PROJET DE FICHE ONISEP CONSACREE AUX CREATEURS D’ENTREPRISE
(réunion du CIEL 5/4/5)
Les étapes de la création
Construire un projet d’entreprise demande rigueur et méthode
Une entreprise c’est d’abord une idée
Il ne suffit pas d’une bonne idée pour se lancer dans la création d’entreprise, il faut surtout qu’elle soit réaliste. Plus l’idée sera novatrice plus il faudra s’interroger sur la capacité de futurs clients à l’intégrer, plus elle sera ordinaire plus il faudra évaluer son utilité par rapport à une offre qui existe déjà. Premier objectif : identifier les caractéristiques du produit ou service envisagé, s’assurer qu’il réponde à un réel besoin et qu’il soit susceptible de rencontrer une clientèle potentielle, recenser les contraintes liées au processus de fabrication, de distribution, examiner la façon dont il se différencie de la concurrence...
L’élaboration du projet
Le projet doit être précis, chiffré et donner une idée de sa rentabilité.
Confronter l’idée au marché
L’étude de marché doit permettre de bien connaître son marché, de définir sa stratégie et ses premières actions commerciales. Il s’agit d’affiner les caractéristiques du produit ou service, de cibler le plus précisément possible sa clientèle, de définir le mode de distribution du produit, d’analyser les atouts de la concurrence. Objectif : évaluer le potentiel du marché, définir un niveau de prix, estimer un chiffre d’affaire prévisionnel et les moyens nécessaires pour y parvenir.
Calculer les besoins financiers
Investir, acheter, stocker, fabriquer, vendre… Il s’agit de traduire le projet en termes financiers afin de s’assurer de la viabilité et la rentabilité de l’entreprise.
Cette étude financière prévisionnelle se traduit par l’élaboration des éléments suivants :
Un plan de financement initial : il faut déterminer avec précision quels sont les capitaux nécessaires au lancement de l’activité. Pour être solide et crédible le projet doit s’appuyer sur une structure financière dont les ressources durables (apports personnels, emprunt à moyen ou long terme,…) couvrent les besoins durables (investissements, besoin en fonds de roulement,…).
Un plan de financement sur 3 ans : il intègre l’évolution prévue des besoins et ressources durables et doit permettre de vérifier la solidité de la structure financière dans le temps.
Un compte de résultat prévisionnel : il permet de juger de la rentabilité de l’entreprise, de vérifier les estimations selon lesquelles les recettes sont suffisantes pour couvrir les charges et que l’activité dégage un bénéfice. Il sera calculé sur une période pertinente de 3 ans.
Un plan de trésorerie : il est destiné à évaluer si les recettes encaissées tout au long de l’année permettent de faire face aux dépenses engagées sur la même période.
Choisir une structure juridique adaptée
Le statut juridique détermine le cadre légal dans lequel s’exerce l’activité de l’entreprise. Entreprise individuelle ou société, le choix du statut entraîne des conséquences au niveau patrimonial, fiscal, social. Il doit donc être mûrement réfléchi. La nature de l’activité, l’intention ou non de s’associer, les limites de sa responsabilité financière, la protection sociale de l’entrepreneur sont autant d’éléments à prendre en compte.
Lancement des opérations et démarrage de l’activité
Il s’agit de concrétiser le projet sur le terrain : immatriculer l’entreprise auprès du centre compétent, déclencher les prêts, trouver les clients, mettre en place les outils de production et de gestion, satisfaire ses première commandes… Le démarrage de l’activité s’effectue avec le contrôle de la montée en régime de l’entreprise, les principes de gestion à observer, le tableau de bord à élaborer et à suivre.
ZOOM SUR le Business plan
Plan stratégique et outil de communication, c’est le dossier de présentation de l’entreprise, la première concrétisation du projet. Ce document présente le créateur, décrit le projet d'activité, fixe les objectifs, définit les moyens à mettre en œuvre. Il doit être précis, argumenté et étayé de pièces justificatives (plan de financement, compte de résultat prévisionnel, plan de trésorerie…). Il constitue une pièce indispensable à toute recherche de financement. Il servira de référence tout au long de l’activité et devra être remis à jour périodiquement pour pouvoir être utilisé comme tableau de bord.
