Pour les universités aujourd'hui se pose plus que jamais la perspective internationale que certains nomment la mondialisatio



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Marc Guiraud : Un petit mot pour compléter ce que dit Denis, cela pose la question du modèle économique et de fonctionnement. Pour quelle raison telle université aurait-elle intérêt de mettre à disposition de telle autre, etc ? C’est la question d’une place de marché, d’échange des modules qui peut se poser… La question des campus numériques en France ou des collaborations entre les universités et les entreprises privées qui se pose en France et ailleurs aussi. Quel est le modèle, la logique de service public qui reste dans tout cela ?. Quel est le degré par rapport aux investissements à consentir, le degré de prix qui est mis sur le marché ? Qu’est-ce qui est acceptable et qui ne l’est pas du point de vue l’intérêt des Etats, des intérêts privés qui sont en jeu pour investir. Il y a de nombreuses questions non résolues. On a vu des campus virtuels faire faillite alors que soutenus par des entreprises privées. C’est pas facile du tout, ça coûte cher, on l’a vu. J’ajouterai rapidement sur les changements du métier d’enseignant avec les nouvelles technologies. Dans une université qui s’est lancée à fond là dedans on voit qu’il y a une charte qui contraint les enseignants qui souhaitent élaborer leur cours à accepter que ce cours soit relu, revu, par un étudiant ou plusieurs, par d’autres collègues enseignants et qu’un travail par un infographiste professionnel soit fait. C’est un changement radical dans l’élaboration des supports de la part des enseignants. C’est autre chose : sans être du travail en équipe, c’est accepter des regards de façon à accepter que ce cours soit consommable par la voie des écrans. L’autre engagement est de réactualiser en permanence son cours.

En contrepartie de cela, les enseignants perçoivent des droits d’auteur de 50000F qui correspond à souvent plus que ce qu’ils auraient perçu en vendant 50 ou 100 exemplaires de leur thèse ou leurs cours. Du coup cet IAE fonctionne sur un modèle totalement privé. Il y a 18 salariés permanents, générés par l’activité qui ne sont pas payés par le ministère. J’ajoute enfin que tout cela va se développer - on ne voit pourquoi le contraire, l’outil étant fabuleux - Quand on est passé de la plume d’oie à l’imprimerie, il y a bien eu des gens pour la freiner, mais l’outil est tellement puissant. Si on croise cette évolution avec le système de validation des acquis de l’expérience qui est en train de se mettre en place difficilement mais la tendance va dans ce sens en France . L’AEF c’est l’agence de l’éducation, formation et depuis le début on s’est dit que l’on devait parler de la formation tout au long de la vie. Information sur la formation continue, la formation initiale, de façon identique. Si on croise un système de validation des acquis qui fonctionne, à l’accès à des tas de cours en ligne, dans 50 ans, il n’y aura plus d’université classique. Quel étudiant aura intérêt à s’asseoir sur les bancs et entendre un professeur dicter le même polycopié depuis 20 ans ? .Personne …aucun étudiant censé ne fera cela. Il n’y a plus d’université classique, celles qui survivront auront intégré les technologies nouvelles et proposeront un accompagnement, des retours aux sources. Un travail intellectuel autrement plus puissant et exigeant, et éventuellement payant qui peut éventuellement poser problème aux étudiants. Le modèle ancien vole en éclat avec la conjonction de ces deux tendances.



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