A la memoire des 1 500 000 victimes armeniennes


Semaine de la Mémoire : combattre l’oubli et l’intolérance



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FRANCE


Semaine de la Mémoire : combattre l’oubli et l’intolérance

ivry94.fr

Pour la neuvième année consécutive, Ville et associations ont uni leurs efforts pour organiser la Semaine de la Mémoire. Elle aura lieu du 23 au 29 janvier. Nous sommes tous concernés.

« Je twisterais les mots s’il fallait les twister, pour qu’un jour les enfants sachent qui vous étiez. » Un demi-siècle après, s’il ne s’agit plus de se livrer à la danse préférée des yéyés, les vers de la célèbre chanson Nuit et Brouillard de Jean Ferrat, dédiée aux victimes de la déportation nazie, gardent tout leur sens. Faire en sorte que personne ne dise « je ne savais pas », que personne n’oublie les tragédies humaines dont nous a abreuvé le siècle passé, tels sont les objectifs de la Semaine de la Mémoire du génocide des Juifs et des Tziganes, pour la prévention des crimes contre l’humanité et la lutte contre le racisme et l’intolérance, initiée par la Ville en 2003.

« Notre but est d’être le plus pédagogue possible, précise Gautier Mergey, des archives municipales, l’un des partenaires de la manifestation. Nous avons donc reprécisé certaines définitions et ajouté des explications dans le programme de la Semaine qui sera mis à la disposition des Ivryens : Qu’est-ce qu’un génocide ? Un crime contre l’humanité ? Qui étaient les Triangles bleus ? Pour ne citer que celles-là. » Ce travail de pédagogie, les archives le développent tout au long de l’année avec les scolaires. La Semaine de la Mémoire ne fait évidemment pas exception. Pour cette édition 2012, ce service municipal a préparé un parcours de mémoire destiné aux collégiens. Il leur permettra de reconstituer l’histoire d’Ivry à travers différentes époques. Le 27 janvier, les 3e 2 du collège Romain Rolland présenteront, à l’auditorium de la médiathèque, la conférence Juillet 1942, une rafle à Ivry, fruit de leur travail réalisé avec les archivistes municipaux.

L’auditorium, tout comme l’hôtel de ville accueilleront d’autres initiatives concoctées par les services culturels de la Ville. Deux compositeurs juifs tchèques déportés y seront notamment mis à l’honneur. La mémoire des atrocités de la Seconde Guerre mondiale sera également portée par les associations. Outre le fleurissement des plaques dédiées dans les écoles aux enfants juifs déportés et la commémoration de la libération des camps d’Auschwitz, un documentaire projeté au Luxy rappellera le massacre d’Oradour-sur-Glane.

Quelles sont les origines de la Shoah, une des plus grandes barbaries de l’Histoire ? Jacques Giami, auteur d’un ouvrage sur ce thème, répondra à vos questions le 27 janvier. Le génocide des Juifs, mais aussi celui des Arméniens, des Tziganes, des Tutsi au Rwanda : ils feront tous l’objet d’un exposé et d’un débat le 28 janvier.

Hommage à l’Espagne républicaine

Le 25 janvier, la Semaine de la Mémoire sera consacrée à l’Espagne martyrisée par le fascisme dès 1936. A cette époque, des milliers de militants s’engagèrent dans les Brigades internationales créées pour défendre la République espagnole dans la guerre civile qui l’opposait au fasciste Franco et à ses alliés, Hitler et Mussolini. Plusieurs dizaines d’Ivryens en firent partie. Dix d’entre eux périrent en Espagne. Une plaque à leur mémoire sera dévoilée rue Saint-Just. « Ivry a toujours été très solidaire avec l’Espagne, explique José Fort, vice-président de l’Association des combattants en Espagne républicaine (Acer). Les brigadistes sont, comme ils le disaient, allés à Madrid pour sauver Paris. Ils avaient compris avant l’heure les dangers du fascisme. Leur lutte pour la démocratie reste un combat d’aujourd’hui. Commémorer les Brigades internationales s’inscrit dans ce combat. » En 1945, Ivry la solidaire, accueillit soixante-deux Espagnols rescapés des camps. A 19 h, sera projeté à la médiathèque un documentaire les concernant. Réalisé par l’Ivryenne Anne Lainé (voir son portrait page 47) avec des élèves du collège Molière, il retrace l’histoire de ceux qu’on appelait les Triangles bleus. Une nouvelle occasion, durant cette Semaine, de s’interroger sur la Mémoire et sur sa transmission.

