Congrès afsp 2009



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7) Dans le Piémont

En 1942, les Républicains piémontais rejoignent le Partito d'Azione et il n'est pas question de faire renaître le PRI. Ce n'est que pendant les Quarante-cinq jours, qu'une nouvelle proposition de reconstitution est faite avec l'accord de Bottai à Parme, Fiori à Trévise, Triulzi à Gênes, Parmentola à Turin [Parmentola, 1948]111. Privé de liens avec Rome, ce dernier ignorait que Conti avait redonné vie à la Voce repubblicana clandestine. Pourtant, nombreux sont ceux qui veulent attendre ce qui se fait à Rome. Pendant les Quarante-cinq jours, quelques rares Républicains, Valobra, Giovagnini, Parmentola, prennent l'initiative de créer des organisations syndicales et de rédiger un journal, L'Iniziativa, journal du PRI, dont le n°1 sort le 1er septembre. Mais l'armistice empêche sa diffusion.

Le 5 décembre 1943, le Congrès républicain d'Italie du Nord éclaircit la situation et charge Parmentola d'organiser le PRI dans le Piémont. Mais le faible nombre de militants, et la faiblesse des moyens matériels constituent le plus grave obstacle à l'expansion républicaine112, qui cherche à s'organiser dans le milieu scolaire avec Buzzi, Pischedda, Tessari ; dans le milieu industriel avec Giovagnini et dans le milieu médical avec Fenoglio.

Commençant au lendemain du 25 avril 1945, le cahier de correspondance de la fédération du Piémont est tenu par Vittorio Parmentola113 du 30 avril 1945 au 30 juin 1946, période cruciale de la reconstruction. Dans ce document manuscrit, qui montre les efforts au quotidien d'un responsable local, Parmentola tient l'état du courrier expédié à ses correspondants : il mentionne la date, le nom du destinataire, le lieu et parfois l'objet du courrier. Cette source permet d’identifier la sociabilité républicaine et la stratégie de Parmentola pour reconstruire sa fédération dans une zone sans tradition républicaine. En quatorze mois, Parmentola rédige cinq cent soixante et onze lettres, soit quarante lettres par mois en moyenne. Mais cette moyenne nivelle l'évolution chronologique.

La chronologie des expéditions du courrier met en évidence un gonflement de la correspondance d'avril à novembre 1945 puis une stabilisation autour de cinquante lettres par mois pendant le premier semestre 1946. La répartition géographique des destinataires montre que si l'essentiel du courrier est destiné à des Piémontais et des Valdôtains, le reste de l'Italie n'est pas ignorée, et quelques lettres sont envoyées à des correspondants de l'Italie septentrionale, tandis que les relations avec Rome sont fournies : soixante-sept lettres sont adressées à des membres de la direction du Parti, soit plus de 11% du total. Pourtant la reprise des contacts hors du Piémont n'est pas immédiate : la première lettre adressée à Rome date du 15 juin 1945, et celle pour le PRI de Milan du 1er juillet 1945.

En fait, les premiers courriers sont destinés non pas à des militants inexistants, mais à des représentants d'institutions politiques, sociales ou militaires : les lettres d'avril et mai sont envoyées au Comité d'épuration de la Banque Populaire de Novare (30/4/1945), à la "Camera del Lavoro" (1/5/1945), à l'Avanti pour offrir sa collaboration (2/5 et 20/5), au Corriere Piemonte, aux troupes américaines, à des CLN professionnels, aux autres partis politiques (PSIUP, Pd'A). Il ne s'adresse à d'autres Républicains qu'à partir du 10 juin : sa stratégie est donc claire, il commence par prendre des contacts avec des institutions pour faire reconnaître et connaître le PRI avant même de reconstituer le parti et de reprendre des contacts avec Rome. Les échanges au sein de la région piémontaise l'emportent, avec près de 70% des envois :


L'essentiel de ce courrier régional est constitué de lettres adressées aux sections, aux militants et aux sympathisants, après juin 1945. La ventilation par types de destinataires donne les résultats suivants :




Le courrier militant représente les quatre cinquième des lettres expédiées par la Fédération de Turin, le second poste est constitué par la propagande à destination des journaux et de la radio italienne.

