Il è-twat gros come in jan-pi-gnon, Il était gros comme un champignon, Flu-eut, fôrt tére, èt si m’p’tit, mi-gnon, frêle, fort tendre, et si petit, mignon,
Èt gône èt vêrt come in pèr-o-queut, Et jaune et vert comme un perroquet, A-vwat bon ca-queut, Avait bon caquet,
Eùl Jan dë l’ bè-lë. (bis) Le Jean de la lune (bis)
Quand il on-zvwat tra-vèr-seu lès bós, Quand il osait traverser les bois, Ou d’ lon ou d’ preus, èt pâr tout a-vô, Ou de loin ou de près, et partout,
Mèr-lârds, bou-vreuys, su leûs mir-li-tons Merles, bouvreuils, sur leurs mirlitons Rè-pè-tin’t’ é rond : Répétaient en rond :
Eùl Jan dë l’ bè-lë. (bis) Le Jean de la lune (bis)
Èt quand il eùt môrt, tèr-toutes ont bré, Et quand il mourut, tous ont pleuré, L’ ont é-tchè-reu dés s’ po-ti-ron : vré ! L’ont enterré dans son potiron : vrai !
C’eùt lé-ssi qu’ à s’ fosse on a è-crit, C’est ainsi qu’à sa tombe on écrivit, Dë-sus l’ crwas : « Ci-git Sur la croix : « Ci-git :
Eùl Jan dë l’ bè-lë. » (bis) Le Jean de la lune. » (bis)
Jeanneton prend sa faucille …
Texte original
Jeanneton prend sa faucille - Lalirette,lalirette - Jeanneton prend sa faucille - Pour aller couper les joncs.
En chemin elle rencontre - Quatre jeunes et beaux garçons.
Le premier un peu timide - L'embrassa sur le menton.
Le deuxième, un peu moins sage - L'allongea sur le gazon.
Le troisième encore moins sage - Lui releva son blanc jupon.
Ce que fit le quatrième N'est pas dit dans la chanson.
Si vous le saviez, Madame, - Vous iriez couper les joncs !
Traduction en picard et correspondance exacte en français
Ja-në-ton prét eùs’ fô-chî-ë Jeanneton prend sa faucille
La li rè të, la li rè të, Lalirette,lalirette,
Ja-në-ton prét eùs’ fô-chî-ë Jeanneton prend sa faucille
Pou da-leu coû-peu dès jons. Pour aller couper les joncs.
Su s’ kë-min, èle fét l’ ré-con-të Sur son chemin, elle fait la rencontre
La li rè të, la li rè të, Lalirette,lalirette,
Su s’ kë-min, èle fét l’ ré-con-të Sur son chemin, elle fait la rencontre
D’ quate jon.nes èt fôrt biôs gar-chons. De quatre jeunes et très beaux garçons.
Eùl pro-mieu, in sans a-lû-rë Le premier, un peu gauche
La li rè të, la li rè të, Lalirette,lalirette,
Eùl pro-mieu, in sans a-lû-rë Le premier, un peu gauche
L’ a é-bra-cheu su l’ mé-ton. L'embrassa sur le menton.
L’ deû-zième, éne mî-lète mwins sâ-jë Le deuxième, un peu moins sage
La li rè të, la li rè të, Lalirette,lalirette,
L’ deû-zième, éne mî-lète mwins sâ-jë Le deuxième, un peu moins sage
L’ a rè-tè-dûe su l’ ga-zon. L'allongea sur le gazon.
Eùl trwa-zième, co mwins ti-mî-dë Le troisième, encore moins timide
La li rè të, la li rè të, Lalirette,lalirette,
Eùl trwa-zième, co mwins ti-mî-dë Le troisième, encore moins timide
A r’lë-veu s’ blanc co-ti-yon. Releva son blanc jupon.
Chô qu’ a po.-u fé l’ qua-tchè-më Ce qu’a pu faire le quatrième
La li rè të, la li rè të, Lalirette,lalirette,
Chô qu’ a po.-u fé l’ qua-tchè-më Ce qu’a pu faire le quatrième
N’ eùt gneu dit dë-dés l’ can-chon ! N'est pas dit dans la chanson !