Dominique Slimane



Voir le programme détaillé http://www.ivry94.fr/agenda/evenement/semaine-de-la-memoire-2/?cHash=9ee6b704aeb9af7057dedfc983303642

http://www.ivry94.fr/agenda/evenement/semaine-de-la-memoire-2/?cHash=9ee6b704aeb9af7057dedfc983303642

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=60269
    1. TURQUIE


Vincent Duclert: Un dernier billet

MédiaPart

02 Janvier 2012 Par Vincent Duclert

Chers lecteurs de Mediapart,

Ceci est donc mon dernier billet sur ce blog qui n'aura pas survécu à la polémique relative aux propos affligeants de certains socialistes sur les dirigeants allemands. Injurier l'histoire me pose personnellement un problème (voir les deux billets précédents).

Pour ceux qui veulent suivre l'actualité qui m'intéresse, ils peuvent toujours suivre Le Blog des Livres de La Recherche que j'anime (http://larecherche.typepad.fr/) ou bien la page http://www.facebook.com/#!/pages/Vincent-Duclert/151641978229146

Pour finir sur une actualité sombre et en même temps sur un signe d'espoir, voici la deuxième liste des signataires, venus du monde entier, de la Déclaration en faveur de la "liberté de recherche et d'enseignement en Turquie". Cela a à voir avec la dignité politique.

Amicalement et meilleurs voeux à la communauté Mediapart.

Vincent Duclert

* Photo : l'éditeur turc Ragip Zarakolu actuellement emprisonné, titulaire du Prix Pour la Liberté de la Fondation Info-Türk (http://www.armenews.com)



1er janvier 2012. Deuxième liste de signataires de la Déclaration inaugurale du Groupe international de travail (GIT) « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie »

