2.3 Stratégie
Un des principes du PRAI est l’adoption d’une stratégie de promotion de l’innovation au niveau régional
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La stratégie adoptée a-t-elle été couronnée de succès ?
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A-t-elle atteint ses objectifs ?
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L’avez-vous réorientée durant la vie du programme ? Si oui, merci d’expliquer pourquoi.
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La stratégie va-t-elle continuer à être mise en œuvre à l’issue de ce programme ? Va-t-elle être incorporée dans d’autres programmes régionaux ?
La stratégie entreprise dans le cadre du PRAI repose sur l’expérimentation d’un processus de développement de l’Internet Public et Citoyen en trois phases, dit « en escalier » : sensibilisation-formation, aide au conseil, projets innovants.
Cette stratégie a démontré son efficacité dans le lien entre l’aide au conseil et les projets innovants. En effet, 80% des projets innovants retenus avaient auparavant suivi une aide au conseil, qui a contribué à une montée qualitative, leur permettant d’atteindre le niveau d’exigence de la sélection des projets innovants. Toutefois, ce lien est à nuancer dans le cas de la sensibilisation-formation car il faut constater que les élus sont peu mobilisés sur cette thématique et qu’un travail d’acculturation de longue haleine est encore nécessaire.
La progression du web public est relativement lente : la création de sites communaux a connu une progression de 1,1 point entre 2007 et 2008. En 5 ans, le nombre de sites Internet a connu une progression de 10 points (6,6% de sites en 2002). Ces sites, restent, de plus, souvent d’une faible qualité. 75% des sites communaux sont des sites « vitrines ». Ce constat est un peu plus nuancé pour les intercommunalités, qui ont pour 41% d’entre elles un site, dont seulement 57% sont des sites vitrines. Une attention forte doit donc être portée sur le développement d’un Internet public de qualité et des efforts sont encore à produire.
Des enseignements ont été tirés des actions menées entre 2006 et 2007, pour renforcer certaines actions en 2008. C’est ainsi que le comité de pilotage du 23 octobre 2007 a décidé :
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De poursuivre l’action « centre de ressources » d’ARDESI en 2008.
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De développer un accompagnement fort au déploiement des projets innovants (assuré par ARDESI). En effet face au manque d’expertise des porteurs de projets tant dans la conduite de projet, la sélection de prestataires informatiques et le suivi de la mise en œuvre opérationnelle de ce type de projets, il a été jugé impératif de les soutenir également dans cette étape pour mener à bien leur projet en respectant les critères qualitatifs décrits dans leur dossier de candidature, dans les délais impartis.
Cette expérimentation a permis de développer des ressources qui peuvent être utilisées par toutes les collectivités locales de Midi-Pyrénées. Il en est ainsi par exemple des projets innovants, notamment ceux développés sur la base de logiciels libres.
La stratégie de processus en escalier a été validée tout au long de la mise en œuvre de ce programme. Dans le cadre du Livre blanc, la stratégie a été réorientée pour axer cette démarche sur un mode plus collaboratif, afin de mobiliser les acteurs sur l’administration électronique et de préparer « l’après PRAI ».
Les principaux enseignements tirés de ce programme sont présentés dans le Livre blanc pour le développement de l’administration électronique :
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Le travail de sensibilisation des élus à réaliser reste important.
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Le niveau de qualité des sites Internet de Midi-Pyrénées est peu satisfaisant. De plus, la transférabilité des projets innovants est peu aisée car elle repose sur une adaptation à un contexte local différent pour chaque collectivité. C’est pourquoi le Livre blanc préconise de produire une information publique de qualité grâce à une mutualisation des contenus « à grande échelle ».
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Il faut organiser la gouvernance des projets : définir l’implication de chaque échelon territorial (Conseil régional, Conseils Généraux …), de l’Etat et des structures-relais départementales (associations des maires …).
Comme détaillé dans le chapitre 4 du présent document, ces enseignements ont nourri les réflexions lors de l’élaboration des documents de programmation liés aux crédits européens (PO FEDER et DOMO) et nationaux (CPER). Le Conseil Régional Midi-Pyrénées prend bien entendu en compte l’ensemble du bilan au moment d’élaborer ses propres orientations post-PRAI.
