Voici les contributions de lecteurs à l'appel du Nouvel Observateur



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Bertrand Païtard


On pourrait parler pendant très longtemps des causes de la défaite de SR.


Pourtant, en 2004, la gauche avait écrasé la majorité sortante. Depuis, la seconde gauche qui n'en est pas une ou si peu a montré les dents : Hollande, Kouchner, Besson, Royal, Rocard ont pu facilement convaincre les Français que leur socialisme était plutôt très libéral et assez peu social. À force de synthèses, le programme socialiste a fini par ne plus ressembler à grand chose et, ne parlant pas du programme de SR, d'ailleurs en avait-elle un et pouvait-on véritablement le distinguer de celui de Bayrou?

Alors que faire, comme disait Lénine? Sans doute reconstruire et rénover sans l'aile libérale du PS, sans Kouchner ( tiens, il n'est plus là) sans Rocard ( l'excès de champagne et de petits fours a fini de l'embourgeoiser), reconstruire un parti proche des préoccupations du petit salariat et des classes moyennes, reconstruire un parti qui ait un véritable projet de société, un parti organisé sans SR (pitié) comme candidate pour les présidentielles de 2007 (nous sommes nombreux à avoir voté pour elle au


second tour pour faire obstacle à NS, on ne nous y prendra pas une seconde
fois)..


Daniel Portugais

Bravo Ségolène et merci.

Je vous en prie, prenez vite le pouvoir du parti, virez-moi tous ces éléphants arrivistes qui vous ont fait un tord considérable.

Entourez-vous de jeunes qui désirent le vrai changement. Continuez à moderniser la politique.

Quel cauchemar cette division d'après tour alors qu'il fallait être unis pour les législatives.

Jetez-moi ce Fabius qui nous a fait tant de mal. Il ne représente que son insupportable ambition.

Courage et amitié d'un groupe de fans qui hélas, habite une région dévolu à la droite pour des décennies !...

Des adhérents de Radial de GAUCHE.


Jacque Gailhard.

