Submersions fertilisantes comprenant les travaux



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La situation des roselières influe beaucoup aussi sur
la valeur des produits; à cause des difficultés plus
ou moins grandes de récolte et surtout de transport.

Il en existe dans les environs d’Arles qui tout en


étant de médiocre qualité peuvent donner un pro-
duit d’environ 100 fr. par hectare; tandis que ceux
de la Camargue bien que fournissant des produits,
meilleurs et plus abondants, ne peuvent être amo-
diés que de 50 à 60 fr., par suite des mauvais che-
mins, des péages sur les ponts et de l’éloignement
des lieux d’emploi.

Hérault. — Ce département comprend, dans la
région du littoral, sur une longueur de plus de
80 kilomètres, depuis les environs d’Aigues-Mortes
jusqu’au delà de Béziers, une grande quantité d’é-
tangs. On pourrait, à l’aide de quelques dérivations
d’eaux limoneuses, transformer en roselières, très-
productives, de vastes superficies, occupées ac-
tuellement par des marais insalubres ou des terrains
salés. Mais il n’a encore été rien fait pour réaliser
cette amélioration.

La faible récolte, de roseaux ou de triangle, qui


s’effectue aujourd’hui, dans cette région, est loin de
suffire à la demande qui en est faite chaque année,
dans l’intérêt de son vignoble. Au point de vue de
cet engrais le département de l’Hérault est donc,
dans l’état actuel des choses, consommateur, mais
non producteur.

IV. — Roselières du département du Gard.



Vallée du Vistre. — Cette rivière d’abord peu con-
sidérable dans la partie supérieure de son cours, où

elle reçoit comme affluent la fontaine de Nîmes, de-


vient plus importante et est sujette à des déborde-
ments périodiques, dans sa partie inférieure; et
aboutit à la mer comme le Vidourle, en traversant
les marais des environs d’Aigues-Mortes.

Toute l’étendue desdits marais, sujette aux sub-


mersions des eaux du Vistre, produit des roseaux
de hauteur médiocre mais d’excellente qualité; que,
dès lors, on récolte plutôt comme fourrage que
comme engrais. C’est pourquoi leur prix se tient
toujours assez élevé. Leur principal centre est dans
les environs de Saint-Laurent d'Aigouze, où l’hec-
tare de cette culture s’afferme de 250 à 260 fr. et
dont la valeur foncière dépasse 4.000 fr.

Marais communaux de Vauvert. — Cette com-
mune possède une assez grande étendue de marais
dans les environs de l’étang de Scamandre. Ils sont
en partie traversés par le canal de Beaucaire. Le sol
dans toute cette région provenant d’atterrissements
déposés dans la mer, se trouvait primitivement sa-
turé de sel; et dès lors ces marais ne pouvant rien
produire ne donnaient aucun revenu. Cependant des
submersions accidentelles du petit Rhône, en temps
de crues, commencèrent à en opérer le dessalement ;
et peu à peu on y vit apparaître la végétation du ro-
seau. En 4815 il y en avait déjà une quarantaine
d’hectares, qui s’amodiaient 1.500 fr.

Depuis lors cet état a bien changé. Par suite d’un


arrangement passé entre la commune et la compa-
gnie concessionnaire du canal, celle-ci s’est chargée

de faire, moyennant un prix convenu, les travaux


nécessaires pour l’introduction des eaux du Rhône
dans les marais susdits; et pour leur évacuation à la
mer, dans les mêmes conditions où cela se pratique
pour les marais appartenant à ladite compagnie.

A partir de cette époque le dessalement et l’exhaus-


sement du sol tant des marais que du bassin même
de l’étang ont été en progressant rapidement. De plus
comme les eaux du Rhône, dans les crues d’automne,
quoique bien moins riches que celles de la Durance,
sont encore très-favorables pour cette destination, les
revenus de ladite commune, basés sur la seule amo-
diation des roseaux, ont suivi une progression rapide.

Aujourd’hui les 650 à 700 hectares de marais ro-


seliers qu’elle possède dans ce bassin, de part et
d’autre du canal de Reaucaire, ne rendent pas moins
de 60.000 fr., en moyenne; selon la plus ou moins
grande abondance de la végétation, qui elle-même
est entièrement due au bénéfice des submersions.
Ce revenu continue d’ailleurs de s’accroître progres-
sivement.

Les communes de Rellegarde et de Saint-Gilles


possèdent aussi, dans cette même région, quelques
marais roseliers dont les produits s’afferment moyen-
nement 100 fr. l’hectare et dont la valeur foncière
est de 2.000 à 2.500 fr. L’étendue en est moins
considérable que ceux de la commune de Vauvert.