Indicateurs de résultats du PRAI - Internet public et citoyen
Indicateur
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Références 2005
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Résultats fin 2008
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Nombre de sites Internet des communes
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393
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512
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Nombre de sites intercommunaux
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37
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85
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Amélioration de la qualité des sites communaux et intercommunaux
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76%
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66%(*)
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* mesure le pourcentage de sites au stade "vitrine" des communes et intercommunalités (soit pour 2008 : 75% des sites communaux et 57% des sites intercommunaux).
Source : Diagnostic de la Société de l'Information 2008 (ARDESI) selon des chiffres recueillis en juillet 2008.
Volet innovation au service des entreprises
La stratégie mise en place initialement a permis d’identifier des secteurs clés de haute technologie et d’initier une meilleure mutualisation des moyens pour atteindre un niveau d’offre(s) compatible(s) avec les problématiques du secteur privé en matière de R&D. Une culture de transfert avait été initiée en Midi-Pyrénées conformément aux objectifs fixés lors des assises régionales de la Recherche. Ainsi, l'appel à projets devait encourager la communauté scientifique à développer une recherche finalisée. Le PRAI a été l'occasion de renforcer cet objectif, en particulier, sur des projets d'envergure, en cohérence totale avec la politique régionale.
Les pratiques du PRAI comme l’ouverture des moyens aux entreprises et la mise en place de tarifs préférentiels pour les PME de Midi-Pyrénées a reçu un accueil très favorable au sein de la communauté scientifique. Les 3 plateformes en sciences du vivant ont obtenu le label national IBISA qui définit des critères de qualité et une ouverture des moyens aux entreprises. De plus, les 6 plateformes ont décidé de maintenir les tarifs préférentiels au delàau-delà de la clôture du PRAI. Par ailleurs, la stratégie des plateformes visait à offrir aux entreprises plateformes une nouvelle capacité d’innovation liée à un service performant adossé à des compétences recherche. Par exemple, les plateformes de calcul et modélisation CALMIP et GRID’MIP ont pu offrir aux entreprises la possibilité de traiter par la simulation des cas plus complexes permettant ainsi un accès facilité à l’innovation industrielle.
Du point de vue de la structuration des plateformes, l’exemple de la plateforme transgénèse est caractéristique. Avant le PRAI, cette plateforme sélectionnée lors du 2ème appel à projets du PRAI se résumait à des plateaux techniques répartis sur plusieurs sites sans réelle cohésion. Le PRAI a permis d’impulser la création d’une gouvernance unique de cette plateforme multi-sites, d’harmoniser les tarifs qui pouvaient être parfois très différent d’un plateau technique à l’autre. La structuration a finalement abouti au projet de Centre Régional d’Exploration Fonctionnelle (CREF) financé dans le cadre du Contrat de Pprojets Eétat Rrégion (CPER) 2007-2013, qui sera créé sur le site du cancéropôle de Langlade et qui regroupera les services mutualisés de la plateforme transgénèse, les animaleries de sites étant repositionnées sur des prestations de proximité. Enfin, la gouvernance unique mise en place dans le cadre du PRAI sera maintenue par le CREF. Ainsi en moins de 2 ans, cette plateforme a acquis des moyens grâce au PRAI et atteint une visibilité qui lui permet aujourd’hui d’accueillir des PME régionales dans de très bonnes conditions
En effet, le nouveau matériel acquis dans le cadre du PRAI début 2008 a entraîné la réalisation des objectifs en matière de prestations aux PME régionales en moins d’un an et même de les dépasser. La stratégie mise en place dans le cadre du PRAI s’est donc avérée payante pour la plateforme transgénèse.
