4.IIAvant projet 4.II.1La digue
Deux solutions sont possibles pour réhabiliter le parement le long de la digue.
La première consiste à récupérer les moellons sains et à remplacer ceux abimés afin de reconstruire le parement en pierre. Étant donné l’altération avancée d’une portion non négligeable des moellons en places, un tri sera fait afin de récupérer et de réutiliser ceux qui peuvent l’être.
Les nouveaux moellons ne devront pas être en pierre calcaire. Le calcaire dissout dans l’eau tue les poissons à proximité et résiste moins bien à l’érosion hydraulique.
Une attention particulière serait apportée aux rejointements entre moellons.
Une deuxième solution consisterait à évacuer tous les moellons et à utiliser une technique de béton projeté le long de la digue afin de créer un parement uniforme en béton.
Les souches d’arbres actuellement incorporées au parement seront dessouchées afin de limiter au maximum la dégradation du parement à recréer. Le rechargement des trous ainsi créés se fera à l’aide d’un matériau imperméable et sera compacté en place.
4.II.2Les pistes
La piste sur digue sera refaite entièrement. L’utilisation de matériaux calcaires est proscrite pour les même raisons qu’en 3.1. Étant donné le passage occasionnel de véhicules lourds sa structure sera du type :
Les arbres, le long de la piste, seront conservés.
La piste de fond sera purgée et dévasée à l’aide de pelles mécaniques. Des camions (type 15 tonnes) seront utilisés afin d’évacuer les matériaux extraits. Les vases pourront être conservées sur site ou évacuées selon les exigences du Domaine de Lindre.
Une remise à niveau sera effectuée afin d’éliminer les ornières et de redonner une planéité acceptable à la piste et à la raquette de retournement.
La rampe d’accès à la piste de fond sera retravaillée. Sa pente sera amoindrie pour atteindre une valeur maximale de 8%. La piste sera rechargée aux endroits où le matériau manque. Un élargissement de la piste dans la rampe et ses alentours sera envisagé.
4.II.3Ouvrages côté moine
Les deux dernières marches de l’escalier d’accès, entre la crête de digue et la piste de fond, seront démolies et reconstruites en béton armé telles que le reste de l’escalier a été construit.
Les marches du fossé de pêche seront démolies. Elles seront reconstruites en béton armé (de manière à résister aux pressions de poussées des terres) et leurs dimensions seront adaptées aux contraintes des opérations de pêches. La crête de la marche supérieure devra se situer à la même hauteur que la raquette de retournement
A l’endroit où apparaissent les ventres, entre les ailes et les murs de hutte et sur le mur principal du moine, deux solutions sont possibles. La première est d’incorporer des tirants d’ancrages verticaux à la maçonnerie afin de stopper le phénomène d’instabilité due à la poussée des terres. En effet, le phénomène n’a pas atteint un point critique et l’ouvrage ne nécessite pas obligatoirement une démolition. Les joints entre les moellons et la maçonnerie béton absents ou en mauvais état, seraient reconstruits. La deuxième solution serait de reconstruire l’ouvrage en béton armé. L’étude d’avant projet permettra de définir la solution la économique.
Une passerelle aux normes et la plus pratique possible pour les opérateurs sera installée entre les deux murs de la hutte. On proposera une passerelle en caillebotis acier (traitée contre la corrosion).
Les grilles de protection des vannes seront remplacées.
Pour la vanne de fond deux solutions sont possibles en fonction des exigences du Domaine de Lindre.
La première serait de récupérer certaines pièces, de les réparer et de les adapter. La pelle serait sablée et récupérée. Ses pièces de guidage seraient remplacées. L’axe principal, déformé et corrodé, serait remplacé ainsi que le système de pivot entre la pelle et cet axe principal. Le reste du système de manœuvre serait conservé. Le bâti accueillant les organes de manœuvre serait démoli et reconstruit de manière à pouvoir supporter les efforts dus aux manœuvres. Le fourreau accueillant l’axe principal de levage serait repercé afin de respecter les contraintes de rectitude nécessaires au déplacement de l’axe sans contact sur les parois.
La seconde solution serait de remplacer totalement tout le système de vanne par un système standard ou sur mesure.
Pour la vanne de surface, une reconstruction globale est à envisager. Une nouvelle pelle en fonte de même dimension sera construite. Le système d’engrenages et de tringlerie de levage, fortement oxydé sera reconstruit lui aussi. Le bâti sur lequel reposera le nouveau système de levage sera suffisamment résistant pour supporter les efforts de levage sans s’endommager ni endommager les éléments qui l’environnent.
