Marie LaFlamme Tome 2



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  • T’es Victor le Nantais ?

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Victor hocha la tête, subitement inquiet : ce faux pèlerin lui apprendrait-il que son ami s’était fait arrêter sur la place alors qu’il

  1. attendait ? Emile lui avait pourtant juré qu’il n’était pas un tire-laine, mais...

  • C’est Cléron-Marmiton, il dit que tu viennes plutôt le trouver rue du Pas-de- la-Mule. Il t’attend là.

Victor soupira de soulagement : il passait le plus clair de ses loisirs avec le Parisien, pour qui il éprouvait une réelle amitié, mais partager le quotidien d’Emile Cléron, c’était accepter de vivre dans l’illégalité. Si les filouteries de Cléron l’amusaient souvent, le capitaine Le Morhier lui avait inculqué des valeurs bien différentes. Il obéissait à ses parents en restant auprès de sa tante, mais il lui tardait de repartir et de voir combien il est difficile de tricher avec la mer.

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Chapitre 22

Antoine Souci imita Marcel Toussaint

et s’épongea le front en faisant signe à Pierrot de lui rapporter du cidre; ils se regardaient sans dire un mot quand Michel Dupuis poussa la porte du cabaret. Le silence inhabituel l’inquiéta, il interrogea Toussaint, mais c’est Souci qui répondit.

  • Ils ont failli se battre !

  • Boissy et d’Alleret, compléta Marcel Toussaint.

  • Ils auraient tout démoli ! fit Denys de La Ronde en joignant les mains.

Il ferait brûler un cierge à Notre-Dame de la Paix. Juré. Quand le ton avait monté entre les deux gentilshommes, Pierrot, son commis, avait essayé de les distraire en leur offrant à boire, mais ni Boissy ni d’Alleret ne l’avaient entendu, trop occupés à se défier. Il faut dire que Boissy avait insulté d’Alleret.

  • Il lui a dit qu’il trichait au jeu !

  • Quoi ? Et d’Alleret ne l’a pas embroché sur place ?



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  • D’Alleret sait bien qu’il n’y a pas plus line lame que Boissy à Québec. Mais il aurait pu le frapper !

Antoine Souci soupira.

  • C’est dommage. Si d’Alleret avait tué Boissy, on aurait été débarrassés des deux.

  • Des deux?

  • D’Alleret aurait été condamné à mort, non?

Michel Dupuis, qui s’était approché de l’âtre en écoutant ce récit, approuva Souci.

  • Boissy m’a bousculé alors que je venais ici. Je suis même tombé par terre. Mais j’ai pensé pareil que d’Alleret : je ne suis pas un bon bretteur. J’ai attendu qu’il reparte pour me relever. Je ne l’avais jamais vu si encoléré !

  • Il était furieux bien avant que d’Alleret le jargonne, fit Souci. Il était tout rouge quand il est entré. Et ce n’était pas à cause du froid.

  • Et d’Alleret qui s’amusait de cette rage!

La Ronde hésita, puis confia à ses clients qu’il avait entendu d’Alleret dire à Boissy, en posant un paquet de cartes devant lui,


qu’il serait peut-être heureux au jeu puis­qu’il ne l’était pas en amour.

-— C’est vrai, approuva le commis. J’ai entendu aussi.

  • Boissy? s’esclaffa Toussaint. Vous vous trompez î

Le cabaretier haussa les épaules ; après tout, il se moquait des amours de Nicolas de Boissy. Tant qu’il ne cassait rien chez lui... Il n’avait ni la force ni l’envie de séparer d’éventuels combattants et ne se serait jamais interposé entre les deux gen­tilshommes. Il s’étonnait toutefois de leur querelle, même s’il avait remarqué depuis quelques semaines qu’ils n’étaient plus aussi complices qu’avant. Ils ne s’étaient pas chanté des pouilles, comme ce soir, mais ils avaient des regards mauvais. Des regards meurtriers.

