A la memoire des 1 500 000 victimes armeniennes



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GENOCIDE DES TUTSI


Nota CVAN : Nous ne commentons pas les informations de la presse francophone que nous relayons sur notre site. Lorsqu'ils traitent du génocide des Tutsi, certains journalistes utilisent le terme simplificateur de "génocide rwandais". Or, l'expression "génocide rwandais" réhabilite le négationnisme et son double génocide (celui des Tutsi par les Hutu et des Hutu par les Tutsi). C'est aussi la thèse des autres négationnistes qui justifient le crime des Jeunes-Turcs contre le peuple arménien par des crimes d'Arméniens contre des Turcs. Le négationnisme se combat par la rigueur des mots d'histoire. Au lecteur d'avoir cet avertissement en mémoire, pour mieux analyser les articles de notre Revue de Presse. En revanche, nous remercions les journalistes qui mettent en pratique la rigueur nécessaire à ces thématiques sensibles.

Nous relayons aussi les articles concernant les crimes de guerre décrits récemment comme un "génocide" perpétré au Congo par les forces armées rwandaises entre 1993 et 2003, selon la version préliminaire d'un rapport de l'ONU. Mais nous attirons l'attention de nos lecteurs sur le fait que, même lorsqu'ils sont publiés dans les plus grands titres de la presse française et internationale, certains articles émanent essentiellement - et faut-il s'en étonner - des cercles négationnistes proches des milieux du Hutu Power, responsables du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Est-ce une manière pour eux de transformer leurs victimes en bourreaux ? Sans vouloir prendre partie sur des faits qui méritent encore d'être étudiés, il importe de rester vigilants car nous connaissons ce processus avec les propagandes turques et azéries, également très puissantes au sein d'organismes internationaux tels que l'ONU.




Génocide rwandais : "les dysfonctionnements sont intervenus à tous les niveaux"

Le Monde

André Guichaoua, sociologue | LEMONDE.FR | 11.01.12 | 20h29 • Mis à jour le 11.01.12 | 20h44

Près de dix-huit ans après la fin du génocide rwandais, de nouveaux éléments avancés par le juge français Marc Trévidic suggèrent que des Hutus extrémistes pourraient être à l'origine de l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion du président Juvénal Habyarimana, point de départ des massacres.

Jusqu'à présent, la thèse qui désignait l'actuel président du Rwanda, Paul Kagamé, comme instigateur de l'attaque prévalait. Le sociologue André Guichaoua, témoin des événements en 1994, avait lui-même qualifié de "certaine" cette version des faits. Aujourd'hui, s'il se félicite que le dossier soit relancé grâce à ces nouvelles informations, il déplore les dysfonctionnements d'un dossier judiciaire qui "sont intervenus à tous les niveaux".

Que change la publication de ce nouveau rapport d'expertise présenté mardi 10 janvier par le juge Marc Trévidic ?

Premier élément, et le plus important à mon sens, c'est que le dossier est aujourd'hui relancé pour de bon. Ces nouveaux éléments, qui ont fait l'objet d'investigations scientifiques, rouvrent le jeu, en quelque sorte. Il faut s'en féliciter, car cela démontre que les juges sont en mesure de mener des enquêtes et d'apporter des faits établis inédits, qui permettent d'enclencher des débats contradictoires.

Mais il importe désormais de valider les hypothèses qu'impliquent ces nouveaux éléments. Je salue d'ailleurs la décision de M. Trévidic d'avoir proposé un délai de trois mois qui devrait ouvrir la voie à une procédure contradictoire, à des enquêtes complémentaires ou encore à des procédures d'appel. Au terme de cette démarche, il se prononcera sur ces rapports et sur ce que tout le monde veut désormais savoir : qui sont les auteurs de l'attentat ? Une question qui impose une grande prudence aujourd'hui, d'autant que ce dossier provoque des scénarios quasiment conspirationnistes.

Vous avez vous-même affirmé que le président du Rwanda, Paul Kagamé, était à l'origine de l'attentat du 6 avril 1994. Quel est votre sentiment par rapport à ce revirement de la justice française ?

