Les paramètres économiques de la distribution d'eau


Deux techniques pour caler au mieux le questionnaire



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1.13.Deux techniques pour caler au mieux le questionnaire



1.13.1.La pré-enquête test

On ne saurait trop insister sur l'importance de tester le questionnaire au préalable. Dans les études de WASH sur la volonté de payer comme dans les nôtres, chaque enquêteur a mené quasiment une journée complète d'enquêtes en guise de test. Pour une équipe de 10 enquêteurs, cela représente 50 à 75 entretiens.


Une étude attentive de ces questionnaires nécessite au moins une journée et le chronogramme doit en tenir compte. Dans toutes les études dont nous avons eu connaissance ou auxquelles nous avons participé, l'exploitation de la pré-enquête test a conduit à modifier profondément le questionnaire ménage initial. Parfois, les modifications peuvent être si substantielles qu'une seconde pré-enquête test s'impose.

1.13.2.Les "focus groups"




1.13.2.1.Objectifs et intérêt des "focus groups"

Dans les études d’évaluation contingente, une technique d’investigation destinée à améliorer le questionnaire d’enquête-ménage s’est peu-à-peu imposée : celle des « focus groups » ou "panels".


Les « focus groups » consistent à rassembler un petit groupe de personnes avec lequel un entretien est mené de façon à obtenir des informations sur les attitudes, la perception et les pratiques de ces personnes. Ces informations serviront ensuite à concevoir au mieux les questionnaires d’enquête-ménages.
Cette technique fut introduite à l’origine dans les études de marketing par des chercheurs du secteur privé qui voulaient tester auprès d’un panel de consommateurs actuels ou potentiels les réactions de ces derniers à de nouveaux produits ou à des messages publicitaires. Ces chercheurs remarquèrent que les gens sont souvent plus enclins à exprimer leurs opinions lorsqu’ils sont réunis en petits groupes plutôt que lors d’entretiens individuels, et que la discussion entre les membres du « panel » les incitaient à réfléchir et à s’exprimer davantage.
Bien qu’initialement employée pour tester la réponse comportementale à des biens de consommation privés, la technique s’applique également aux opinions des usagers actuels ou potentiels sur les services publics.
Ces discussions peuvent être d’une aide inestimable lorsqu’il s’agit de jauger l’importance d’une série de problèmes ou de répondre avec une confiance minimale à un série d’hypothèses conditionnant la méthodologie d’enquête de volonté de payer.
Il est essentiel par exemple de savoir qui contrôle généralement les revenus monétaires du ménage et, plus particulièrement, si les femmes ont ou non un poids suffisant sur la gestion du budget domestique et sur les décisions d’investissement pour que leurs préférences quant à un système amélioré d’alimentation en eau potable ou d’assainissement soient susceptibles d’affecter le paiement par le ménage. Ce problème peut être soulevé dans la discussion au cours des « focus groups » et le choix des individus à enquêter se fonder utilement sur les enseignements ainsi tirés.
On peut légitimement penser que cette précaution aurait permis d’éviter le décalage observé entre les conclusions tirés de certaines études de volonté de payer et le comportement des ménages après mise en œuvre du projet. Tel est le cas à Ouagadougou, où le projet de démonstration réalisé dans le cadre du PSAO57 de 1991 à 1994 a largement infirmé les prévisions fondées sur les résultats de l’étude prélable de VDP58. Cette dernière, partant du principe que « les chefs de ménage sont clairement ceux qui prennent des décisions »59, n’avait pas interrogé les autres membres du ménage. Or, il a été montré60 que les femmes, directement confrontées aux problèmes quotidiens générés par l’évacuation des eaux usées ménagères, aux contraintes de nettoyage des sanitaires et de quête de l’eau, avaient « clairement joué un rôle non négligeable dans la prise de décision », conduisant les ménages bénéficiaires du projet de démonstration à demander davantage de puits perdus que prévu et, pour les latrines, à opter plutôt pour la réhabilitation des fosses traditionnelles (sans eau) que pour les latrines à chasse manuelle.

1.13.2.2.Méthodologie des « focus groups »


De petits groupes...
Le nombre de personnes rassemblées dans un « focus group » est de 5 à 20. Le nombre est à apprécier en fonction de contraintes pratiques et de l’homogénéité sociale, culturelle et économique de la zone de résidence du groupe. Une dizaine semble un bon compromis.
...semi-structurés
En général, il s’agit d’un échantillon de personnes d’un quartier. Le plus souvent, le projet contacte le chef de ce quartier en l’invitant à rassembler un nombre donné de ses « voisins » pour une réunion à une date et en un lieu convenu d’avance avec lui.
Le profil des participants devrait être semblable à celui des personnes que l’on veut enquêter lors de l’étude de VDP, à moins que l’on se pose précisémment la question soulevée précédemment : celle du profil des membres du ménage susceptibles d’influer sur la décision du ménage. Dans ce cas, il faudra évidemment éviter que le groupe ne soit composé que de chefs de ménage ou d’hommes et rechercher plutôt un équilibre numérique. Ceci doit être clarifié avec le chef de quartier. L’absence de consignes (et d’explications) conduira inévitablement ce dernier à ne convoquer que des chefs de ménage, qui seront de surcroît des notables du quartier et biaiseront la représentativité des opinions.
Un entretien semi-directif...
Le « focus group » doit être animé, généralement par le directeur d’étude, un membre de l’équipe de projet ou un superviseur d’enquête. Le rôle de l’animateur est de mener la discussion de façon plus ou moins informelle, en l’orientant par des questions ouvertes et de façon assez générale sur les sujets abordés par le futur questionnaire d’enquête-ménages.
La durée moyenne des « focus groups » est de 1h30 à deux heures.
...à consigner et exploiter soigneusement
Au minimum, une seconde personne de l’équipe de projet doit être présente pour assurer le rôle de secrétaire de la réunion et noter le plus soigneusement possible les interventions de chacun des participants. La langue majoritairement parlée dans le quartier doit lui être familière. L’enregistrement de la réunion peut fournir une aide appréciable pour la retranscription « au propre » de son compte-rendu.
Après diffusion des comptes-rendus des focus groups au sein de l’équipe de projet, le directeur d’étude doit en assurer l’exploitation et la synthèse et l’équipe doit se réunir pour débattre des conclusions et les valider. A ce stade, l’équipe de projet doit avoir une vue claire et consensuelle des hypothèses sur lesquelles reposera l’enquête-ménage, c'est-à-dire : ce qui peut être considéré comme acquis, ce qui doit être confirmé, infirmé ou quantifié par les enquêtes.
Les aspects couverts par les focus groups
Les questions qui peuvent être abordées lors des « focus groups » couvrent tous les aspects abordés par le futur questionnaire d'enquête61 :


  • Les pratiques actuelles d’approvisionnement en eau et d’assainissement

  • Les prix et quantités payés pour les services d’eau existants (y compris ceux fournis par le secteur artisanal et/ou informel)

  • La satisfaction ou l’insatisfaction des ménages à l’égard de ces services

  • Les priorités attribuées à l’eau, à l’assainissement et à d’autres améliorations

  • La confiance accordée à la société d’eau ou à l'entité gestionnaire

  • La nature des améliorations souhaitées

  • La connaissance des systèmes améliorés

  • La volonté de payer pour des améliorations

  • Les modes d’épargne pour ces améliorations

  • Les modes de paiement envisageables pour ces améliorations

  • Etc.




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