Marais de la compagnie du canal de Bean-


caire. — Concession desdits marais. — C’est ici

que la production roselière s’effectue sur la plus


grande échelle et donne les produits les plus élevés.
Mais ce résultat remarquable n’a été obtenu qu’à
l’aide de travaux intelligents, après une étude ap-
profondie des circonstances locales et en triomphant
de beaucoup de difficultés.

Voici un extrait des dispositions législatives en


vertu desquelles la compagnie concessionnaire des
canaux de Beaucaire (1) est devenue propriétaire de
tous les marais ci-devant domaniaux, compris prin-
cipalement entre Beaucaire, Aigues-Mortes, le canal
et le petit Bhône.

La loi du 25 ventôse an IX (16 mars 1801), qui


ordonne l’achèvement des canaux susdits par voie
de concession, dispose :

Art. 4. — Les concessionnaires pourront être su-
brogés aux droits de la nation, pour tout ou parties
des marais qui lui appartiennent, depuis Aigues-
Mortes jusqu’à Beaucaire, selon l’état qui en sera
fait; pour les posséder à perpétuité à titre de pro-
priété incommutable; le tout à la charge de dessé-
cher ces marais,
et de les mettre en état de culture,
avant la fin de l’an XV.

Art. 5. — « La propriété des marais et la taxe
de navigation tiendront lieu aux concessionnaires
du remboursement de leurs avances, de construc-
tion et de dessèchement, ainsi que de toute répéti-
tion et indemnité quelconque.

Art. 6. — « La durée de la concession ne pourra
excéder quatre-vingts ans.

Art. 7. — « Les concessionnaires sont autorisés
à acquérir les terrains appartenant à des particuliers
qui seront nécessaires, tant pour l’établissement des
canaux et de leurs dépendances que pour le dessè-
chement des marais; à la charge du payement
préalable et des autres conditions réglées par les lois.

Art. 8. — <• Les concessionnaires jouiront relati-
vement auxdits canaux et marais des affranchisse-
ments ou modérations de contributions directes,
pendant le temps, et aux conditions déterminées par
les lois concernant les marais desséchés. »

En exécution de cette loi un traité est intervenu


le 27 floréal an IX (17 mai 1801), entre le ministre
de l’intérieur et la compagnie Perrochel, en ce qui
concerne, d’abord, le droit de percevoir, pendant
quatre-vingts ans, à dater du 1er vendémiaire an X
les taxes de navigation sur les canaux précités, les-
dites taxes assimilées à celles perçues sur le canal
du Midi.

Le § 3 de l’art. 1er de ce traité concède à ladite


compagnie la propriété incommutable de tous les
marais tant supérieurs qu’inférieurs, étangs et palus
situés dans le département du Gard; soit entre Beau-
caire et Aigues-Mortes, soit entre ce dernier point
et l’étang de Manguio, dans toute leur étendue, en
longueur et largeur, appartenant à la république;
soit qu’ils proviennent du domaine, ci-devant royal,
des États de Languedoc, de domaines nationaux, etc.,

pour être possédés par les concessionnaires et leurs


successeurs à perpétuité et en toute propriété.

D’après l’art. 5, ces marais sont estimés d’une


étendue de 4.000 hectares; plus ceux dont la nation
est propriétaire, mais qui peuvent être soumis à
des droits d’usage, de dépaissance, ou autres ser-
vitudes et leur valeur à une somme d’environ
100.000 francs. — Mais soit que l’étendue ou la va-
leur effectives se trouvent au-dessus ou au-dessous
de cette estimation, il a été stipulé que les parties
ne pourront prétendre respectivement aucune répé-
tition ou indemnité quelconque, l’une contre l’autre,
l’évaluation approximative ci-dessus n’ayant été
faite que pour régler la perception du droit d’enre-
gistrement.

Conformément aux dispositions de l’art. 4 de la


loi précitée, l’art. 6 du traité rappelle que l’abandon
des marais est fait spécialement, à charge par les
concessionnaires d’exécuter les travaux qui seront
prescrits, pour parvenir à les dessécher,
et mettre en
culture, dans le délai prescrit, sous peine de dé-
chéance.

D’autres dispositions secondaires sont relatives : à


la rédaction d’un état général des marais concédés ;
à la subrogation de la compagnie aux droits de l’État,
pour les expropriations de terrains; enfin aux indem-
nités à réclamer, par celle-ci, aux propriétaires des
marais particuliers, qui se trouveraient améliorés par
ses travaux.