La Ronde avait entièrement raison même si Boissy n’avait compris ce désir de mort qu’au moment où il avait accusé d’Alleret : celui-ci l’avait nargué une fois de trop en lui parlant de ses amours déçues. Il avait perdu son pari, soit, mais il était d’un goût douteux d’en plaisanter.

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Et d’Alleret n’avait même pas accepté le duel! En sortant du cabaret, il s’était plus ou moins excusé, alors que c’était lui l’of- l'ensé. Il n’avait pas avoué qu’il avait triché, mais admis qu’il avait eu une chance fabu­leuse. Boissy le savait bien ; il ne l’avait pas accusé parce qu’il se croyait trompé mais parce qu’il voulait que d’Alleret se rue sur lui pour le battre. A ce moment, il l’aurait aisément tué et dix personnes auraient pu témoigner qu’il s’agissait de légi­time défense. Maintenant, s’il assassinait d’Alleret, chacun raconterait leur dispute. Il était obligé de se réconcilier avec lui alors qu’il avait envie d’être seul à trafiquer.

Juste avant d’entrer chez lui, Boissy glissa et se tordit le poignet. Il entra en vociférant, moins de douleur que de colère : il n’oublie­rait pas cette soirée ! D’abord Marie, puis d’Alleret ! Puis cette maudite glace !

Fouquet descendit au cellier et remonta rapidement avec de l’eau-de-vie ; il connais­sait Boissy depuis deux ans mais ne l’avait jamais vu dans cet état. Il lui tendit une timbale pleine à ras bord, mais retira très vite sa main comme si son maître allait

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le mordre. Il avait eu cependant la bonne initiative; après avoir bu l’eau-de-vie d’un trait, Boissy ordonna à Fouquet daller cher­cher Marie.

  • Elle saura bien me replacer la main !

Si Lison avait été réveillée par les éclats

de Nicolas de Boissy, Marie, elle, n’avait pas trouvé le sommeil ; elle repensait à la chute du glaçon, à la mort qu’elle avait évitée grâce à l’Indienne, et remerciait sœur Sainte-Louise et sa mère, Nanette et Julie, de l’avoir protégée d’En-Haut. Marie entendit Boissy la nommer; elle avait déjà tiré la chemisette de mazamet qu’elle gar­dait au chaud au fond du lit et finissait de la passer par-dessus sa chemise de corps. Fouquet entra dans la pièce.

  • Viens-t’en, ton maître s’est rompu le bras ! On verra si tu sauras le ramancher !

Quand elle fut à côté de lui, Marie fit exprès d’écraser le pied de Fouquet. Elle était piquée au vif : personne ne remettait mieux qu’elle les membres en place.

Elle palpa le poignet de Boissy sans mar­quer d’hésitation ; elle n’était plus la servante devant son maître, mais une empirique

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détenant le pouvoir de soigner une blessure. Boissy eut même l’impression que le ton de la voix de Marie baissait tandis qu’elle lui expliquait qu’il n’avait qu’une foulure.

  • Un peu de baume de sapin gardera la chaleur. Fouquet, allez me chercher ma besace.

Fouquet déglutit : Marie se croyait-elle de retour à l’Hôtel-Dieu pour lui donner ainsi des ordres? Il regarda Boissy, qui battit des paupières en signe d’assentiment. Il se moquait éperdument des susceptibi­lités de son valet : il souffrait et voulait être soulagé.

Marie banda Boissy avec célérité, per­suadée qu’un bon médecin opère vite. Après avoir conseillé à son patient de surélever sa main pour dormir, elle retourna se cou­cher en s’efforçant de cacher son malaise : elle détestait Boissy, mais s’était pourtant efforcée de réduire rapidement ses souf­frances. Pourquoi n’avait-elle pas profité de sa faiblesse passagère ?

