Pour la sauvegarde du picard d’Ath


Un fiacre allait trottinant …



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Un fiacre allait trottinant …
Texte original
Un fiacre allait, trottinant, - Cahin, caha, - Hu, dia, hop là ! - Un fiacre allait, trottinant, - Jaune, avec un cocher blanc.
Derrière les stores baissés, - Cahin, caha, - Hu, dia, hop là! - Derrière les stores baissés, - On entendait des baisers.
Puis une voix disant : « Léon ! - Cahin, caha, - Hu, dia, hop là ! - Puis une voix disant: « Léon ! - Pour causer ôte ton lorgnon. »

Un vieux monsieur qui passait, - Cahin, caha, - Hu, dia, hop là ! - Un vieux monsieur qui passait, - S'écrie: « Mais on dirait que c'est

Ma femme, donc j'entends la voix. - Cahin, caha, - Hu, dia, hop là ! - Ma femme, donc j'entends la voix. -
I se lance sur le pavé en bois.

Mais il glisse sur le sol mouillé, - Cahin, caha, - Hu, dia, hop là ! - Mais il glisse sur le sol mouillé, -Boum ! Le voilà écrabouillé.


Du fiacre une dame sort et dit : - Cahin, caha, - Hu, dia, hop là ! - Du fiacre une dame sort et dit : - « Chouette, Léon! C'est mon mari ! »

« Y a plus besoin de nous cacher, - Cahin, caha, - Hu, dia, hop là ! - Y a plus besoin de nous cacher. - Donne donc cent sous à ce cocher ! »



Un fiacre allait, trottinant, - Cahin, caha, - Hu, dia, hop là ! - Un fiacre allait, trottinant, - Jaune, avec un cocher blanc.

Traduction en picard et correspondance exacte en français
In fyake dal-wat, pèr-dant s’ tans, Un fiacre allait, prenant son temps,
Ca-hin, ca-ha, Cahin, caha,
Hûe dja, hop là ! Hu, dia, hop là!
In fyake dal-wat, pèr-dant s’ tans, Un fiacre allait, prenant son temps,
Gône, avèc in min.-neû blanc. Jaune, avec un cocher blanc.

Pa djêre lès ès-tôres ba-cheus, Derrière les stores baissés,
Ca-hin, ca-ha, Cahin, caha,
Hûe dja, hop là ! Hu, dia, hop là!
Pa djêre lès ès-tôres ba-cheus, Derrière les stores baissés,
On é-tè-dwat s’ é-bra-cheu. On entendait sembrasser.

Pwîs ène vwa di-sant : « Lè-yon ! » Puis une voix disant : « Léon ! »
Ca-hin, ca-ha, Cahin, caha,
Hûe dja, hop là ! Hu, dia, hop là!
Pwîs ène vwa di-sant : « Lè-yon ! Puis une voix disant : « Léon !
Pou cô-seu, n’ fôt gneu d’ lor-gnon ! » Pour cause, n’ faut pas d’lorgnon »

In vieûs mo-ssieu qui pa-sswat, Un vieux monsieur qui passait,
Ca-hin, ca-ha, Cahin, caha,
Hûe dja, hop là ! Hu, dia, hop là!
In vieûs mo-ssieu qui pa-sswat, Un vieux monsieur qui passait,
Fét : « Vos dî-rîz qu’ cha sâr-wat Fait : « On dirait que ce serait

M’ feùme avèc in’ ôte bèc-bós ! » Ma femme avec un autre nigaud !
Ca-hin, ca-ha, Cahin, caha,
Hûe dja, hop là ! Hu, dia, hop là!
M’ feùme avèc in’ ôte bèc-bós ! » Ma femme avec un autre nigaud !
I s’ lan-che su l’ pa-veu é bós. Il se lance sur le pavé en bois

Mès su l’ kë-min a-cru-i, Mais sur le chemin mouillé,
Ca-hin, ca-ha, Cahin, caha,
Hûe dja, hop là ! Hu, dia, hop là!
Mès su l’ kë-min a-cru-i, Mais sur le chemin mouillé,
I gliche ; il eùt è-pou-tri ! Il glisse ; il est écrasé !

