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Mme GLOANEC-MAURIN - Monsieur BRYNHOLE, vous consommez le temps de votre groupe.

M. BRYNHOLE - Je le consommerai jusqu’au bout, dans ce cas ! (Rires)

Je viens de dire qu’il ne fallait pas être consumériste ! (Rires)


Dans le rapport qui nous est présenté, deux ou trois éléments nous permettraient d’avancer et donnent un signal. Par exemple, je suis favorable aux taux bonifiés, tels qu’ils sont présentés par la BPI ici. Il est beaucoup plus utile de bonifier des taux d’intérêts, par exemple – puisque je n’ai pas le temps de parler des autres sujets – que d’accorder de la subvention.
Je dis depuis des années que les taux bonifiés sur l’ensemble, avec une maîtrise publique et une maîtrise des salariés dans l’entreprise concernée, permettraient de dominer l’ensemble du processus de production.
Par ailleurs, nous avons raison de travailler sur les entreprises sous-traitantes. Pourtant, dans le même mouvement, nous savons que la moitié d’entre elles dépendent des grands groupes industriels, notamment dans le domaine de l’automobile. Ce qui nous pose un problème majeur, c’est que les lieux de pouvoir ne sont pas ceux sur lesquels nous allons agir. Il serait donc utile, dans la suite de ces dossiers, d’insister sur les lieux de pouvoir et de les élargir.
C’est une question qui intéresse aussi une collectivité territoriale comme la nôtre.
Pour conclure, nous soutiendrons ce dossier parce qu’il donne une philosophie qui paraît utile. L’ambition, pour redresser le point où nous en sommes de l’industrie dans ce pays, mérite vraiment de répondre aux enjeux à une autre hauteur. Si nous avons le regard dans ce sens, nous gravissons un premier échelon qui permet de voir plus loin mais j’insiste sur le sujet qui doit nous préoccuper aujourd'hui : de quelle manière l’emploi doit être en permanence au cœur de ce processus et de ce dossier.
Nous avons créé des productions sans emplois et laissé l’environnement de côté. Il faut marier cet ensemble pour faire avancer ce pays et notre région.

M. le Président - Dernière intervention de président de groupe : celle de Madame QUATREHOMME.

Mme QUATREHOMME - Merci, Monsieur le Président.
On entend trop souvent qu’il n’y a pas de priorités dans cette Région, alors qu’au fil des dossiers traités dans nos sessions, on voit bien qu’elle en a deux grandes :


  • l’éducation et la formation professionnelle : nous en parlerons dans le dossier suivant ;

  • le développement économique : Marc BRYNHOLE vient de le dire, l’emploi est le sujet de préoccupation en ce moment et nous ne résoudrons pas nos difficultés si nous ne redonnons pas de l’espoir aux gens en leur trouvant des emplois.

Au cours de cette session et depuis quelques mois, le développement économique et celui des entreprises sont au cœur de beaucoup de nos dossiers. Nous avons voté un plan de relance et, ce matin, un beau CPER qui servira aussi ces grandes ambitions que sont l’éducation, la formation professionnelle et l’emploi. Avec PIVOTS, nous sommes pleinement dans ces thèmes et nous avons déjà l’appel à projets « Innovations ».