La nuit, elle rêva qu’Anne LaFlamme par­lait avec l’Indienne qui l’avait avertie de la chute de glace. L’Indienne avait maintenant

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l’âge de sa mère et elle lui donnait des racines d’annedda. Anne marchait sur le fleuve vers le Lion.
Elle criait : « Pierre, Pierre, Pierre », et une tortue géante émer­geait du Saint-Laurent, la portait à hauteur du pont. On y avait dressé des lits comme à l’Hôtel-Dieu, mais les couvertures des scor­butiques étaient faites de peaux de lièvre. Anne les frottait de tiges de cèdre blanc et les lièvres ressuscitaient, gambadaient autour des malades qui reprenaient vie et la menaient à Pierre LaFlamme. Il occupait la cabine de Geoffroy de Saint-Arnaud, lequel gisait au sol, regardant des vers grouiller de sa jambe coupée. Pierre disait à Anne qu’ils étaient enfin vengés de l’armateur. Elle lui souriait, mais se penchait sur Saint- Arnaud, et appliquait un onguent sur sa blessure. Pierre tentait de l’arrêter, mais elle lui répondait qu elle devait calfater les vais­seaux sanguins. Quelle avait appris à le faire avec M. Chouart, le meilleur des maîtres.

Marie s’éveilla en pensant que c’était elle qui avait eu la meilleure des maîtresses ; elle avait soigné correctement Boissy pour res­pecter les enseignements de sa mère.




Le songe l’habita toute la journée. Elle était vexée que l’Indienne ait parlé à sa mère, même dans un rêve, alors qu’elle ne lui avait pas dit un mot la veille. La Huronne avait crié, avait regardé longue­ment Marie, mais ne lui avait pas adressé la parole. Elle semblait aussi troublée qu’elle, à la fois furieuse et soulagée. Marie l’avait remerciée en tremblant, et sans hésiter lui avait donné l’écharpe de taffetas rouge que Myriam Le Morhier lui avait offerte à Paris. Dès qu’un navire partirait avec du courrier, elle écrirait à Victor de lui rap­porter une écharpe à son retour à Québec. Non, il aurait quitté la France bien avant. Assurément. Il le fallait. L’Indienne avait frotté l’écharpe contre ses joues, puis l’avait drapée sur sa tête et Marie lui avait dit qu’elle lui allait bien. L’Indienne avait eu un demi-sourire avant de s’éloigner en cou­rant vers le fort. Marie était restée sur place quelques secondes, comme si elle doutait de cette apparition providentielle. Retournant ensuite sur ses pas, elle avait écrasé les mor­ceaux de glace à coups de talon avant d’en­trer se coucher.

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Le lendemain, Marie conta sa mésaven­ture à Lison et lui décrivit l’Indienne afin de savoir si elle la connaissait, mais la cuisi­nière ne faisait que répéter qu elle aurait pu mourir si le glaçon était tombé sur elle.

  • C est pourtant moi qui ai failli périr ! protesta Marie. A cause de ton stupide concours de glaçon ! Sans cette femme...

  • Que faisait-elle en dehors du fort à cette heure ? Marie dévisagea Lison : celle-ci était rentrée chez son maître bien après que l’Indienne eut regagné le fort. Que signifiait cette hostilité ?

  • Je n’aime pas voir les Sauvages rôder autour de nos maisons. Je n’oublie pas le meurtre de Suzanne Dion. Même si ça fait une secousse !

  • Elle ne m’a pas tuée, elle m’a sauvée ! Et elle s’est convertie ! Elle est huronne.

  • Qu’est-ce que t’en sais? Tu fais la diffé­rence entre les Iroquois et les Hurons, toi? Elle ne t’a pas parlé? C’est quelle ne connaît peut- être pas notre langue. C’est quelle n’est peut-être pas baptisée !

Marie fit une moue et dit que l’Indienne devait être simplement muette.

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  • Muette ? Elle a bien crié !

  • Ce n’est pas pareil.

Lison, qui aiguisait le couteau à pain, l’agita dans les airs.