La canalisation en béton reliant la vanne supérieure à la pêcherie sera remplacée par une canalisation standard de diamètre 200 mm. La canalisation de fond sera conservée.
4.II.4Ouvrages côté pêcherie
L’important renard sera curé et la recharge des dépressions se fera par des matériaux de type glaise ou autre selon les exigences du Maître d’ Ouvrage.
Le parement du mur parallèle à la digue sera réparé. Les zones où les moellons ont disparu seront comblées par de nouveaux moellons ou par du béton armé. Une attention particulière sera prise dans la zone touchée par le renard. Les joints du parement seront à refaire aux endroits nécessaires.
Les systèmes de grilles et la passerelle seront reconstruits car les grilles sont trop corrodées et la passerelle dangereuse. Le nouveau système grilles-passerelle prendra en compte la sécurité et la pénibilité des opérations de nettoyage tout en respectant les normes en vigueur.
Figure 4 19 : Système de grilles-passerelle déjà existante sur le domaine
4.II.5Ouvrage de surverse
Le système de grilles, la passerelle et le radier supportant cet ensemble seront démantelés.
Un nouveau système passerelle-grille du même type que celui vu en 3.4. pour l’ouvrage du côté pêcherie sera bâti en remplacement. Ce nouvel ouvrage possédera les mêmes caractéristiques hydrauliques minimales que celui existant actuellement.
Le déversoir sera reconstruit en béton armé et possèdera les mêmes caractéristiques hydrauliques minimales que celui existant.
Une attention particulière sera apportée pour l’étanchéité entre le nouvel ouvrage et le terrain sur lequel il sera construit. On utilisera des terres argileuses suffisamment étanches pour assurer cette spécificité et pour curer les points de faiblesse déjà existants autours de l’ouvrage.
Les zones érodées accueilleront des enrochements afin de stopper ce phénomène.
Les arbres tombés seront laissés en place selon la volonté du Maître d’Ouvrage.
4.II.6Cabane
La cabane sera entièrement détruite. Les matériaux seront triés et la toiture en composé amianté suivra une filière de traitement spéciale. Les produits de démolition utilisables serviront à créer un remblai en bord de digue.
Une nouvelle cabane, en bois, de moins de 20 m² remplacera l’actuelle. Elle sera implantée de manière à ne plus rétrécir le passage de la piste sur digue. Pour cela elle s’appuiera en partie sur le remblai créé à l’aide des produits de démolition.
4.IIIProjet 4.III.1L’aspect financier
Voici le tableau récapitulant les tarifs estimés pour les travaux sur les étangs de Zommange et de Rorbach-lès-Dieuze:
Désignation
|
Zommange
|
Rorbach
|
Travaux préparatoires
|
11 000,00
|
11 000,00
|
Ouvrage de vidange
|
49 500,00
|
60 500,00
|
Cabane
|
10 000,00
|
-
|
Mur de digue
|
45 000,00
|
-
|
Ouvrage de surverse
|
44 700,00
|
41 700,00
|
Piste de crête, placette de retournement, piste de fond et raquette
|
25 100,00
|
-
|
Total travaux HT
|
185 800,00
|
113 200,00
|
Frais Géotech. et Géomètre
|
3 955,00
|
3 205,00
|
Frais annexes
|
5 418,80
|
2 860,20
|
Voici un tableau comparant les coûts estimés en 2008 par la société AQUALOG et ceux estimés par notre étude :
|
Pisciculture
|
Étang de Zommange
|
Étang de Rorbach
|
Total travaux HT AQUALOG
|
177 000,00
|
190 000,00
|
116 500,00
|
Total travaux HT SAFEGE
|
324 292,50
|
185 800,00
|
113 200,00
|
Différence en €
|
+ 147 292,50
|
- 4 200,00
|
- 3 300,00
|
Différence en %
|
+ 83%
|
- 2%
|
- 3%
|
On voit dans ce dernier tableau que les travaux sur les étangs avaient été bien estimés dans le passé. Cependant, comme on l’a vu dans le chapitre 3, les travaux dans la pisciculture ont été extrêmement sous estimés.
Le choix de ne pas réhabiliter Rorbach a donc été pris.
De plus, un autre choix a été fait. Les travaux concernant Zommange seront dans une tranche conditionnelle au cas ou les travaux de la pisciculture se trouvaient être encore plus couteux que prévu lors de l’ouverture des plis de l’appel d’offre public.
Les travaux retenus au projet ont peu changé par rapport à l’avant projet.