La répartition par destinataire nominal fournit aussi des indications sur la sociabilité et la création de réseaux républicains.





Plus du tiers des lettres de Parmentola est destiné à des correspondants réguliers. Son premier interlocuteur est Girolamo Grisolia, responsable de l'organisation du parti après le congrès de février 1946 : leur premier contact date d'ailleurs de février 1946. Les autres correspondants sont des militants régionaux : De Montagu à Biella, Giaccaglia à Nizza Monferrato, Antenore Barbano à Vercelli et Domenico Adorni à Aoste.

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D'après ce tour d'Italie, il semble bien dans la plupart des cas, en Campanie, à Rome, en Emilie-Romagne, à Milan, et à Livourne, les premiers Républicains à agir sont d'anciens militants, qui ont vécu sous le fascisme tout en conservant leurs convictions républicaines. Cette conclusion est confirmée par la liste des dons publiée par la Voce repubblicana le 10 juin 1944. Cette première liste mentionne les gestes financiers effectués pendant la clandestinité, et si de nombreux dons sont anonymes, quelques noms sont mentionnés.

A Cesena, l'initiative des dons appartient conjointement à Franco Franchini114, membre du Comité Directeur clandestin pour la Romagne [Scioscioli, 1983] où il se livre à de la propagande, et à Cino Macrelli. A Macerata, Giulio Vissani agit, fidèle à son passé de vieux médecin républicain candidat lors des élections du 6 avril 1924 avec Zuccarini et Piero Pergoli ; il est responsable de la province de Macerata lors de la refondation du Parti en 1945115. A Terni, Rinaldo Zuccarini116 participe aux réunions de la section républicaine117.

Trois hommes seulement ne sont pas fichés par le C.P.C. : à Marino, Tramontozzi est présenté comme ayant animé la résistance républicaine pendant 18 ans118. Seuls deux hommes n'ont pas de passé républicain indiqué, Oddo Forte Federici à Narni, qui continue son travail après la Libération, et contribue à reconstruire le PRI dans sa ville119, et Ugo De Tschudy, qui devient membre du Comité directeur de la section de Rome120.

Bien souvent, ces premiers reconstructeurs, liés par un passé commun, agissent de façon spontanée, isolée dans leur région en 1943, et ce n'est qu'après avoir tenté de regrouper quelques amis qu'ils prennent contact avec la direction romaine, qui n'est pas en meilleure posture. Cette reconstruction ne s'opère donc pas du centre vers la périphérie, à la différence de ce que pensait Elena Aga-Rossi pour qui "la réorganisation du PRI se fait très lentement, et seulement après la Libération de Rome. De Rome reprennent les contacts et la diffusion de matériel de propagande dans les centres traditionnellement républicains, dans les campagnes du Latium, de l'Ombrie, des Marches" [Aga Rossi, 1969].

Cependant, dans le processus de reconstruction, une opposition se fait jour entre le Nord et le Sud de l'Italie : dans le Nord, le PRI Haute Italie participe aux CLN locaux et à la lutte de Libération. Il s'intègre ainsi à l'ensemble des forces politiques en compétition ; dans le Sud, la brièveté du conflit rend la participation républicaine à la résistance inexistante, à l'exception du cas romain où des Républicains combattent les Allemands en septembre 1943, mais sans avoir eu de consignes particulières émanant de leur direction. La spontanéité l'emporte sur la préparation.

De même le faible nombre des premiers Républicains les empêche de faire une propagande massive même après la libération d'une ville : les distributions de tracts sont rares, les manifestations publiques quasi inexistantes. Mais malgré cela, le gouvernement anglais est informé dès décembre 1943 de la renaissance du PRI, "vieux parti de très petite importance. Il a peu d'adhérents, presque tous en Romagne et se réclame des idées de Mazzini. Son représentant le plus éminent est l'ex-député Giovanni Conti. Il publie un journal clandestin [Mercuri, 1980]121. L'action principale est surtout constituée par la recherche de contacts avec d'anciens militants, pour agrandir le cercle des premiers reconstructeurs, or ceux-ci ont vécu de façons très différentes le Ventennio.



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