Recueil des résumés retenus par les membres du Conseil Scientifique du gicc le 5 décembre 2016

Evaluation par Matthieu Noucher (extérieur, CNRS)

Acronyme et titre du projet :

IDEFESE

Ile de France Evaluation des Services Ecosystémiques

Responsable scientifique (Nom et organisme):

Harold LEVREL

CIRED (AgroParisTech, PontParisTech)

Score final (somme des scores des rubriques) : 11

Appréciation globale (A B C) : B

Commentaire :

Points forts du projet

Proposition intéressante, pleinement en adéquation avec l’APR et portant sur des questions d’actualité à forts enjeux sociétaux.

Le croisement entre les dynamiques d’artificialisation et l’analyse des stratégies de végétalisation d’une part, et les effets de rafraichissement fournis par les espaces végétalisés et l’évaluation d’autres catégories de services écosystémiques d’autre part, permet d’aborder la question de l’adaptation aux impacts du changement climatique sous l’angle à la fois des questions de santé (canicule) et d’environnement (biodiversité).

Le terrain d’étude – région Ile-de-France – paraît original et pertinent par rapport à la question posée.

L’expérience de projets antérieurs et la qualité du partenariat et de l’encadrement constituent un gage de réussite.

Points faibles du projet

Un double décalage est, cependant, relevé entre les objectifs ambitieux du projet et la démarche proposée :

1) la nécessité d’une approche participative et d’un lien avec les décideurs et les savoirs locaux est soulignée mais aucune méthode n’est proposée pour intégrer les travaux de laboratoire proposés dans ce projet dans une démarche de prospective participative ;

2) si les opportunités de transfert semblent réelles, aucune modalité d’accompagnement des partenaires pour veiller à leur appropriation de ce dispositif technique complexe n’est clairement explicitée.

Seules quelques réunions avec les partenaires sont évoquées sans méthode d’engagement participatif ou de transfert alors que de nombreux travaux en SHS mettent en évidence les enjeux multiples de ce type de démarche et la nécessité d’approche structurée.

Si la mobilisation de données (open data) et d’outil (open source) librement accessibles facilitera la reproductibilité des expérimentations, on notera une absence de regard critique sur ces sources.

Appréciation générale justifiant l’avis

In fine, un projet pertinent avec une démarche clairement explicitée, rigoureusement calibrée par rapport aux moyens demandés et au calendrier proposé, disposant d’un encadrement et de partenaires formellement identifiés. La dimension sociétale – pourtant affichée dans les objectifs ambitieux qui sont projetés : lien avec les décideurs, intégration de savoirs locaux, démarche participative, transfert à terme, etc. – paraît, en revanche, sous-évaluée ne faisant l’objet d’aucune description spécifique.

Evaluation par Claude Millier (CS GICC)

Acronyme et titre du projet : IDEFESE , usage de la cartographie des services écosystémiques et de la modélisation prospective pour faciliter les débats et les arbitrages dans les politiques d’aménagement du territoire : application à l’Ile de France

Responsable scientifique (Nom et organisme): Harold Levrel , prof à AGROPARISTECH , chercheur au CIRED

Score final (somme des scores des rubriques) : 26

Appréciation globale (A B C) : A

Commentaires

Points forts du projet : clarté des objectifs , des méthodes , de la nature des résultats ; interdisciplinarité bien maîtrisée

Points faibles du projet : pas assez d’explicitation des questions climatiques en ville

Appréciation générale justifiant l’avis : harold Revel s’est spécialisée sur les services écosystémiques au carrefour de leur conceptualisation , de leur métrologie et de leur utilisation dans la décision publique présente ici un projet très métrologique ; une expérience antérieure à Bordeaux ( qui a permis de monter une collaboration avec V. Masson – CNRM ) s’enrichit ici avec des spécialistes écologiques ( recherche ESE Orsay et agence NaturParif )

L’utilsation systématique de cartes , à la fois porteuses des résultats et base de rélexion pour l’action , permet une communication vers le territoire de l’Ile de France

(38) CAPADAPT (deuxième lot)

Titre du projet	Adaptation des villes au changement climatique et « capabilités »: vers une approche en termes de développement humain
Acronyme	CAPADAPT
Mots clés (5 à 10)	Trajectoires d’adaptation; milieux urbains et alpins ; services écosystémiques ; capabilités adaptatives ; analyse prospective ; politiques publiques.
Nom du coordinateur scientifique Titre, Fonction	BLANC Nathalie Directeur de Recherche 1ere Classe, CNRS
Organisme Adresse Téléphone Email	UMR LADYSS 7533 Université Paris Diderot-Paris 7 UFR G.H.S.S. Géographie, Histoire, Sciences de la Société Case 7001 Bâtiment Olympe de Gouges 5 rue Thomas Mann 75205 Paris Cedex 13 [phone] [e-mail]
Organisme(s) et Laboratoire(s) impliqués dans le projet	-Laboratoire Dynamiques Sociales et Recomposition des espaces (LADYSS) – UMR 7533 CNRS Place Paul Ricoeur 75013 Paris -CSTB-Université Paris-Est, cité Descartes, Bâtiment Bienvenue, 14-20 boulevard Newton, 77420 Champs sur Marne - CESCO, Centre des Sciences de la Conservation, UMR 7204 MNHN-CNRS6UPMC 43 rue Buffon cp 35 75005 Paris - LAVUE (Laboratoire Architecture Ville Urbanisme et Environnement) UMR 7218, Université Paris Ouest Nanterre, Bâtiment M. Weber-SHS 200 avenue de la République, 92001 Nanterre -NatureParif Cité régionale de l’Environnement, 90-92 Avenue du Général Leclerc, 93500 Pantin et Option 2 - Laboratoire DynamE (UMR7367 CNRS / Université de Strasbourg) MISHA Allée du général Rouvillois 67000 Strasbourg
Organisme(s) gestionnaire(s) des crédits	CNRS
Coût prévisionnel total (TTC) et montant de l’aide demandée (TTC)	Option 1 (Région Ile-de-France) 383 341,84 € Aide demandée 101 648,96 € (pouvant être ramenée à 100 000 euros si c’est une conditions d’éligibilité à l’APR GICC) Option 2 (Région Ile-de-France et Eurométropole de Strasbourg) 419 985,96 € Aide demandée 199 631 €
Cofinancements assurés et/ou prévus (TTC) (y compris autres que nationaux)	100 800€ (Bourse de thèse en cours sur les capabilités à Sao Paulo)
Durée (24 mois minimum – 36 mois maximum)	36 mois

