6.3Des techniques permettant de limiter les volumes d'information à transmettre 6.3.1.1les techniques de compression notamment d'images vidéo (MPEG) et de sons (MP3)
Ces technologies réduisent de façon drastique le volume d'informations à transporter et se combinent avec l'augmentation de capacité des réseaux pour rendre progressivement possible le transfert de la musique puis de la télévision sur internet en temps réel (streaming)
Voir Mpeg2 et Mpeg4 pour la Vidéo www.mpeg.org et Mpeg1 Layer3 ou "MP3" pour l'Audio www.mp3.com
6.3.1.2La multiplication des serveurs de proximité (Proxy) et les Content Delivery Network (CDN)
Les PROXY ou "sites miroir" dupliquent les pages les plus consultées à proximité de l'internauteévitant ainsi des transmissions transcontinentales.
Les (CDN) Content Delivery Network allègent aussi bien les besoins de bande passante des sites Web que celle des fournisseurs d'accès : le principe consiste à installer des serveurs chez ces derniers répliquant le contenu statique des sites.
Le leader, Akamaï www.akamai.com a ainsi installé 10.000 serveurs chez les principaux FAI et sa technologie permet surtout par un "routage intelligent" d'optimiser les flux de données transmises (cette entreprise utilise à elle seule 7% du réseau Internet). Il est ainsi possible d'accélérer par un facteur 2 ou 3 le temps de chargement des pages et dorénavant tous les grands sites l'utilisent (Yahoo!, CNN, Amazon,…)
Digital Island (Câble&Wireless) a de surcroit construit son propre réseau en fibre optique pour desservir ses 3.500 serveurs
D'autre entreprises se sont lancées sur ce créneau : MadgeWeb, Adero, Inktomi, Network Appliance, CacheFlow,..
Toutes ces évolutions concourent à augmenter les capacités de transport ou à limiter les besoins de communications à longue distance.
6.4Une saturation constante quelle que soit la largeur de bande?
En France (source France Telecom) comme aux Etats Unis (source Bells Laboratories, Christian Huitema Autrans 99) le même constat a pu être fait : malgré une croissance du trafic de 15 % par mois, si la qualité de service ne s'est pas notablement améliorée, elle ne s'est pas non plus dégradée.
En fait ce miracle permanent nous conduit à bâtir une hypothèse radicalement opposée à celle couramment professée quant au fonctionnement de l’internet.
Il est en effet peu vraisemblable que le hasard soit à l’origine d’un strict parallélisme des taux de croissance de deux variables indépendantes à des vitesses sans précédent (+15% par mois) avec une qualité de service (insatisfaisante) rigoureusement constante.
Nous pensons qu’il y a une erreur de modélisation qui a entraîné la faillite du modèle de Metcalf voir page 240
Aujourd’hui les prévisionnistes anticipent une augmentation des besoins et s’inquiètent de la capacité des opérateurs de Telecom à suivre
En fait le fonctionnement réel nous paraît inverse:
Les flux de circulation de paquet (comme de voitures dans une grande ville) sont sur le moyen terme directement fonction des débits offerts (à prix donné), dès que les capacités de transport augmentent les flux font de même jusqu’à atteindre le "degré d’insatisfaction maximum admissible" qui est le véritable invariant du système.
(il est mesuré en temps réel par Andover Advanced Technology www.internettrafficreport.com)
et chacun d’entre nous, en tant qu’utilisateurs peut bien comprendre ce phénomène, nous nous censurons quand nous anticipons que tel ou tel téléchargement va être trop long et notre navigation se fait au rythme des débits autorisés.
Bien entendu ceci n'est pas vrai quand il y a une variation trop brutale (panne de réseau, ou à l'inverse mise en service d'une capacité nouvelle beaucoup plus grande)
Comme pour les voitures cela plaide pour des voies rapides à péage, non pas au premier chef pour rentabiliser les infrastructures, mais pour permettre, à côté du réseau " tourisme", d'avoir réseau professionnel réglé par une constante de "degré d'insatisfaction maximum admissible" différente : c'est la seule façon d'améliorer ce facteur
En fait cette fonctionnalité est aujourd'hui assurée par les lignes louées, mais comme nous l'avons vu avec un péage beaucoup trop élevé qui bloque de nombreux développements
Les débits sur Internet sont régis par la physique des gaz : ils occupent tout l'espace qu'on leur propose et il est vraisemblable que quelles que soient les capacités disponibles à l'avenir, l'Internet sera toujours autant saturé comme le sont nos disques durs (développement d'application plus gourmande comme la vidéo par exemple, pages Web plus riches, push plus volumineux, navigation plus rapide,...)