Cette stratégie a également permis à la plateforme Service et Analyse des Procédés (SAP) de se doter d’une structure de gouvernance où les entreprises partenaires de la plateforme sont représentées. Enfin, la plateforme génomique a pu acquérir un matériel unique en France de détection à haut débit (appareil BeadXpress commercialisé par Illumina) qui lui a permis d’atteindre un niveau national voire européen. Pour ces deux plateformes, il existait déjà une culture de partenariat avec les entreprises et le bénéfice du PRAI s’est fait sentir au niveau de la structuration pour la plateforme SAP et sur l’acquisition d’un matériel très innovant pour la plateforme génomique. Ces deux points font partie de la stratégie de départ définie dans le PRAI. Ces deux plateformes ont remplis les objectifs en matière de prestations aux PME régionales le PRAI renforçant les relations anciennes avec le secteur privé (cf point 2.6 communication).
Les plateformes d’imagerie cellulaire, CALMIP et GRID’MIP ont rencontrée des difficultés pour atteindre les objectifs pour des raisons propres à chacune d’elles. La plateforme d’imagerie cellulaire a acquis du matériel qui nécessite une mise au point longue (supérieure à 3 mois) ce qui a retardé la mise à disposition des équipements. En outre, cette plateforme qui possède déjà une solide culture de partenariat avec des acteurs privé a rencontré de grande difficultés à produire un volume suffisant de prestations aux PME surtout essentiellement parce que les prestations demandées sont de faibles coûts. L’investissement étant très lourd (prix moyen d’un microscope bi-photon : supérieur à 300 k€) les objectifs en matière de prestations (41 600 € pour la plateforme d’imagerie) nécessitaient de démarcher beaucoup de PME sur un secteur très pointu. En revanche des contrats de recherche avec des grands groupes notamment SANOFI et Pierre Fabre sont en cours et attestent du niveau d’ouverture de la plateforme. La plateforme collabore également avec la société Hamamatsu (Japon) sur le développement d’un nouvel appareil d’imagerie. Par ailleurs, les investissements réalisés pour CALMIP et GRID’MIP ont permis de doubler la capacité de calcul des plateformes offrant ainsi un très grand volume d’heures de calcul à un tarif de quelques centimes d’euros l’heure. Dès lors, il était nécessaire de « vendre » aux PME-PMI régionales plusieurs centaines de milliers d’heures de calcul pour atteindre les objectifs en terme de prestations. Si de telles durées de calcul sont aisément consommées par les travaux de recherche académiques ou par les simulations de grands projets industriels, elles demeurent néanmoins très éloignées des besoins des PME-PMI.
Globalement, la stratégie mise en place a permis aux 6 plateformes d’augmenter significativement leur capacité de traitement et pour certaines d’entre elles (transgénèse, SAP et Imagerie cellulaire) de se doter d’un mode de gouvernance apte à répondre aux exigences d’un service rendu aux entreprises. Dans tous les cas la nécessité d’ouverture pour une activité pérenne est une idée acquise par les responsables des plateformes. En outre, l’impulsion créée par le PRAI a permis d’initier des démarches qualité qui ont abouti d’une part à la labellisation par le GIS IBISA (Groupement d’Intérêts Scientifique Infrastructures en Biologie Santé et Agronomie) des plateformes en sciences du vivant et d’autre part à la certification ISO 9001 version 2000 des plateformes génomique et transgénèse. La plateforme d’imagerie cellulaire quant à elle s’est engagée dans une démarche pour obtenir la certification ISO 9001 version 2000 d’ici la fin de l’année 2009.
Dans un souci de continuité avec le PRAI, les plateformes CALMIP, génomique, transgénèse et imagerie sont soutenues au titre du CPER 2007-2013 afin de consolider le changement d’échelle de l’offre des plateformes et de renforcer la mutualisation des moyens. En outre, l’aide régionale est conditionnée à l’ouverture effective au secteur privé et préférentiellement les PME-PMI régionales, conséquence directe des enseignements du PRAI. Pour dynamiser l’espace européen de la recherche et soutenir plus généralement la venue de chercheurs reconnus au niveau international, les chaires Pierre de Fermat ont permis de soutenir 21 chercheurs étrangers dont 9 exerçant leurs activités de recherche dans des pays de la communauté européenne depuis 2004. Ce dispositif est complémentaire de l’appel à projets régional recherche et transfert de technologies qui encourage le transfert de technologie vers le tissu économique midi-pyrénéen.
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