Si vos l’ sâ-rîz, cha, Ma-da-më, Si vous le saviez, ça, Madame,
La li rè të, la li rè të, Lalirette,lalirette,
Si vos l’ sâ-rîz, cha, Ma-da-më, Si vous le saviez, ça, Madame,
Vos dî-rîz cou-peu lès jons ! Vous iriez couper les joncs !
Je frappe au numéro un …
Texte original
Je frappe au numéro un. Je d'mande mam'zelle Angèle. La concierge me répond : « Mais quel métier fait-elle ? ». « Elle fait des pantalons, Des jupes et des jupons Et des boutons d'flanelle ; Elle fait des pantalons Des jup's et des jupons Et des bonnets d'coton ! » Ah, ah ah ...« Je ne connais pas Ce genre de métier, Allez voir à côté ! »
Je frappe, au numéro deux. Etc ... « Elle vend des potirons, des radis et du cresson Et des bottes de carottes ; Elle vend des potirons, des radis et du cresson Et les plus beaux melons. » Ah ah ah...
Je frappe, au numéro trois. Etc ...« Elle remplace les écrous les rondell's et les clous Et les ampoules mortes ;
Ell' remplac' les écrous les rondell's et les clous. C'est elle qui remplace tout ! » Ah ah ah...
Traduction en picard et correspondance exacte en français
Ëj’ toque ô li-mè-rô un. Je frappe au numéro un.
J’ dë-mande a-preus An-jè-lë. Je demande après Angèle.
Eùl con-sièrje qu’ èle më rè-pont : La concierge qui me répond :
« Quô ç’ qu’ èle fét, eùl don-zè-lë ? » « Qu’est-ce qu’elle fait, la donzelle ? »
« J’ sé qu’ èle fét dès ma-rones, « Je sais qu’elle fait des pantalons,
Dès cotes, dès co-ti-yons Des jupes, des jupons
Èt dès bou-tons d’ flâ-nè-lë ; Et des boutons de flanelle ;
J’ sé qu’ èle fét dès ma-rones, Je sais qu’elle fait des pantalons,
Dès cotes, dès co-ti-yons Des jupes, des jupons
Èt dès bou-neuts d’ co-ton. » Et des bonnets de coton. »
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
« Mès jë n’ coun’-wa gneu « Mais je ne connais pas
Ène tèle sorte dë mè-tcheu. Un tel genre de métier.
Al’ zéz vîr à co-teu ! » Allez voir à côté ! »
Ëj’ toque ô li-mè-rô deûs. Je frappe au numéro deux.
J’ dë-mande a-preus An-jè-lë. Je demande après Angèle.
Eùl con-sièrje qu’ èle më rè-pont : La concierge qui me répond :
« Quô ç’ qu’ èle fét, eùl don-zè-lë ? » « Qu’est-ce qu’elle fait, la donzelle ? »
« Èle vét dès po-ti-rons, Elle vend des potirons,
Dès ra-dis, du crë-sson des radis, du cresson
Èt dès botes dë ca-ro-tës. Et des bott's de carottes.
Èle vét dès po-ti-rons, Elle vend des potirons,
Dès ra-dis, du crë-sson des radis, du cresson
Èt lès pus biôs më-lons. » Et les plus beaux melons. »
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
« Mès jë n’ coun’-wa gneu « Mais je ne connais pas
Ène tèle sorte dë mè-tcheu. Un tel genre de métier.
Al’ zéz vîr à co-teu ! » Allez voir à côté ! »
Ëj’ toque ô li-mè-rô trwas. Je frappe au numéro trois.
J’ dë-mande a-preus An-jè-lë. Je demande après Angèle.
Eùl con-sièrje qu’ èle më rè-pont : La concierge qui me répond :
« Quô ç’ qu’ èle fét, eùl don-zè-lë ? » « Qu’est-ce qu’elle fait, la donzelle ? » Èle ré-plache lès è-croûs, Elle remplace les écrous, Lès ron-dèles èt lès clôs les rondell's et les clous Èt lès am-poules pè-téës. Et les ampoules mortes .
