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Nécessité du lien avec l’école de rattachement

A la sortie de Clin, les élèves rejoignent leur école de rattachement. Je n’ai pris conscience de l’importance des contacts à établir entre les deux écoles qu’à l’issue de ma première année d’enseignement en Clin, en 2001, quand sont arrivés les premiers retours des élèves sortis de ma Clin. En effet, pour certains élèves, le changement d’école avait occasionné des difficultés d’intégration constituant une rupture supplémentaire que j’aurai pu éviter en travaillant le lien avec l’école de rattachement. L’année suivante, en 2002, j’ai mis en place un dispositif très précis visant à établir les meilleures conditions d’accueil pour l’élève quittant la Clin, comme cela a été préconisé depuis dans les instructions officielles : « Pour assurer un suivi personnalisé de ces élèves, des contacts réguliers doivent être établis entre l'enseignant de la classe d'accueil et les enseignants des classes ordinaires de l'établissement de rattachement. […] On veillera […] à ce qu'un soutien puisse continuer à lui être dispensé, pour compléter sa formation en français et pour procéder ponctuellement à d'éventuelles autres remédiations. »¹³

Description du dispositif

La plupart du temps les nouveaux-arrivants sont orientés vers l’école Casalis par la mairie ou par l’inspection. Par conséquent, l’école de rattachement n’a pas connaissance de la scolarisation à l’école Casalis d’un élève de son secteur. Le contact est donc nécessaire dès l’arrivée du nouvel-arrivant et il se fait généralement par téléphone ou par l’envoi de la fiche de renseignements délivrée par la mairie.

Au moment de l’orientation, une fois que le conseil de cycle s’est prononcé sur l’orientation de l’élève, j’établis une fiche de liaison¹⁴ qui sert de base lors de la rencontre avec l’école de rattachement. Au recto, elle donne les renseignements principaux, administratifs et scolaires, et au verso, un référentiel des compétences communicatives permet une photographie rapide et précise du niveau de l’élève au moment de la sortie de Clin. J’ai établi ce référentiel en me basant sur les travaux réalisés par le Conseil de l’Europe avec le Cadre de Référence pour un public adulte.

La fiche de liaison ne remplace pas le livret de compétences qui est plus complet mais moins lisible (j’ai choisi le livret conçu par le Cefisem d’Alsace). Il est communiqué à l’école par l’intermédiaire de l’élève à la rentrée. Il peut parfois être utilisé lors du contact établi avec l’école de rattachement.

Les orientations se décident habituellement en mai et les contacts avec l’école de rattachement ont lieu en juin. Dans les écoles, ce sont les membres du réseau qui sont le plus à même de mettre en place le suivi pour les nouveaux-arrivants à la sortie de Clin. Aussi, je rencontre si possible un membre du réseau et à défaut le futur enseignant de l’élève ou le directeur de l’école. L’objectif de cette rencontre est de communiquer les renseignements importants concernant l’élève, son parcours, ses progrès, les pistes de travail, et notamment les domaines à consolider qui doivent faire l’objet du suivi. Ainsi, l’école de rattachement peut se préparer à accueillir l’élève.

Cas particuliers

Dans le cas d’un élève rattaché à l’école Casalis, c’est moi qui prends en charge le suivi ou bien l’enseignant spécialisé du réseau, et la passation est simple à mettre en place.

La durée de scolarisation en Clin d’un nouvel-arrivant ne doit pas dépasser une année scolaire. Les instructions officielles donnent toutefois la possibilité pour le cas d’élèves peu ou pas scolarisés antérieurement (Ensa) de déroger d’un an. Dans ce cas, l’élève reste à l’école Casalis. Mais d’autres raisons peuvent nous amener à proposer à un élève de rester. C’est le cas des élèves « fragiles » pour lesquels l’arrivée en France a été douloureuse et pour lesquels une rupture supplémentaire lui serait néfaste. C’est généralement la psychologue scolaire qui nous amène à prendre cette décision. On ne peut dès lors que souligner l’importance des réseaux d’aide dans les écoles et l’importance du travail en équipe.

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CONCLUSION

Avant d’être une aventure intellectuelle (concevoir un dispositif) et technique (réaliser le dispositif), cette expérience est d’abord pour moi une aventure humaine. C’est une réalisation collective autant que personnelle qui n’aurait pas été possible sans le concours de la directrice de l’école Casalis et de l’inspecteur de la 23 circonscription de Créteil.
Si je me suis « embarqué dans une telle galère », c’est que je suis convaincu des enjeux sous-jacents :

• 
  pour l’élève, en terme d’intégration et d’apprentissage,
  
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  pour les enseignants de l’école, en ce qui concerne l’élan d’émulation pédagogique et d’échange de pratiques,
  
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  mais aussi pour l’école et la circonscription sur un plan organisationnel et institutionnel,
  
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  et pour la famille sur un plan symbolique et social avec la problématique de l’intégration.
  

Pour continuer l’aventure, il aurait fallu que je puisse renouveler l’expérience ce qui n’a pas été le cas. Pour se pérenniser, un tel dispositif doit être inscrit au projet d’école. En outre, il tient aussi à la volonté des enseignants de l’école de travailler d’une manière plus souple et moins traditionnelle. Enfin et surtout, c’est sur la personne même de l’enseignant de la Clin qu’il repose ; il est fonction de ses orientations et convictions pédagogiques, de ses qualités relationnelles et de ses compétences de formateur pour accompagner les enseignants dans la gestion des nouveaux-arrivants.

Au terme de ma réflexion, je laisse en suspens un grand nombre de questions et donc de chantiers de travail : entre autres, la durée trop longue de l’évaluation initiale, la taille conséquente des groupes d’ateliers, le cas délicat des élèves arrivants en cours d’année. Au niveau de la circonscription aussi, pour aller plus loin dans l’accompagnement des enseignants qui prennent le relais pendant et après la Clin, il faudrait envisager un travail de formation, mais là c’est du ressort du conseiller pédagogique et plus de l’enseignant de Clin.

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