité ».
Nous soutenons les projets culturels. Cependant, nous voulons renouveler notre alerte sur le projet de Maison de la culture de BOURGES, sur lequel ont porté le plus grand nombre de dépositions à l’enquête publique. Les arbres sont aussi un patrimoine et il arrive qu’ils vivent plus longtemps que les bâtiments.
L’inscription au CPER ne saurait valoir approbation du choix d’un des projets d’aménagement.
Monsieur le Préfet, nous renouvelons notre demande d’une consultation de la population, sous l’égide de la Commission nationale du débat public.
Enfin, pour ce qui concerne le renouvellement urbain, nous souhaitons que les critères de classement, parmi les 52 quartiers retenus, soient transparents.
Mes chers collègues, pour finir, permettez-moi de sortir du cadre strict du CPER, tout en abordant un sujet qui en est très proche ; je veux parler du Contrat de plan interrégional Loire.
Monsieur le Préfet, Monsieur le Secrétaire général, vous connaissez l’attachement unanime des neuf Régions concernées pour le quatrième Plan Loire Grandeur Nature et pour ses instruments de financement que sont le PO FEDER et le futur CPIER. La stratégie est partagée, les propositions sont sur la table, les acteurs nous attendent : il faut maintenant faire vite.
M. le Président - Merci, Monsieur DEGUET.
Monsieur CHASSIER a la parole.
M. CHASSIER - Monsieur le Préfet, Monsieur le Président, mes chers collègues, devons-nous refaire le débat qui s’est tenu ici même en février ?
Nous avions dénoncé alors la méthode consistant à faire signer par le Premier ministre un protocole d’accord sur lequel notre assemblée ne s’était pas prononcée. Peut-être aurions-nous dû alors parler de « mascarade », pour reprendre le terme employé devant l’Assemblée nationale par le même Manuel VALLS, perdant son sang-froid, au point d’être pris de suées et de tremblements convulsifs ?!
Nous pouvons d’ailleurs constater que vous avez réduit la durée de ce débat de trois heures initialement prévues à deux heures.
Je dirai un mot, tout d’abord, sur le bilan du précédent CPER, en regrettant qu’il n’ait pas fait l’objet d’une présentation séparée, car on ne sait pas très bien si le vote porte uniquement sur le contrat de plan 2015-2020 ou bien englobe l’approbation du bilan de la période précédente.
C’est un bilan pour le moins succinct qui rappelle essentiellement les taux de programmation et la liste des principales actions, sans toutefois comporter un volet d’évaluation ni de comparaison interrégionale. Globalement, l’État a programmé, malgré une prolongation d’un an, 98,95 % de ses engagements, ce qui représente tout de même 38 millions d’euros qui auront manqué pour accompagner les projets de la Région.
Encore ce précédent contrat avait-il été signé à une époque où ne pesait pas sur le budget de l’État le poids des déficits, qui ont explosé à partir de 2008 !
Pour que la France puisse honorer sa promesse de revenir aux 3 % imposés, il est fort à craindre ou bien que les dotations diminuent encore davantage ou bien que l’État transfère aux Régions de nouvelles compétences et, en fait, de nouvelles charges.
Nous pouvons d’ailleurs remarquer que la réforme territoriale en cours n’apporte aucune réponse définitive à la question des ressources.
Pour le contrat 2015-2020, nous avons eu l’occasion de nous exprimer lors de la précédente session, en soulignant notamment la contradiction précisément entre la baisse des dotations de l’État et l’annonce d’une contribution complémentaire obtenue au cours de la négociation. Nous avions relevé que cette hausse, étalée sur les six années du CPER, ne compensait même pas la baisse des dotations de l’État sur les trois années 2015, 2016 et 2017, qui est l’ordre de 26 millions d’euros par an, soit au total 78 millions d’euros.
De même, la contribution annoncée, en tenant compte de l’inflation, demeure inférieure à celle de 2007, d’autant plus que nous ne sommes pas à périmètre constant. Le CESER fait remarquer que, si l’on exclut le volet routier, nous sommes même nettement en retrait, en euros constants.
Comment situer notre Région au niveau national ? C’est difficile, dans la mesure où seulement deux Régions ont signé le contrat. Nous sommes étonnés par le classement que vous annoncez en disant que nous avons remonté, etc., mais seulement deux régions ont signé jusqu’ici, donc les comparaisons demeurent difficiles. Tout ce que l’on sait, c’est que l’enveloppe nationale, au niveau de l’État, correspond à 181 euros par habitant et qu’en région Centre, nous sommes à 140 euros par habitant, après négociations, donc après les derniers ajustements.