Du fyake ène feùme sôrt ète dit : Du fiacre une dame sort et dit :
Ca-hin, ca-ha, Cahin, caha,
Hûe dja, hop là ! Hu, dia, hop là!
Du fyake ène feùme sôrt ète dit : Du fiacre une dame sort et dit :
Qué chance, Yon ! C’eùt m’ n’ ome ! C’eùl li ! » « Quelle chance, Léon! C'est mon mari ! C’est lui ! »

« I n’ nos fôt pus nos mu-cheu. Il ne nous faut plus nous cacher.
Ca-hin, ca-ha, Cahin, caha,
Hûe dja, hop là ! Hu, dia, hop là!
« I n’ nos fôt pus nos mu-cheu. Il ne nous faut plus nous cacher.
Dou-neuz çant sous ô min.-neû ! » Donne cent sous au cocher! »

In fyake dal-wat, pèr-dant s’ tans, Un fiacre allait, prenant son temps,
Ca-hin, ca-ha, Cahin, caha,
Hûe dja, hop là ! Hu, dia, hop là!
In fyake dal-wat, pèr-dant s’ tans, Un fiacre allait, prenant son temps,
Gône, avèc in min.-neû blanc. Jaune, avec un cocher blanc.
( Merci aux Editions Fortin qui précisent :

LE FIACRE - Léon Xanrof Copyright 1888 Éditions Fortin - droits protégés

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Un maçon chantait une chanson - 1941

Il était une fois, - Tout là-haut sur un toit, - Un maçon qui chantait sa romance. - Ce fait n'a l'air de rien ; - Vous allez voir comment - Un p'tit fait peut avoir d'importance. - Comme il me reste à vous prouver comment, - Je vais commencer par le commencement. Refrain : Un maçon - Chantait une chanson, - Là-haut sur le toit d'une maison. - Et la voix de l'homme s'envola - Pour se poser par là, - Comme un oiseau sur la, - Voix d'un autre maçon - Qui reprit la chanson, - Sur le toit voisin de la maison. - Et ainsi commença l'unisson - De deux maçons et d'une chanson ! De maçon en maçon - De pignon en pignon, - Et de rue en ville et en village, - La chanson prit son vol - Et dans sa course folle - Accrocha tous les échafaudages. - Le bon vieux curé se mit à danser - Parce que dans le pays tout entier : Refrain : Mille maçons - Chantaient une chanson, - Tout là-haut sur le toit des maisons. - Ça leur donnait du cœur au boulot. - Les matériaux tout seuls - Semblaient monter tout seuls. - Et les maisons - Poussaient comme des champignons. - Ça faisait la joie des compagnons - Qui chantaient avec tous les maçons - Tout là-haut, sur le toit des maisons. De chantier en chantier, - Tous les corps de métier - Travaillaient et chantaient en cadence. - Le soleil dans le ciel - Trouva tout naturel - De rentrer à son tour dans la danse. - C'est alors qu'il m'est venu cette idée, - Vous n'en ferez que ce que vous voudrez : Si tout l'monde chantait comme les maçons, - Si chacun apportait son moëllon, - Nous rebâtirions notre maison. - Qui deviendrait, Bon Dieu, - La Maison du Bon Dieu ! - Notre chanson - Serait la plus belle des chansons. - Et quand viendrait la belle saison, - Nous serions des millions de maçons - A chanter sous le toit d'nos maisons.



In biô joû il è-twat, Un beau jour il était, Tout à l’ cou-pète d’ in twat Tout au dessus d’un toit In ma-chon qui can-twat eùs’ ro-man-cë. Un maçon qui chantait sa romance. Cha n’ vos a l’ ér dë rieu ; Ça ne vous a l’air de rien ; Vos da-leuz vîr kë-mét Vous allez voir comment Ène sa-keu peut a-vwâr d’ l’ im-por-tan-cë : Quelque chose peut avoir de l’importance : Èt come i m’ résse à vos prou-veu kë-mét, Et comme il me reste à vous prouver comment, A-don j’ va cou-mé-cheu pô cou-méch’-mét ! Alors, je commencerai par le commencement !

Refrain :
Ç’ t’ in ma-chon C’est un maçon
Qui can-twat ène can-chon Qui chantait une chanson Tout à l’cou-pète du twat d’ ène mé-son, Tout au sommet du toit d’une maison, Èt l’ vwa d’ l’ ome s’ a é da-leu bieu ôt, Et la voix de l'homme s'en alla bien haut,
Èt pou s’ po-seu lô-vô, Et pour se poser là-bas,
Come in mou-chon tout biô, Comme un oiseau tout beau, Su l’ vwa d’ in’ ôte ma-chon Sur la voix d'un autre maçon
Qui a r’pris eùl can-chon Qui reprit la chanson
Ô d’su du twat vi-sin dë l’ mé-son. Au dessus du toit voisin de la maison.
Èt lé-ssi a k’mé-cheu l’ u-ni-sson Et ainsi commença l'unisson
A-veu deûs ma-chons èt ène can-chon ! Avec deux maçons et une chanson !