Dr. Ayca Alemdaroglu (Post-doctoral Scholar, Stanford University USA, Anthropology), Ahmet Alis (PhD Candidate at Boðaziçi University Turkey, Guest PhD fellow at the University of Copenhagen Denmark, Modern Turkish History), Dr. Janine Altounian (researcher, translator, founding member of AIRCRIGE France, Psychoanalytic Studies), Helin Anahit (Artist and PhD Candidate in Fine Art at Middlesex University UK), Dr. Aram Arkun (Independent Scholar, Henrico USA, Armenia and The Ottoman Empire History), Dr. Cigdem Atakuman (Assistant Professor, Middle East Technical University Turkey, Social Sciences), Dr. Tunc Aybak (Programme Leader, International Politics, Middlesex University UK), Dr. Osman Aytar (Senior Lecturer, Mälardalen University Sweden, Sociology), Dr. Pelin Basci (Associate Professor, Portland State University USA, Turkish Language and Literature), Dr. Jean-François Bayart (Director of research, CNRS Sciences-po France, International Relations), Derya Bayir (Independent Scholar and Lawyer UK), Dr. Avner Ben-Amos (Professor, Tel Aviv University Israel, History), Dr. Katharina Brizic (Principal Investigator sociolinguistic research projects, Austrian Academy of Sciences), Dr. Martin van Bruinessen (Emeritus Professor of the Comparative Study of Contemporary Muslim Societies, Utrecht University Netherlands, Religious Studies and Theology), Dr. Jean-Paul Burdy (Associate Professor, IEP Grenoble France, History), Dr. Jacques Crémer (Professor, Toulouse School of Economics), Dr. Dominique Colas (Professor, Sciences-po France, Political Science), Dr. Ayça Çubukçu (Lecturer on Social Studies, Harvard University USA, Social Studies), Dr. Yorgos Dedes (Senior Lecturer in Turkish, SOAS UK), Dr. Mehmet Ali Dikerdem (Lecturer, Middlesex University UK), Dr. Kerem Ege (Researcher, INSA Lyon France, Physics), Dr. Deniz Ekici (Assistant Professor, Middle Tennessee State University USA, Foreign Languages and Literature), Başak Ertür (PhD Candidate, Birkbeck College UK, Law), Dr. Howard Eissenstat (Assistant Professor, St. Lawrence University USA, History), Dr. Jean-Louis Fabiani (Professor, EHESS France, Sociology), Dr. Hervé Ferrière (Professor, IUFM-Guadeloupe France, History of Sciences), Dr. Maureen Freely (journalist, novelist, translator and professor, University of Warwick UK), Dr. Jean-Yves Frétigné (Associate Professor, University of Rouen France, History), Dr. Sylvie Gangloff (Associate Researcher, CETOBAC EHESS France, Political Science), Dr. François Georgeon (Director of research, CNRS France, History), Dr. Catherine Goldstein (Director of research, Institut Jussieu France, Mathematics), Dr. James Grehan (Associate Professor & Director Middle East Studies Center, Portland State University USA, History), Dr. André Grelon (Professor, EHESS France, Sociology), Dr. Cengiz Gunes (Associate Lecturer, The Open University UK), Asli Gur (Ph.d Candidate, University of Michigan, Sociology), Dr. Laurie Kain Hart (Stinnes Professor of Global Studies and Anthropology, Haverford College USA), Dr. Ayfer Karakaya-Stump (Asssistant Professor, College of William and Mary USA, History), Dr. Hans-Lukas Kieser (Professor, University of Zürich, History), Dr. Asli Igsiz (Assistant Professor, University of Arizona USA, Turkish Language and Literature), Dr. Henri Lombardi (Lab Besançon CNRS France, Mathématics), Dr. Yannick Lung (Professor, University Bordeaux-IV France, Economics), Dr. Laurent Mignon (University Lecturer in Turkish, University of Oxford UK), Dr. Leyla Neyzi (Professor, Sabanci University Turkey, Arts and Social Sciences), Dr. Matt Noyes (Special Lecturer, Meiji University Japan, Business Administration), Dilan Okcu (PhD Candidate, Queens University Canada, Political Studies), Zeynep Oguz (Ph.D Candidate, Harvard University USA, History of Art and Architecture), Dr. Kerem Öktem (Research Fellow, European Studies Centre, St Antony's College UK), Dilek Ozkan (Ph.D Candidate, University of Athens Greece, History), Dr. Mete Pamir (Independant Researcher Canada, Political Science), Dr. Melissane Parm Schrems (Assistant Professor, St. Lawrence University USA, History), Veli Pehlivan (PhD candidate, EHESS France, Sociology), Dr. Jim Ritter (Institut Jussieu France, Mathematics), Dr. Dalita Roger-Hacyan (Associate Professor, University Paris 1 Panthéon-Sorbonne France, English Literature), Dr. Monique de Saint Martin (Professor, EHESS France, Sociology), Dr. Evren Savci (Postdoctoral Fellow, The Sexualities Project at Northwestern University USA, Sociology & Gender Studies), Inan Sevinç (Ph.D Candidate, Assistant professor, university of Strasbourg France, Law), Dr. Prakash Shah (Senior Lecturer, Department of Law, Queen Mary University of London UK), Dr. Sara Shields (Professor, University of North Carolina USA, History), Kamal Soelimani (Ph.D Candidate at Columbia University USA, Middle Eastern, South Asian, and African Studies), Emmanuel Szurek (Ph.D Candidate, EHESS France, History), Dr. Baki Tezcan (Associate Professor, University of California Davis USA, History and Religious Studies), Dr. Stephane Tirard (Professor, Université de Nantes France, History of Sciences), Stephanie Tuerk (Ph.D Candidate, MIT USA, History and Architecture), Dr. Florin Turcanu (Professor, University of Bucarest Romania, History), Dr. Hasan Turunc (Academic Fellow, The School of Interdisciplinary Area Studies University of Oxford UK), Dr. Mehmet Ugur (Reader in Political Economy, University of Greenwich Business School UK, International Business and Economics), Secil Uluisik (Ph.D Candidate, University of Arizona USA, History), Dr. Dilek Yankaya (Director of research, Sciences-po Paris France, Sociology), Birgul Yilmaz (Ph.D Candidate, Department of Linguistics, School of Oriental and African Studies, University of London UK).

