Conceptualisation et éclaircissement sur les publics concernés


Enseignement du FLS (Français Langue Seconde)



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1.2. Enseignement du FLS (Français Langue Seconde)


Le FLS est apparu dans les années 80 pour répondre à l’inadaptation des méthodologies de FLE ou de FLM pour des publics scolaires étrangers ayant besoin d’apprendre le français comme langue de communication, mais aussi de scolarisation (cf. Chantal Forestal.8).

Les notions de FLM/FLE/FLS évoluent constamment. Ainsi, Maurice Druon en 1987, dans un entretien accordé à la revue l'Express, expose sa conception quant à la délimitation des divers degrés d'emploi du français. Il utilise un schéma de présentation sous la forme de trois cercles concentriques. Il présente la sphère synthétique suivante : le cercle intérieur représente le français langue maternelle en France métropolitaine, mais aussi en Suisse Romande ou au Québec. Le cercle médian inclus le FLS, il n’est la langue maternelle que d’une partie de la population. Enfin, le cercle extérieur inclut les pays qui n’ont pas eu de relation coloniale avec la France et où le français est considéré comme une langue étrangère (FLE). Eddy Roulet9, quant à lui, constate qu’en Suisse, on utilise deux termes différents selon les pays, Langue Etrangère dans un pays essentiellement monolingue comme la France, Langue Seconde dans les pays officiellement multilingues comme la Suisse et le Canada. Cette conception change avec les modifications contextuelles. Ainsi, en 1991, Jean Pierre Cuq10 estime que le français est considéré comme une langue seconde partout où il est langue officielle et utilisé dans l'administration, au Parlement ou à la justice (statut de bilinguisme). Il y aurait alors deux types d'apprenants qui ne feraient pas partie du champ du FLS. Les premiers seraient ceux qui apprennent le français à titre individuel dans des pays non francophones et les seconds, ceux (les migrants) qui apprennent le français en vue d'une intégration dans une communauté de FLM où ils résident. Or en 2003, le dictionnaire qu’il publie précise11 que l’on évoque également la notion de FLS pour les adultes migrants s’installant en France et pris en charge par divers organismes de formation pour adultes. Ceci n’est pas nécessairement contradictoire et renvoie à l’idée que certains migrants viennent de la sphère de la francophonie.

La question de la désignation des publics s’est également posée lors d’un séminaire organisé à Lille les 22 et 23 janvier 2002. Ce séminaire, auquel nous avons participé, concernait la problématique de l’apprentissage de la langue du pays d’accueil par les migrants, pour l’émergence d’un droit12. Anne Vicher, (directrice d’Ecrimed, et chargée de cours à l’Université de Paris III) constate alors qu’il existe une floraison de termes concernant l’enseignement de la langue. Elle s’interroge sur le fait que l’on ne sait plus, à l’heure actuelle, à quelle catégorie appartiennent les publics. Pour elle, la notion de FLE ne peut pas satisfaire tout le monde puisqu’elle concerne un public qui se trouve principalement à l’étranger. C’est la raison pour laquelle, elle estime qu’il faut accepter la notion de FLS pour un public en situation de contact avec les natifs de cette langue. Or, elle fait remarquer que l’Education Nationale use du vocable FLS spécifiquement pour les enfants de migrants (qui représentent environ 8% des effectifs scolaires).

Nous pouvons faire remarquer que cette extension peut présenter un intérêt pour aborder la didactique différemment. Notons toutefois que, par extension, il n’y aurait de FLE qu’à l’étranger.

A l’heure actuelle, l’appellation FLS n’est pas encore réellement reconnue pour ces publics adultes, même si de plus en plus de chercheurs dirigent leur argumentaire dans ce sens. La "secondarisation13" est un processus qui touche certaines langues lorsqu'elles prennent des positions sociopolitiques dominantes. D’un point de vue psychologique et politique, il faut considérer qu’en Afrique, par exemple, le français n'est pas perçu de façon neutre, puisque c’est la langue du « colonisateur ». En Afrique du Nord, le marocain Ahmed Akouaou14 propose qu'un choix clair soit fait entre les différents statuts possibles du français dans un parcours entre première langue obligatoire et langue étrangère à statut privilégié ou langue d'enseignement. Il propose l'expression suivante : “ langue de la compétition sociale et de l'intégration symbolique ou langue véhiculaire ”. Le choix d'une terminologie charrie ainsi nombre de présupposés idéologiques.