Au lendemain du 6 mai 2007, terrassée dans mon lit par les images de la veille, et par la nourriture ingurgitée en trop grande quantité pour combler mon stress et l’excès boulimique que me procurait cette élection, je me disais que la France qui se lève tôt, non, décidément, ce n’est pas pour moi. Oui, j’avais honte de cette soirée et de moi-même, de m’être penchée à la fenêtre au passage des patrouilles de flics le soir-même revenant de la place de la Bastille pour crier : « Sarko facho ! Ségolène présidente ! », de m’être laissée aller à des comportements bas et vains. Si bien que les voisins s’étaient mis aux fenêtres pour savoir ce qui se passait parce que dans cet arrondissement de la capitale, il est vrai que l’élection de la personne que vous savez ne provoquait aucun remous, aucun klaxons, aucun attroupement. Il n’y avait pas âme qui vive dans ce quartier, tous étaient déjà couchés. J’en avais profité pour me lâcher, je n’étais pas chez moi, mes voisins ne pouvaient pas ainsi identifier mon appartenance politique, et je me sentais un peu lâche et un peu, oui, conne. Parce qu’au lendemain de cette élection, il était curieux d’observer cette France divisée en deux, entre ceux qui couraient dans la rue et se rendaient fébriles à leur travail, contents que cette fois, enfin, ça allait rapporter, et les autres… dont moi-même, qui se disaient : « où aller ?… s’exiler ? mais pour aller où ?… sans argent » Tandis que d’autres rentraient au pays comme Johnny. Il allait pourtant falloir reprendre les gestes habituelles, le petit noir à la terrasse du café, le journal. Libé, plus Libé ? Le Monde, plus Le Monde ? La presse internationale pour être sûre qu’on ne me mentirait pas ? Bof, qu’importe, je savais quoi penser des élections. Même le beau temps avait disparu depuis le 6 mai 2007, les températures étaient revenues aux normales saisonnières, et mes ambitions personnelles en avaient pris un coup. Il allait falloir gagner sa vie, bosser dur, trimer, mettre de côté, amasser, épargner, prévoir, anticiper, rentabiliser, être souple, flexible, rentable, durable, soumis, opprimé... Les temps allaient être durs, on ne pourrait plus compter sur l’état pour nous aider. Mais une seule consolation apparaissait dans ce lot de misère, on ne serait pas laissés sur le bord de la route, la main allait nous être tendu, on allait s’intéresser à nous. Mais qui ? les riches ? Même nos enfants et nos petits-enfants n’auraient pas nos sous parce qu’on n’en aurait pas. Les parents issus de mai 68 qui nous donnaient un peu d’argent parce qu’ils voyaient leur fin approcher et se disaient qu’ils en avaient trop et que ça pourrait bien nous profiter déboursaient leurs derniers cents parce que malgré la suppression des droits de successions, nous n’aurions pas grand chose à donner à nos enfants, pour ne pas dire, rien. Non, nous, nous ne serons pas généreux, nous ne donnerons pas nos sous à nos enfants, parce que nous n’en aurons pas assez pour nous, tout simplement. Tout ce qui sera amassé sera utilisé, mis de côté. Nos enfants nous haïront de les laisser ainsi démunis mais qu’importe. Qu’ils nous maudissent parce que eux aussi nous laisseront crever parce que nous serons trop nombreux à nourrir. Je me disais en ce matin déprimant que j’appartenais à la génération qui nous a menti, à la génération des parents qui nous ont fait croire qu’on pouvait dans ce monde espérer s’élever, avoir des ambitions, être artiste, vivre de façon bohème, être libre parce qu’on pouvait prendre le temps de choisir le métier que l’on voulait faire. Même à quarante ans, on pouvait encore prendre le temps de réfléchir et de choisir la bonne voie, celle qui nous conviendrait le mieux. Nous allions mourir plus vieux, nous pouvions prendre ce temps-là, c’était sain, c’était bénéfique. Même que Jack Lang, dans notre enfance, nous disait que nous étions tous des artistes, qu’il suffisait de griffonner sur des murs pour faire de l’art ! Et bien, c’est fini, c’est mort, je vous le dis. Il va falloir s’adapter, il va falloir bosser. Sur M6, le lendemain de l’élection, et bien, nous avions la vieille France, la France gauchisante, à l’image de Cathy Tanvier qui venait raconter son parcours, de Roland Garros au RMI, comment elle a un jour décidé d’arrêter d’être une championne de tennis pour régler ses comptes avec sa famille, comment aujourd’hui, elle se retrouvait en fin de droits du RMI parce que le livre allait lui rapporter des sous. Cathy s’épanchait, réglait ses comptes avec le système, racontait son parcours dans ce très beau livre dont on nous vantait les qualités. Cathy avait son moment et son heure de gloire. Personne par contre ne relevait que c’était grâce au RMI qu’elle avait pu écrire son livre, comme beaucoup d’artistes. Oui, l’état a aidé et encouragé les artistes, l’assistanat dont on nous a tant culpabilisés ces derniers temps a permis à des plumes d’éclore. L’UMP ne le sait pas encore, mais le RMI était un formidable Revenu Minimum d’Ecriture ! Nous pouvions être pauvres, dans la misère, ancien alcoolique ou SDF, on pouvait, oui, on pouvait s’inscrire au RMI et prendre le temps d’écrire notre expérience, de raconter notre vécu et de subvenir difficilement certes, mais avec l’aide des parents, c’était possible, à nos besoins. Et Cathy pouvait encore dire qu’elle n’avait pas envie de travailler parce qu’elle ne se sentait pas prête et que peut-être elle allait continuer à écrire. Et puis subitement, la page de pub passant, telle une élection présidentielle, Rachida Dati était là, au côté de Cathy Tanvier. La très belle Rachida, que j’estime pour son parcours, était là, et expliquait au côté d’une Cathy Tanvier terrorisée et subitement muette, au cas où elle serait dénoncée ou encore plus privée de ses droits après ce qu’elle venait de confier, qu’elle au contraire avait toujours travaillé, avait fait des études, s’était battue et s’en était sortie grâce au travail. C’est en ça qu’elle s’était reconnue dans les valeurs de Nicolas Sarkozy. Et en plus, Rachida était belle. Pas un moment Rachida n’a tourné la tête vers Cathy. Rachida n’est pas pour cette France qui s’interroge et qui doute, à l’image de la gauche. Parce qu’il est normal de s’interroger dans sa vie, parce qu’il est normal de douter, parce qu’il est normal de vouloir faire le bon choix, et non pas un choix unique, celui de la valeur travail. Tous, tous sont revenus sur les 35 heures, tous, s’ils le pouvaient reviendraient si ça les concernait sur la psychanalyse. Tous prônent inconsciemment la méthode des Thérapies Comportementales-Cognitives, celles où au lieu de t’interroger, tu agis. L’action, c’est le mot clé, le mot fort de cette campagne et de la société à venir telle que nous la martèle Sarkozy. Tu as peur de travailler ? tu vas travailler. Tu as peur de gagner de l’argent ? tu vas devoir gagner de l’argent. Tu as peur de ne plus avoir de repères ? On va te donner des repères. Tu as peur de l’étranger ? On va faire partir l’étranger. Tu as peur des délinquants ? On va emprisonner les délinquants. Le mineur est un adulte, tu n’as plus de devoirs envers lui, rassure-toi, il sera puni comme un adulte. L’enfant n’est plus un enfant, tu n’as plus à te demander quelle éducation lui donner, tu n’as plus à t’interroger sur les valeurs à lui transmettre. L’enfant est traité comme un adulte. Et adulte, il est, seul responsable de lui-même, il est. Oui, tous ont besoin de retrouver une sorte d’image du père, de retrouver quelqu’un qui les guide dans ce qui est dans le fond, malgré tout, un progrès, une société qui change. Parce que la société change. Et que tout changement appelle les extrêmes. Et que ce qui est vu par la moitié de la France comme un progrès sera peut-être une régression à long terme. Alors, en ces temps où tous se réclament de la République et de la France, et bien, moi, j’ai envie de dire : Vive la pensée et l’ouverture de l’esprit !
Fantine