  • Pas pareil? C’est une ruse! Quand les Sauvages se taisent, c’est qu’ils rêvent de nous scalper !

  • Je n’ai encore soigné personne pour ça ! répliqua Marie d’un ton sec.

  • Mais c’est peut-être ce qui attend Guillaume Laviolette. Marie s’impatienta : le coureur ne reviendrait pas avant la fin du printemps, il le lui avait dit. C’était mesquin de parler de sa mort ! Ah ! qu elle avait envie de quitter la rue Saint-Louis ! La demeure était plus vaste que beaucoup d’autres, mais Marie avait l’impression que l’espace rétré­cissait de jour en jour, la collait à Fouquet, Boissy et Lison. Depuis que Marie avait vai­nement tenté d’expliquer à Lison quelle la soi­gnerait volontiers quand elle serait vraiment malade mais ne pouvait gaspiller des réserves de graines et de poudres pour son plaisir, la cuisinière n’ouvrait plus la bouche que pour la réprimander sur sa lenteur à dépecer une viande ou repriser une chemise.

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Lison planta son couteau dans la miche de froment. Elle ricana en entendant un bruit mou.

  • Ça doit faire le même son quand une flèche s’enfonce dans le cœur. Et ça, tu ne peux pas dire que tu n’en as pas soigné. Tu t’occupes assez du chevalier du Puissac. Fais-moi pas d’accroires ! Je sais bien que tu n’y vas pas pour le lièvre.

  • C’est faux ! protesta Marie. Je ne pou­vais pas garder Janvier ici ! Tu le sais !

  • Je sais aussi qu’on est en février, ça fait donc deux mois que tu as cette bête et ça fait donc huit fois que tu vas chez Julien du Puissac. Tu le vois plus souvent que ta fille !

  • Il habite la même rue ! protesta Marie.

Elle ne supportait aucune remarque sur

son absence auprès de Noémie. Elle se sen­tait coupable de ne pas aller régulièrement la voir, mais elle n’en avait guère le temps. Tant qu’elle servirait chez Boissy, elle ne pourrait pas la chérir. Il fallait qu elle aie sa propre maison.

  • Monsieur n’apprécie pas ces visites à Julien du Puissac. Il a dit que Mgr de Laval

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était mécontent des commentaires du che­valier sur sa nouvelle décision.

  • Ce n est pas l'évêque qui délivre les femmes et essaie de sauver les nouveau-nés ! Par un froid pareil, ils risquent la mort s’ils sortent de chez eux !

Marie approuvait du Puissac qui avait contesté la rigueur du nouveau décret de Mgr de Laval : celui-ci menaçait d’excom­munication les parents qui se contentaient d’ondoyer leur enfant à la naissance au lieu de le faire baptiser le jour même à l’église.

  • Tu ne seras jamais sage-femme ! Il faut respecter la religion !

  • Je respecte la vie ! clama Marie. Je ne voudrais pas délivrer des femmes qui se lèveraient ensuite pour courir à l’église. Bien des curés sont d’ailleurs prêts à se déplacer. Le bon père Jean a procédé à plu­sieurs baptêmes hors des murs de l’église !

  • Et toi? Tu es certaine d’être baptisée?

La gifle qu’assena Marie à Lison n’était

pas le première quelle recevait, mais elle s’en souviendrait toute son existence : elle eut l’impression que sa tête avait fait dix tours, comme la toupie verte qui distrayait

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son neveu, et quà chaque tour on lui mar­quait la joue au fer rouge. Elle serra les dents et chargea, tête baissée. Elle frappa Marie au ventre, la projeta au sol et, empoi­gnant ses cheveux à pleines mains, lui mar­tela la tête furieusement avant de se rendre compte quelle était inconsciente.