Avec ce nouveau dossier « usine du futur », nous continuons à marteler que le développement économique est une priorité pour nous, qu’il faut créer de l’activité dans cette région, favoriser l’innovation et créer de l’emploi. Si nous souhaitons y participer, nous devons mettre notre pierre à l’édifice, afin que ce développement ne se fasse pas de n’importe quelle manière. Il doit se faire avec des outils de travail modernes, que nous avons validés ou pour lesquels nous avons réfléchi à l’empreinte écologique ; nous en avons déjà beaucoup parlé. Surtout, il faut améliorer les conditions de travail physiques des salariés des nombreuses entreprises dans lesquelles le travail manuel est très dur. Les TMS ou les accidents du travail ont un coût pour les entreprises : il est important d’y penser.
Nous devons penser aussi à la gouvernance des entreprises, à la place des salariés dans la direction des entreprises et à celle des femmes. Peut-être que ce n’est pas suffisamment évoqué dans ce rapport mais, dans cette assemblée, certains en parlent souvent et régulièrement. C’est tant mieux !
Il est vrai qu’il y a une priorité régionale vis-à-vis de la sous-traitance puisque nous avons une belle région industrielle mais souvent fragilisée par son aspect spécifique, à savoir le fait que la sous-traitance y a une grande place. Or, lors des difficultés économiques, c’est elle qui prend les coups en premier.
Dans la mesure où je suis presque au bout de mon temps, je vais rapidement féliciter sur la méthodologie choisie, la mobilisation des acteurs. Les premiers d’entre eux, c’est nous. Monsieur NOVELLI se plaignait que seulement 50 entreprises entrent dans cet appel à projets, mais nous qui sommes dans les territoires, j’espère que nous pourrons dire quelles entreprises pourront y entrer.
S’agissant du diagnostic, il manque souvent dans les PME le temps de la réflexion. Les chefs d’entreprise sont pris par le quotidien, par le besoin de remplir les carnets de commandes et de trouver du chiffre d’affaires pour payer les salariés. Le diagnostic sera un moment où l’on prendra le temps de réfléchir aux conditions de travail ; c’est important.
Je ne doute pas que le plan d’actions qui sera mis en place pourra être généralisé dans beaucoup d’entreprises de la région ; c’est important aussi. Pour l’instant, il est vrai qu’il n’y a pas de procédure de contrôle. Or, une obsession persiste : celle de contrôler l’action publique. Cependant, à mon avis, on peut mettre de l’énergie dans les diagnostics et dans le développement avant de mettre de l’argent dans le contrôle, celui-ci étant souvent réalisé au quotidien.
Je vais aller très vite pour vous dire que la dénomination « usine du futur », ce n’est pas l’apologie des temps modernes. C’est l’ambition d’un développement mesuré écologiquement pour nos entreprises où chacun gagne : d’abord les salariés mais aussi les chefs d’entreprise. Si les salariés sont heureux, les chefs d’entreprise le sont. Il faut de nouveaux modes de gestion ; encore bien trop d’entreprises maximisent les profits mais beaucoup de chefs d’entreprise réfléchissent à d’autres modes de gouvernance. La Région, en tant que chef de file de l’action économique, doit s’investir pour généraliser les bonnes pratiques. Je suis persuadée qu’avec cet appel à projets, de nouvelles bonnes pratiques vont naître.
Je vous remercie.

M. le Président - Merci, Madame QUATREHOMME.
J’ouvre le débat général, avec des interventions de 3 minutes.
Madame PICARD, vous avez la parole.

Mme PICARD - Monsieur le Président, les mutations industrielles induisent de nouveaux besoins en compétence et supposent une adaptation de l’offre de formation.
La capacité des entreprises à répondre à l’appel à projets de l’usine du futur dépendra de la manière dont l’appareil de formation s’adaptera.
Construire un système en prise avec les nouveaux besoins, mettre à plat le système et lever certains blocages qui existent : effectivement, il existe une concurrence entre les CFA et les lycées professionnels. Ces deux filières de formation n’ont pas les mêmes objectifs en termes d’acquisition, de savoir-faire et de compétences.
Par ailleurs, si ces filières de formation ont du mal à recruter des jeunes, on constate que les entreprises sont de plus en plus frileuses pour embaucher des apprentis. Outre les freins financiers réglementaires, certains industriels remettent en cause le contenu même de ces enseignements.
En Suisse, deux tiers des jeunes choisissent l’apprentissage à l’issue de leur scolarité, qui est de 15 ans, et la réussite tient à la large participation du monde économique dans son pilotage. En France, le nombre d’apprentis diminue et les chefs d’entreprise se font rares. Ne faut-il pas bousculer l’ordre établi et s’inspirer des exemples de nos voisins ? L’Allemagne transforme d’ores et déjà son système de formation pour répondre aux besoins en compétences, afin d’affronter la quatrième révolution industrielle.
En développant un système dual, c’est-à-dire très orienté vers la pratique, permettant aux entreprises d’embaucher des jeunes tout en économisant sur l’insertion dans le monde du travail, s’appuyant sur deux principes, innovation pédagogique et culture de la certification, ils apporteront aux industriels des repères fiables attestant de la réalité des compétences de l’apprenti. Cela favoriserait ainsi l’employabilité, la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée et la lutte contre la pénurie de spécialistes.
L’usine du futur nécessitera de nouvelles modalités d’apprentissage. En développant, au sein de ces usines, la cobotique, l’assistance de robots autonomes et d’exosquelettes, ne nous méprenons pas, ils remplaceront l’individu. Si l’on ne veut pas laisser encore plus de citoyens, et notamment des jeunes, au chômage, il faut renforcer l’humain au cœur du système industriel du futur.
À l’inverse du taylorisme, il faut former le « travailleur cognitif ». Il convient donc que, conjointement à l’usine du futur, nous imaginions « l’apprentissage du futur ».
Pour moi, une région innovante, peut-être celle du futur, sera celle qui développera ce volet de façon transversale et conjointement à la quatrième révolution industrielle.
Merci.