Suite à l'appel que vous avez lancé, trois points:


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1) l'économie à laquelle nous rêvons est pourtant déjà en marche, vécue, c'est celle qui résulte du choix des 25 millions de Français et de Françaises qui préfèrent la mutualité, l'association, les coopératives, aux circuits capitalistes néo libéraux, nous n'avons guère entendu le PS en parler ces derniers temps; mais c'est bien là que se trouve un radical front du refus à la marchandisation, c'est là que se créeront les nouveaux emplois, c'est là que se maintiendra le lien social.
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Sait-on que depuis 20 ans, tandis que le secteur secondaire ne cesse de sombrer, la vie associative en crée autant que, par exemple, l'industrie automobile en perd? et pas seulement ici.

L'économie sociale n'est pas mondialisée, elle est mondialiste, c'est bien autre chose. Elle n'est pas altérée, elle est altération des systèmes socio-économiques, elle n'accepte pas la fatalité...


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2) le lien social, est affaire de solidarités, de respect, d'engagement, il repose sur notre capacité à impliquer, à la résolution des problèmes, ceux que ces problèmes concernent, il est tissé du dynamisme mis en oeuvre au coeur du volontariat, là où s'expriment la générosité, le sens du partage, du dialogue, de la confrontation positive et ceci n'exclut pas le combat économique, il se pose simplement de façon alternative.
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Une gauche victorieuse sera celle qui se fera le porte-voix de ces militantismes de base, de ces millions d'anonymes qui humblement font exister les idéaux républicains, non pas ceux qui les déclinent en incantations, mais ceux qui les font vivre .à distance égale d'un capitalisme sordide et méprisant et d'une gauche caviar enfermée dans ses certitudes petites bourgeoises, dans ses compromissions avec l'ordre établi par l'énarchie et ses renvois d'ascenseurs, dans son mépris de tout ce qui ne lui ressemble pas, dans sa reproduction du même au service d'une insignifiance médiatisée et généralisée, dans sa méconnaissance des nouvelles socialités à l'oeuvre entre tribalisme et communautés locales (à ne pas confondre avec le communautarisme).
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3) Sur le fond enfin, plus la crise est profonde, (et nous atteignons le bout du bout exprimé par la dette sociale), plus il nous faudra chercher son noeud originel, dans le caché, l'inexprimé, l'insu, le non dit, à condition d'y aller voir, et pas seulement six mois avant les élections... Au coeur du dispositif alors repensé de nouvelles régulations sociales, la société accouchera alors d'un nouvel imaginaire social refondateur.