Je ne suis pas chargé des enquêtes. En tant que témoin expert au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), si je devais m'offusquer de toute conclusion qui ne correspond pas à ce que je pense, je n'en finirais plus. Mais pour l'instant, j'ai quand même l'impression que beaucoup de discours sont tenus un peu abusivement, alors qu'en l'état, le rapport n'indique pas qui sont les auteurs, et ne disculpent pas non plus ceux qui étaient mis en cause jusqu'à maintenant. Ca ne veut pas dire que ça ne se fera pas, mais pour l'instant, on n'a pas ces éléments, et il faut respecter le rythme et les procédures de la justice.

Aujourd'hui, il y a des questions que je continue de me poser après ce rapport. Si on valide l'idée que ce sont donc des Hutus qui sont à l'origine de l'attentat du 6 avril 1994, il reste des zones d'ombre. Il y a deux thèses généralement évoquées à ce sujet. La première, c'est que la belle-famille du président serait à l'origine de l'attentat. Mais le seul qui aurait été en mesure d'organiser l'affaire, le colonel Elie Sagatwaagatwa, demi-frère de la veuve Habyarimana, est mort avec le président dans l'attentat. C'est donc difficile d'accorder du crédit à cette idée. La deuxième thèse, c'est celle des officiers extrémistes, mais le chef d'état-major est lui aussi mort dans l'attentat. A mon sens, ce ne sont pas des "djihadistes", je ne pense pas qu'ils se soient sacrifiés pour leur cause. Il faudra donc avancer des éléments précis pour étayer ces thèses, et je les attends avec impatience.

Ces nouvelles informations illustrent-elles les dysfonctionnements de la justice française sur le dossier rwandais ?

Il faut souligner que les dysfonctionnements sont intervenus à tous les niveaux. Déjà, notons que si les procureurs du TPIR avaient voulu assumer ces faits, on n'en serait pas là aujourd'hui. Si la France, partie prenante dans ce dossier, ne s'était pas retrouvée chargée de l'enquête, on aurait certainement pu éviter bien des polémiques et des dysfonctionnements.

Ensuite, les autorités rwandaises se sont quand même toujours opposées à ce que le tribunal pénal prenne en charge le dossier, et ont toujours systématiquement bloqué les enquêtes. Aujourd'hui encore, la collaboration s'est faite, mais sur la base de nouvelles hypothèses qui convenaient davantage à Kigali.

Enfin, ça pose effectivement un certain nombre de questions sur la manière dont les choses ont été instruites à l'époque par le juge Bruguière. N'oublions pas tout de même qu'elles correspondent aussi à des rapports bien particuliers à l'époque. Un certain nombre de personnes ont payé de leur vie le fait d'avoir fourni des témoignages sur ce dossier, des procédures de protection incroyables ont dû être mises en place... Un contexte difficile pour mener des investigations. Même les derniers communiqués de la présidence rwandaise sur les jugements du TPIR accusaient directement le tribunal de servir de porte-voix des génocidaires. Ça tranche un peu avec l'exaltation qui prévaut aujourd'hui parce qu'une décision semble accréditer une thèse. Je crois surtout qu'aujourd'hui il faut respecter la justice, quand elle travaille sur la base de débats et de confrontations. Si elle ne travaille pas sur ces bases, ce n'est pas de la bonne justice, et ça il faut le dire aussi.

Propos recueillis par Charlotte Chabas


http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/01/11/genocide-rwandais-les-dysfonctionnements-sont-intervenus-a-tous-les-niveaux_1628405_3212.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=60238

Génocide rwandais : deux versions en question

LEMONDE.FR | 11.01.12 | 15h33 • Mis à jour le 11.01.12 | 20h34

Il fait nuit à Kigali, le 6 avril 1994, lorsque le Falcon 50 du président rwandais Juvénal Habyarimana amorce sa descente vers l'aéroport. Les accords d'Arusha signés huit mois plus tôt en Tanzanie, qui organisent le partage du pouvoir avec les rebelles, peinent à s'appliquer. La capitale est en principe sous le contrôle des casques bleus de la Minuar (Mission des Nations unies au Rwanda), mais l'ambiance est à la veillée d'armes.

Peu avant l'atterrissage, deux missiles atteignent le flanc gauche du Falcon. Les corps déchiquetés des douze occupants tombent, éparpillés, dans le jardin de la résidence présidentielle. Les massacres de Tutsis et d'opposants hutus se généralisent quelques heures plus tard. Qui a donné l'ordre d'abattre l'avion présidentiel ? D'où sont partis les tirs ? Deux versions des faits se sont longtemps affrontées.