Par conséquent, nous redisons qu’il n’y a pas le compte dans ce contrat de plan et la satisfaction que vous affichez n’est peut-être que la traduction d’un soulagement, en se disant que cela aurait pu être pire !
Voilà pour l’économie globale du CPER.
Concernant le contenu, vous nous dites que ce contrat est « concentré » et « cohérent ».
« Concentré » : cela devrait se traduire par des priorités clairement affichées et des axes forts, que le CESER ne retrouve pas, en disant que l’on ne retrouve pas dans le CPER les grandes orientations des politiques régionales.
Pour ce qui est de « cohérent », vous ne citez pas moins de 14 stratégies, schémas, plans et autres dispositifs qu’Hervé NOVELLI a évoqués, donc je ne vais pas le refaire. Encore, ces 14 stratégies signalées dans le document ne sont-elles pas exhaustives ! Il y en a d’autres. Comment pourrait-on croire un seul instant qu’il soit possible de rendre cohérent un tel ensemble ?
À cet égard, je fais appel au modèle mathématique d’analyse multicritère utilisée pour la résolution des problèmes dans les processus de décision, afin d’approcher la solution optimale, au sens de Vilfredo PARETO. Ces modèles et ces analyses démontrent que les limites à la cohérence sont atteintes bien avant d’avoir autant de critères et de contraintes.
Vous êtes donc extrêmement forts si vous parvenez à rendre cohérents autant de paramètres, autant de schémas. Vous êtes vraiment très forts, oui ! Néanmoins, j’attends que l’on me démontre la véracité de cette cohérence.
Vous insistez également sur le fait que le CPER constitue un outil de la politique d’égalité des territoires. À ce sujet, nous ferons les mêmes remarques que lors du SRADDT.
Dès l’annonce des premiers projets qui figurent dans ce rapport, nous retrouvons une concentration des financements sur les grands pôles urbains avec, par exemple, près de 137 millions d’euros déjà fléchés, pour la seule agglomération d’ORLÉANS. Même si les espaces ruraux sont évoqués au détour d’une phrase, nous n’en retrouvons pas la traduction dans les faits.
La deuxième remarque concerne le volet mobilité qui concentre près de 49 % des financements, avec plusieurs constats :
-
les déséquilibres entre le rail et la route, et l’engagement croissant de la Région dans le volet investissement pour le ferroviaire, au-delà de notre compétence de base en tant qu’autorité organisatrice des transports ;
-
un schéma ferroviaire qui ne va pas dans le sens territorial et fortement tributaire du projet POCL, pour lequel on reste dans l’incertitude et, indirectement, du projet de LGV POITIERS-LIMOGE ;
-
le désengagement sur l’axe ligérien, alors que notre Région, devenue Centre-Val de Loire, cherche un rapprochement avec les Pays de Loire. En matière de mobilité, on ne voit pas d’annonce pour privilégier cet axe ligérien.
En deuxième position, avec 26 % des crédits, on trouve le volet territorial présentant le même déséquilibre, puisque la Région consacre la même somme pour 11 quartiers dits prioritaires que pour l’ensemble des territoires ruraux.
Sans parler de la Maison de la culture de BOURGES et de la Scène nationale de BLOIS qui, à elles seules, représentent 48 millions d’euros.
S’agissant de l’enseignement supérieur, presque 12 % du CPER, il s’agit là encore de compenser le retrait de l’État. Au final, le CESER se demande si nous aurons les moyens d’accueillir les 70 000 étudiants attendus, ou du moins espérés.
Le volet transition écologique et énergétique, 11 % des crédits, mériterait également quelques commentaires sur le choix des énergies soutenues ; nous aurons certainement l’occasion d’y revenir.
Pour le reste, le volet emploi et formation représente 1,58 % des crédits et le numérique 0,46 %.
Quant au volet agriculture, il a tout simplement disparu.
Au final, nous sommes bien obligés de constater que ce plan reste insuffisant dans son volume global et ne répond ni aux attentes ni aux priorités d’une action régionale porteuse de développement. Il consacre, en fait, le désengagement de l’État, que la Région doit compenser par un concours accru pour le ferroviaire, les routes ou l’université, y consacrant plus de la moitié des crédits inscrits sur la période.
Ce débat arrive trop tard : le protocole d’accord a déjà été signé et le projet qui nous est présenté, vous l’avez dit, est l’aboutissement d’un processus de concertations et de négociations, auxquelles d’ailleurs nous n’avons pas vraiment été associés, si ce n’est au travers de quelques communications.