Situation hydrographique. — En jetant les yeuxsur le plan représenté PI. XVI, on voit que la super-
ficie comprise entre le canal de Beaucaire, le petit
Rhône, les environs de Saint-Gilles et la mer est un
terrain d’alluvion de même origine que celui du reste
du Delta du Rhône, c’est-à-dire formé principale-
ment des alluvions de la Durance qui s’avancent
constamment dans la mer.

Par suite du cordon littoral que l’action du vent


du sud tend à accroître continuellement, beaucoup
de ces terrains se trouvaient en contre-bas du niveau
des mers moyennes et surtout des hautes mers; ce
qui rendait leur dessèchement impossible parles pro-
cédés ordinaires d’écoulement. En outre, ils étaient
saturés de sel et c’était là un nouvel empêchement à
l’obligation de la mise en culture telle que la loi de
l’an IX l’avait prescrite. Aucun projet ne fut donc
rédigé, dans ce but, par les ingénieurs de l’État; et
la compagnie dut aviser, par elle-même, à la recher-
che d’autres moyens.

Avant d’entrer dans les détails relatifs à cet objet,


il est utile de donner d’abord une notion succincte
de la situation exceptionnelle du territoire dont il
s’agit. Nous trouvons ces notions très-bien exposées
dans un rapport de M. Thouvenot, ingénieur du ser-
vice hydraulique, dont voici quelques extraits :

« L’étang de Scamandre situé sur le territoire


des communes de Saint-Gilles et de Vauvert, occupe
la partie la plus basse de la plaine, limitée à l’est par
le grand et le petit Rhône, au sud par les canaux de
Sylvaréal et du Bourgidou, au nord et à l’ouest par le

canal de Beaucaire. Cet étang sert ainsi de récipient


aux eaux de toute origine qui arrivent dans le bassin,
dont nous venons de donner les limites.

« Les digues du Rhône et les levées qui entourent


les canaux de navigation que nous venons de nommer
font de ce bassin un espace entièrement fermé. Il ne
communiqueavecles eaux environnantes qu’au moyen
d’ouvrages spéciaux, tels que martellières, barrages
à poutrelles ou autres manœuvrés dans l’intérêt de
la production agricole, soit pour l’irrigation d’hiver,
soit pour le dessalement du terrain, ainsi que nous
l’expliquerons plus loin.

« Ce bassin a une étendue de 25.000 hectares.


Les parties les plus élevées situées au nord, et le long
du Rhône, ne dépassent pas la cote de 6 mètres au
dessus du niveau de la mer et s’abaissent jusqu’à la
cote — 0m,50. Telle est l’inclinaison générale de la
plaine.

« Le plafond de l’étang de Scamandre descend à


la cote— 1m, 80. Il sert ainsi de récipient à toutes les
eaux de la plaine. Sa contenance habituellement sub-
mergée est de 800 hectares environ.

« Les terrains les plus élevés delà plaine, jusqu’à


1 mètre au-dessus du niveau de la mer, sont pro-
pres à toutes les cultures. Les terres basses dont
l’élévation est comprise entre les cotes 0et — 0m,50
sont, lorsqu’elles sont suffisamment dessalées, ex-
ploitées à l’état de roselières et donnent des produits
fort recherchés comme engrais.

« Les terrains dont la hauteur est comprise entre

les cotes 1 et zéro ne constituent ni de bonnes terres
arables ni des marais. Ils ne produisent que de très-
maigres produits et sont à peu près sans valeur. —
On les désigne dans le pays sous le nom d’Inganes
(terrains salés).

« La superficie totale du bassin de Scamandre se


distribue ainsi qu’il suit, entre ces différentes caté-
gories de terrains :

Terres (entre les cotes + 6 m. et + 1 m.). 10.000 h.


Superficie totale du bassin. . . . 25.000 h.

« L’origine de ces terrains est incontestablement


la même que celle de l’île de la Camargue. Ils
Ont été formés des dépôts successifs que le Rhône
apportait à la mer, par des branches aujourd’hui
atterries.

« La formation de ces dépôts, dans l’eau de mer,


explique la présence du sel que l’on trouve encore
en quantité plus ou moins grande dans tout le bassin
selon la position des points que l’on considère et
qui, lorsqu’il existe en proportion trop considérable,
rend toute végétation impossible. Aussi l’expulsion
du sel delà couche de terrain qui sert à la végétation
est-elle la condition essentielle de la mise en valeur
des terrains de la plaine.