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Le politique, à l'époque que nous vivons, s'il prend conscience de la désacralisation du monde, sera à nouveau un des lieux de l'expérience du sacré dans nos sociétés, et pas de façon emblématoire mais de manière réellement symbolique. Il devra, en revanche, ce sera le prix à payer, renoncer à ce qui fut un donné constant de la pensée occidentale: la séparation qui a dichotomisé à l'infini le donné mondain (culture-nature, corps-esprit, esprit-matière). De fait, notre temps a repris conscience de l'importance des images symboliques dans la vie mentale ou sociale. Les conduites humaines, les cadres sociaux (dont l'architecture, l'habitat, l'urbanisme, la fête, les moyens de communication culturelle, le patrimoine, les instances du développement local) sont aussi organisés en fonction d'imaginaires en interactions qui ne cessent de les habiter et dont l'actualisation provoque l'émergence. Reconnaître les données de l'imaginaire social, magma, réservoir de significations qui se proposent à l'émergence de la vie sociale et les contraintes rationnelles réelles de l'organisation, entre l'action systémique orientée vers la rationalité instrumentale et le monde de la vie orienté vers la compréhension, c'est reconsidérer nos catégories, c'est pratique l'interrogation permanente et le questionnement infini, le refus des cloisonnements des disciplines, des champs, des objets, des méthodes, l'attention accordée aux totalités mouvantes, aux mondes cachés (Bachelard), à la compréhension de l'unité signifiante de tout fait social qui est prioritairement une donnée existentielle avec ses finalités, ses enjeux anthropologiques, ses conflits".
C'est peut-être là que nous devrions chercher une alternative à la dérive technicisée de l'imaginaire social que nous observons dans le retour aux vieux démons du repli sur soi. Elle prendrait son sens, d'abord par sa qualité intrinsèque et aussi parce son insertion dans un tissu vivant, en rapport avec des savoirs groupaux ou sociaux signifierait, au sens premier de ce terme, le rapport dialectique entretenu par le politique aux populations ou aux publics. C'est la découverte de la richesse de la vie locale: communale, intercommunale, entrepreneuriale, associative, des logiques liées à l'action locale, de leurs aspects instituants, lorsqu'elles mettent en oeuvre les déterminants de la vie sociale, celle des acteurs, les mécanismes de leurs prises de décision, les dérives et les transformations auxquels sont confrontés les projets quand il s'agit de prendre en compte les rituels de la vie quotidienne, la concrétude des métiers, les parcours des sujets et des institutions, tout ce qui forme la riche trame de la socialité pour en saisir les axes structurants, les directions effectives.

Alors que les pouvoirs mettent en place au nom de la sécurité -qui a bon dos !- Des procédures de surveillance technologiques, policières, effectuent un quadrillage disciplinaire, une mise en ordre du champ culturel et social, la gauche doit retrouver le sens des minuscules pratiques populaires (associations, groupes sociaux en recherche active) leur répondre par des opérations quasi-microbiennes de valorisation. Elle doit contribuer à exprimer et mettre en valeur ces réserves d'énergie insondables et mystérieuses que l'on ne peut sous-estimer, car c'est dans ce sens que l'on peut parler d'incarnation de la socialité laquelle a toujours besoin d'un sol pour s'enraciner.


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Car il est vrai que l'échec de la gauche est aussi celle d'une technocratie certes très instruite mais bien peu intelligente...
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Quand la crise sociale est crise des valeurs, crise de civilisation, anomie, pathologie du vivre ensemble, sachons trouver des solutions partagées dans l'édification certes d'une science de la morale, mais d'abord des parades dans la constitution de pratiques mettant plus de cohésion là où la conscience des solidarités devient plus faible? Là où les bannis de notre système sont relégués dans des banlieues qui ne sont pas que géographiques et urbaines. Sachons rendre leur révolte, bien légitime, créatrice de lumière.
J'ai dit.

Georges Bertin,- sociologue, Angers.

Abonné de votre journal, je vous apporte ma contribution personnelle suite à votre appel du numéro 2219 pour le débat à mener sur la refondation du Parti Socialiste.

L’analyse de Jacques Julliard dans ce même numéro « Les conditions de la survie - Réinventer la Gauche » est remarquable ; je partage son analyse.

Les mots « droite » et « gauche » n’évoquent plus rien de concret à une immense majorité de la population. Tout au plus, face aux idées dominantes dans l’opinion publique à droite de l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, il n’y a de la place que pour une seule contrepartie, donc à gauche de l’hémicycle de l’Assemblée Nationale.