Rappelons qu’il s’agira de reprofiler les pistes de crête et de fond. La piste de crête sera prolongée jusqu’à l’ouvrage de surverse et une raquette de retournement sera créée à coté de l’ouvrage.
Les escaliers de pêche seront reconstruits, la hutte et le moine rejointés et les vannes de vidanges entièrement remplacées. Les deux dernières marches de l’escalier d’accès au moine seront refaites. La canalisation de la vidange de surface sera refaite. Le renard au dessus du mur de pêcherie sera curé. Les grilles de la pêcherie seront changées et la structure équipée d’une passerelle à caillebotis et de gardes corps.
La cabane sera reconstruite.
La surverse sera reconstruite et des enrochements seront implantés à la suite du déversoir afin de créer un dissipateur d’énergie et de consolider les berges du ruisseau qui suit.
5
La consultation des entreprises
Une fois le projet mis en place, il faut créer un Dossier de Consultation des Entreprises (DCE). Il s’agit d’un marché public supérieur à quatre milles euros, et doit donc obligatoirement passer par à un appel d’offre.
Les divers documents qui constituent le DCE ont été réalisés suivant la trame du Conseil Général pour ceux plus administratifs et suivant la trame de Safege pour les documents plus techniques.
Dans tous les cas la totalité de ces documents a fait l’objet de contrôles et de concertations entre les personnels du Domaine de Lindre et de Safege. Même si certaines pièces sont à rédiger par le maitre d’ouvrage (RC, AE, CCAP), c’est souvent le maitre d’œuvre qui les constitue, comme cela a été fait dans notre cas.
Voici la présentation de ces pièces par ordre de priorité.
5.ILe Règlement de Consultation
Le règlement de consultation (RC) fixe les règles particulières de la consultation. Les informations mentionnées dans le RC sont : acheteur public, objet du marché, les renseignements d’ordre juridique, économique, financier et technique, le déroulement de la procédure et d’autres renseignements.
5.IIL’Acte d’Engagement
L’acte d’engagement est la pièce signée par un candidat à un marché public dans laquelle le candidat présente son offre dans le respect des clauses du cahier des charges qui déterminent les conditions dans lesquelles le marché est exécuté. L’entrepreneur précise dans l’AE les données administratives et financières de son offre. Les données décrites dans l’AE portent sur : les contractants, le prix, les délais, les paiements, les assurances et les déclarations.
5.IIILe cahier des Clauses Administratives Particulières
Le cahier des clauses administratives particulières (CCAP) fixent les dispositions administratives propres à chaque marché. Les informations regroupées dans le CCAP sont : objet du marché-dispositions générales ; pièces constitutives du marché ; prix et mode d’évaluation des ouvrages-variation dans les prix-règlement des comptes ; délais-pénalités-primes et retenues ; clauses de financement et de sûreté ; provenance, qualité, contrôle et prise en charge des matériaux et produits ; implantation des ouvrages ; préparation, coordination et exécution des travaux ; contrôle et réception des travaux ; dérogations aux documents généraux.
Dans ce dispositif, les pièces contractuelles sont ainsi détaillées entre pièces particulières et pièces générales. Il est impératif d’indiquer l’ordre de primauté des pièces les unes contre les autres.
5.IVLe cahier des Clauses Techniques Particulières
Le CCTP fixe les dispositions techniques nécessaires à l’exécution des prestations de chaque marché.
L’article 5-I du CMP met à l’évidence que l’acheteur public a une obligation de prescription : “la nature et l’étendue des besoins à satisfaire sont déterminés avec précision avant tout appel à la concurrence ou toute négociation non précédée d’un appel à la concurrence en prenant en compte des objectifs de développement durable ”.
Le prescripteur peut retenir des dispositions dérogatoires à celles du cahier des clauses techniques générales. Le C.C.T.P. doit être précis et aussi succinct que possible ; il doit contenir, pour le moins, la description de l’opération et des ouvrages indiquant leurs dispositions d'ensemble et détail, les spécifications techniques imposées pour les matériaux et équipements, les modalités d’exécution des travaux.
Les prestations qui font l’objet du marché sont définies par des spécifications techniques, soit par référence à des normes, soit en termes de performances ou d’exigences fonctionnelles, soit en mixant ces deux catégories de spécifications techniques. Il est rappelé que toute dérogation aux dispositions des documents généraux doit être récapitulée dans le dernier article des documents particuliers.