« Le long du Rhône où se trouvent naturellement


les terrains les plus élevés, la hauteur des alluvions
et l’inclinaison du sol a permis aux eaux pluviales
d’opérer une sorte de lessivage du sol qui a entraîné
tout le sel qui pouvait nuire à la végétation. »

Système des travaux. — Le dessalement naturel,
par les eaux pluviales, n’étant plus possible sur les
marais ayant, pour la plus grande partie, leur pla-
fond en contre-bas de la mer, il a fallu recourir à
d’autres moyens. Il s’agissait surtout d’y faire ar-
river durant l’hiver de grands volumes d’eau, dont
on assurait l’écoulement au commencement de l’été ;
attendu que par leur renouvellement réitéré ils opé-
reraient l’enlèvement successif du sol, et que, de
plus, limonage, quoique peu considérable, procuré
par les eaux du Rhône, finirait par en exhausser peu
à peu la surface.

C’est pour la réalisation de ce programme qu’a


été projeté le système général de canalisation, repré-
senté Pl. XVI. Il est dû à l’initiative de M. Paulin
Talabot, alors attaché à la compagnie du canal de
Beaucaire.

Deux grandes prises d’eau sont établies à cet effet,


l’une sur le canal de Sylvaréal, au lieu dit le clos
de la Panne, l’autre sur le petit Rhône, au Mas de
Capette; et cette dernière se bifurque en plusieurs
canaux secondaires, qui desservent les parties nord
et sud du périmètre général.

Dans la partie supérieure, territoire de Bellegarde,


les prises peuvent avoir lieu, selon l’état des eaux,soit sur le petit Rhône, soit sur le canal de Beau-
caire.

Les marais, divisés par le canal en deux périmètres


dont le principal est sur la rive gauche, c’est-à-dire
dans l’île comprise entre ce canal, le petit Rhône et
la mer, ont été divisés, par un grand nombre de ri-
goles transversales et par des fossés comprenant entre
eux des espaces qui portent le nom de clos, dans les-
quels s’effectue l’exploitation du roseau.

Chaque année, à partir du 1er novembre, époque


à laquelle la récolte doit être enlevée, les eaux du
petit Rhône sont introduites dans les prises de Sylva-
réal et de Capette, par grands volumes, dans tout le
bassin. Ensuite après quinze à vingt jours on assure
leur écoulement, par le canal de Beaucaire. Cette
opération se renouvelle d’ailleurs jusqu’au com-
mencement de l’été, à des intervalles indéterminés;
toutes les fois que les eaux du Rhône sont d’un ni-
veau assez élevé pour le permettre.

A partir du mois de juin, on procède à l’assèche-


ment des marais afin d’en faciliter la récolte. C’est-
à-dire que l’on ouvre un débouché à toutes les eaux
pouvant être évacuées de cette manière, et l’évapo-
ration enlève promptement le surplus. On conçoit
que ce moyen indirect cessera d’être employé aussitôt
que le sol des marais sera suffisamment exhaussé
pour permettre, à une époque quelconque de
l’année, leur vidange par simple écoulement; et
alors les submersions pourront être plus prolongées.

Valeur des produits. — La valeur locative moyenne

des marais roseliers, tant de la compagnie que de


la commune de Vauvert, ressort à environ 80 fr.
l’hectare. Mais, ainsi que nous l’avons déjà dit, le
prix de vente annuelle des roseaux dépend d’abord
de leur plus ou moins grande abondance, essentiel-
lement subordonnée aux submersions qu’ils ont re-
çues durant les six mois d’hiver; et elle dépend beau-
coup aussi des facilités d’extraction et de transport.

Tel clos où les voitures peuvent pénétrer, qui se


trouve de plus situé à proximité des chemins d’ex-
ploitation, vaudra 120 fr. l’hectare ; et lamême quan-
tité de roseaux mise en vente dans un endroit privé
des mêmes facilités ne rapportera pas moitié de ce
prix.

Les adjudications se font chaque année en octobre,


après des publications et affiches, apposées dans les
communes voisines et indiquant la quantité approxi-
mative des roseaux, à extraire dans chaque clos.
Cette précaution était d’ailleurs utile; puisque la
récolte, entièrement subordonnée aux volumes d’eau
disponibles, peut être très-variable d’une année à
l’autre.

Les payements ont lieu, au comptant, entre les


mains des agents de la compagnie, délégués pour
présider à ces ventes.

Aussitôt après la récolte les roseaux, déposés sur


les berges des canaux, sont aussitôt mis en bottes
de 6 à 10 kilog., et chargés, soit sur voitures, soit
sur bateaux, pour être conduits à destination.

Ce produit spécial est l’objet d’un revenu impor-

tant pour la compagnie, aujourd’hui que 3500 hec-
tares environ sont en exploitation.