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Le Groupe international de travail (GIT): “Liberté de recherche et d'enseignement en Turquie” a été créé sur une initiative de : Dr. Samim Akgönül (Associate Professor of History and Political Science, Université de Strasbourg), Dr. Salih Akın (Associate Professor of Linguistics, Université de Rouen), Dr. Marianne Baudin (Professor of Psychoanalysis, Université de Paris 13), Dr. Faruk Bilici (Professor of History, INALCO), Dr. Hamit Bozarslan (Professor of History and Sociology, Ecole des hautes études en sciences sociales/EHESS), Dr. Cengiz Cağla (Invited Professor of Political Science, EHESS), Dr. Renée Champion (Researcher, Arab Literature and Women Studies, CHSIM/EHESS), Dr. Etienne Copeaux (Historian, Turkish Studies), Dr. Philippe Corcuff (Associate Professor of Political Science, Sciences Po Lyon), Dr. Yves Déloye (Professor of Political Science, Sciences Po Bordeaux and Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Secretary General of the Association française de science politique), Dr. Gilles Dorronsoro (Professor of Political Science, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Dr. Vincent Duclert (Associate Professor of History, EHESS), Dr. Paul Dumont (Professor of History, Université de Strasbourg), Dr. Ragıp Ege (Professor of Economics, Université de Strasbourg), Dr. Gulçin Erdinç Lelandais (PhD, Sociology, EHESS, Marie Curie Fellow, University of Warwick), Dr. Didier Francfort (Professor of History, Université de Nancy-II), Dr. Zeynep Gambetti (Ph.D, Political Philosophy, Université de Paris-VII), Dr. Eric Geoffroy (Associate Professor of Arab and Islamic Studies, Université de Strasbourg), Dr. Nilüfer Göle (Professor of Sociology, EHESS), Dr. Diana Gonzalez (Ph.D, Sociology and Aesthetics, EHESS), Dr. Gérard Groc (Researcher, History, IREMAN/CNRS), Deniz Günce Demirhisar (Ph.D student, Sociology, EHESS and ATER, Université de Paris 13), Dr. Ali Kazancigil (Co-director of the revue Anatoli, Political Science), Iclal Incioglu (Ph.D student, Social Psychology, Université de Paris-VII), Dr. Lilian Mathieu (Director of Research, CNRS, ENS de Lyon, Sociology), Dr. Claire Mouradian (Director of Research CNRS, History), Dr. Christophe Prochasson (Professor of History, EHESS), Dr. Daniel Rottenberg (M.D., Ph .D candidate, History, Université de Strasbourg), Emine Sarikartal (Ph.D Candidate, translator and editor, Philosophy, Université de Paris-Nanterre), Ferhat Taylan (Ph.D Candidate and translator, Philosophy, Université de Bordeaux), Dr. Lucette Valensi (Professor of History, EHESS), Dr. Murat Yıldızoğlu (Professor of Economics, Université de Bordeaux).

http://git.over-blog.com/

Global Facebook Page : http://www.facebook.com/pages/GIT-Initiative/288505904533560?ref=ts

Branche en France : www.gitfrance.fr

Branche aux Etats-Unis : http://gitamerica.blogspot.com

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Groupe international de travail

« Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie »

Déclaration inaugurale (Paris, 21 novembre 2011)

Une situation critique pour la liberté de recherche et d’enseignement

Les mesures de répression gouvernementale et les attaques portées contre la recherche et à l’enseignement universitaire en Turquie se sont intensifiées depuis 2009. Elles ont atteint un niveau alarmant avec l’arrestation, en octobre 2011, de la professeure et politiste Büşra Ersanlı de l’université de Marmara, du directeur des prestigieuses éditions Belge Ragıp Zarakolu, du doctorant en science politique, éditeur et traducteur Deniz Zarakolu, ou de l’étudiante en science politique de 21 ans Büşra Beste Önder. Ils sont détenus dans le cadre des « opérations [anti] KCK », accusés d’appartenir à ce « Rassemblement social du Kurdistan » que dirigerait la rébellion armée kurde du PKK. Ces accusations ont pour seul objectif de faire taire les intellectuels indépendants et de menacer les chercheurs, les universitaires, les étudiants. La justice en Turquie collabore à ce processus de persécution en généralisant la détention préventive des gardés-à-vues, en ordonnant pour certains d’entre eux (Ragıp et Deniz Zarakolu) leur incarcération dans des prisons de haute sécurité, en réduisant les droits de la défense, en s’acharnant sur les prévenus – comme la sociologue Pinar Selek plusieurs fois acquittée ou les journalistes d’investigation Ahmet Șık et Nedim Șener eux aussi accusés de « terrorisme » dans le cadre des procès « Ergenekon » et maintenus en préventive -, en organisant des procès d’Etat.