5.VLe Bordereau des Prix Unitaires
La réalisation du BPU est certainement la partie de l’élaboration d’un DCE où le maître d’œuvre doit être le plus attentif car il faut penser à toutes les prestations que devra effectuer l’entrepreneur et à tous les cas particuliers qu’il pourrait être amené à rencontrer.
Le cadre de l'état des prix forfaitaires (EPF) et le cadre du bordereau des prix unitaires (BPU) doivent contenir une description précise, claire, détaillée et complète de la définition et du mode d'évaluation de chaque ouvrage ou partie d'ouvrage figurant dans l'état des prix forfaitaires ou de chaque nature d'ouvrage ou élément d'ouvrage figurant dans le bordereau de prix unitaires.
Le travail du maître d’œuvre demande ainsi une grande connaissance de la réalité du terrain pour renseigner au mieux les entreprises dans le DCE afin qu’elles proposent les prix les plus proches possibles de la réalité.
5.VILe Détail Quantitatif Estimatif
Le travail principal du maître d’œuvre pour la confection des pièces écrites nécessaires à la consultation est la réalisation d’un DQE le plus proche possible de la réalité pour ainsi présenter un BPU le plus complet possible permettant de prévoir tous les postes de travaux que pourraient être amenés à effectuer l’entreprise de travaux pour la réalisation du marché et pour lesquels elle sera payée.
A ce titre, lors de la réalisation du projet de travaux, il est important de toujours se mettre à la place de l’entreprise qui réalisera les travaux pour évaluer tous les frais qu’elle devra faire pour mener à bien les travaux et rémunérer les bons postes.
6
Conclusion
Ma mission était d’effectuer un diagnostic pour chaque site, de proposer un avant projet et de créer un projet et un dossier de consultation des entreprises.
Même si le diagnostic de l’étang de Rorbach n’a pas pu être établie de façon formelle, il a été réalisé et incorporé durant la phase avant projet. Pour la pisciculture et l’étang de Zommange, les diagnostics ont été faits et validés par le Domaine de Lindre.
Un avant projet présentant des solutions pour chaque problème rencontré a été présenté pour chaque site. Cet avant projet a été accepté par le Domaine de Lindre et la commission du Conseil Général qui attribue les budgets.
De même, le projet et le dossier de consultation des entreprises ont été approuvés par le Domaine et serviront de pièces au marché.
D’un point de vue pragmatique, ma mission au sein de l’entreprise est réussie. Cependant, ce projet ne s’arrêtait pas qu’au simple résultat du projet d’entreprise, mais il s’agissait aussi d’une formation en milieu réel. J’ai pu apprendre, certes de manière partielle, les subtilités de la fonction de maitre d’œuvre dans les études. J’ai pu observer et subir des rythmes de travail différents du milieu scolaire. J’ai aussi pu me rendre compte de facettes que je n’imaginais pas si importantes dans les projets comme par exemple les aspects politique et stratégique au travers de projets parallèles.
Mais j’ai pu aussi me rendre compte de certains points qu’il me faudra améliorer avec le temps. Je pense notamment aux savoirs techniques qui j’imagine s’acquièrent avec l’expérience.
Dans tous les cas, cette expérience et cette entreprise m’ont grandement appris aussi bien à travers mes succès qu’à travers mes erreurs. J’espère aussi avoir apporté quelque chose à l’entreprise. Ce stage me conforte dans mon choix de me tourner vers les aspects hydraulique du génie civil.
7
Bibliographie
[1] Anne Morrisset, Pierre Conil, Daniel Levacher « Exemple de pratiques actuelles de gestion à terre des vases de dragages en France », Mai 2002
[2] Code des Marchés Publics de 2009, version de septembre 2009
[3] Safege, « Réhabilitation des ouvrages d’Hermeville », dossier de consultation, novembre 2007
[4] Aqualog, « Diagnostic et perspective de l’exploitation piscicole du Domaine de Lindre », Septembre 2008
[5] Safege, « Étang de Lindre », plans de masse, projet, et de récolement, 2004 à 2008
[6] Le Moniteur, « Rendez-vous et comptes rendus » 2 janvier 1998, n°4910
8
Liste des annexes
Annexe 1 : Plan de masse de la pisciculture, avant-projet
Annexe 2 : Plan de masse de la pisciculture, projet
Annexe 3 : Plan de masse de l’étang de Zommange, avant projet
Annexe 4 : Plan de masse de l’étang de Zommange, projet
Annexe 5 : Plan de masse de l’étang de Rorbach-lès-Dieuze, avant-projet
Dostları ilə paylaş: |