Dans les années où l’eau est rare ce revenu peut


descendre à 260.000 fr. (soit à 74f,28 par hectare).
Mais, dans les bonnes années, comme ont été 1865
et 1866, il dépasse généralement 300.000 fr. (soit
85f, 70 l’hectare).

Le capital correspondant à un revenu moyen de


280.000 fr. à 4 p. 100 est de 7.000.000 (sept mil-
lions).

Et il y a loin de ce prix à celui de 100.000 fr.,


payé par la compagnie pour l’achat des 4.000 hec-
tares de marais, à l’origine de la concession; prix
qui ne représentait que 250 fr. par hectare. — Au-
jourd’hui il est de 2.000 fr., rapport de 1 à 8.

Quand les 4.000 hectares pourront profiter du


bénéfice des submersions qui seront alors plus pro-
longées, le revenu moyen ne sera pas au-dessous de
100 fr. l’hectare et la valeur en capital atteindra au
chiffre de 10 millions.

NOTES DU CHAPITRE XXIII.

Espèces et variétés de plantes aquatiques, exploitées
avec profit clans les marais-roseliers.

La principale est le grand Roseau, ou Roseau à


balai (Arundo phragmites), dont la végétation est très-
abondante et qui peut fournir, quand il est jeune,
un excellent fourrage pour les bêtes bovines, ou
même pour les chevaux. — D’après la rapidité de sa

multiplication et sa hauteur considérable, atteignant


souvent à 4 mètres, c’est lui qui, dans les roselières
du midi de la France, donne les produits les plus
recherchés; surtout quand on le récolte comme li-
tière et engrais.

Ce genre comprend de nombreuses espèces et les


botanistes modernes l’ont divisé en cinq ou six grou-
pes correspondant à la tribu des Arundinacées. Mais
l’espèce la plus importante, au point de vue qui
nous occupe, est le roseau commun.

Sa croissance spontanée, dans les bassins de col-


matage, n’a pas lieu immédiatement. Elle est ordi-
nairement précédée de celle de diverses plantes,
appartenant à d’autres familles, parmi lesquelles on
doit signaler les scirpes, et particulièrement le scir-
pus
triqueter désigné vulgairement sous le nom de
triangle. Il fournit aussi une abondante litière; mais
sa récolte étant moins abondante que celle du ro-
seau a également moins de valeur. — Avec certaines
eaux on n’obtient que le triangle ; avec d’autres, le
triangle mêlé au roseau. Mais ce dernier s’obtient
toujours seul, quand elles sont riches et limoneuses.

Les autres plantes, d’intérêt secondaire, qui nais-


sent aussi, spontanément, dans les roselières sur-
tout dans les premières années de leur mise en eau,
sont les laiches ou carex, et d’autres espèces de
la famille des cypéracées ; la massette (typha latifo-
lia),
qui donne, étant coupée jeune, un excellent
fourrage, mais que néanmoins on emploie, princi-
palement, comme litière et engrais.

NOTES.


NOTE I.

AMÉLIORATION DU DELTA DU RHÔNE, ET AUTRES TERRAINS STÉRILES,


PAR LES EAUX DE LA DURANCE.


Parmi les applications qui peuvent être faites, en France,
des divers systèmes de travaux décrits dans cet ouvrage, il en
est une plus importante que toutes les autres, et sur laquelle
nous allons dire ici quelques mots. Comme il n’existait jusqu’à
ce jour que peu ou point de documents sur lesdits travaux,
beaucoup de personnes auraient pu regarder comme impos-
sibles, ou au moins comme problématique le succès de cette
grande entreprise. Mais aujourd’hui, en présence des faits
constatés, dans des conditions moins avantageuses, le doute
n’est plus possible, puisque l’on pourra protiteriei de facilités
exceptionnelles.


L’amélioration, dont il s’agit, intéresse dans le seul dépar-
tement des Bouches-du-Rhône, une superficie de plus de
600 kilom. carrés de terrains, actuellement improductifs et
insalubres, mais dont la transformation successive en terres
de première qualité sera un des plus grands bienfaits que puisse
espérer ce pays.


Ce territoire se subdivise en plusieurs périmètres, placés
dans des conditions distinctes, et qui sont désignés sur la carte
hydrographique, PI. XVII. Leurs superficies calculées en
nombres ronds au maximum et au minimum, sont les sui-
vantes :


A Plaine dite de la Crau 26.000 hect.

B Marais de Fos, du Landre, etc 4.000

C Bas-Plan-du-Bourg 9.600

D Basse-Camargue 22.400

Ensemble 62.000 hect.

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