Èt d’ ma-chon é ma-chon, Et de maçon en maçon,
Èt d’ pi-gnon é pi-gnon, Et de pignon en pignon,
A-don dès rûes jus-qu’ à lès vi-lâ-jës, Alors des rues jusqu’aux villages,
Eùl can-chon eùt da-lée La chanson est partie
É cou-rant a-min.-née En courant conduite
Ô pwint d’ a-cro-cheu tous lès our-dâ-jës. Au point d’accrocher tous les échafaudages. Eùl bon vieûs cu-reu s’ a mis à dan-seu Le bon vieux curé se mit à danser Pou l’ bone ré-son qu’ dés l’ pè-is tout é-tcheu, Pour la bonne raison que dans le pays tout entier,

Mile ma-chons Mille maçons
Can-tin’-të ène can-chon Chantaient une chanson
Là tout ô d’zeûr dès twats dès mé-sons. Là tout au dessus des toits des maisons.
Cha leû dou-nwat du keûr à ou-vreu ; Ça leur donnait du cœur à travailler ;
Eùl ma-tè-rièl, tou seû, Les matériaux, tout seuls,
San.-nwat mon-teu, tout seû ; Semblaient monter tout seuls ;
Èt lès mé-sons Et les maisons
L’ vin’t’ è-tou come dès jam-pi-gnons. Poussaient aussi comme des champignons.
Cha fé-swat l’ bi-nés-teu dès gar-chons Ça faisait la joie des garçons
Qui can-tin’t’ a-vèc tous lès ma-chons Qui chantaient avec tous les maçons
Là tout ô d’zeûr dès twats dès mé-sons. Tout au dessus des toits des maisons.

Èt d’ chan-tcheu é chan-tcheu, Et de chantier en chantier,
Tous lès côrs dë mè-tcheus Tous les corps de métier
Tra-vay-in’t’ èt can-tin’t’ é ca-dan-cë. Travaillaient et chantaient en cadence.
Min.-me eùl so-lèy dés l’ cièl Même le soleil dans le ciel
A trou-veu na-tu-rèl Trouva naturel
Dë v’ni ré-treu li è-tou dés l’ dan-së. De venir rentrer lui aussi dans la danse.
C’eùt a-don quë dés m’ tchète a v’nu d’ mo-reu C'est alors qu'est venue dans ma tête
Ène i-dée qu’ vos n’ é freuz qu’ chô qu’ vos voû-reuz : Vous n'en ferez que ce que vous voudrez :

Si tout l’ monde can-twat come lès ma-chons, Si tout l'monde chantait comme les maçons,
Qu’ tèr-toutes nos a- min.-nrin’ no mwa-lon, Que tous nous amenions notre moëllon,
Nos èr-bâ-ti-rin’ bieu no mé-son Nous rebâtirions bien notre maison
Qu’ èle dë-vé-rwat, Bon Djeu, Qui deviendrait, Bon Dieu,
Eùl Mé-son du Bon Djeu ! La Maison du Bon Dieu !
Èt no can-chon Et notre chanson
D’ vé-rwat eùl pus bèle dès can-chons, Deviendrait la plus belle des chansons,
Èt quand r’vé-rwat co eùl l’ bèle sé-son Et quand reviendrait encore la belle saison
Nos sâ-rin’ é-san.ne mi-yons d’ ma-chons Nous serions ensemble millions de maçons
À can-teu pa d’zous l’ twat d’ nos mé-sons ! À chanter sous le toit de nos maisons !

Une souris verte

Texte original

Une souris verte - qui courait dans l'herbe - je l'attrape par la queue - je la montre à ces messieurs - ces messieurs me disent - trempez-la dans l'huile - trempez-la dans l'eau - ça fera un escargot tout chaud - je la mets dans mon chapeau - elle me dit qu'il fait trop chaud - je la mets dans mon tiroir -elle me dit qu'il fait trop noir - je la mets dans ma culotte - elle me fait trois petites crottes - je la mets dans ma chemise - elle me fait trois petites bises - je la mets dans son lit - elle me dit « j'veux faire pipi » - je l'envoie dans son école - elle me dit « j'en ai ras l'bol ».



Traduction en picard et correspondance exacte en français



N’ pë-tite so-ris vèr-të, Une petite souris verte,
Qu’ èle cour-wat dés yèr-pë ; Qui courait dans l'herbe ;
Ëj’ vos l’a-trape pâr eùs’ queùye ; Je vous l'attrape par sa queue ;
Èt jë l’ moute à cès jés-là. Et je la montre à ces gens-là.