M. le Président - Merci, Madame PICARD.
Monsieur MOULAY a la parole.

M. MOULAY - Merci, Monsieur le Président.
Mes chers collègues, je voudrais simplement revenir brièvement sur la situation difficile de Michelin à JOUÉ-LÈS-TOURS, deuxième ville du département d’Indre-et-Loire, dossier que nous avons suivi avec une attention et un intérêt particuliers.
Michelin, comme vous le savez, a mis en place des ateliers de transition professionnelle, déployés sous la forme d’un accompagnement des salariés malheureusement concernés par le plan de licenciements, dans des locaux situés à TOURS actuellement, dans une ancienne entreprise réhabilitée pour cette période d’accompagnement.
Avec vous, Monsieur le Président et les élus locaux, nous sommes restés aux côtés des salariés avec vigilance pour rappeler à tous, entreprise et pouvoirs publics, que chaque nom, chaque homme, chaque femme, était une situation particulière et qu’il était de notre devoir de toujours écouter, comprendre et accompagner les salariés vers un avenir choisi et durable.
Ce sont là les valeurs de notre engagement, partagé avec nos collègues du groupe de la Majorité.
Face à cette situation depuis 2013, la Région continue d’agir, actrice sur un territoire, en l’occurrence à JOUÉ-LÈS-TOURS, dans l’intérêt de nos concitoyens. Elle poursuit aussi son action pour aider les femmes et les hommes pris par le piège de la crise et pour sauver les outils de la production, sans jamais baisser les bras, et préserver ainsi l’activité et l’emploi.
Dans le cadre de ce plan « usine du futur », mon vœu le plus cher, en tant que conseiller régional, notamment à JOUÉ-LÈS-TOURS, serait de réinventer et d’innover avec nos partenaires, avec l’État, les collectivités locales, les acteurs de la recherche, les entreprises, l’université, les partenaires sociaux, dans le site de JOUÉ-LÈS-TOURS afin de créer une sorte de synergie entre entreprises, afin d’améliorer la compétitivité.
Dans ce contexte, l’usine du futur est une opportunité ; j’allais dire que cela tombe à pic pour notre territoire à JOUÉ-LÈS-TOURS. C’est aussi soutenir notre volonté affirmée de continuer à encourager une nouvelle organisation de l’industrie plus productive et plus efficace pour les entreprises de notre territoire, en plaçant les hommes et les femmes, les salariés au cœur de cette organisation industrielle.
Notre région dispose de tous les atouts (centres de formation, laboratoires de recherche, sous-traitants) pour continuer à développer nos efforts sur la modernisation des entreprises et mettre en œuvre des modes d’organisation plus performants, pour une meilleure productivité et une meilleure réactivité, ainsi que de la qualité, et pour créer les emplois de demain.
Je vous remercie.