Èle ré-plache lès è-croûs, Elle remplace les écrous, Lès ron-dèles èt lès clôs Les rondelles et les clous C’eùt èle qui ré-plache tout’. » C'est elle qui remplace tout. »
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
« Mès jë n’ coun’-wa gneu « Mais je ne connais pas
Ène tèle sorte dë mè-tcheu. Un tel genre de métier.
Al’ zéz vîr à co-teu ! » Allez voir à côté ! »
Je pense à vous quand je m’éveille …
Texte original
Je pense à vous quand je m'éveille, Et de loin je vous suis des yeux ; Je vous revois quand je sommeille Dans un songe mystérieux. Le seul bonheur auquel mon coeur aspire, C'est d'obtenir un aveu des plus doux ; Voilà, voilà, ce que je veux vous dire ... Mais hélas j'ai trop peur de vous. Quand je guette votre passage, Lorsque j'espère enfin vous voir, Je me dis par un doux langage : Aujourd'hui je veux l'émouvoir ... Je veux, je veux, dans mon brûlant délire, Dire « je t'aime » en tombant à genoux ... Voilà, voilà ce que je veux vous dire ... Mais hélas j'ai trop peur de vous.
Traduction en picard et correspondance exacte en français
Ëj’ pésse à vous qu’ jë m’ dè-rè-vè-yë, Je pense à vous (dès) que je m'éveille,
È-yeut d’ lon, ëj’ vos swî d’ mès ieus ; Et de loin, je vous suis de mes yeux ;
Ëj’ vos r’vwa co quand ëj’ sou-mè-yë Je vous revois encore quand je sommeille
Dés in ré-vë mis-tè-ri-eûs. Dans un songe mystérieux.
Eùl seûl bon-eûr quë, dés m’ keûr ëj’ dè-sî-rë, Le seul bonheur que, dans mon cœur je désire,
C’eùt d’ ar-cë-vwâr in d’ vos móts lès pus doûs ; C'est d'obtenir un de vos mots les plus doux ;
V’là là, v’là là, chô quë j’ voû-rwa vos dî-rë … Voilà là, voilà là, ce que je voudrais vous dire ...
Pâr ma-leûr, j’ é bieu trop peû d’ vous ! Mais hélas, j'ai bien trop peur de vous !
Èt quand j’ bar-guigne su vo pa-ssâ-jë, Et quand je guette sur votre passage,
Èt quand pou fi-ni j’ pésse vos vîr, Et quand enfin je crois vous voir,
Jë m’ di quë j’ va, pa m’ doûs par-lâ-jë, Je me dis que je vais, par mon doux langage,
Pov-wâr vos r’sakeu in sou-pîr … Pouvoir vous extirper un soupir …
Ëj’ veu, ëj’ veu, tout mou-veu dë m’ dè-lî-rë, Je veux, je veux, tout ému de mon délire,
Dîre « ëj’ vos in.me » é kè-yant à vos g’nous … Dire « je t'aime » en tombant à vos genoux ...
V’là là, v’là là, chô quë j’ voû-rwa vos dî-rë … Voilà là, voilà là, ce que je voudrais vous dire ...
Pâr ma-leûr, j’ é bieu trop peû d’ vous ! Mais hélas, j'ai bien trop peur de vous !
La chanson des blés d’or
Texte original
Mignonne, quand la lune éclaire - La plaine aux bruits mélodieux, - Lorsque l'étoile du mystère - Revient sourire aux amoureux, - As-tu parfois sur la colline, - Parmi les souffles caressants, - Entendu la chanson divine - Que chantent les blés frémissants ?
Refrain : Mignonne, quand le soir descendra sur la terre, - Et que le rossignol viendra chanter encore, -
Quand le vent soufflera sur la verte bruyère, - Nous irons écouter la chanson des blés d’or ! -
Nous irons écouter la chanson des blés d'or !
As-tu parfois sous la ramure, - A l'heure où chantent les épis, - Écouté leur joyeux murmure - Au bord des vallons assoupis ? - Connais-tu cette voix profonde, - Qui revient, au déclin du jour, - Chanter parmi la moisson blonde - Des refrains palpitants d'amour ?