Il n’est donc plus possible aujourd’hui de le modifier et de l’amender avant sa signature et on nous demande de le voter, alors que l’on a déjà signé le protocole d’accord.
Il nous sera difficile de le voter en l’état.
Je vous remercie.
M. le Président - Merci, Monsieur CHASSIER.
Monsieur BRYNHOLE a la parole.
M. BRYNHOLE - Monsieur le Préfet, Monsieur le Président, chers collègues, je remarque juste un point, si mon temps de parole peut s’arrêter : nous n’avons plus de maître du temps sur la tribune ?
M. le Président - Cela viendra dans le débat général.
M. BRYNHOLE - C’était simplement pour savoir.
Nous avions déjà donné une appréciation globale sur le Contrat de Plan État-Région la dernière fois, donc je ne vais pas y revenir. Avec mes collègues, nous allons pointer quelques éléments qui nous semblent très importants dans ce contrat de plan pour donner un avis.
Je rappelle simplement que nous avions donné une évaluation de ce contrat de plan, au regard des enjeux de notre époque et dans notre région, avec notamment l’emploi dramatiquement à la baisse et des pans entiers de notre industrie régionale qui souffrent ; je veux, au moment où je parle, évoquer Mory, par exemple, qui subit une chute d’emplois tout à fait dramatique.
Nous nous étions réjouis, d’une certaine façon, de voir les efforts réalisés par l’Exécutif régional pour obtenir de l’État, dans la négociation, des sommes permettant de remonter dans le tableau. Surtout, au regard des besoins de notre région, elles autorisaient la réalisation d’investissements utiles à notre population.
Nous nous étions satisfaits de ce qui concernait le logement mais nous avions souligné quelques inquiétudes sur l’université et la recherche, pour lesquelles il aurait sans doute fallu fournir un effort supplémentaire.
Nous avions exprimé une vraie satisfaction sur l’inscription de la Maison de la culture de BOURGES, étant donné la dimension culturelle dans le vivre-ensemble. Singulièrement dans le Sud de notre région, la culture apporte un élément tout à fait exemplaire en ce domaine.
Nous avions évoqué, au sujet de la santé et des MSP, qui répondaient à la désertification médicale, que la présence humaine devait être accompagnante de ces investissements.
Bref, nous avions émis une appréciation plutôt positive de ce contrat de plan, au regard des enjeux de notre société.
Je m’en tiendrai ce matin à évoquer le volet mobilité, pour être assez précis sur cette question, en fonction de l’aménagement et du développement durable de notre territoire, comme nous l’avions fait d’ailleurs lors de l’élaboration de notre SRADDT.
Nous nous sommes fixé comme ambition d’augmenter la fréquentation du TER de 50 % d’ici 2020, afin de répondre aux besoins de mobilité des habitants de notre région mais également pour nous inscrire dans l’objectif majeur de réduire les gaz à effet de serre et la pollution, dont les effets néfastes sur la santé ne sont plus à démontrer.
Le dernier Livre blanc, feuille de route pour un espace européen unique des transports, rappelle, dans une approche de statu quo de la dépendance des transports à l’égard du pétrole en 2050, que les émissions de CO2 dues aux transports dépasseraient toujours d’un tiers le niveau de 1990. Les coûts liés à la congestion augmenteraient d’environ 50 % d’ici 2005. Pour ce qui est de l’accessibilité, l’écart se creuserait entre les zones rurales et les zones périphériques. Les coûts sociaux découlant des accidents et de la pollution sonore continueraient à s’alourdir.
La part totale que nous consacrons au ferroviaire représente 57 % du montant total de ce nouveau contrat : 474 millions d’euros. La Région y apporte 278,425 millions d’euros, ce qui représente presque le double de l’effort consenti sur le plan précédent. C’est donc une excellente nouvelle.
Nous nous réjouissons des 40 millions d’euros de l’Europe sur le projet ORLÉANS-CHÂTEAUNEUF, dont je rappelle les mobilisations qui durent depuis plusieurs décennies. Cependant, on peut s’interroger sur le niveau des financements européens au moment où la Banque Centrale Européenne annonce qu’elle débloque 1 000 milliards d’euros, fléchés essentiellement, pour une nouvelle fois depuis 2008, « sauver » notre système bancaire.
Vont-ils donc une nouvelle fois partir dans la course effrénée de la finance ou servir l’intérêt général, le financement de projets utiles aux territoires et aux populations ?
Quant à l’État, je le dis, nous sommes un peu loin du compte dans le financement de la réouverture au trafic voyageurs de CHARTRES-ORLÉANS et d’ORLÉANS-CHÂTEAUNEUF, projets qui s’inscrivent tous les deux dans une politique d’aménagement du territoire, de service public et de transition énergétique. Nous pensons que l’État joue petit bras au regard de ces enjeux ; nous avons besoin d’un État stratège.