M. le Président - Merci, Monsieur MOULAY.
Monsieur LARSONNEUR a la parole.

M. LARSONNEUR - Monsieur le Président, mes chers collègues, à la lecture du titre de ce point de l’ordre du jour, comme d’autres, j’ai espéré découvrir que demain pourrait être dans les PME industrielles. Hélas, j’ai vite déchanté à la lecture du chapitre 3 « objectifs ». Hormis « réduction de l’empreinte écologique », je n’ai rien trouvé de vraiment nouveau. Les objectifs « modernisation de l’outil de production » et « mise en place d’une organisation nouvelle » que vous proposez, et leur contenu, étaient déjà ceux que l’on employait dans l’industrie moderne voici plus de 25 ans.
À la fin de la décennie 1980, début 1990, parlant de modernisation des équipements, les automates programmables étaient connus, même si l’on a évolué avec les puces électroniques, ou de conception, on utilisait déjà la 3D en CAO. Certes, les technologies numériques ont fait de grands progrès.
De même, l’organisation intégrait déjà des concepts dits « nouveaux » que vous nous présentez : par exemple, la gestion des flux. Le just in time, ou le « juste à temps », était déjà utilisé à la fin de la décennie 1980, ainsi que les flux tendus. La qualité était déjà qualifiée de « totale » à l’époque. C’était l’application des méthodes nouvelles, dont l’une est célèbre : la méthode Juran. Le management, la formation et le développement des compétences, la prévention des accidents étaient aussi pris en compte dans les projets de PME industrielles.
Un très grand nombre d’entreprises industrielles ont intégré depuis longtemps ces concepts, certains avec un grand succès. D’autres n’ont pas tenu la distance, malgré leur avance dans leur domaine : par exemple, les grands équipementiers de l’agro-industrie ont presque tous disparu du territoire national pour faire les beaux jours de leurs concurrents étrangers. Il aura souvent simplement manqué à ces entreprises, qui étaient déjà dans le futur, les moyens financiers. Ne les trouvant pas dans le territoire national, elles les ont souvent trouvés ailleurs, ce qui les a progressivement dépossédées de leurs savoirs puis de leurs emplois.
Je retrouve un peu ce que disait le Front de Gauche tout à l’heure.
Ces emplois sont partis à l’étranger, où les contraintes administratives et fiscales sont plus favorables… ou plutôt moins défavorables !
Bien sûr, dans le projet que vous nous présentez, on peut y voir un espoir avec l’intervention de Bpifrance et avec les partenariats divers, dont les chambres consulaires que l’on solliciterait (après leur avoir amputé une partie très significative de leurs moyens, ce qui réduira leur efficience !). Cependant, je ne crois pas que nous serons beaucoup plus efficaces aujourd'hui qu’hier pour aider les entreprises à réussir.
Au-delà des engagements financiers très flous, tant en montant des prêts disponibles de BPI qu’en subventions, l’empilement des critères présentés va conduire à exclure des entreprises à fort potentiel d’innovation et d’emplois, qui n’auront une nouvelle fois pas d’autres solutions que de rechercher ailleurs les moyens financiers pour se développer, avec le risque d’aliéner leurs savoirs et de perdre leurs emplois.


Mme GLOANEC-MAURIN - Monsieur LARSONNEUR, vous avez atteint votre temps de parole.

M. LARSONNEUR - J’ai terminé.
En conclusion, la proposition qui nous est faite relève du gadget ministériel avec des solutions connues depuis longtemps, qui peuvent réussir mais à une condition : alléger la lourdeur des procédures et donner aux PME industrielles de vrais moyens pour dégager des marges, en réduisant très fortement et très lisiblement le poids de leur fiscalité. Cela leur permettrait d’accéder plus facilement aux financements à des coûts compétitifs, sans avoir besoin d’une nouvelle petite usine administrative qu’il faut bien financer.
C’est pourquoi, en regrettant l’occasion manquée, nous voterons contre ce projet qui n’apporte rien de nouveau dans le futur.

M. le Président - Merci, Monsieur LARSONNEUR.
Monsieur FREZOT a la parole.

M. FREZOT - Monsieur le Président, chers collègues, le sujet concerne l’évolution de l’usine demain. Or, nous sommes à ce que certains sociologues ou scientifiques appellent une période similaire au Moyen-Âge. Tout est en train de se modifier en termes d’équilibre et de processus de fonctionnement dans les entreprises. Que l’on pense que c’est mal ou bien, c’est ainsi.
De ce fait, la question est la suivante : comment va-t-on accompagner cette révolution profonde qui va perturber les modes de communication entre les gens, les processus de validation, les façons de travailler ensemble dans l’entreprise avec les collaborateurs et le syndicalisme ? Tout sera perturbé en profondeur. Reste-t-on dehors ? Reste-t-on spectateurs, en disant : « Ces changements ne me plaisent pas parce que je n’ai pas de garanties en matière sociale, environnementale et autres, donc je reste en dehors de ce bouleversement profond qui est en train de se produire dans la société. » ?
Il s’agit d’accompagner le mieux possible en sensibilisant les entreprises à la démarche et au modèle, puis de les suivre.
Ce programme d’accompagnement proposé par la Région Centre n’a rien à voir avec les sujets éminemment préoccupants qui sont aussi les nôtres et concernent le développement durable, l’environnement et le social. C’est ce que je voulais rappeler.