( Refrain )
Mignonne, allons à la nuit close, - Rêver aux chansons du printemps - Pendant que des parfums de rose - Viendront embaumer nos vingt ans ! - Aimons sous les rameaux superbes,
- Car la nature aura toujours - Du soleil pour dorer les gerbes - Et des roses pour nos amours!
( Refrain )
Traduction en picard et correspondance exacte en français
Cou-mêre, quand l’ bèle doune lu-myê-rë Mignonne, quand la lune donne lumière
Su lès camps èt lès rét tout ni-eus, Sur les champs et les rend tout neufs,
Èt quand l’ bone è-twale du mis-tê-rë Et lorsque la bonne étoile du mystère
Èr-vieut sèr-vîr lès a-mou-reûs, Revient servir les amoureux,
A-vèz’- ti quèt’-fwas su l’ co-li-në, As-tu parfois sur la colline,
Dë-lé lès biôs érs ca-rès-sants, Parmi les beaux airs caressants,
É-tè-du eùl can-chon di-vi-në Entendu la chanson divine
Quë can’t’ të lès bleus tout tran-nants ? Que chantent les blés frémissants ?
Cou-mêre, quand eùl nwît’ dè-kè-dra su no tê-rë, Mignonne, quand la nuit descendra sur notre terre,
Èt quë l’ gé ro-ssi-gnol pou can-teu vé-ra côr, Et que le gai rossignol pour chanter viendra encore,
Quand eùl vét va chu-fleu su l’ vèr-dûre d’ eùl brwi-yêre, Quand le vent soufflera sur la verdure de la bruyère,
Nos di-rons a-cou-teu eùl can-chon dès bleus d’ ôr ! Nous irons écouter la chanson des blés d’or !
Nos di-rons a-cou-teu eùl can-chon dès bleus d’ ôr ! Nous irons écouter la chanson des blés d'or !
A-véz’ ti, d’zous lès bran-kî-ës, As-tu, sous les ramures,
Ô mou-mét quë cant’t’ lès è-pis, Au moment où chantent les épis,
A-cou-teu leûs bi-néses rî-rî-ës Ecouté leurs heureux rires
Dë-lé lès va-lons é-dor-mis ? Près des vallons endormis ?
Cou-ni-chéz -ti eùl’ vwa par-fon-dë, Connais-tu la voix profonde,
Qui èr-vieut, quand va kè-i l’ joûr, Qui revient, quand va tomber le jour,
Can-teu dés lès bèles a-out’s blon-dës Chanter parmi les belles moissons blondes
Dès biôs érs tout tran-nants d’ a-moûr ? Des beaux airs tout tremblants d'amour ?
Cou-mêre, da-lon’ à l’ nwît’ clô-së Mignonne, allons à la nuit close
Rè-veu à dès can-chons du prin-tans Rêver à des chansons du printemps
Pè-dant qu’ lès doûches sé-teûrs dë rô-së Pendant que les douces senteurs de rose
Èr-vé-ront ré-toû-reu nos vint’ ans ! Reviendront entourer nos vingt ans !
In.-mon’ nous d’zous lès brankes dès ar-bës : Aimons-nous sous les branches des arbres :
Eùl na-tûre f’ra co bran.-mét d’ joûrs, La nature fera encore beaucoup de jours,
Du so-lèy pou do-reu lès gar-bës, Du soleil pour dorer les gerbes,
Èt bieu dès rôses pou nos a-moûrs ! Et bien des roses pour nos amours !
C’est la Java bleue … ( 1938 )
Texte original
Il est au bal musette - Un air rempli de douceur - Qui fait tourner les têtes - Qui fait chavirer les cœurs – Quand on le danse à petits pas - Serrant celle qu'on aime dans ses bras – On lui murmure dans un frisson - En écoutant jouer l'accordéon :
{Refrain:}
C'est la java bleue - La java la plus belle - Celle qui ensorcelle - Et que l'on danse les yeux dans les yeux - Au rythme joyeux - Quand les corps se confondent - Comme elle au monde - Il n'y en a pas deux - C'est la java bleue.
Chérie sous mon étreinte - Je veux te serrer plus fort - Pour mieux garder l'empreinte - Et la chaleur de ton corps - Que de promesses, que de serments - On se fait dans la folie d'un moment - Car Ces serments remplis d'amour - On sait que ça ne dur’ra pas toujours.
