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génération Y : comment les recruteurs vous voient ?
Confiant en l’avenir, Florian, 24 ans, étudiant en master pro TIC DT (Techniques
d’information et de communication dans le développement territorial) de l’univer-
sité de Toulouse Le Mirail, projette de développer, après une première expérience
professionnelle, sa propre entreprise de TIC en milieu rural dans le Sud ou l’Ouest
de la France. Il parle anglais et allemand et envisage de cibler un public de retraités
étrangers… Son intention : monter brique par brique son projet. Comme nombre de
ses amis, il est ouvert aux autres, veut un job épanouissant qui n’entrave pas son déve-
loppement personnel, notamment son intention de fonder une famille plus tard.
Comme Florian, vous êtes né(e) dans les années quatre-vingts. Vous avez grandi, télé-
commande dans une main, souris dans l’autre. On vous appelle aussi «Millenials» et
vous faites l’objet de toutes les attentions. Normal : c’est vous qui constituez actuel-
lement les bataillons qui remplacent vos grands-pères, papy-boomers à l’aube de la
retraite.
Mais cette nouvelle culture et les comportements des jeunes déroutent les recruteurs
et dérangent les DRH. Un malaise profond et mal vécu par nombre de professionnels
des ressources humaines qui tentent tant bien que mal de s’adapter.
«Si l’on peut qualifier les jeunes d’individualistes, commente Mats Lindgren, PDG de
Kairos Future, ils ne sont pas pour autant de purs égoïstes. Ils privilégient les amis et les
solutions collectives.» La génération Y cherche à maximiser les opportunités.
«La tech-
nologie est pour eux une histoire de gadgets servant à réunir leur tribu – en l’occurrence
immense. Le travail et la consommation représen-
tent à leurs yeux des plates-formes pour leur pro-
pre réalisation», ajoute Anna Geist qui repré-
sente en France cette société suédoise.
Première étape donc avant de postuler : écou-
tez les critiques de vos aînés recruteurs et
tirez-en les conséquences dans votre démar-
che : «Mon propos peut apparaître “ringard”,
mais il correspond à une réalité que constatent
tous mes collègues : les jeunes candidats n’ont
pas le sens de la politesse et, surtout, appli-
quent leur culture zapping dans leur recher-
che d’emploi. Ils ne pensent pas à anticiper un
coup d’avance, comme aux échecs», déplore
ainsi Christian Malécot, directeur de Escot
Sourcing, société de conseil dédiée aux
recrutements de profils de type bac +2/3,
notamment de jeunes cadres.
Voici donc quelques conseils élémentai-
res pour vous démarquer de cette géné-
ration… qui n’a pas que des qualités :
répondez lorsqu’un recruteur vous écrit,
prévenez-le lorsque vous avez accepté un
autre job. Gardez trace de toutes les candi-
datures que vous avez envoyées. «Quand on les contacte, ils répondent avec une totale
désinvolture : “Vous savez, j’envoie tellement de candidatures…” D’une part, ce type de
comportement est désagréable, car on a parfois carrément l’impression de les déranger.
Mais, surtout, ils ne songent pas une seconde que demain, ils seront à nouveau sur le mar-
ché», relate Christian Malécot.
«Lorsqu’un candidat téléphone pour prévenir qu’il sera
en retard à un entretien, je tends une oreille particulièrement attentive. En gros, nous ne
sommes pas sur la même planète. Ce qui était auparavant la norme devient aujourd’hui
exceptionnel.»
vous faites partie de la génération Y différente de celle des recruteurs.
Pour décrocher votre premier job, commencez par cerner leur regard
et leurs méthodes. Cv, réseaux, choix de vos interlocuteurs, suivi de vos
candidatures... ne laissez rien au hasard. Suivez le guide.
Adaptez-vous
aux recruteurs !
gÉnÉRATIon Y :
InFIDèLES
ET TECHnoïDES
La génération Y représente
13 millions d’individus, soit
21,5% de la population
totale et près de la moitié
des actifs :
– 63% restent moins de
deux ans chez le même
employeur ;
– 81% démissionnent s’ils
ne sont pas promus dans
les deux ans;
– 90% estiment qu’ils
resteraient plus
longtemps s’ils recevaient
davantage de formations;
– 97% valorisent la
capacité des managers à
leur faire confiance;
– 80% utilisent Internet
pour trouver un emploi.
(Source Drake – 2008)
La génération Y apprécie :
– les horaires flexibles
(56 %);
– les entretiens d’évaluation
réguliers et les primes
(48 %);
– les programmes de
développement de
carrière (42%);
– les jours de congés
supplémentaires (36%).
(Source Robert Half Finance
& Comptabilité – 2008)
P o S T u L E R