Ngalasso Mwatha Musanji, dans un article intitulé "Le concept de Français langue seconde"15, donne les éléments d'une approche nuancée de l'emploi actuel de cette notion. Il s'agit finalement d'une expression ancienne avec un sens nouveau.

Il est nécessaire de prendre en compte la diversité des situations, en voici quelques exemples proposés par Ngalasso Mwatha Musanji :

- On enseigne le FLM aux francophones et le Français langue non maternelle aux étrangers, en laboratoire de langues ou en classe spéciale.



- On enseigne à l'étranger, en pays officiellement francophones ou non, le français aux étrangers, mais aussi aux français émigrés en général dans des écoles consulaires.

- On trouve des enfants d'immigrés, seconde ou troisième génération dans toutes les classes de FLM en France et dans les pays francophones.

- On enseigne en français en France dans les pays francophones mais aussi en Afrique, une langue non maternelle.
Désormais, le champ du FLS, en France métropolitaine, recouvre une multitude de situations liées à l’immigration politique ou économique. Le problème qui se pose en formation initiale, avec les enfants scolarisés, à savoir le manque de formation des enseignants, se pose également en formation continue avec les adultes visant, cette fois l’insertion sociale et professionnelle. L’université, à travers la recherche didactique du FLE, commence à s’intéresser à la question du FLS dans les collèges et lycées. Elle néglige toutefois encore la question des adultes et des jeunes (classés 16-25 ans) inscrits dans les organismes de formation pour suivre des stages de « formation linguistique » (appellation consacrée dans le milieu de la formation) comme préalable à des formations pré qualifiantes et professionnelles. Ces jeunes intègrent des dispositifs tels que TRACE (Trajets d’Accès à l’Emploi) inscrits dans le cadre de la loi de lutte contre les exclusions de juillet 1998, ou les stages de mobilisation. On les retrouve également dans des stages de types FBVS (Formation de Base à Visée Sociale) qui accueillent des publics très hétérogènes. Ils sont arrivés depuis peu en France, avec ou sans leurs parents. Lorsqu’ils arrivent en dehors du regroupement familial, ils ne peuvent pas rejoindre les bancs de l’école s’ils ont plus de 16 ans. Ils sont originaires de pays où le français est langue étrangère ou langue seconde et les structures associatives sont souvent démunies faute de moyens. Il arrive également que des jeunes, dont les parents sont immigrés, aient toujours vécu en France. Ils rencontrent parfois de graves difficultés scolaires et intègrent alors généralement des stages de remise à niveau ou de lutte contre l’illettrisme. Ces jeunes de plus de 16 ans ne sont pas toujours pris en charge correctement. Leur profil très particulier mériterait une attention adaptée à leurs difficultés langagières de la part des enseignants-formateurs.

La délimitation de l’emploi de termes génériques comme le FLS mais aussi le FLE, est alors loin d’être définitive.

Nous pouvons esquisser trois éléments alternatifs ou cumulatifs permettant de qualifier le FLS :


  • Le bilinguisme avec le français,

  • L’appartenance à la sphère de la francophonie du pays d’origine de l’apprenant

  • L’intégration d’enfants étrangers dans le système scolaire.

Notre secteur de recherche doit s’interroger sur le sens de telles notions et ce qu’elles impliquent en termes de pistes pour la recherche didactique. Un éclaircissement est nécessaire afin de mettre en place une « interdidacticité » au sens où l’entend Robert Galisson16 : une réflexion sur la transposition et l’échange entre des conceptions didactiques de secteurs proches.



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