Avec la systématisation des arrestations arbitraires depuis avril 2009, et des inculpations pour « appartenance à une organisation terroriste », c’est la possibilité même de mener en Turquie des recherches indépendantes comme celle d’en communiquer les résultats à l’université et à l’opinion publique qui sont visées. Le travail régulier des chercheurs, des professeurs, des étudiants, des traducteurs, des éditeurs, devient périlleux avec une menace permanente sur leur intégrité physique, professionnelle et morale. Leur liberté de travail et d’existence est niée comme est mise en danger la liberté de pensée et d’expression dont elle découle. Près de soixante-dix journalistes sont emprisonnés en Turquie pour avoir fait simplement leur métier, auxquels s’ajoutent les milliers de prisonniers d’opinion raflés dans le cadre de la procédure hors-normes du KCK « qui a conduit à environ 8.000 gardes à vue et 4.000 inculpations. Chaque semaine, des dizaines de noms viennent s’ajouter à la liste. » (Guillaume Perrier, Le Monde, 3 novembre 2011). On ne compte plus les membres incarcérés du parti légal turc BDP (et représenté au Parlement). Cette répression considérable ne touche pas seulement les milieux pro-kurdes en Turquie. D’autres intellectuels libéraux sont arrêtés parce qu’ils s’interrogent sur l’action du gouvernement, sur le rôle des organisations de sensibilité religieuse, sur les pratiques de l’appareil d’Etat. Le Centre américain du PEN considère à plus de mille le nombre d’universitaires, d’écrivains, d’éditeurs et d’avocats arrêtés, tandis que l’Association turque des avocats contemporains (CHD) estime que 500 étudiants sont incarcérés.

Les sciences sociales, - la science politique aujourd’hui particulièrement - paient un lourd tribut à cette bataille pour la liberté scientifique et intellectuelle en Turquie. Le simple fait d’étudier ou de débattre de concepts tels que « démocratie » ou « droits de l’homme », le simple fait de publier des ouvrages sur la diversité culturelle de la société turque, sur les structures de l’Etat, sur l’histoire des minorités (incluant le génocide des Arméniens) peuvent désormais être retenus contre leurs auteurs et les conduire en prison dans l’attente interminable d’un procès. Après avoir été quelque peu assouplies dans les années 2000, les barrières de la peur paralysent de nouveau la société turque et ses forces intellectuelles. Elles peuvent les détruire. L’intimidation est partout et au plus haut niveau de l’Etat et du gouvernement, comme le rappellent les déclarations menaçantes du Premier ministre Erdoğan, le 18 novembre à Bitlis, à l’encontre de ceux qui s’interrogent sur la légalité des si nombreuses procédures pénales visant la liberté d’expression. Les chercheurs, universitaires, éditeurs, traducteurs, étudiants, tous ceux qui donnent vie aux univers scientifiques et académiques d’un pays doivent désormais se contraindre et s’autocensurer s’ils veulent survivre. A moins d’affronter la police, la justice, les tribunaux et les procès, et pour ne pas évoquer les campagnes de presse insultantes et dégradantes. C’est inacceptable. Et nous protestons avec eux, pour eux et pour ce qui nous unit à eux, le principe supérieur de liberté de recherche et d’enseignement.

