Conceptualisation et éclaircissement sur les publics concernés



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INTRODUCTION


L’enseignement du FLE se déroulait au départ prioritairement à l’étranger (en milieu exolingue). Aujourd’hui, il se développe amplement en France (en milieu endolingue).

Les enseignants de français langue étrangère exercent sur le territoire français dans trois secteurs distincts. En milieu scolaire auprès d’enfants primo-arrivants, dans les centres publics ou privés de Français Langue Etrangère (FLE) auprès d’étudiants étrangers. Certains, enfin, interviennent dans un troisième secteur moins reconnu, constitué par les organismes de formation du secteur social. Ce secteur accueille le plus souvent, les publics dont les besoins en langues sont vitaux.

Les organismes, généralement constitués en association loi 1901, fonctionnent avec des dispositifs de formation subventionnés par l’Etat, le FASILD (Fonds d’Action et de Soutien pour l’Intégration et la Lutte contre les Discriminations) ou les collectivités territoriales. Le secteur de l’insertion sociale et professionnelle côtoie des publics particulièrement hétérogènes dont l’objectif commun est l’intégration en France. Ce travail spécifique de formation est désigné sous le vocable de formation de base1.

La formation linguistique de base est un sous-ensemble de cette formation et regroupe potentiellement des publics dits analphabètes, illettrés, relevant du FLE ou du FLS (Français Langue Seconde). La formation de base, doit répondre à des besoins immédiats. Elle partage, avec la didactologie des langues-cultures une vision de l’apprentissage qui ne se limite pas à une dimension strictement linguistique mais bien à l’usage de la langue en contexte social.

Nous pensons avec conviction et espoir que la Didactologie des langues-cultures (DLC) en tant que discipline d’intervention, peut se positionner comme discipline d'accueil de la formation de base. Les cours y sont fréquemment dispensés par de jeunes formateurs titulaires d’une maîtrise de FLE. La méthode acquise à l’Université contribue fortement à la qualité de leur formation. Toutefois, ces didacticiens sont démunis face à l’hétérogénéité des publics et manquent cruellement de formation théorique et d’outils ad hoc pour répondre au besoin urgent d’apprendre à lire et à écrire pour les personnes analphabètes ou illettrées.

Le métier de formateur en formation linguistique de base apparaît de plus en plus comme un débouché possible pour les personnes titulaires d’un diplôme en FLE

Selon nous, les enseignants de F.L.S. (Français Langue Seconde) en collège, les enseignants de FLE à l’étranger, les enseignant de FLE en France ou les formateurs en formation de base font partie d’une seule profession à différentes facettes : « enseignant/formateur en  FLE/FLS ». Il revient par conséquent, à l’Université de proposer à ses étudiants une formation adaptée aux différents aspects de la profession.

Certes, la didactologie des langues et des cultures s’implique depuis quelque temps davantage dans les besoins de formation et prête main forte au terrain. Il apparaît, toutefois, que les formateurs ne disposent pas encore d’une formation professionnelle qui prenne en compte les spécificités de la formation de base et les savoirs et savoir-faire requis par l’insertion socioprofessionnelle.

Le métier d’enseignant FLE se doit de se diversifier ne serait-ce que pour répondre à la complexité de la demande sociale. A ce titre, le professionnel doit pouvoir obtenir un réel statut. La question de la professionnalisation des enseignants formateurs d’adultes est, en effet, un élément fondamental de l’évolution de la didactique des langues et des cultures.

L’Université a de toute évidence, des réponses à apporter, notamment dans les domaines de la communication, de la culture ou de l’évaluation.

De son côté, la formation pratiquée dans le secteur social, et plus particulièrement dans les organismes à visée « insertion », dispose d’une expertise issue d’une pratique susceptible de contribuer à enrichir la réflexion universitaire. La formation des enseignants/formateurs2 doit également intégrer les variétés de situations dans une dynamique qui dépasse les cloisonnements disciplinaires de l’Université.


La première partie de cette thèse développe la question des enjeux institutionnels et contextuels et met en évidence certaines insuffisances des formations universitaires concernant la formation des acteurs de terrain. Elle décrit une politique publique qui engendre une situation formative complexe avec des publics très variés et des formateurs souvent démunis faute de moyens. Elle dessine le profil des publics concernés par l’apprentissage du français et la manière dont ils sont répartis dans les structures.

La seconde partie s’efforce de justifier la reconnaissance d’un statut d’Enseignant Formateur de Français, notamment à travers une formation adaptée aux réalités. Elle offre des pistes de travail en termes de choix didactiques et éthiques.

La conclusion établit un bilan prospectif visant à exprimer l’importance du problème étudié et la nécessité d’aborder de façon complémentaire, les deux secteurs (FLE et formation de base).

Pour traiter de ce sujet, nous avons fait le choix d’utiliser le cadre méthodologique de Robert Galisson qui pose la DLC (Didactique des langues-cultures) comme discipline d'intervention et considère la théorie comme auxiliaire de la pratique. Son cadre conceptuel/matriciel3 de référence pour la D.L.C. permet de distinguer le milieu instituant du milieu institué.

A notre tour, nous analysons la politique linguistique actuelle et son implication en milieu instituant et en milieu institué à travers les nouvelles orientations gouvernementales et leurs conséquences pour les organismes de formation.

L’ « objet-langue » et le « sujet-apprenant », autres caractéristiques du schéma conceptuel, sont traités dans cette recherche non seulement du point de vue des particularités de profils didactiques mais également en fonction du contexte global qu’implique une politique d’intégration avec ses choix et ses valeurs. Ces catégories éducatives nous permettent de structurer notre discours autour de la description de situations réelles et de suggérer quelques pistes pour l’action. Celle-ci justifie, dans notre secteur, la dimension éthique.

La DLC assume cette dimension qui nous paraît essentielle pour la formation de formateurs. En effet, la formation à visée insertion repose notamment sur des valeurs de partage de savoirs que nous entendons promouvoir.

Désormais, aucune politique linguistique ne peut négliger les personnes les plus démunies et ignorer la spécificité des publics dits illettrés et analphabètes. Ceci, non seulement pour offrir une formation de qualité au moment même où l’on reconnaît la menace de manquer de formation de qualité dans une société de plus en plus compétitive, mais aussi pour éviter que certaines situations ne deviennent explosives sur le terrain.

Notre démarche s’appuie sur la situation actuelle du secteur de la formation continue à visée insertion et propose des pistes quant aux contenus possibles d’une formation universitaire. Nous souhaiterions répondre à une lacune en matière de recherche dans le champ de la didactologie-didactique des langues-cultures étrangères : la prise en compte de l'enseignement/apprentissage du français pour les adultes peu ou non scolarisés. Nous souhaitons mettre en synergie des réponses face aux dysfonctionnements à la fois d’ordre institutionnel et didactique. La formation des enseignants, dans cette perspective, devient un élément principal de réponse.


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