L'enquête du juge Bruguière

Pour les tenants de l'ancien régime, l'assassinat du président a été ourdi par des soldats du FPR (Front patriotique rwandais) agissant sur ordre de Paul Kagamé. A la tête des rebelles armés, l'actuel chef de l'Etat, alors basé en Ouganda, aurait commandité les tirs pour créer la confusion, pénétrer au Rwanda et s'imposer militairement à Kigali. Appuyée en 2006 par les conclusions de l'enquête du juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière, cette thèse implique que les tirs soient partis du lieu-dit la Ferme de Masaka. A en croire Emmanuel Ruzigana, un ancien soldat, soi-disant présent le 6 avril dans la clairière, l'endroit était infiltré par le FPR. Son témoignage, recueilli par le magistrat français chargé de l'enquête après la plainte déposée par les représentants de victimes françaises du crash, était accablant pour l'actuel président.

Seulement, comme deux autres témoins-clés du dossier, Emmanuel Ruzigana est revenu sur ces aveux, fragilisant un dossier déjà largement décrié. Les contempteurs du juge Bruguière n'ont cessé de dénoncer le refus de l'ancien magistrat de mener l'enquête au Rwanda, l'absence d'expertise balistique et le recours privilégié aux témoignages d'anciens militaires poursuivis pour génocide ainsi qu'à des sources militaires françaises. En faisant de Paul Kagamé le responsable du génocide de son propre peuple, en application d'une "stratégie criminelle" délibérément choisie afin de "s'emparer du pouvoir", le magistrat a passé sous silence le caractère prémédité de l'extermination et le rôle de la France dans la formation des militaires hutu qui allaient le commettre.

La version du FPR

Longtemps contestée, la version du régime actuel incrimine au contraire des Hutu extrémistes préparant le génocide et qui auraient agi pour empêcher le président Habyarimana de partager le pouvoir avec le FPR. Selon cette thèse, les missiles ont été tirés du site militaire des Forces armées rwandaises (FAR, loyalistes) de Kanombé. "J'ai aperçu un point lumineux partir du sol. La direction du départ de ce point était le camp de Kanombe", avait raconté à l'époque, en mai 1994 le caporal belge Mathieu Gerlache.

Le rapport d'expertise présenté aux parties, mardi 10 janvier à Paris par le juge français, Marc Trévidic, confirme ce témoignage et apporte des précisions sur l'emplacement de la zone. "Le tir des deux missiles, dont le second a abattu l'avion Falcon 50 présidentiel, a pu avoir eu lieu depuis le camp de Kanombe, à proximité des maisons des coopérants belges", peut-on lire sur l'une des pages du document photographiée par le journaliste indépendant Frédéric Helbert et diffusée sur Twitter. Mais s'il permet d'établir de fortes présomptions sur les responsabilités d'extrémistes hutus, le rapport ne livre en revanche aucune indication formelle sur les auteurs de l'attentat ou leurs motivations.

Le Monde.fr

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/01/11/rwanda-deux-versions-en-question_1628072_3212.html#ens_id=1265770

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=60239

Rwanda: Que sait-on de nouveau sur les origines du génocide?

20 Minutes

Créé le 11/01/2012 à 21h09 -- Mis à jour le 11/01/2012 à 21h10

DÉCRYPTAGE - En quoi l'expertise technique dévoilée par les juges antiterroristes Marc Trévidic et Nathalie Poux remet-elle en cause la version à l'origine du génocide au Rwanda? «20 Minutes» fait le point...

Les deux juges français Marc Trévidic et Nathalie Poux, en charge de l’enquête sur l’attentat qui a causé la mort du président hutu Juvénal Habyarimana et de 11 autres personnes le 6 avril 1994 à Kigali, ont présenté mardi, lors d'une audience à huis clos, une expertise technique sur l’origine des tirs de roquettes qui ont atteint le Falcon du président rwandais. Cet attentat avait été l'acte déclencheur du génocide qui a vu la mort de 800.000 tutsis. 20 Minutes fait le point sur ce nouvel élément à l'origine du génocide rwandais.

