Conceptualisation et éclaircissement sur les publics concernés


Quelques facettes du métier d’enseignant de FLE et les conditions de travail



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1.6. Quelques facettes du métier d’enseignant de FLE et les conditions de travail


L'enseignant FLE, subit également l'évolution contextuelle et son métier est pareillement en mutation constante. Les organismes de formation sont le plus souvent soumis à la loi 1901, alors que les centres de langue de FLE, publics et/ou privés, s’apparentent à des entreprises privées soumises aux lois du marché. Les salariés sont majoritairement sous contrat à durée déterminée.

Il existe là aussi une grande variété de statut et une relative précarité de l’emploi. Ceci s’explique en partie par le nombre fluctuant d’étudiants inscrits, mais aussi par les variations incessantes du contexte socio-économique. A cela s’ajoute le fait que les apprenants doivent être au minimum quinze dans les classes. C’est le cas également en formation de base, ce qui rend plus difficile une exigence de qualité.

La majorité des centres exige de la part des futurs enseignants, une formation universitaire en didactique du FLE ou en Sciences de l’éducation. Les établissements répertoriés dans le guide mondial des centres de français (Ulysse), exigent un minimum de formation générale. Une expérience d’enseignement semble être un sérieux atout pour exercer. Cependant, il n’existe pas d’équivalent IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres) pour l’enseignement du FLE. Seule, la maîtrise FLE propose des stages pour ses étudiants. Bien qu’elle se veuille une maîtrise à finalité professionnelle, elle n’a pas pour objectif d’assurer des débouchés complets. Il faut admettre, qu’en France, les places d’enseignants FLE en centre ou à l’Université sont de plus en plus rares alors que d’autres facettes du métier apparaissent. Il en est ainsi pour les enseignants de FLS au collège ou au Lycée et pour les formateurs. Il s’agit de considérer dès lors, que le métier d’enseignant FLE est multiple. La formation de ces enseignants doit en tenir compte. L’élaboration d’une véritable formation assortie d’un titre ou d’un diplôme permettrait de donner à ces enseignants le statut qu’ils méritent.

Lors de son allocution au Colloque « Maîtrise de la Langue » les 14 et 15 janvier 2003 à Paris, Chantal Forestal a pu rappeler que 68 % des enseignants dans les centres de langue du secteur public sont des non titulaires (vacataires ou contractuels). Les contrats de coopération en CDD (Contrat à Durée Déterminée) du Ministère des Affaires Etrangères n’incluent ni la retraite, ni le chômage. Il existe également des contrats locaux.

Les rectorats recrutent de plus en plus de stagiaires de maîtrise FLE, sous contrat. Madame Forestal souligne avec raison, qu’en l’absence de statut et de reconnaissance de leur formation, les enseignants sont considérés comme des « non-spécialistes » et des « non professionnels » alors même qu’on leur demande de maîtriser une multitude de compétences (créer leurs propres outils ou répondre à la diversité des situations et des publics). Les enseignants du secondaire, qui travaillent avec des enfants relevant du FLE ou du FLS, se forment généralement à l’université. Ils obtiennent un diplôme comme la licence, la maîtrise ou le DEA (Diplôme d’Etudes Approfondies)113.

Ils disposent généralement d’une forte expérience dans le domaine de l’enseignement et peuvent parfois regretter que les cours à l’université ne correspondent pas toujours à une intégration scolaire. En effet, si les cours FLE permettent d’appréhender la langue de manière très ouverte, il n’en reste pas moins, que la question des savoirs scolaires est une particularité dont il faut tenir compte. Il n’existe pas d’approche spécifique pour cette situation. En ce sens, c’est un problème qui se rapproche de l’enseignement du Français aux personnes primo arrivantes analphabètes ou de celles qui relèvent du FLE.


Concernant les enseignants FLE en centre, on note là encore un décalage entre le niveau de formation et les débouchés professionnels. Les conditions de travail des enseignants en FLE sont toutefois relativement meilleures que celles des formateurs puisqu’ils travaillent en moyenne 18 heures par semaine et bénéficient des congés de l’Education Nationale.

Le salaire reste encore supérieur à celui du formateur puisqu’un enseignant FLE touche en moyenne de 1500 € à 1700 € par mois. Dans les centres de FLE privés, les conditions de travail des nouveaux arrivés se sont aggravées. Ils sont soumis à une exigence de rentabilité et le contrôle est effectué par un responsable pédagogique qui, dans la plupart des cas, n’est pas un professionnel.

En organisme de formation à visée insertion, le formateur est soumis aux exigences du cahier des charges et à une obligation de résultats. On lui demande de rendre des comptes sur les débouchés de ses stagiaires à la fin des stages. Peu importe que ce soit un véritable emploi ou une activité transitoire.

On trouve donc des différences et des points communs entre les formateurs et les enseignants de FLE. Comment envisager ces éléments dans l’élaboration d’une certification commune ?

Il y aurait sans doute lieu de se pencher sur la création d’un diplôme comme un CAPES (Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement secondaire) de FLE qui assurerait une valorisation du métier. En effet, les étudiants de la mention FLE en licence cherchent avant tout à passer un CAPES ou à rentrer à l’IUFM. Ceux qui suivent des formations continues le font uniquement dans une démarche individuelle. La mention FLE n’est souvent qu’un complément à une licence de langues vivantes ou de sciences du langage.

Trop souvent, le FLE n’est considéré que comme une filière complémentaire. Il semble que dans une perspective de formation d’enseignants/ formateurs, la didactique du FLE et plus précisément, la didactologie des langues et des cultures pourrait prendre une autre dimension. La deuxième partie de cette thèse démontrera en quoi cette discipline est impliquée dans la formation de base et proposera des pistes de travail concrètes.

Une réflexion sur les savoirs et savoir-faire à acquérir doit être menée dans les trois domaines : L’alphabétisation, la didactique de l’oral en FLE, la didactique de l’écrit avec des personnes en situation d’illettrisme. La formation de formateurs devrait couvrir deux domaines qui interagissent : une connaissance de l’environnement socio-économique, une formation à l’alternance. Il faudrait également permettre aux formateurs d’analyser les modalités de lecture et d’écriture en rapport avec leur action professionnelle. Nous reviendrons ultérieurement sur les contenus d’une formation de formateurs. La situation actuelle des formateurs est pour le moins précaire. Il était important d’en comprendre les raisons.

Cette présentation des conditions actuelles de la formation à travers le statut des formateurs montre, s’il en était besoin, à quel point il est important, aujourd’hui, de traiter de la question de l’enseignement du français aux adultes de manière globale.

La formation des formateurs est sans conteste l’un des points clefs de la qualité de la formation. C’est la raison pour laquelle nous fournirons quelques propositions en seconde partie de ce travail.

Nous pensons qu’il devient urgent de repenser la formation. Notre travail sur le terrain est issu d’une formation universitaire riche d’enseignements. Il nous apparaît que la solution formative peut émerger de la didactique du FLE. Nous verrons dans la seconde partie de ce travail, quelles peuvent être les pistes à privilégier.



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