Reprendre une entreprise
Vous rêvez de devenir votre propre patron mais ne vous voyez pas dans la peau d'un créateur ? 500 000 entreprises seront à reprendre dans les dix années à venir... La reprise permet de bénéficier d’une structure (locaux, matériel), d’un savoir-faire, d’une clientèle... éléments entièrement à construire dans le cadre de la création pure. Reprendre une entreprise n'est pas plus facile que de créer une affaire mais, de manière générale, le risque d’échec est moins élevé. Selon l'Insee, le taux de survie des entreprises après 3 ans est de l'ordre de 70% en cas de reprise et de 50% en cas de création. Le moment de la transmission constitue un moment souvent critique de la vie de l’entreprise. La réussite d'une reprise dépend en grande partie de sa préparation.
Définir le projet (activité, société ou entreprise individuelle, avec ou sans salariés, zone géographique, coût...), sélectionner l'entreprise qui y correspond le mieux, analyser ses atouts et ses faiblesses, évaluer sa valeur, faire une étude financière du projet (plan de financement, compte de résultat prévisionnel, seuil de rentabilité)... Proches et tout aussi rigoureuses que celles de la création, les étapes de la reprise se concrétisent par l'élaboration finale de l'indispensable business plan destiné à convaincre banquiers et investisseurs potentiels.
Accompagner le projet
Il existe de nombreux organismes susceptibles d’aider le futur créateur. Se faire accompagner dans l’élaboration du projet et dans les premières années de l’entreprise est important, car beaucoup d’entreprises disparaissent dans les cinq ans suivant leur création. Les organismes spécialisés dans l’accompagnement ont pour mission d’orienter, de conseiller, de former le futur créateur, de l’aider à structurer et à valider son projet, à trouver les financements nécessaires. Les structures présentées ici ne sont qu’un aperçu de l’offre potentielle en Alsace.
Les chambres consulaires
La Chambre de métiers accompagne les créateurs qui se destinent au secteur de l’artisanat, la Chambre de Commerce et d’Industrie s’adresse aux créateurs d’entreprises commerciales et industrielles. Elles comptent chacune 3 sites en Alsace : Strasbourg, Colmar et Mulhouse.
Implanté dans les « Espaces entreprendre » des CCI, le réseau Entreprendre en France s’appuie sur un partenariat de professionnels. www.entreprendre-en-france.fr
Les accompagnements spécifiques
L'ANPE, propose un atelier à la création d'entreprise. Le demandeur d'emploi, porteur d'un projet pourra y acquérir une méthode pour organiser ses démarches : identifier les étapes, les différents aspects à traiter pour élaborer un projet argumenté et chiffré. www.anpe.fr
L'ADIE, l’association pour le droit à l’initiative économique s’intéresse plus particulièrement aux projets de création des demandeurs d’emploi ou allocataires du RMI, exclus du système bancaire classique. www.adie.org
L’ANVAR, Agence nationale pour la valorisation de la recherche, apporte un soutien technique et financier aux projets de création ou de développement d’entreprises innovantes. www.anvar.fr
Le CEEI Alsace, centre européen d'entreprise et d'innovation, a pour objectif de détecter et d'accompagner les projets de création d'activité innovante. www.reseauftei.com
Les incubateurs sont des structures créées à l’initiative du ministère de la recherche. Leur but est d’inciter les étudiants et les chercheurs à créer des entreprises innovantes. Ils les accompagnent jusqu’à la création et au démarrage de l’entreprise : facilités d’accès aux laboratoires de recherche, accompagnement, conseil,…
Incubateur d'entreprise d’Alsace SEMIA www.semia-incal.com
Parmi les nombreux dispositifs spécifiques aux jeunes
DEFI jeunes est un concours qui a pour ambition de susciter, d’encourager, d’accompagner et de valoriser l’initiative des jeunes, dans tous les domaines dont celui de la création d’entreprise. Il s’adresse aux jeunes de 18 à 28 ans, quels que soient leur statut (étudiant, salarié, demandeur d’emploi, stagiaire,....) et leur niveau d'études. www.defijeunes.fr
L’aide aux jeunes pour l’innovation de l’ANVAR
Son but est de promouvoir l’esprit d’entreprenariat chez les jeunes en formation. Le porteur de projet doit le faire dans le cadre d’un établissement de formation en partenariat avec une entreprise. Ce peut être un premier pas vers la création d’entreprise.