Quelles sont les conclusions de l'expertise technique demandée par les juges Trévidic et Poux?

Le rapport, réalisé après un transport d'experts ainsi que des juges antiterroristes Marc Trévidic et Nathalie Poux sur place en 2010, conclut que les roquettes ne peuvent techniquement venir des bases des partisans tutsis de Kagame, mais qu’elles auraient été tirées par des personnes se trouvant à proximité, voire à l'intérieur du camp des Forces armées rwandaises (FAR) à Kanombe. Les experts s'appuient sur des relevés, mais aussi sur deux témoignages anciens, celui d'un médecin militaire belge et celui d'un lieutenant-colonel des troupes de marines français, qui résidaient à l'intérieur du camp.

En quoi ces informations mettent à mal la théorie qui prévalait jusqu’alors?

La mort du président Habyarimana était attribuée à des rebelles tutsis du Front populaire rwandais (FPR), dirigé en 1994 par l'actuel président Paul Kagame, qui aurait voulu ainsi forcer l'accès au pouvoir. Le commando du FPR aurait, selon les conclusions de l’enquête du juge Jean-Louis Bruguière en 2006, tiré depuis Masaka, une colline boisée située à environ 4 km de l'aéroport.

Or, selon le rapport des sept experts dépêchés à Kigali (trois spécialistes en aéronautique, deux géomètres, un balisticien et un acousticien), l'avion d’Habyarimana a été touché sur son flanc gauche à proximité du lieu du crash, ce qui supposerait que le tireur a accroché le Falcon alors qu'il arrivait dans sa direction, puis l'a laissé passer et l'a abattu par derrière.

Quelle est la théorie des défenseurs du FPR?

Cette expertise technique vient appuyer la théorie soutenue par un rapport d'enquête rwandais, qui affirme que les tirs sont partis du camp militaire de Kanombe, importante base des Forces armées rwandaises (FAR), où il est «impossible d'imaginer» que le FPR ait pu s'infiltrer.

La thèse rwandaise impute la responsabilité de l'attentat aux extrémistes hutus des FAR, qui auraient voulu se débarrasser du président Habyarimana, jugé trop modéré, pour faciliter un coup d'Etat et empêcher l'application du traité d'Arusha (un accord entre les rebelles de Kagame et l’Etat rwandais) et en finir une bonne fois pour toute avec les Tutsis.
Qu’est-ce que cela implique?

A l’issue de l’enquête du juge Bruguière, la justice française poursuivait depuis 2006 neuf proches de Paul Kagame, ce qui a provoqué la rupture par Kigali des relations diplomatiques avec la France, rétablies depuis.

Cette expertise technique permet au camp de Paul Kagame et à ses défenseurs de le dire innocenté d'un des plus graves événements historiques du XXe siècle. Cependant, ses adversaires hutus contestent que la preuve de leur propre culpabilité ait été apportée. Les avocats des proches du président rwandais Paul Kagame, qui réclament un non-lieu dans l'enquête, envisagent par ailleurs de porter plainte pour tentative d'escroquerie en bande organisée, ont-ils annoncé ce mercredi.

Bérénice Dubuc



http://www.20minutes.fr/monde/857824-rwanda-sait-on-nouveau-origines-genocide

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=60259

Génocide rwandais : la justice française vue de Bruxelles

Les Echos

12/01 | 07:00 | Jacques Hubert-Rodier

Une bombe judiciaire à Paris . « Le Soir » de Bruxelles tire la leçon du nouveau rapport, commandité par le juge français Marc Trévidic, sur la mort, le 6 avril 1994, du président rwandais hutu Juvenal Habyarimana. Une disparition à l'origine du génocide des Tutsis.