Lison la relâcha, s’écarta d elle vive­ment et se laissa tomber sur le tabouret en gémissant : et si elle l’avait tuée? Elle serait emprisonnée, pendue ou marquée d’une fleur de lys, envoyée aux galères et dans les colonies. Elle rit; elle était déjà dans une colonie ! Elle n’y serait pas condamnée par la faute d’une traînée ! Si Marie était morte, elle casserait tout dans la cui­sine et prétendrait qu’elles avaient dû se défendre toutes deux contre un Iroquois, mais que Marie, hélas, avait reçu un mau­vais coup ! Elle dirait qu’elle ne connaissait pas le Sauvage. Et même... Qu’elle ne puisse l’identifier n’intriguerait personne : ces bêtes-là se ressemblaient toutes ! La même peau tannée, les mêmes cheveux luisants de graisse, les mêmes dents acérées, prêtes à dévorer le cœur de leur ennemi. Comment

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pouvait-on faire confiance à des êtres qui se mangent entre eux? Baptisés, pas baptisés, Kurons, Montagnais, marchands ou chas­seurs, ils étaient tous pareils ! Quoi qu’en dise mère Marie de l’incarnation qui s’en­têtait à leur enseigner le français et le caté­chisme. Il paraît qu’elle voulait même que les Sauvagesses apprennent à lire î

Qu’est-ce qu’elles liraient sur l’écorce des bouleaux? Lison avait signé d’un X son engagement et ne s’en portait pas plus mal. Marie LaFlamme, elle, savait lire, et voyez, ça ne lui donnait rien, elle restait au sol, recroquevillée. Lison se leva, inspira lon­guement et toucha les épaules de Marie du bout du pied. Elle ne réagit pas. Elle s’age­nouilla près d’elle, la retourna lentement, et portait la main à sa gorge quand Marie lui donna une telle ruade qu elle vola à trois pieds d’elle.

Il y eut un long silence, puis Marie dit qu’elles étaient quittes. Tandis qu’elle se relevait, Lison cracha par terre. Marie tres­saillit mais continua à épousseter sa jupe : elle ne s’illusionnait pas, elles resteraient fâchées. Mais il ne fallait pas que Lison ait

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envie de se plaindre à Boissy, car celui-ci peinerait à expliquer à sa cuisinière qu’il ne pouvait se séparer de Marie. Il ne pou­vait évidemment pas lui dire qu elle le fai­sait chanter. Lison finirait par se douter de quelque chose. Elle avait des opinions bien arrêtées mais elle ne manquait pas pour autant d’intelligence. Elle avait dit une fois à Marie quelle pensait que Fouquet se livrait à un petit trafic « sur les denrées qu’il va chercher au cellier, il ne veut pas que je les compte ! ».

La semaine suivante, la manière dont Lison évitait de lui parler ou de lui tou­cher la main quand elle lui passait le pain, un couteau, un poulet, un broc ou du gras était si flagrante que Nicolas de Boissy le nota avec intérêt : il utiliserait la haine de Lison pour nuire à Marie. Elle ne l’hu- milierait plus très longtemps ! Boissy ful­minait en repensant à sa querelle avec d’Alleret; ils avaient été forcés de se revoir, à cause de leur commerce secret, mais aucune complicité ne les unirait plus. Il avait perdu un ami, un acolyte, par la faute de Marie LaFlamme. S’il avait réussi à la

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mer, il n’aurait pas été en colère en arri­vant au cabaret et naurait jamais insulté d'Alberet.

Après le dîner, la mine renfrognée de Lison quand Marie sortit pour aller voir un malade indiqua à Nicolas de Boissy que le moment était opportun pour parler à la cuisinière. Il commença par vanter en termes choisis sa facilité à varier un menu qui, Carême oblige, comportait bien sou­vent du poisson. Il lui demanda si elle savait apprêter le castor, si Fouquet lui donnait assez pour s’approvisionner correctement, si elle se plaisait rue Saint-Louis. Devant l’étonnement de Lison qui n’avait jamais conversé plus de cinq minutes avec lui, Boissy s’expliqua.

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