{ Refrain}
Traduction en picard et correspondance exacte en français
I-y’a ô bal mu-sè-të Il y a au bal musette
In’n’ ér tout ré-pli d’ doû-ceûr Un air tout plein de douceur
Qui fét tour-neu lès tchè-tës, Qui fait tourner les têtes,
Qui fét tri-a-neu lès keûrs. Qui fait trembler les cœurs.
Pé-dant qu’ on gliche à tout m’p’tits pas Pendant le temps qu'on glisse à tout petits pas
Sè-rant eùl cieùne qu’ on in.me fôrt dés sès bras, Serrant celle qu'on aime fort dans ses bras,
On li dit bas dés in fri-sson, On lui dit bas dans un frisson,
É’n’ a-cou-tant can-teu l’ a-cor-dè-yon : En écoutant chanter l'accordéon :
( Refrain )
C’eùt no Ja-va bleûse : C'est notre java bleue :
Eùl Ja-va eùl pus bè-lë, La java la plus belle
Eùl cieùne qu’ èle é-sor-cè-lë Celle qui ensorcelle
Èt qu’ on danse a-veu lès ieus dés lès ieux, Et que l'on danse avec les yeux dans les yeux,
À l’ a-lûre jwa-yeûse, Au rythme joyeux,
Quand lès côrs eùs’ con-fon-d’të. Quand les corps se confondent.
Come èle ô mon-dë Comme elle au monde
I n’ d’ a sûr-mét gneu deûs ; Il n'y en a sûrement pas deux ;
C’eùt no Ja-va bleûse ! C'est notre java bleue !
Dés mès bras, eùm’ n’ in.-mé-ë, Chérie sous mon étreinte,
Ëj’ veu vos sè-reu pus fôrt Je veux te serrer plus fort
Pou mieûs war-deu l’ i-dé-ë Pour mieux garder l'empreinte
Èt l’ bone ca-leûr dë vo côrs. Et la bonne chaleur de ton corps.
Com-bieu d’ « tou-dis » èt com-bieu d’ « ja-més » Que de promesses, que de serments
Peut’-on s’ fé pè-dant l’ fo-lîe d’ in mou-mét ? Peut-on se faire dans la folie d'un moment ?
Cès prou-mèsses’ là, ré-plîses d’ a-moûr, Ces promesses remplies d'amour,
On sét qu’ on n’ lès té-ra gneu tous lès joûrs ! On sait qu'on ne les tiendra pas tous les jours !
( Refrain )
La Madelon ( 1914 )
Texte original
Pour le repos, le plaisir du militaire, - Il est là-bas à deux pas de la forêt - Une maison aux murs tout couverts de lierre – « Aux vrais poilu c'est le nom du cabaret » - La servante est jeune et gentille, - Légère comme un papillon. - Comme son vin son œil pétille, - Nous l'appelons la Madelon - Nous en rêvons la nuit, nous y pensons le jour, - Ce n'est que Madelon mais pour nous c'est l'amour.
Refrain : Quand Madelon vient nous servir à boire - Sous la tonnelle on frôle son jupon - Et chacun lui raconte une histoire - Une histoire à sa façon - La Madelon pour nous n'est pas sévère - Quand on lui prend la taille ou le menton - Elle rit, c'est tout le mal qu'elle sait faire. - Madelon, Madelon, Madelon !
Nous avons tous au pays une payse - Qui nous attend et que l'on épousera - Mais elle est loin, bien trop loin pour qu'on lui dise - Ce qu'on fera quand la classe rentrera - En comptant les jours on soupire - Et quand le temps nous semble long -Tout ce qu'on ne peut pas lui dire - On va le dire à Madelon. - On l'embrasse dans les coins. Elle dit : «Veux-tu finir...» - On s'figure que c'est l'autre, ça nous fait bien plaisir. ( refrain )
Un caporal en képi de fantaisie - S'en fut trouver Madelon un beau matin - Et, fou d'amour, lui dit qu'elle était jolie - Et qu'il venait pour lui demander sa main - La Madelon, pas bête, en somme, - Lui répondit en souriant : - «Et pourquoi prendrais-je un seul homme - Quand j'aime tout un régiment ? - Tes amis vont venir. Tu n'auras pas ma main - J'en ai bien trop besoin pour leur verser du vin.» ( refrain )
Traduction en picard et correspondance exacte en français
Poûr eùl rë-pos èt l’ plé-si du mi-li-tê-rë Pour le repos et le plaisir du militaire,
I y’a lô-vô, dë-lé lès bós, là tout preus, Il y a là-bas, près des bois, là tout près,
Ène mé-son qu’ èle a lès mûrs cou-vêrts de lyê-rë. Une maison qui a les murs couverts de lierre.