M. le Président - Merci, Monsieur FREZOT.
Monsieur MAHOUDEAU a la parole.

M. MAHOUDEAU - Monsieur le Président, chers collègues, j’abrégerai mon propos. Je voulais vous parler de Monsieur MONTEBOURG mais Monsieur NOVELLI l’a fait avant moi !
Monsieur NOVELLI, nous sommes là aujourd’hui pour appliquer une règle que Monsieur MONTEBOURG, avant de partir faire ses études sur l’entreprise, avait édictée. C’est dans ce cadre qu’a été lancé l’un des 34 plans de la Nouvelle France Industrielle. Il aurait pu commencer avant parce que je ne sais pas si le ministère du Développement productif a été reconduit après son départ. Ou alors il était l’unique promoteur de ce ministère et il semble que, pour la suite, on n’a pas cru bon de renouveler son emploi, compte tenu des résultats qu’il avait obtenus et dont beaucoup se rappellent, notamment sur les bancs de la gauche… extrême gauche, là-bas !

M. DUMON - On apprend à tout âge !

M. MAHOUDEAU - Bien sûr !
Cela dit, il n’est pas inutile que la Région relaie les décisions de l’État dans une région pour laquelle on dit avec condescendance que seul le tourisme fonctionne ; on y viendrait uniquement se balader.
Tant mieux si l’on vient dans notre région et la Loire à Vélo en est une belle illustration, mais nous avons un secteur industriel extrêmement puissant. Lorsque j’étais président de la Chambre de commerce, régulièrement, les entrepreneurs et les sous-traitants me reprenaient en disant : « Vous oubliez qu’il y a ici 15 000 emplois, simplement dans le département d’Indre-et-Loire dans le domaine de la mécanique. »
Aujourd’hui, on nous parle dans le texte de 150 000 salariés, soit 19 % des effectifs, ce qui est assez considérable.

Mme GLOANEC-MAURIN - Monsieur MAHOUDEAU, vous avez dépassé votre temps de parole.

M. MAHOUDEAU - Je vais arrêter, alors !
(Brouhaha)
J’ai vu que Monsieur MONTEBOURG intéressait beaucoup de monde tout à l'heure, donc je ne pouvais pas ne pas en parler.
Je vais aller plus vite.
Il s’agit, parmi les 930 entreprises sous-traitantes, mais pas seulement, de sélectionner des PME de moins de 250 salariés. Un mot m’a un peu choqué, à savoir « emblématique ». Il va falloir mettre cela dans les critères. Pourquoi emblématique ? Des entreprises qui ne sont pas emblématiques font très bien leur travail, se développent et créent des emplois.
Cela se fera en deux vagues de 25. Si l’on ne considère que les sous-traitants, cela exclut 95 % des entreprises. C’est donc un objectif peu ambitieux et, en tout cas, comme le dit le CESER, qui ne correspond pas aux enjeux actuels.
Je souhaiterais dire un mot sur les conditions d’attribution.
J’ai eu l’occasion de le dire, Madame MIALOT : à nouveau, on remet des conditions où l’on demande aux entreprises de s’engager sur un développement des effectifs, etc. On l’a vu au niveau du gouvernement, cela ne fonctionne pas ainsi. Vous allez vous trouver dans des entreprises qui ont des projets mais qui ont des difficultés parce qu’elles ne trouvent pas les financements. À partir du moment où on leur fournira, elles pourront investir afin de développer leur marché et leur carnet de commandes. Cependant, il y a de fortes chances, ou plutôt de grands risques, qu’il y ait des mouvements dans l’entreprise, donc il faudra en tenir compte.
Je voudrais prendre un seul exemple parce que j’ai eu, pas plus tard que ce matin, Patrick FINDELING qui est le patron de la plus belle entreprise régionale, probablement, avec 5 000 salariés à travers le monde ; je parle de Plastivaloire dont le siège social est en Touraine.
Rappelez-vous : lorsqu’il avait proposé son plan d’innovation, on le lui avait refusé parce qu’à un moment donné, l’entreprise avait dû se séparer de 80 salariés. Heureusement, nous avions rattrapé cela sur une nouvelle opération. Voici cinq ou six ans, on pensait qu’elle était au bord du gouffre ; à présent, c’est l’une des plus belles entreprises : sa cote en bourse a été multipliée par 400. C’est dire qu’elle est au tout premier niveau.
(Brouhaha)
Je sais que c’est un gros problème qu’une entreprise fonctionne bien et gagne de l’argent, mais le vrai sujet pour nos entrepreneurs, c’est le mot « confiance ». Chaque fois que l’on introduit de la défiance dans le choix et au moment même où l’on va les sélectionner, ...