7Internet : une chance à saisir pour développer création d'entreprises et emploi 7.1La création d'entreprises dans les NTIC: un enjeu majeur, un problème spécifique 7.1.1Un enjeu majeur au delà des coups de folie de la bourse
1999 et le début 2000 ont été marqués par une perte de repère des investisseurs qui, conscients de l'ampleur de la révolution en cours sans bien en comprendre les ressorts, et craignant de "rater le train" ont déclenché des surenchères sur les valeurs boursières jusqu'à des valeurs sans rapport avec la capacité des entreprises à créer de la valeur (soit par leurs bénéfices après la phase de développement, soit par le potentiel de leur technologie pour un acheteur)
Ce phénomène a été amplifié par le fait que le prix d'une action, sur courte période, ne dépend pas de la valeur économique de l'entreprise, mais du prix auquel vous pouvez espérer la revendre … et ce prix dépend uniquement de ce que vous pensez que les autres pensent, et comme ceux-ci font de même, la valeur d'une action dépend de ce que vous pensez que les autres acteurs pensent que vous pensez on comprend bien l'extrême instabilité que cela crée
De surcroît Internet lui-même donnait la capacité d'effectuer des transactions beaucoup plus rapides, de façon beaucoup moins onéreuse et avec des outils d'aide à la décision extrêmement sophistiqués permettant au premier venu de disposer d'écrans analogues à ceux des "golden boys" et de penser qu'il disposait de la même information que les professionnels (courtiers en ligne voir page 106)
Enfin le principal actif d'une entreprise est aujourd'hui constitué d'immatériel : sa valeur est, comme le souligne Jeremy Rifkin, intrinsèquement beaucoup plus volatile qu'autrefois
Bien entendu cette vague spéculative, après l'éclatement de la "bulle", le "e-krach", est suivie par un creux tout aussi exagéré depuis lors renforçant l'idée pour certains que l'internet n'était qu'une mode éphémère comme la spéculation sur les tulipes au XVIIème siècle
C e phénomène avait été parfaitement prévu dans son principe par tous les économistes (avec en particulier la célèbre courbe du Gartner) …si ce n'est la date: La chute s'est produite 6 mois plus tard que prévu, ce qui a provoqué la ruine de ceux qui avaient "raisonnablement" spéculé à la baisse en juin 1999 comme Georges Soros et Tiger Fund et qui a accru encore l'amplitude de la vague
En fait l'analyse, non des cours de bourse, mais du développement des usages montre que pendant cette crise financière le développement de l'Internet, tant pour les particuliers que pour les entreprises se poursuivait sans rupture de rythme voir page 35
"notre étude démontre au contraire que loin d'être un pétard mouillé, l'e-business est une bombe à retardement" Novamétrie www.novametrie.com livre blanc 2001
Selon Lawrence Roberts, l'un des "pères" d'Arpanet, l'ancêtre de l'Internet, le trafic des grandes artères de l'Internet américain (compté en octets) aurait été multiplié par 4 entre avril 2000 et avril 2001. La croissance interne aux États-Unis serait supérieure au rythme moyen enregistré depuis 1997, tandis que le trafic entre les États-Unis et le reste du monde n'augmenterait "que" de 200 % par an. Les entreprises représentent 80 % du trafic.
www.caspiannetworks.com/pressroom/press/08.15.01.shtml www.caspiannetworks.com/library/presentations/traffic/Internet_Traffic_081301.ppt
le nombre d'actionnaires individuels en ligne a cru de 30% de septembre 2002 sur septembre 2001 (cabinet d'étude TLB) http://www.objectif-broker.com/actus.php?idActus=253
Or ce développement, même s'il concerne au premier chef les entreprises traditionnelles qui y trouvent une source d'économies, de réactivité et de développement, passe par l'émergence de nouveaux concepts et de nouveaux outils, et, l'expérience le montre, innovation signifie le plus souvent, création d'entreprise
La création d'entreprise, source d'emplois directs, mais aussi et surtout de compétitivité pour tout le tissu économique et d'évolution pour toute la société est donc un enjeu majeur et il ne faut pas déduire du e-krach et des innombrables disparitions qui ont suivi qu'il n'y a plus d'opportunité pour de nouvelles start-up
Rappelons nous seulement le développement de l'industrie automobile à la fin du siècle dernier et les centaines de constructeurs dont la plupart ont aujourd'hui disparu : de même qu'aujourd'hui, devant le potentiel de possibilités d'innombrables petites entreprises ont été créées, chacune apportant des idées neuves avant de disparaître ou d'être absorbées. En déduit-on pour autant la faillite de l'industrie automobile? Et il en a été de même pour les compagnies de chemin de fer, le télégraphe et plus récemment, les constructeurs informatiques
"l'e-krach, ce n'est pas le début de la fin, mais la fin du début"
La principale différence avec ce que nous vivons réside dans la vitesse avec laquelle cette évolution se produit aujourd'hui!
Enfin soulignons que de nombreuses innovations ont échoué parce que le marché ne s'est pas développé à la vitesse prévue (les inerties dans les comportements dans le commerce électronique, où à l'inverse les engouements que personne n'avait prévu comme pour le téléphone portable) sont souvent difficiles à anticiper. Ce n'est pas pour autant que les concepts développés sont sans intérêt: il est très vraisemblable que nombre d'entre eux figureront parmi les ingrédients du succès d'autres entreprises dans le futur et c'est la raison pour laquelle nous avons choisi de ne pas "gommer" de ce rapport ceux qui ont apporté des idées neuves, même si l'échec financier a sanctionné leur aventure
Ces créateurs ont apporté des idées neuves : ils méritent notre reconnaissance et leurs idées se doivent de ne pas être effacées de nos mémoires
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