De 800.000 à 1 million de Rwandais ont perdu la vie. Depuis 1994, la controverse fait rage sur l'attribution de cet assassinat, aux extrémistes hutus ou aux rebelles du Front patriotique rwandais tutsi. « Il a fallu près de vingt ans, écrit ‘‘Le Soir'', pour qu'une lecture soit livrée, enfin crédible parce qu'elle repose sur l'envoi d'experts sur place et l'observation des lieux. » A la différence du juge Jean-Louis Bruguière, dont les conclusions faites sans aucune enquête sur le terrain ont provoqué une crise diplomatique entre la France et le Rwanda, le juge Trévidic s'est rendu en 2010 sur place pour enquêter. Et « Le Soir » enfonce le clou. « Aller sur place, analyser les lieux, interroger, recouper : cette leçon s'impose comme un devoir. Une leçon violente, insultante pour tous ceux qui ont géré ce dossier, tant elle est basique. » D'après les analyses balistiques, l'avion qui transportait le président Habyarimana a été abattu par des missiles tirés depuis le camp militaire de Kanombe tenu par les loyalistes hutus.

Ce qui exonère les proches de l'actuel président tutsi du Rwanda, Paul Kagame, qui avaient été mis en cause par le juge Bruguière. « Le Soir » est d'autant mieux placé pour faire la leçon que les conclusions du journal publiées à l'issue d'une minutieuse enquête sont désormais recoupées par le nouveau rapport.



http://www.lesechos.fr/economie-politique/presse-etrangere/0201836656820-genocide-rwandais-la-justice-francaise-vue-de-bruxelles-274096.php

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=60260

Attentat contre Habyarimana : "Le rapport d'expertise est à prendre au sérieux"

France 24

12/01/2012

Un rapport d'expertise français sur l'attentat du président rwandais Habyarimana, dévoilé mardi, exonère implicitement le camp tutsi. André Guichaoua, témoin expert auprès du TPI pour le Rwanda, analyse pour FRANCE 24 ce revirement judiciaire.

Par FRANCE 24 (vidéo)
FRANCE 24 (texte)

Un rapport d'expertise français sur l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion du président hutu Juvenal Habyarimana, dévoilé mardi, exonère les sept proches de l'actuel chef d'État Paul Kagame encore inculpés en France pour leur participation présumée à cet assassinat. Une attaque qui est considérée comme l'élément déclencheur du génocide rwandais. Cette réorientation de l’enquête pourrait ouvrir la voie au règlement du contentieux politico-diplomatique entre Paris et Kigali, après la détente amorcée il y a deux ans.


André Guichaoua, professeur de sociologie à l'Université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et témoin expert auprès du TPI pour le Rwanda répond aux questions de FRANCE 24.

FRANCE 24 : Les juges français chargés de l'enquête sur l'assassinat du président rwandais Juvenal Habyarimana ont présenté de nouveaux éléments dans un rapport d’expertise. Comment l’analysez-vous ?

André Guichaoua : Il faut respecter ce rapport qui apporte des éléments inédits. Il doit être pris très au sérieux. Les juges Marc Trévidic et Nathalie Poux se sont donnés des moyens différents pour dénouer des témoignages en se rendant sur place et en s’appuyant sur des éléments scientifiques. Ces données semblent affaiblir les conclusions du juge Bruguière, qui avaient abouti au lancement en 2006 de neuf mandats d'arrêt contre des proches du président rwandais Paul Kagame. Toutefois, il faut rester prudent, car il ne s’agit pas d’une décision judiciaire définitive mais d’un rapport qui, par définition, peut être contredit, contesté ou confirmé. D’autant qu’il reste des zones d’ombres majeures et des éléments du scénario à éclaircir. Le rapport ne désigne pas, par exemple, les auteurs possibles de l’attaque. Il est donc trop tôt pour tirer des conclusions et l'affaire est loin d'être réglée.

F24 : Pourtant, Kigali s’est félicité des conclusions de ce rapport qui "rend justice"au Rwanda. Quel impact peut avoir cette volte-face judiciaire sur les relations entre la France et ce pays ?

A.G : L’impact ne pourra être que positif, même si certains ne manqueront pas de sous-entendre qu’il tombe à pic pour les deux pays qui sont engagés dans un processus de normalisation. Cependant, la fonction de ce rapport n’est pas de renforcer les relations diplomatiques entre la France et le Rwanda ou alors ce n’est plus un document judiciaire mais politique, ce qui revient à faire insulte à la justice française et à sous-entendre qu’elle est aux ordres des politiques.

F24 : Après plusieurs années de tensions, la France a renoué les liens avec le Rwanda. Quels sont les enjeux d’un tel rapprochement ?

