L’encadrement supérieur de la fonction publique : vers l’égalité entre les hommes et les femmes


Des réunions souvent trop longues



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Des réunions souvent trop longues

Parmi les causes de la “ chronophagie ” administrative, les réunions interministérielles tiennent une place assez remarquable. En effet leurs modalités d’organisation sont telles qu’elles ont une durée excessive au regard de leur résultat. Comme l’a souligné le rapport établi en 1995 sous la présidence de M.J.PICQ, les arbitrages qui doivent y être rendus entre les avis et les intérêts divergents défendus par chaque participant ne sont pas facilité faute d’un recul et d’une coopération interministérielle suffisante. Le rapport met en lumière leur fréquence qui croît de façon constante depuis 35 ans “ révélant l’inadaptation croissante des structures et des procédures (56 en 1959, 403 en 1969, 1078 en 1979, 1132 en 1989, 1412 en 1993) ”.


Les personnalités rencontrées ont englobé le gaspillage de temps qui en résulte dans une critique plus générale sur les modes de conduite des réunions. La préparation, notamment par échange de notes écrites, est insuffisante, l’organisation des débats n’est pas rigoureuse, les méthodes rationnelles aujourd’hui utilisées ailleurs ne semblent pas s’être encore généralisées. A de nombreuses reprises, à ce sujet, a été regrettée la sous-utilisation des qualités plutôt féminines de conciliation et de partenariat.
Longtemps ce rapport distendu au temps a été surtout dénoncé par les femmes. Aujourd’hui, la critique gagne. On trouve désormais une proportion non négligeable d’hommes pour refuser une organisation du travail trop chronophage qui les coupent des réalités familiales et de la vie quotidienne. On peut s’en réjouir dans un contexte où l’administration souhaite trouver plus de proximité avec les citoyens.
Compte tenu de l’usage administratif du temps ainsi décrit, on ne peut s’étonner de l’impossibilité qui s’oppose à toute éventuelle volonté d’exercer les fonctions d’encadrement supérieur à temps partiel même très peu réduit. La combinaison de ces deux facteurs joue sans aucun doute un rôle dissuasif, dans certains cas, pour les femmes soucieuses de gérer équitablement leur temps, susceptibles de devenir chef de bureau et de prendre des fonctions d’encadrement supérieur par la suite.
On va rapprocher ces difficultés pour les femmes cadres d’organiser leur temps selon leurs préférences, avec la façon dont, à travers des réseaux et suivant des rythmes déterminés, se font les choix des responsables aux plus hauts postes d’encadrement. Le temps, en effet, ne s’organise pas seulement dans un cadre quotidien ou hebdomadaire, mais rythme les périodes de la vie. De ce point de vue aussi, les différences entre hommes et femmes sont, en l’état actuel du fonctionnement des administrations, plus pénalisantes pour les femmes.


SECTION III : viviers féminins insuffisant ou réseaux masculins auto-entretenus ?

Le vivier de femmes pour la nomination aux emplois supérieurs existe
Peu de femmes sont nommées dans les emplois de direction ou de haute responsabilité dans l’administration : il suffit, pour s’en convaincre, de lire le journal officiel. On a souvent avancé l’explication selon laquelle le vivier de femmes fonctionnaires en poste parmi les cadres supérieurs serait insuffisant, et le petit nombre de femmes susceptibles d’accéder aux emplois de responsabilité parmi les fonctionnaires de catégorie A et A+ à l’origine des difficultés pour en nommer beaucoup.
Même si, on l’a vu, la présence des femmes est moindre aux divers concours des écoles ouvrant sur les fonctions d’encadrement supérieur, cependant, depuis 1991, le pourcentage de femmes en activité dans les grands corps est en moyenne de 18 % et il y a, en poste, environ 25% d’administratrices civiles issues pour l’essentiel de l’ENA. Pourtant, en 1997, les taux de femmes dans les emplois supérieurs n’est encore que de 7,7% pour les directions centrales, de 19,1% dans les emplois de chef de service, directeur adjoint et sous-directeur. La pyramide des âges (différente entre les hommes et les femmes, arrivées plus récemment), n’est qu’une explication très partielle. Est-il normal que parmi ces fonctionnaires issus de l’ENA, aient été jugés compétents pour exercer des fonctions d’encadrement supérieur 92,3% d’hommes et seulement 7,7% de femmes, alors qu’ils sont issus de la même Ecole, ont subi la même sélection et ont reçu la même formation ? La question reste posée. En tout état de cause, l’état actuel du vivier permettrait certainement de nommer davantage de femmes qu’on ne le fait aujourd’hui. Encore faudrait-il pour cela que les profils et compétences féminins existants soient mieux répertoriés et connus pour que l’on puisse plus souvent y faire appel.
Une telle mesure est d’autant plus nécessaire que les réseaux à l’intérieur desquels s’échangent les informations sur les postes et les candidatures sont, comme l’ont souligné un grand nombre des interlocuteurs de votre rapporteur, des réseaux masculins.
Des réseaux essentiellement masculins
Les nominations aux postes d’encadrement supérieur sont l’affaire d’un petit nombre de personnalités administratives et politiques (hauts fonctionnaires, ministres, membres de cabinets) dont on a vu qu’ils étaient en majorité des hommes.
Un rapide aperçu sur les cabinets ministériels permet de confirmer l’idée qu’ils partagent avec la haute fonction publique les mêmes déséquilibres, puisqu’on ne comptait à la fin de l’année 1998 que 26,4% de femmes. Là comme ailleurs, la proportion de femmes diminue au long de la hiérarchie : on en trouve 32% parmi les chargés de mission, 29% chez les conseillers techniques, 22% chez les chefs de cabinets, 17% parmi les directeurs adjoints de cabinet. Il n’y a qu’une seule femme directeur de cabinet, au ministère de l’Education Nationale. Circonstance aggravante pour les femmes, la plupart des membres masculins de cabinet sont énarques (31%) pour seulement 16% des femmes23. Les nominations aux postes de l’encadrement supérieur s’effectuent sous l’influence directe de ces hommes -et aussi, pour la part qu’elles occupent, de ces femmes.


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