En 2004, le Conseil National du sida (GAC) a organisé l'Évaluation de la Réponse Nationale à l'épidémie de VIH (GAC, 2004). Cela a conduit à la production en 2005 du Cadre National Stratégique 1 pour 2004-2006 (PEN-I) pour guider la réponse nationale.
En décembre 2006, la 2ème Stratégie Nationale du sida a été élaborée pour la période 2007-2011, le PEN-II, y compris les indicateurs au niveau national dans les 4 domaines thématiques suivants:
L'accès universel à la prévention du IST/VIH/sida,
Atténuer les répercussions sociales, culturelles, juridiques et économiques du VIH/sida,
Renforcer la surveillance épidémiologique, le suivi et évaluation, et la promotion de la recherche opérationnelle,
Renforcer la coordination pour améliorer les partenariats et la mobilisation des ressources.
Malheureusement, le PEN-II n’a pas été accompagné par un Plan Opérationnel ou un Plan de Suivi et Évaluation. Le Conseil National de Lutte contre le sida (CNLS) a concentré ces efforts de planification sur la production de plans opérationnels annuels pour la mise en œuvre des activités financées par le GFATM. La période du PEN-II finira á la fin de cette année, et le processus de développement du PEN-III vient de commencer. Il est prévu que le PEN-II couvre la période 2011 – 2015, pour s’aligner avec la périodicité du nouveau DENARP-II. Le PEN-III s’inscrira pleinement dans le nouveau DENARP-II, la Stratégie Nationale de la Lutte Contre la Pauvreté pour la Guinée Bissau, qui couvrira la période 2011 – 2015 et dans lequel la réponse au VIH est reconnue comme une priorité pour le développement du pays.
I.E. LE CADRE INSTITUTIONNEL DE LA REPONSE NATIONALE AU VIH
Après le diagnostic de premiers cas de sida en Guinée Bissau en 1986, le Programme Épidémiologique National de Contrôle et Surveillance du sida a été créé. Le premier plan à court terme de lutte contre le sida a coïncidé en 1987 avec l'institutionnalisation du Programme National de Lutte contre le sida (PNLS) comme cadre de coordination de toutes les activités visant à la prévention et le contrôle du VIH. Le premier plan à moyen terme (PMT I) contre le VIH/sida a été établi en 1988 et a couvert la période 1989-1993. En 1993 a commencé le processus de décentralisation des initiatives pour combattre le sida, qui a coïncidé avec le lancement en 1996 de la Campagne pour le marketing social des préservatifs. Le deuxième plan à moyen terme, couvrant la période 1997-2001, a souffert non seulement d’un manque de ressources financières mais a également été paralysé par la guerre civile de 1998 à 1999 et été associée à une augmentation marquée de l'infection par le VIH. La première conférence nationale sur la "Réflexion et la Promotion du VIH/sida" a eu lieu en 2000 et a abouti à la prise de conscience de la tendance alarmante de l'infection à VIH, culminant avec l'élaboration en 2002 du premier Plan Stratégique National sur le VIH/sida (PEN-I, 2003-2005), la relance du Conseil National de Lutte contre le sida (CNLS) présidé par le Premier Ministre, et la création du Secrétariat National de Lutte contre le sida (SNLS), la structure gouvernementale pour coordonner toutes les initiatives techniques et actions de lutte contre le sida dans le pays. Toutefois, la mise en œuvre des stratégies a été compromise par un retard dans l'opérationnalisation du SNLS (décembre 2004) et la disponibilité de financement (dans la dernière année de PEN-I en 2005). En 2005, le Programme National VIH/SIDA en Guinée Bissau a été soutenu financièrement par le MAP de la Banque mondiale (Multi-pays AIDS Program - 2,8 million USD) - à travers le 1er SNLS, et la subvention VIH obtenue lors du round 4 du Fonds Mondial (3,3 million USD) - à travers le PNUD et MS-PNDS (Plan National de Développement du Secteur de la Santé). En 2008, le CNCS et le SNLS sont réorganisés en vue de l’approbation du financement de la Ronde 7 du GFATM. En janvier 2009, une nouvelle équipe est recrutée pour le SNLS, financée par les fonds du GFATM, pour être à la fois le SNLS, c’est-à-dire le coordinateur de la réponse nationale au VIH, et assumer le rôle du Bénéficiaire Principal (PR) du GFATM.
Le CNLS et le SNLS ont fait des efforts constants pour gérer et coordonner la réponse nationale à l'épidémie de VIH au cours des dernières années avec des progrès considérables accomplis. Cependant, la surcharge du travail de PR du GFATM a fait que le CNCS et le SNLS ont concentré leurs efforts sur la gestion du financement du GFATM et n’ont pas pu assurer une coordination consistante de la mise en œuvre de la réponse nationale au VIH. Ceci se montre par exemple dans l’absence de développement de Plans d’Action Annuels pour la réponse nationale et dans l’absence d’un mécanisme de coordination pour la réponse nationale. L’équipe du SNLS est conscient de ces faits et a promis d’améliorer la situation. Une autre institution clé pour la mise en œuvre de la réponse nationale est le Ministère de la Santé (MINSA). Le MINSA est également devenu PR du GFATM en 2008. Pour faciliter ce fait, une cellule de gestion des fonds extérieurs a été créée à l’intérieur de la Direction de l’Administration et des Finances (DAF), tandis qu’á l’intérieur de la Direction de la Promotion de Santé, le Programme de Lutte contre le VIH/sida a été réorganisée et est devenu la Cellule Sectorielle de Lutte contre le VIH/sida (CSLS). La capacité actuelle en nombre et qualité du personnel du CSLS a besoin d´être renforcée. Le Système des Nations Unies (SNU) est un partenaire important dans la coordination et la mise en œuvre de la réponse au VIH. Dans le passé, le SNU a assuré la coordination de la réponse nationale en organisant des réunions mensuelles de coordination entre le SNLS, les agences NU et les autres partenaires clés. Cependant, la coordination interne des agences du SNU n’a souvent pas été très forte et par conséquent les agences ont continué à présenter vers le SNLS et les autres partenaires un front pas unifié et à collaborer de façon individuelle avec les partenaires. La coordination interne et externe du SNU á été meilleure pendant la présence du Coordinateur de l’Equipe Conjoint en 2009, et de nouveau depuis l’arrivée de la Coordinatrice Intérim de l’Equipe Conjointe en décembre 2010. Le rôle des agences du SNU est décrit dans le chapitre III.