A.G : Depuis quelques années, le Rwanda est devenu une plateforme dynamique et incontournable à l’échelle de la région des Grands Lacs. Au point de jouer un rôle prépondérant sur le plan économique, notamment en matière d’investissements et d’échanges. La France ne peut rester à l’écart de cette région. Au plus fort de la crise diplomatique, Kigali avait fait en sorte que ses voisins ainsi que les pays de la sphère africaine anglophone -du Kenya à l’Afrique du Sud-, soient réservés à l’égard de Paris. Les Français ont toujours du mal à faire entendre leur voix dans certaines régions du continent, tant le dossier rwandais contribue à brouiller leur image. En outre, Paris reste soucieux de la stabilisation de la RD Congo. Or, l’Elysée sait parfaitement que rien ne peut se faire dans ce pays sans la bienveillance du Rwanda, qui peut jouer au choix, un rôle de stabilisateur ou de perturbateur. Autant de raisons qui ont poussé au réchauffement entre les deux pays.

http://www.france24.com/fr/20120111-rwanda-andre-guichaoua-enquete-avion-attentat-genocide-relation-france-kagame-rapport-jutice

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=60263

Rwanda: L'attentat qui a déclenché le génocide pourrait ne pas avoir été commis par des tutsis

20 Minutes

Mis à jour le 11.01.12 à 16h49

Et si la mort du président rwandais, Juvénal Habyarimana, dans un attentat, n’avait pas été le fait de rebelles tutsis du Front populaire rwandais (FPR)? Le Nouvel Obs dévoile ce mardi des informations liées aux conclusions de l'expertise judiciairie des cinq experts (géomètre, balistique, explosifs, incendie, acousticien) nommés par les juges antiterroristes Marc Trévidic et Nathalie Poux en 2010, et qui doivent remettre leur rapport ce mardi.

Le site de l’hebdomadaire indique que, selon leur rapport, la roquette tirée sur l'avion du président Habyarimana en 1994, ne l'a pas été par des rebelles du Front populaire rwandais (FPR) depuis Masaka, une colline boisée située à quelques 4 km de l'aéroport, mais que les tireurs se trouvaient à proximité, voire à l'intérieur, du camp de Kanombe, tenu par des officiers rwandais.
Un coup d'Etat d'extrémistes hutu?

Les experts s'appuient sur des relevés, mais aussi sur deux témoignages anciens, celui d'un médecin militaire belge et celui d'un lieutenant-colonel des troupes de marines français, qui résidaient à l'intérieur du camp des Forces armées rwandaises (FAR) à Kanombe. Ces nouvelles informations viennent appuyer la théorie soutenue par un rapport d'enquête rwandais, qui affirme que les tirs sont partis du camp militaire de Kanombe, où il est «impossible d'imaginer» que le FPR ait pu s'infiltrer.

La thèse rwandaise impute la responsabilité de l'attentat aux extrémistes hutu des FAR, qui auraient voulu se débarrasser du président Habyarimana, jugé trop modéré, pour faciliter un coup d'Etat et empêcher l'application du traité d'Arusha et à en finir une bonne fois pour toute avec les Tutsis. L'attentat contre l'avion du président Habyarimana a été le déclencheur du génocide de 800.000 tutsis.

Bérénice Dubuc



http://www.20minutes.fr/ledirect/856584/rwanda-attentat-declenche-genocide-pourrait-avoir-commis-tutsis

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=60265

Rwanda : les vérités gênantes des juges français

Le Figaro

Par Tanguy Berthemet Publié le 12/01/2012 à 11:58

DÉCRYPTAGE - L'enquête des juges Marc Trévédic et Nathalie Poux établit que l'avion présidentiel n'a pas été abattu par des extrémistes hutus.