***


L’initiative d’un Groupe international de travail

Solidaires de nos collègues de Turquie, nous appelons les chercheurs et universitaires du monde entier à participer à un groupe international de travail (GIT) « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie », et à en créer les antennes dans chaque pays. Ses activités prendront place dans le périmètre régulier des universités, des maisons d’édition et des centres de recherche. Elles auront pour but la production et l’articulation entre elles de connaissances approfondies sur l’état des libertés en Turquie. Elles s’inscriront dans les pratiques habituelles des chercheurs, enseignants, étudiants, traducteurs, éditeurs et vulgarisateurs de la recherche. Elles s’exprimeront au travers de rencontres, de conférences et de séminaires portant sur la connaissance et l’analyse des conditions générales de la recherche et de l’enseignement (en Turquie). Elles se traduiront par de nombreuses contributions de spécialistes, par la production d’un savoir inédit et par sa large diffusion. Ce groupe international de travail réalisera une veille documentaire sur tous les faits relatifs à la situation des chercheurs, universitaires, étudiants, éditeurs, traducteurs persécutés. Il travaillera à la connaissance de l’exercice de la liberté d’expression, de la libre circulation des informations critiques ou non conventionnelles, et de la liberté d’engagement et d’association en Turquie, exercice qui conditionne l’existence de ces libertés plus spécifiques mais néanmoins essentielles de recherche et d’enseignement. Il examinera les processus de construction de la démocratie et les blocages auxquels se heurte la démocratisation en Turquie, historiquement et dans un contexte international renouvelé avec les révolutions du « printemps arabe ». Il se propose aussi de constituer une plate-forme d’information, exposant notamment l’ampleur de l’actuelle répression intellectuelle en Turquie, ou bien le sort personnel des collègues menacés ou emprisonnés, ou encore les questions juridiques, politiques, économiques, sociales relatives au processus de démocratisation. Les faits concernant le monde de la recherche et de l’enseignement en Turquie seront confrontés à la situation générale des libertés intellectuelles et publiques dans ce pays mais aussi à des cas similaires ayant affecté ou affectant d’autres pays et, in fine, aux enjeux scientifiques et universitaires dans le monde.

Formé de chercheurs, d’universitaires, d’étudiants, de traducteurs et d’éditeurs, unis dans cette communauté de principes et de pratiques, le Groupe international de travail « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie » fonctionnera comme un centre de recherche diffusant, dans un langage accessible, les résultats de ses enquêtes. La médiation des activités du GIT sera assurée par tous les moyens à disposition de ses membres, publications scientifiques, carnets de recherche sur internet, colloques, conférences et tables rondes, etc., et toutes ces données seront largement répercutées dans la presse généraliste et les grands médias.

Des antennes du GIT seront créées dans tous les pays. Chacune d’entre elles fonctionnera de manière autonome selon les principes de travail, d’éthique et d’objectifs décrits ci-dessus. Leur mise en réseau traduira la force et l’efficacité du GIT « Liberté de recherche et d’enseignement en Turquie ». Ce modèle empirique d’association académique internationale pourra envisager, avec d’autres collègues qui en prendraient l’initiative, d’agir, par la recherche, l’étude et la transmission des savoirs, sur d’autres terrains où chercheurs, universitaires, étudiants, traducteurs, éditeurs, sont menacés dans l’exercice de leur métier et de leur vocation. D’autres GIT « Liberté de recherche et d’enseignement » pourraient ainsi voir le jour, concrétisant une dynamique académique pour les libertés démocratiques.


http://blogs.mediapart.fr/blog/vincent-duclert/020112/un-dernier-billet

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=60262

L'info vue par la TRT (2)

Le Collectif VAN vous propose cet article publié sur la TRT (Télévision & Radio de Turquie). Les articles de ce site ne sont pas commentés de notre part. Ils peuvent contenir des propos négationnistes envers le génocide arménien ou d'autres informations à prendre sous toute réserve.

TRT


La requête envoyée au ministère de la Justice pour la levée des immunités du président général du parti CHP a été contestée par les députés du parti

132 députés demandent la « levée des immunités »

Posted 11.01.2012 12:42:36 UTC
Updated 11.01.2012 12:42:36 UTC

132 députés membres du parti républicain du peuple (CHP) ont déposé une pétition commune pour la « levée des immunités » à la Grande Assemblée nationale de Turquie.

Dans un communiqué fait avant le dépôt de la pétition, il a été prétendu que la justice prenait force du gouvernement, et non du peuple.

Le vice-président du parti républicain du peuple, Kemal Kılıçdaroğlu, a affirmé qu’ils rejetaient la requête dressée contre le président de leur parti Kemal Kılıçdaroğlu. “Nous réclamons aussi la levée de nos immunités” a-t-il déclaré.

A l’issue de la lecture du communiqué, les députés du CHP ont marché sous les applaudissements sur le bâtiment de la Grande Assemblée nationale de Turquie.

M. Hamzaçebi a présenté la pétition des 132 députés, mis à part des deux autres détenus en prison, au président de l’Assemblée nationale, Cemil Çiçek.



http://www.trtfrench.com/trtworld/fr/newsDetail.aspx?HaberKodu=b3b059ce-aa20-4ce5-b106-2728a5b62388

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=60258

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