Résumé

L’adaptation au changement climatique est critique pour le futur des sociétés. Elle pose un défi complexe du fait des interactions entre changement du climat et dynamiques socio-économiques à différentes échelles. Jusqu’à présent, les décideurs – et la littérature scientifique - se sont concentrés essentiellement sur la protection des populations ‘vulnérables’ aux impacts du changement climatique. Cette conception de l’adaptation a conduit à proposer des solutions au sens d’une ingénierie des territoires, sans avancer suffisamment dans la compréhension des modalités d’adaptation des populations. Dans ce contexte, il est nécessaire de penser des stratégies d’adaptation inclusives. La notion de trajectoire d’adaptation propose de concevoir l’adaptation comme une combinaison d’actions individuelle et collective qui s’inscrit dans une perspective de renouvellement des dynamiques socio-environnementales par le biais de la mobilisation de capacités « adaptatives ».

L’objectif de CAPADAPT est de co-construire avec les acteurs des territoires urbains et péri-urbains d’Ile-de-France (en particulier Plaine Commune, la ville de Paris et une commune rurale de Seine-et- Marne) et de l’Eurométropole de Strasbourg des trajectoires d’adaptation dans un contexte de grande incertitude socio-économique.

Notre ambition est d’élaborer un cadre conceptuel et opératoire innovant pour envisager et alimenter des trajectoires d’adaptation au changement global articulées autour de trois axes :

- les services qu’un écosystème (environnement matériel construit et naturel) peut rendre en vue de l’adaptation au changement climatique,

- la mise en synergie des « capabilités » adaptatives des habitants, des milieux associatifs et économiques dans des territoires allant de la ville centre aux communes rurales,

- le renouvellement de l’action publique par l’intégration des capabilités de ces acteurs des territoires dans des trajectoires d’adaptation.

Cet objectif de recherche fait des capabilités, définies ici sommairement comme « les capacités des citoyens à mobiliser leurs expériences et relations aux milieux, en vue d’enrichir leurs opportunités d’être et d’agir en prenant conscience des différents facteurs qui affectent leurs conditions de vie » (Sen, 2010), le pivot central de la coproduction des politiques d’adaptation dans une optique de transition écologique.

1. Le travail commencera par identifier les facteurs notamment paysagers déterminant la persistance ou la régénération des écosystèmes en milieu urbain, en mettant l’accent sur les facteurs d’origine anthropique et les mécanismes écologiques de réponse aux changements environnementaux de long terme. Il vise aussi à analyser quelles sont les formes environnementales urbaines en mesure de permettre l’émergence de services d’adaptation (WP1).

2. Cette analyse sera nourrie par les évolutions récentes des démarches d’adaptation au changement climatique menées en milieu urbain (plans Climat et plans biodiversité…). Nous étudierons également les

visions que les acteurs des territoires (élus et techniciens des collectivités ; habitants, associations et acteurs économiques) ont de leur contribution potentielle à l’adaptation (WP2).

3. Ensuite nous étudierons, les capabilités adaptatives qui pourraient être mobilisées à l’échelle des territoires, en organisant des ateliers collaboratifs réunissant des associations, acteurs économiques et des collectivités impliqués dans le champ de l’adaptation au changement climatique (WP3).

4. Des scénarios prospectifs d’adaptation fondés sur les capabilités seront alors élaborés (WP4-1) et les enjeux de transformation de l’action publique identifiés (WP4-2).

Ainsi, CAPADAPT produira :

1. 
   des avancées conceptuelles de pertinence générique (trajectoires et services d’adaptation, capabilités adaptatives…) également testées par le projet AlpTraj ;
   
2. 
   une compréhension des mécanismes d’adaptation des systèmes urbains ;
   
3. 
   des trajectoires d’adaptation co-construites avec les acteurs du territoire ;
   
4. 
   une analyse des capabilités associées, ambitionnant d’initier leur intégration dans les trajectoires d’adaptation soutenues par les collectivités régionales et intercommunales
   
5. 
   l’identification des enjeux de transformation des politiques publiques, afin qu’elles s’enrichissent par les capabilités.
   

En France, les terrains pressentis sont la Région urbaine d’Ile-de-France (IdF) et l’Eurométropole de Strasbourg. Nous ambitionnons de coopérer étroitement avec le projet AlpTraj proposé aussi pour l’APR GICC 2016. Toutefois, l’évaluation du budget correspondant à cette ambition est du double de celui indiqué comme plafond (100 K euros). C’est pourquoi nous proposons deux options budgétaires :

- une option réduite à la seule région urbaine d’Ile-de-France (Option 1 limitée à 100 K euros) ;

- une option qui permet de répondre à l’ambition du projet par l’adjonction de deux terrains supplémentaires et des résultats opératoires plus conséquents du projet CAPADAPT (des préconisations notamment de redéfinition de l’action publique autour d’un guide méthodologique et d’un support audiovisuel… : Option 2 à 200 K euros).