Les effets des systèmes et des outils multimédias sur la cognition, l’apprentissage et l’enseignement



Yüklə 2,61 Mb.
səhifə37/62
tarix27.10.2017
ölçüsü2,61 Mb.
#16347
1   ...   33   34   35   36   37   38   39   40   ...   62

Conclusion


Il est permis de conclure en constatant tout d’abord qu’aucun chercheur n’envisage qu’une langue étrangère puisse être apprise au seul moyen de l’ordinateur, même connecté en réseau : non seulement les systèmes informatiques n’arrivent pas à simuler la communication de façon satisfaisante, mais encore nécessitent-ils, pour les activités où ils sont le plus efficaces, un encadrement humain d’une grande compétence en amont et en aval. De manière plus précise, on dira que le multimédia hors-ligne peut se montrer utile, dans le cas des meilleurs produits, pour les activités de compréhension et de prise de conscience de la manière dont la langue et le discours fonctionnent. Et que les réseaux offrent de très intéressantes opportunités de communication authentique qui, dans l’idéal, pourraient permettre de riches échanges interculturels. Les deux immenses lacunes de tous les systèmes étudiés concernent la production et surtout l’interaction orales : celles-ci, à défaut de séjour dans le pays dont on apprend la langue, devront continuer à s’exercer dans le cadre de petits groupes d’apprenants, éventuellement travaillant à deux ou trois devant un même ordinateur, peut-être bientôt aussi communiquant à distance grâce aux nouveaux systèmes de transmission synchrone de l’image et du son.

Troisième partie

Les enseignants et leurs pratiques

Chapitre viii

Les apports de l’ordinateur : ce que disent

les enseignants

Emmanuelle Maître de Pembroke

Notre société vit une véritable mutation dans le domaine de la transmission des informations. D’un mode analogique, nous passons à un mode de transmission numérique qui démultiplie la quantité d’informations et en modifie la forme. Les enfants sont confrontés tous les jours à ces nouveaux modes d’acquisition des connaissances et c’est au cours de leur scolarisation, qu’ils devront apprendre à utiliser et gérer ces sources d’informations. L’enjeu est tel que la maîtrise des technologies est une priorité gouvernementale123 :

“ La bataille de l’intelligence commence à l’école. Le développement en milieu scolaire de l’utilisation des technologies de l’information répond à un double objectif :

– donner la maîtrise de nouveaux outils de communication, qui seront indispensables aux futurs citoyens ;

– exploiter les richesses du multimédia comme outil pédagogique. L’ordinateur ne peut en aucune manière se substituer à l’enseignant mais il peut en devenir l’auxiliaire précieux. Je suis convaincu que les nouvelles technologies de l’information constituent un vecteur d’apprentissage du savoir et d’accès à la culture. Si ce savoir n’est pas donné à l’école, le fossé se creusera entre les jeunes dont les parents peuvent acheter un ordinateur et ceux qui n’ont pas cette chance. ”

Face à cette modification des moyens d’accès à l’information et devant l’urgence de réduire l’écart social qui risque de se creuser, il nous a semblé intéressant de collecter et d’analyser les pratiques qui ont été menées au sein des établissements scolaires. L’objectif est, d’une part de répertorier les expériences qui existent et la manière dont elles s’insèrent dans les progressions, d’autre part d’analyser la manière dont les enseignants en parlent et ce qu’ils mettent en exergue.

La méthodologie de recueil de ces pratiques pédagogiques a une incidence sur la nature des contenus récoltés. En effet, puisqu’il s’agissait de rassembler des témoignages d’expériences menées grâce aux nouvelles technologies, j’ai pris le parti d’explorer Internet pour y chercher le maximum de rapports d’expériences relatifs à ce sujet. La thématique s’y prêtait, puisque les premiers enseignants disposés à mettre en ligne leurs expériences sur Internet sont les enseignants qui utilisent ce vecteur dans leur classe. Le corpus de textes utilisé rassemble donc des récits d’activités récoltés sur les sites des écoles, des actes de colloques tels que le congrès des Clionautes124 (juin 1998) ou les échanges au cours des “ Netdays ”, ainsi que des articles issus des revues de l’epi ou Médialog. Le choix méthodologique adopté implique donc que nous récoltions des textes écrits par des enseignants investis sur ce “ chantier ” et désireux de communiquer leur vécu à propos de l’utilisation des nouvelles technologies. Ceci dit, même si nous en restions aux actes écrits, seuls les enseignants investis dans une telle démarche participent à de type de débat. En d’autres termes, cette étude n’est pas une analyse des représentations de l’ensemble du corps enseignant. Elle repose sur les récits de ceux qui en ont une réelle pratique. Justement, cette réflexion est intéressante car nous allons voir que les disciplines sont très inégalement représentées, ce qui signifie que les enseignants de certaines disciplines se sont plus immédiatement investis dans ces nouvelles approches que d’autres. La proportion relative de chaque discipline semble significative et intéressante à analyser.

Le mode de collecte des données n’a pas dû influencer les résultats obtenus du point de vue disciplinaire puisque les recherches ont été faites en croisant les mots clés “ pratiques pédagogiques ” et “ expériences pédagogiques ” avec “ Internet ” et “ nouvelles technologies ” sans allusion aux disciplines. Les moteurs de recherche utilisés ont été dans un premier temps Nomade, puis Yahoo qui permet une recherche plus fine. Comme je l’ai dit, les récits d’expériences sont issus de colloques relatifs à l’utilisation pédagogique des nouvelles technologies. Cette recherche a permis de dégager cinquante et un rapports d’expériences rédigés par les enseignants eux-mêmes.

Face à ce corpus, un certain nombre d’éléments significatifs ont pu être dégagés, tels que la différence d’approches selon les niveaux d’enseignement et l’importance relative des disciplines, ainsi que la manière dont chacune exploite les potentiels des technologies. Une analyse par niveaux dégage donc, d’une part les types d’activités proposées par le biais des tic, les objectifs visés, la démarche pédagogique utilisée et d’autre part l’analyse faite par les enseignants eux-mêmes. Il est assez significatif que certains de ces points soient plus développés que d’autres, selon les niveaux. L’absence de certains de ces points est aussi parlante que leur occurrence. En particulier, certains récits ne restent que descriptifs, tandis que d’autres proposent une analyse pédagogique et/ou cognitive. Il me semble que ces choix sont significatifs des préoccupations des enseignants et de leurs représentations, non seulement de l’outil, mais aussi des compétences à enseigner.

Au niveau de l’enseignement secondaire, chaque enseignant est inscrit dans une discipline. Les résultats seront donc analysés en fonction des disciplines d’appartenance.

Dans un second temps, une analyse qualitative en termes d’analyse de discours sur l’ensemble du corpus permet de repérer la récurrence très significative de certains termes, laquelle dépasse les cloisonnements de niveaux ou de disciplines. Cette analyse de discours relèvera les traces du discours modal (Blanchet, 1987) permettant d’accéder aux opinions des auteurs à propos de l’utilisation des tic en classe. Nous verrons que, quels que soient les niveaux, l’utilisation des tic dans la classe a modifié les conceptions pédagogiques et relationnelles.


Yüklə 2,61 Mb.

Dostları ilə paylaş:
1   ...   33   34   35   36   37   38   39   40   ...   62




Verilənlər bazası müəlliflik hüququ ilə müdafiə olunur ©muhaz.org 2024
rəhbərliyinə müraciət

gir | qeydiyyatdan keç
    Ana səhifə


yükləyin