Je veux également évoquer l’avenir de l’axe PARIS-ORLÉANS-LIMOGES-TOULOUSE. C’est positif qu’il soit inscrit dans ce nouveau contrat de plan sur la totalité de l’axe et dans les contrats de plan des trois Régions concernées : Centre, Limousin et Midi-Pyrénées.
Par ailleurs, nous prenons acte des 230 millions d’euros prévus par SNCF Réseau, d’ici 2020, sur la partie de ligne traversant notre région. Cela va dans le sens de ce qui est demandé depuis de nombreuses années par les populations, les élus, les associations d’usagers et les syndicalistes. Cet axe a véritablement besoin d’être modernisé pour en améliorer la performance.
La desserte nationale TET doit être maintenue de PARIS à TOULOUSE et le matériel roulant renouvelé sans attendre.
Le système ferroviaire dans sa globalité demeure plombé par la dette de plus de 40 milliards d’euros que l’État ne veut toujours pas prendre en charge. Ce n’est pas en réduisant de nouveau les moyens financiers et humains, comme cela a été décidé dans le budget 2015 du nouveau groupe SNCF, que nous y arriverons. L’expérience de ces dernières années, avec la suppression de près de 20 000 emplois de cheminots, nous montre que cette fuite en avant a des répercussions sur la qualité du service, sur le niveau de sécurité du système et sur la capacité à réaliser dans les délais des investissements financés.
J’ai une conviction profonde : sans l’intervention publique, sans financements publics de l’État pour donner les moyens au système ferroviaire, que ce soit pour les voyageurs ou pour le fret, nous ne parviendrons pas à réduire le trafic routier ni l’empreinte carbone. Les transports de voyageurs et de fret doivent demeurer sous maîtrise publique. L’ouverture à la concurrence, telle qu’elle est envisagée, n’est pas l’avenir.
Le projet de Monsieur Macron de libéraliser ainsi le transport par autocars sur longue distance est liberticide. S’il aboutit, il remettrait en cause les efforts consentis depuis plus de dix ans par l’ensemble des Régions dans le développement du transport public régional de voyageurs. Drôle de manière, d’ailleurs, pour la France d’accueillir en décembre prochain, à PARIS, la Conférence sur le climat !
J’ai la conviction, nous avons la conviction qu’il reste beaucoup à faire pour le ferroviaire, pour le TER et pour ne pas céder aux sirènes de la concurrence prétendument libre et non faussée.
Je vous remercie.
M. le Président - Merci, Monsieur BRYNHOLE.
Madame GLOANEC-MAURIN a la parole.
Mme GLOANEC-MAURIN - Merci, Monsieur le Président.
Monsieur le Préfet de Région, Monsieur le Secrétaire général, Monsieur le Président, chers collègues, au nom du groupe Socialiste et Radicaux de Gauche, je souhaite exprimer la grande satisfaction que nous avons ce matin à présenter le Contrat de Plan État-Région 2015-2020 à l’assemblée régionale.
Ce contrat de plan a trois grandes qualités : il est « concentré » sur quelques thématiques ; il est « cohérent », et j’y reviendrai ; il est « ambitieux ».
Toutefois, en premier lieu, il est à la hauteur des enjeux de notre Région en termes d’enveloppe. Nous le devons au combat acharné de notre Président François BONNEAU, qui n’a eu de cesse que de convaincre les services de l’État, puis le Premier ministre, qu’il était indispensable de réserver un autre sort à notre région. En effet, vous le savez tous, notre région a été longtemps la variable d’ajustement d’une répartition injuste des crédits de l’État sur le territoire national. Celle-ci avait pour cause le manque d’ambition de la part de la collectivité qui a signé le premier contrat de plan pour la période 1984-1988. Nous avons payé cher et trop longtemps cet état de fait, qui ne nous autorisait pas à progresser et qui nous plaçait au dernier rang des bénéficiaires.
Aujourd’hui, même si l’on peut toujours faire parler les chiffres en contradiction, comme je l’ai déjà entendu ce matin, dans cette période de restrictions budgétaires, nous pouvons être fiers d’avoir gravi quelques échelons et atteint la quinzième place.