Financer le projet
En fonction de la nature du projet et de ses ressources personnelles, le créateur peut explorer différentes pistes pour trouver l’argent qui lui manque.
Les proches : Il peut solliciter un prêt ou un don auprès de la famille ou des amis.
Les banques
Souvent réservée à l’égard des débutants, la banque n’accorde de prêt qu’à hauteur de l’apport du créateur et limite le risque en exigeant des garanties.
Les réseaux
Ils interviennent dans le financement à la création en consentant des prêts à conditions avantageuses comme le prêt d’honneur. Prêt sans caution ni garantie, il est en général à taux d’intérêt nul. Il a vocation à conforter l’apport du créateur et à faciliter l’accès à des financements complémentaires.
France Initiative Réseau : ce réseau, constitué de plates-formes d'initiative locales, a pour but de développer le tissu économique local. Les PFIL travaillent chacune sur une zone géographique déterminée, en étroite collaboration avec tous les professionnels de la création d'entreprises sur le terrain. Le prêt d'honneur accordé par une PFIL est souvent assorti d'un parrainage par un chef d'entreprise en activité. www.fir.asso.fr
Réseau entreprendre (dont Alsace entreprendre) : ce réseau d’association de chefs d'entreprises bénévoles s’intéresse plus particulièrement aux PME représentant un potentiel de création d’emplois à terme. www.reseau-entreprendre.org
L’Etat et les collectivités proposent un certain nombre d’aides à la création. Outre les dispositifs nationaux, le Conseil Régional d'Alsace a développé un panel d'aides directes ou soutient par des aides indirectes un certain nombre des dispositifs présentés cidessous. www.cr-alsace.fr
- des aides financières sous forme de prêts, garanties d’emprunts,… Le prêt à la création d’entreprise est un dispositif mis en place par l’Etat et porté par la Banque de développement des petites et moyennes entreprises www.bdpme.fr. Prêt sans garantie ni caution personnelle, il est attribué par le réseau bancaire traditionnel en complément d’un prêt classique.
- des exonérations d’impôts ou de charges sociales, qui évitent d’avoir à payer des sommes habituellement requises par les administrations
- des aides au conseil pour financer des consultations auprès d’experts
- des aides indirectes destinées, par exemple, à favoriser l’implantation d’entreprise sur un territoire donné.
Créées par les collectivités territoriales et financées par les conseils régionaux, les pépinières d’entreprises permettent au créateur de louer des locaux 30 à 40% en dessous du prix du marché. Elles accompagnent temporairement le futur entrepreneur et suivent l’évolution de l’entreprise.
Les concours de créateurs : Au-delà du prix mis en jeu, gagner un concours de créateurs permet d'acquérir une certaine crédibilité. C'est un «plus» pour chercher des financements ou des partenaires et se faire reconnaître par les professionnels du secteur dans lequel on désire s'implanter.
Apprendre à entreprendre
A la diversité des origines et des parcours des créateurs d’entreprise correspond une diversité de formations. A titre indicatif, sont proposées en Alsace :
Les formations des chambres consulaires
La Chambre de commerce et la Chambres des métiers proposent des sessions courtes de formation à la création et des stages modulaires dans des domaines ciblés : comptabilité, finances, achat, vente… La Chambre des métiers d’Alsace propose également une formation diplômante, le BMS Brevet de maîtrise supérieur (dans 17 spécialités de l’artisanat), dont l’objectif est de préparer aux fonctions de chef d’entreprise.