Un autre mot me parait vide de sens : c’est le mot « socialiste » ; d’une part, le socialisme n’a pas percé dans le monde et a montré des échecs, y compris en France, d’autre part, il est difficile d’expliquer et d’apprécier ce que cela recouvre concrètement en termes politique et économique. Si cela ne recouvre que de la volonté d’humanisme et d’égalité, tout le monde y est favorable et cela ne fait pas une ligne claire de démarcation.

A une époque, le PS était le socle de base de « la machine à gagner » de François Mitterrand, mais ici et maintenant cela ne fonctionne plus, le nom même de « Parti Socialiste » est devenu synonyme d’échec.

De plus, considérons le mot « Parti » avec ce tout qu’il peut évoquer dans la conscience populaire ; j’ai bien peur qu’il soit associé au « Parti pris » sur lequel on ne peut plus revenir alors que plus personne ne veut s’enfermer dans un Parti, le mouvement doit rester ouvert, il faut prendre la bonne décision et choisir la solution qui marche.

De Gaulle avait vu les échecs du « régime des Partis » et depuis, force est de constater que n’ont fonctionné que des « mouvements », des « unions », des « rassemblements » à l’initiative d’un leader ; c’est dans cet esprit que les Français répondent présents à une volonté d’union.

Regardons le Parti Communiste qui aurait du abandonner la notion de « communisme » depuis plus de vingt ans, le même sort risque d’être dévolu au Parti Socialiste. C’est donc bien une question de survie ; le Parti Socialiste est devenu la machine à perdre entraînant dans sa chute toute la gauche.

Quant au concept de « social-démocratie » associant le socialisme en échec et la démocratie que personne ne remet en cause, j’ai bien peur que ce ne soit même pas un cocktail gagnant mais seulement une régression qui sera impossible à expliquer aux gens.

Regardons comment Nicolas Sarkozy a gagné : il s’est préparé depuis plus de cinq ans, il a pris la présidence de l’UMP, il a exprimé une volonté très forte de devenir le Président de la République. Ségolène Royal au sein du Parti Socialiste avait simplement cinq ans de retard.

Regardons sur le site Internet de l’UMP sur lequel il est écrit : « la création de l’Union pour un Mouvement Populaire le 17 novembre 2002 à l’occasion d’un Congrès au Bourget a représenté un tournant politique majeur dans le paysage politique français. Mouvement moderne, démocratique, ouvert et respectueux des sensibilités de chacun, l’Union pour un Mouvement Populaire rassemble des femmes et des hommes, d’horizons divers, mobilisés au-delà de tout clivage par un même idéal politique».

Sur le site Internet de l’UMP on ne trouve jamais le mot « parti » ; bien sûr il s’agit bien d’un parti politique, mais on y parle seulement de mouvement politique.

Pour avoir une chance de sauver des miettes aux législatives et ensuite rester à niveau pour la prochaine présidentielle, il faut donc que le chef soit identifié, et c’est naturellement Ségolène Royal qui a sauvé les meubles et innové et il est vital que tous les autres la suivent ; il faut organiser une désignation immédiate du leader incontestable ; à défaut, Ségolène Royal doit prendre le pouvoir sur le PS actuel. Elle a bien fait de ne pas se présenter aux législatives, ainsi elle ne risque pas d’être battue, par contre si les éléphants font « moins bien qu’elle » alors il faut qu’elle prenne la présidence du PS ou qu’elle crée son propre mouvement en dehors du PS.

Un mouvement tend vers un objectif commun et partagé, l’union et la discipline au sein d’un mouvement doivent être la règle, si le PS est incapable de s’appliquer à lui-même cette règle élémentaire de bon sens, comment voulez-vous qu’il soit crédible pour être efficace au pouvoir ?

Personne ne remet en cause la République, donc nous n’avons pas besoin non plus de « mouvement républicain », mais les français veulent un Président de la République, donc un candidat à ce poste se doit de prouver avant qu’il peut être un Président efficace d’un mouvement d’union capable de rassembler sur un projet précis.

Il faut donc trouver un nouveau sigle pour le PS en supprimant les mots « Parti » et « Socialiste » et en évitant les lieux communs comme « démocrate » et « républicain ». La tâche semble difficile sachant que l’UMP a déjà utilisé les mots « Union », « Mouvement » et « Populaire ».