Au nom du groupe, je veux saluer la pugnacité de notre Président dans cette négociation, d’ailleurs soutenue par une large concertation, que l’on peut toujours espérer encore plus large et mieux suivie – c’est l’espoir constant de tous ceux qui en mettent une en place – mais qui a été organisée depuis l’automne 2013 et qui a permis d’entendre sur ce sujet les grands élus de notre région, la société civile, la Conférence des jeunes, le CESER (auquel vous faites beaucoup référence), les grands opérateurs de l’État, les universités et nos partenaires nationaux dans le domaine de l’environnement, de la santé et du transport.
Je veux aussi saluer l’écoute et l’effort que l’État a consentis à notre région.
Aujourd’hui, le travail est réalisé par la majorité, à l’écoute de tous ; je pense aussi bien à l’Eure-et-Loir qu’à l’Indre et à tous les Départements. Les résultats sont là : le travail des services de l’État comme ceux de la Région a porté ses fruits et a été très efficace, puisque nous sommes la deuxième Région à signer un contrat de plan avec l’État ; vous l’avez dit, Monsieur le Président et Monsieur le Préfet de Région.
Il faut que ce contrat fasse levier sur le territoire. C’est pour cette raison qu’il est concentré sur quelques thématiques et adossé à un volet territorial.
Nous avons déjà pratiqué la concentration thématique lors de l’élaboration des programmes opérationnels pour les fonds structurels ; c’est une bonne manière de donner de la lisibilité à une contractualisation.
Aussi, nous avons choisi de travailler sur :
-
la mobilité multimodale ;
-
l’enseignement supérieur ;
-
la recherche ;
-
l’innovation ;
-
la transition écologique et énergétique ;
-
le numérique, qui est important ;
-
les filières d’avenir et du futur, dont nous allons parler aujourd’hui ;
-
l’emploi ;
-
la formation.
C’est la concentration thématique qui nous permettra de donner une très bonne lisibilité au contrat.
Oui, Messieurs, ce contrat est « cohérent », car nous proposons un contrat riche d’une vision politique, qui s’appuie sur les différents schémas et les stratégies régionales ; vous dites qu’ils sont nombreux, mais heureusement que nous avons travaillé pendant ce mandat pour les élaborer. Le principal est le SRADDT, voté en 2011.
Vous qui faites souvent référence au CESER, je vous rappelle que c’est lui qui a fortement incité la Région à élaborer un SRADDT. Celui-ci possédait déjà une ossature très forte, qui a permis d’élaborer les politiques territoriales et de contractualisation dans notre région.
Ce contrat s’inscrit aussi dans toute la politique de contractualisation territoriale que nous avons revisitée en 2013 – cela a fait débat mais c’est fait et cela permet toute cette belle cohérence – et dans notre politique européenne et la nouvelle compétence d’autorité de gestion que nous avons depuis janvier 2014.
En six mois, grâce à ces contrats et conventions, avec la Commission européenne, les Départements, les Agglomérations, les Villes moyennes, les communes rurales via les syndicats de Pays dans le territoire rural, nous avons mis notre collectivité au cœur d’une de ses plus belles missions : l’accompagnement et l’aménagement du territoire, avec des objectifs qui se croisent et qui permettent de donner satisfaction à la fois aux volontés des territoires et aux stratégies régionales.
Voilà l’objectif de ce contrat et la manière dont tout a été mis en cohérence : je le salue.
Enfin, ce Contrat de Plan État-Région, auquel il faut ajouter le CPIER – Gilles DEGUET a raison –, est ambitieux par son enveloppe, je l’ai déjà dit : plus de 362 millions d’euros, auxquels il faut ajouter 3 millions d’euros pour le CRSD de CHÂTEAUDUN. Il est de ce montant pour six années seulement, alors qu’en 2007, il était inférieur, à raison de 347 millions d’euros, pour sept années.
Cette enveloppe est surtout plus importante parce que la première proposition de l’État était bien inférieure à 258 millions d’euros, il faut le rappeler. Grâce au travail effectué, cela a été monté à 362 millions d’euros.
Enfin, avec l’engagement de la Région qui s’élève à 468 millions d’euros, et avec celui des collectivités et des autres partenaires, l’effet levier attendu est de 2 milliards d’euros pour des projets qui feront notre fierté, tant sur le rail que sur l’enseignement supérieur, l’environnement, le numérique – il est important de le dire – et la dimension culturelle qui a trouvé toute sa place dans ce contrat.
Permettez-moi de nous en féliciter !
Par ce contrat, la Région Centre-Val de Loire prend soin de son avenir, de son économie, par l’emploi que cela va générer, par la qualité de vie que nous proposons à nos concitoyens, par son patrimoine remarquable.
Aussi, les socialistes saluent le travail accompli.
Alors, vous ne m’applaudissez pas ?
(Applaudissements - rires)
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