Enfin, la vérité éclate. L'enquête diligentée par les juges Marc Trévédic et Nathalie Poux a permis de tirer au clair les conditions et établir les responsabilités de l'attentat qui coûta la vie au président rwandais Juvénal Habyarimana. Le rapport des experts établit de manière scientifique que les missiles sont partis de la colline de Kanombé et d'un camp militaire des forces armées rwandaises (FAR). Il éclaire d'un jour irréfutable l'histoire du génocide rwandais, la pire tragédie de la fin du XXe siècle. Car dès lors, les missiles ne peuvent avoir été tirés que par des militaires hutus, des extrémistes proches de l'Akazu, un groupe de fanatiques pilotés par le colonel Théoneste Bagasora qui prônait ouvertement l'assassinat en masse des Tutsis. Et l'attentat contre le chef d'État, réputé hostile à l'idéologie de l'Akazu, n'est plus un simple meurtre mais un coup d'État pour s'emparer du pouvoir et mettre en œuvre un génocide planifié. Non, les 800.000 morts, pour la plupart des Tutsis et des opposants hutus ne sont pas tombés au cours d'un immense pogrom spontané provoqué par la peur qui a suivi le décès du président Habyarimana mais ils sont bien les victimes d'une machinerie froidement réfléchie que l'on peut rapprocher de celle de la «solution finale».

Pour arriver à ce résultat, dont beaucoup de spécialistes se doutaient, il aura fallu attendre plus de dix-sept ans. Pourtant, ces conclusions ne sont ni le fruit d'un miracle ni de «nouveaux éléments», juste celui du travail et de l'honnêteté ­intellectuelle de magistrats. Du courage aussi. Les affirmations sont en effet aux antipodes de celles des premières investigations de la justice française, saisie du dossier dès 1996 par l'épouse de l'un des deux pilotes français du Falcon présidentiel, mort lui aussi dans l'attentat. C'est là la seconde grande vérité livrée par les expertises, une vérité qui dérange la France.

Preuves biaisées

Dans cette première enquête française, le juge Jean-Louis Bruguière s'est lourdement trompé. Ce magistrat avait impliqué dans l'attentat le Front patriotique rwandais (FPR), le mouvement rebelle d'alors, un groupe majoritairement tutsi conduit par Paul Kagamé et désormais à la tête du Rwanda. Pour ce faire, Jean-Louis Bruguière, qui ne s'est jamais rendu au Rwanda au contraire de ses successeurs, s'appuyait sur des messages émanant du FPR, qui se sont révélés être des faux grossiers, et des témoignages pour le moins bancals. Ces preuves biaisées ne devaient pas empêcher le lancement en 2006 de neuf mandats d'arrêts contre des proches du président Kagamé, décision qui allait entraîner la rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali trois ans durant. Comment un tel contresens a-t-il été possible?

Dans ce dossier, la France, il est vrai, n'a jamais été un simple observateur. Dans les années 1990, l'armée française était très impliquée aux côtés des FAR dans leur combat contre le FPR. Des conseillers tricolores entouraient aussi le gouvernement rwandais. Une volonté de François Mitterrand et de certains de ses proches qui avaient fait du Rwanda un cas d'école pour le maintien de l'influence française en Afrique. Des officiers français y voyaient un terrain où exercer leurs «savoir-faire» en matière de contre-guérilla. Durant la cohabitation, entre 1993 et 1995, une partie de la droite française a adhéré à ces conceptions d'un autre temps. Le génocide n'y changera rien. La France continuera de défendre ses ex-alliés, par tous les moyens.

Les exemples sont nombreux. Certains militaires, parfaitement au courant que les messages attribués au FPR étaient des faux, se sont tus. Abdul Ruzibiza a ainsi reconnu avoir été influencé dans ces déclarations par la DGSE. Jean-Louis Bruguière, dont d'autres enquêtes internationales ont déjà été remises en cause, ne pouvait que difficilement l'ignorer. C'est ce que pense le gouvernement rwandais qui mercredi a encore dénoncé une «manipulation volontaire» de la vérité par la France. Les avocats des mis en examen, envisagent de porter plainte contre Paris pour «escroquerie en bande organisée». Il faudra l'élection de Nicolas Sarkozy à l'Élysée, qui a fait du rapprochement avec le Rwanda un axe majeur de la politique africaine pour que la politique française change et que la vérité soit connue.

Le rapport des experts ne met pas un point final au dossier, bien au contraire. S'il ouvre une voie royale à une réconciliation totale entre Paris et Kigali, il pose la question de l'implication de notre pays, et de son degré de connaissance, dans la planification d'un génocide puis de l'éventuelle manipulation de la justice.

Par Tanguy Berthemet



http://www.lefigaro.fr/international/2012/01/12/01003-20120112ARTFIG00456-rwanda-les-verites-genantes-des-juges-francais.php

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=60267

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