Ségolène Royal a ouvert la voie, je proposerais donc en reprenant ses mots : UFJ « Union vers la France Juste ».

Cela reprend le mot indispensable « Union » ; le mouvement est sous-entendu et permanent vers un objectif clair : « La France Juste ».

Cela occupe le terrain avec le mot « La France » non utilisé par l’UMP.

Enfin le mot « Juste », cher à Ségolène Royal, évoque la justice sociale et permet de se démarquer de l’UMP et son leader qui se tourne plutôt vers les puissances de l’argent.

Néanmoins, ne dénigrons pas systématiquement les puissances de l’argent car il est parfaitement possible que Nicolas Sarkozy réussisse avec elles : ce qui comptera en définitive devant les électeurs c’est l’efficacité qui le fera gagner à nouveau.

Dans un cadre de changement rapide et de mondialisation, les puissances de l’argent sont à l’affût et en première ligne sentent les adaptations indispensables ; les couches les plus populaires, les salariés et même les cadres du middle management ne seront pas d’un grand secours dans la contribution d’idées que vous appelez.

Donc, au sein de l’UFJ parlons plutôt des « leviers de l’argent » sans les repousser ni s’en priver. Evitons les mots malheureux du style « je n’aime pas les riches », qui renvoient à « il faudrait que tout le monde soit pauvre », alors qu’il fallait comprendre « nous voulons de la justice sociale » ou « j’aime les riches qui ont la fibre sociale ».

Côté solutions économiques, rien n'a été expliqué concrètement pendant la campagne sur le « comment ça marche », par exemple comment on réduit la dette et pourquoi il est possible d'arriver à 5 % de chômeurs dans cinq ans et combien eu où il est possible d’offrir des logements sociaux.

DSK et Laurent Fabius ne savent ni expliquer comment leur programme fonctionne, ni démontrer que leur programme sera efficace sur cinq ans. A ce sujet de programme politique et économique, le site Internet du PS donne une impression très brouillonne, axé sur le militantisme, en restant sur un document PDF comprenant des

« propositions » émises par « nous les socialistes », alors que sur le site de l’UMP l’organisation est simple, claire et les actions semblent plus précises et fondées.

La question des institutions est à mettre au second plan par rapport à une volonté forte et un programme qui démontre son fonctionnement vers des objectifs clairs. Notamment Ségolène Royal a eu des mots comme la « suppression des doublons » parfaitement incompréhensibles sur le fonctionnement des institutions locales. Le système politique et institutionnel dans lequel nous baignons suivra fatalement une évolution extrêmement lente, ne donnons pas l’impression de remettre en cause la république, ne donnons pas l’impression que c’est à cause d’institutions mal ficelées que le politique ne peut pas être efficace.

Sur le sujet particulier du fonctionnement des mesures économiques, je dois dire que, même en lisant régulièrement votre journal, je n’y trouve aucune explication claire et précise.

Au sujet de la puissance des médias, j’ai déjà parcouru vos concurrents le Point, l’Express, c’est pareil, rien n’y est expliqué, je me fais une opinion ou une impression vague et non fondée.

Il me semble que stratégiquement le Nouvel Observateur aurait intérêt à devenir un journal allant au fond des choses et expliquant à un large et grand public « non averti » comment un programme politique et économique est ficelé, comment cela fonctionne, comment c’est efficace et dans quelles proportions et pourquoi cela résout des problèmes.

Le mot « Nouvel Observateur » convient est ne doit pas être changé, mais ce journal, afin d’accompagner le mouvement UFJ devrait donner à observer des choses précises, donner à comprendre les mécanismes économiques, prouver et démontrer, expliquer et vulgariser les problématiques pour un éventail plus large de lecteurs.

Pour reprendre une belle formule utilisée par Ségolène Royal, ce serait du Gagnant/Gagnant, associant le journalisme indépendant et sa réussite économique, sachant que les formules peuvent être belles mais qu’il faut démontrer qu’elles sont applicables et produisent des résultats conformes aux objectifs.

Expliquez-nous la mondialisation et comment tout un chacun peut en tirer parti, montrez-nous les atouts de la France …

Votre journal a bien saisi la gravité de la situation en lançant cet appel, je tiens à signaler que la création de l’UFJ est très urgente, car Nicolas Sarkozy risque fort de récupérer ce genre d’idée pour asseoir définitivement sa suprématie en faisant évoluer l’UMP.


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