« ô Tour-lou-rou », c’eùt l’ vré nom du ca-ba-reut. « Au Tourlourou», c’est le vrai nom du cabaret.
Eùl sèr-vante eùt jon.ne èt jan-tîë, La servante est jeune et gentille,
Èt lë-jêre come in pa-pi-yon. Ét légère comme un papillon.
Ô-tant quë s’ vin, eùs’ euy pè-ti-yë, Autant que son vin, son œil pétille,
Èt nos l’ lou-mons « la Ma-dë-lon » … Ét nous la nommons « la Madelon » …
Èle fét nos réves pâr nwît’. Nos i pé-ssons eùl joûr. Elle fait nos rêves pendant la nuit. Nous y pensons le jour.
Cha n’ eùt foc’ Ma-dë-lon, mès poûr nous c’eùt l’a-moûr ! Ce n'est que Madelon, mais pour nous c'est l'amour !
Refrain :
Quand Ma-dë-lon vieut nos vèr-seu à bwâre, Quand Madelon vient nous servir à boire,
Pa d’zous l’ to-nèle, nos li rif-tons l’ ju-pon, Sous la tonnelle,nous lui frôlons le jupon,
Èt tèr-toutes nos di-sons no’n’ is-twâre Et tous nous disons notre histoire
Ène ist-wâre qui li va bon. Une histoire qui lui va bien.
Eùl Ma-dë-lon n’ eùt ja-més di-fi-cile. La Madelon n’est jamais difficile.
Quand nos l’ pèr-dons pal l’ taye ou pô mé-ton, Quand nous la prenons par la taille ou par le menton,
Èle ri-gole, mès d’ mô èle n’ a gneu n’ mîle. Elle rit, mais de mal elle n’a pas une miette.
Ma-dë-lon, Ma-dë-lon, Ma-dëlon ! Madelon, Madelon, Madelon !
Z’a-vons tèr-toutes ô vi-lâje ène pë-tite «bichë» Z’ avons tous au village une petite « biche »
Qui nos a-tét ét qu’ bieu seûr nos ma-rî-rons. Qui nous attend et que bien sûr nous marierons.
Mès èle eùt lon, trop lon pou qu’on li di-si-chë Mais elle est loin, trop loin pour qu’on lui dise
Chô qu’ nos poûrons fé l’ biô joû qu’ nos ré-trë-rons. Ce que nous pourrons faire le beau jour où nous rentrerons.
È con-tant lès joûrs on sou-pî-rë En comptant les jours on soupire
Èt quand eùl tans nos san.-ne trop long Et quand le temps nous semble trop long
Tout chô qu’ nos n’ po-vons gneu li dî-rë Tout ce que nous ne pouvons pas lui dire
Nos da-lons l’ dîre à Ma-dë-lon. Nous allons le dire à Madelon.
On l’é-brache dés lès cwins ; èle dit : « Vo-léz fi-ni ! » On l'embrasse dans les coins ; elle dit : « Veux-tu finir ! »
On s’ fi-gûre quë c’eùt l’ ôte, èt cha nos fét plé-si. On s'figure que c'est l'autre, et ça nous fait plaisir.
( Refrain )
In ca-po-ral - u-ni-forme dë fan-té-sî-ë - Un caporal – uniforme de fantaisie –
Eùt da-leu vîr Ma-dë-lon in biô ma-tin, Est allé voir Madelon un beau matin,
Tout fou d’a-moûr a dit qu’ èle èt-wat jo-lî-e, Tout fou d'amour a dit qu'elle était jolie,
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