Mme GLOANEC-MAURIN - Monsieur MAHOUDEAU, vous avez largement dépassé.

M. MAHOUDEAU - J’arrête et je vous remercie de m’avoir écouté patiemment et très gentiment.
Merci, Monsieur le Président.

M. le Président - Merci, Monsieur MAHOUDEAU.
Monsieur GAMBUTO a la parole.

M. GAMBUTO - Monsieur le Président, chers collègues, j’ai écouté ce que disait Monsieur FREZOT et une expression m’est venue tout à coup. Pourquoi agir pour la modernisation de l’outil de production et une nouvelle organisation industrielle ? Tout simplement parce que nous n’avons pas le choix. Si nous ne voulons pas rater cette quatrième révolution industrielle, il faut absolument que nos entreprises, françaises en général et plus particulièrement de la région Centre, soient prêtes et aient les armes pour se battre.
Ce qui est très intéressant et pertinent dans ce projet, c’est aussi la méthodologie mise en place.
En effet, l’usine de l’avenir sera construite avec les chefs d’entreprise. C’est par le biais, tout d’abord, de cette sensibilisation, puis de ce diagnostic que nous ferons ensemble et, enfin, de l’action qui sera menée et des prêts qui seront donnés, que nous pourrons construire ces usines du futur, en partenariat avec ces entreprises.
Je suis un peu étonné par quelques réactions puisque c’est autant pour la robotisation, pour les prêts verts et pour le numérique que nous orientons notre action.
Je crois que nous sommes tous convaincus, même au-delà de nos rangs, que l’usine du futur sera forcément verte et numérique. En revanche, pour beaucoup, il n’y a pas encore de prise de conscience sur notre retard en ce qui concerne la robotique, le matériel et les machines.
Si vous le permettez, Monsieur le Président, je ne vais pas vous abreuver de chiffres mais je souhaiterais vous en donner quelques-uns pour expliquer à quel point il est indispensable d’investir aussi dans la machine, dans les robots : l’âge moyen du parc machines en France est de 19 ans ; en Italie, il est de 10,5 ans ; en Allemagne, il est de 9 ans. Vingt ans en arrière, nous étions à égalité avec les Allemands, avec un âge moyen de notre parc de 15 ans.
Monsieur LARSONNEUR, c’est vrai, dans les années 1980, on a repensé l’usine moderne mais voici vingt ans, on a oublié de continuer à investir et à reconstruire. Le futur, par définition, se réinvente chaque jour, chaque année et c’est à nous d’intervenir.
Encore quelques chiffres : les Allemands ont acheté 200 000 machines pendant ces vingt ans ; les entreprises françaises en ont acheté dix fois moins.
Un dernier chiffre, très révélateur, à mon avis : 167 000 robots fonctionnent en Allemagne, 100 000 en Italie et 37 000 en France.
La prise de conscience est évidente. Si l’on n’a pas investi à une période dans la machine, c’est du fait de ce sentiment que le robot allait prendre nos emplois. On voit bien maintenant qu’au contraire, ceux qui font ces investissements gardent de l’emploi et améliorent la qualité des produits, la possibilité de produire et la qualité du travail puisque, lorsque les robots font ce qui est plus difficile, les salariés se retrouvent dans des conditions plus agréables au travail.
Ce programme et cette volonté que nous avons autour de l’engagement et de l’investissement pour l’entreprise de l’avenir ne sont pas importants : ils sont essentiels !

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