Cès jés-là eùm’ dî-stë : Ces gens-là me disent :
« Tré-pèz’ lë dés d’ l’ wî-lë, « Trempez-la dans de l'huile,
Tré-pèz’ lë dés d’ yô ; Trempez-la dans de l'eau ;
Èt cha f’ra ène ca-ra-cole ; bieu côd ! » Ça fera un escargot ; bien chaud ! »

A-don, jë l’ meut dés m’ ca-piô ; Alors, je la mets dans mon chapeau ;
Èle më dit qu’ i fét trop côd ! Elle me dit qu'il fait trop chaud !
A-don, jë l’ meut dés m’ ti-rwâr ; Alors, je la mets dans mon tiroir ;
Èle më dit qu’ i fét trop nwâr ! Elle me dit qu'il fait trop noir !

A-don, jë l’ meut dès mès cotes ; Alors, je la mets dans mes jupes ;
Mès èle më fét trwas m’p’tites crotes ! Mais elle me fait trois petites crottes !
A-don, jë l’ meut dés m’ kë-mîse ; Alors, je la mets dans ma chemise ;
Du cóp, èle më fét trwas bîses ! Du coup, elle me fait trois bises !

A-don, jë l’ meut à s’ lit’ ; Alors, je la mets dans son lit ;
Èle më dit : « j’ veu fé pi-pi ! » Elle me dit : « je veux faire pipi ! »
A-don, j’ l’ é-vouye dés s’ n’ è-cole ; Alors, je l'envoie dans son école ;
Èle më dit : « Ç’eùt ène pè-cole ! » Elle me dit : « C’est une guigne ! »


Vous êtes si jolie … 1896

Texte original

1Vous êtes si jolie - O mon bel ange blond ! - Que ma lèvre amoureuse en baisant votre front - Semble perdre la vie ! - Ma jeunesse, mon luth et mes rêves ailés - Mes seuls trésors hélas ! je les mets à vos pieds - Vous êtes si jolie !

Vous êtes si jolie - O mon bel ange blond ! - Que mes yeux éperdus partout vous chercheront. - Pardonnez leur folie ! - Je ne suis que poète et dans ma pauvreté - Je compte sur mon coeur et sur votre bonté - Vous êtes si jolie !

Vous êtes si jolie - O mon bel ange blond ! - Que mon amour pour vous est un amour profond - Que jamais on oublie! - Pour vous plaire la mort ne me serait qu'un jeu - Je deviendrais infâme et je renierais Dieu - Vous êtes si jolie !



Traduction en picard et correspondance en français

Vos ètes tèl-mét jo-lîe ! Vous êtes si jolie !

Vous biô’z èt bon anje blond ! Vous, bel et bon ange blond !

Quë m’ léve a-mou-reûse, quand èle peut bé-seu vo front, Que ma lèvre amoureuse, quand elle peut baiser votre front,

M’ a l’ ér dë pièrde eùs’ vî-ë ! Me semble perdre sa vie !

Eùm’ jon.-nèsse, eùm’ mu-sique èt tous mès réves eû-reûs Ma jeunesse, ma musique et tous mes rêves heureux

- Quô vo-léz, ëj’ n’ é qu’ cha ! – ëj’ lès meut à vos pieuds. - Que voulez-vous, je n’ai que cela ! - je les mets à vos pieds.

Vos ètes tèl-’mét jo-lî-ë ! Vous êtes si jolie !

Vos ètes tèl-mét jo-lîe ! Vous êtes si jolie !

Vous biô’z èt bon anje blond ! Vous, bel et bon ange blond !

Qu’ mès ieus si pas-sion-neus tout pâr tout vos cach’ront. Que mes yeux si éperdus partout vous chercheront.

Par-dou-neuz leû fo-lî-ë ! Pardonnez leur folie !

Jë n’ sû foc’ in po.-ète èt dés m’ grande pô-vrë-teu Je ne suis qu’un poète et dans ma grande pauvreté

Jë n’ peu m’ fi-yeu qu’ à m’ keûr, è-yeut à vo bon-teu. Je compte sur mon cœur, et aussi sur votre bonté.

Vos ètes tèl-’mét jo-lî-ë ! Vous êtes si jolie !

Vos ètes tèl-mét jo-lîe ! Vous êtes si jolie !

Vous biô’z èt bon anje blond ! Vous, bel et bon ange blond !

Qu’ l’ a-moûr quë j’ é poûr vous eùt in’ n’ a-moûr par-fond Que l’amour que j’ai pour vous est un amour profond

Quë ja-més ëj’ n’ ou-blî-ë ! Que jamais je n’oublie !

Èt pou vos fé plé-si, mo-ri m’ sâr-wat in jeû ; Et pour vous plaire, mourir me serait un jeu ;

Ëj’ poû-rwa dan.-neu m’ n’ âme é n’ èr-ni-ant l’ Bon Djeu ! Je pourrais damner mon âme en reniant le Bon Dieu !

Vos ètes tèl-’mét jo-lî-ë ! Vous êtes si jolie !
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