L’enseignement supérieur
Bac+2
Le BTS Assistant de gestion PME PMI et le DUT Gestion des entreprises et des organisations apportent à leurs titulaires de solides bases. Ils pourront avec de l’expérience professionnelle et du dynamisme envisager de créer leur entreprise.
Bac+5
Les écoles supérieures de commerce et les universités dispensent des formations avec spécialisation à la création d’entreprise :
- une « spécialisation à l’entrepreneuriat » en 2e année de L’IECS, Strasbourg
- un Master « Entrepreneuriat » à L’IAE, Strasbourg
- un Master « Sciences de gestion, Entrepeneuriat et management de projets » à l’Université de Haute Alsace, Mulhouse.
L’ INSA propose aux élèves ingénieurs ayant un projet de création d’entreprise des actions de sensibilisation et de formation à l’entrepreneuriat
La formation continue à l’université
L’ Université de Mulhouse propose un DU « Création d’activité » qui accueille des personnes ayant un projet de création.
à noter : L’ OPFE Observatoire des pratiques pédagogiques en entrepreneuriat a pour mission de recenser, diffuser, les actions menées à tous les niveaux du système éducatif www.entrepreneuriat.net
S’informer
APCE Agence pour la création d’entreprise
Une mine d’informations et de conseils sur la création d’entreprise http://www.apce.com
Guide du créateur d'entreprise à télécharger sur www.pme-commerce-artisanat.gouv.fr/
La presse économique publie régulièrement des dossiers sur la création d’entreprise. De nombreux ouvrages sont également proposés en librairie.
Les facteurs clés du succès d’un projet (source APCE)
● Professionnalisme du créateur (maîtrise du métier, connaissance du secteur)
● Solidité de la personnalité
● Compétences en gestion suffisantes
● Prévisions de chiffre d’affaire réalistes et les moyens pour réaliser ces prévisions
● Investissement en matériel et en personnel raisonnables et flexibles
● Un plan de financement équilibré avec des fonds propres suffisants
Le facteur clé fondamental réside dans l’harmonie entre tous les éléments du projet d’une part, entre l’homme et le projet d’autre part
Petit aperçu… de pièges à éviter
Associés : La mésentente entre associés est un phénomène qui surgit souvent à la première difficulté. Elle expliquerait 10 à 15% des dépôts de bilan.
Besoin en fonds de roulement : Une sous estimation du BFR entraîne des problèmes de trésorerie à court terme. Le BFR correspond au besoin de financement engendré par le décalage entre les dépenses engagées et les recettes générées. Il est déterminé par le calcul : Stocks + Créances clients - Dettes fournisseurs
Fonds propres : La majorité des échecs des jeunes entreprises est due au manque de fonds propres.
Trésorerie : La plupart des disparitions d’entreprises nouvelles intervenant la première année est le fait de problèmes de paiements courants.
Formation : Le manque de formation du chef d’entreprise est souvent responsable de la disparition d’une nouvelle société. Les connaissances et l’expérience acquises demandent bien souvent à être complétés par une formation à la création.
Gestion : La méconnaissance du fonctionnement financier et commercial d’une entreprise est souvent facteur d’échec
Isolement : un créateur isolé est un entrepreneur en danger
Le créateur en quelques chiffres
40% des créateurs ont exercé des responsabilités d’encadrement
43% étaient employés ou ouvriers avant de créer ou de reprendre une entreprise
1 créateur sur 3 est demandeur d’emploi
62% sont de niveau inférieur au Bac
20% n’ont aucun diplôme
30% sont des femmes
48% sont des jeunes de 18 à 34 ans
89% déclarent avoir fait le meilleur choix professionnel
Dostları ilə paylaş: |