Présentation par Patrick Bazin : Nous allons commencer, bonsoir à tous. Deux mots très rapidement, pour vous dire, mais je suppose que vous le savez, que cette soirée, qui est la première, je pense, je l'espère, d'un cycle qui durera un certain temps, je pense, peut-être plusieurs années, que nous intitulons « L'Intelligence d'une ville », c'est-à-dire une série de réflexions sur la vie culturelle et, il ne faut pas oublier ce terme, intellectuelle, y compris scientifique, à Lyon entre 1945 et 1975. Nous avons eu l'idée d'organiser ce cycle qui est une espèce de working progress, nous allons progresser tout en réfléchissant, en étudiant les opportunités, les éventualités, en discutant avec vous, avec le public. Nous comptons vraiment, avec vous, mener une réflexion sur l'histoire de cette ville. Cette idée est née en juin dernier lorsque nous avons organisé, et certains d'entre vous ayant participé durant deux jours, un colloque, des rencontres, si vous préférez, sur ce thème. Et ce thème nous a semblé si riche, et surtout nous avions tout de même, malgré la qualité des journées visiblement oubliées des thèmes tellement importants que nous avons pensé qu'il fallait prolonger ces journées. Alors nous commençons par l'aventure d'Esprit, je dois dire, à titre personnel, qu'en tant qu'ancien khâgneux de la khâgne de Lyon, ayant subi l'influence d'Esprit inévitablement à travers cette khâgne, je suis vraiment très heureux que le cycle commence par ce thème qui est peut-être l'un des plus importants, même certainement l'un des plus importants pour comprendre l'histoire de cette ville, son identité - je n'aime pas trop, personnellement, le terme « identité » mais il y a certainement quelque part une identité lyonnaise - et pour la comprendre, il faut certainement tenter de comprendre ce qu'a été cette aventure.
Au passage, je ne peux m'empêcher de remercier les personnes qui, en juin dernier, nous ont permis d'organiser le colloque et d'avoir ensuite l'idée de continuer : Pierre Moulinier, Hubert Boulet, et il y en a peut-être d'autres dans la salle, parmi les organisateurs, les initiateurs, en tout cas, en voilà deux qui ont fait un travail tout à fait remarquable. Je remercie ma collègue, Catherine Goffaux, qui va s'occuper au fil des mois à venir de ce beau programme. J'en profite quand même pour remercier les intervenants, mais c'est Bernard Comte qui va les présenter, beaucoup mieux que moi, et je remercie, par conséquent, Bernard Comte qui fut l'un des grands intervenants du colloque de juin, je crois que tout le monde se souvient de la qualité de vos interventions.
Catherine Goffaux-Hoepffner : J'ai peu de choses à rajouter si ce n'est présenter Bernard Comte, parce que, bien entendu, il ne va pas se présenter tout seul. Il est, pour ceux qui ne le savent pas, maître de conférence et mérite à l'Institut d'Etudes Politiques de Lyon. Je voulais aussi présenter des excuses à Madame Domenach, parce que sur le petit Topo de la Bibliothèque, elle était signalée au seul titre de sa parenté avec Jean-Marie Domenach, et rétrospectivement, je ne trouvais pas cela bien, il faudrait quand même rappeler qu'elle a été une grande enseignante, une grande militante, une résistante, qu'elle a eu une vie associative féconde, et qu'elle a maintenant des responsabilités pédagogiques au Centre d'Histoire de la Déportation de la Résistance, donc je vous présente mes excuses. Je voulais remercier Françoise Dufournet parce que c'est elle qui nous a signalé, avec insistance, le livre de Goulven Boudic. Elle s'occupe de La Revue des revues et donc, par ricochet, des éditions de l'Imec, vous dire que les livres sont en vente à la sortie de la salle, et puis, en dernier lieu, vous annoncer la prochaine conférence du cycle qui sera le 24 mars et qui sera consacré à la personne et aux livres de Jeannette Colombelle en sa présence.
autour de la revue Esprit à Lyon
Bernard Comte : maître de conférences honoraire en Histoire contemporaine à l'Institut d'Etudes Politiques de Lyon.
C'est à mon tour de commencer par des remerciements. Je ne peux pas ne pas remercier la bibliothèque, le directeur Patrick Bazin que nous venons d'entendre, et ses collaborateurs de nous accueillir ce soir, et puis Madame Catherine Goffaux que vous venez d'entendre, parce que c'est elle qui a eu l'idée la première, et qui m'a suggéré l'idée de cette soirée ; et puis c'est elle qui a été ensuite la cheville ouvrière de toute l'organisation matérielle et intellectuelle avec les invitations, si bien des intervenants que de vous, public lyonnais. Alors merci à tous.
Nous sommes heureux d'avoir l'occasion de présenter ce qui est, d'un côté, un élément important de la vie culturelle à Lyon, dans la suite du colloque L'Intelligence d'une ville, vie culturelle et intellectuelle à Lyon entre 1945 et 1975, et, en même temps, l'occasion de revenir sur Esprit, revue, mouvement et courant de pensée qui, à Lyon, a été personnifié pendant quarante ans par Jean Lacroix. La présence à Lyon de Jean Lacroix a fait de cette ville un des foyers principaux, peut-être le principal, en province, de cette revue et du courant de pensée que représentait Esprit. Et Esprit est en même temps la seule des revues fondée dans les années trente, qui a appelé des jeunes intellectuels non-conformistes, et qui existe toujours aujourd'hui.
Présentation des intervenants par Bernard Comte
Robert Jourdan : professeur de lettres et ancien directeur du département des Humanités à l'INSA, c'est-à-dire un formateur à la communication des futurs ingénieurs. En même temps, il a joué un rôle important pendant les quarante ans du lendemain de la guerre dans la vie culturelle et politique lyonnaise depuis le moment où il était étudiant, et à travers le cercle Tocqueville, à l'époque de la guerre d'Algérie et la suite, et au groupe Esprit, successeur de Lacroix et représentant de la rédaction actuelle de la revue.
Goulven Boudic : Maître de conférences à l'université de Nantes où il enseigne la Science Politique. Thèse de science politique sur la revue Esprit de 1944 (lendemain de la libération) à 1982 (période où, successivement, Emmanuel Mounier, Albert Béguin et Jean-Marie Domenach dirigent puis animent la revue).
Denise Lallich-Domenach : Auteur de Demain il fera beau qui est le journal, qu'elle a retrouvé il y a une dizaine d'années, qu'elle écrivait étant jeune lycéenne puis étudiante et entrant de manière active dans la Résistance pendant la guerre. Ce journal date de 1939 à 1944, qui a été élu avec beaucoup d'intérêt et d'émotions par de nombreux lyonnais. Depuis, Denise Lallich-Domenach a été enseignante et formatrice d'éducateurs spécialisés avec l'association « Vie Nouvelle ». On se trouve donc dans le sillage de Mounier et d'Esprit, en dehors du lien de fraternité avec Jean-Marie Domenach. Aujourd'hui, elle est l'une des principales animatrices au Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon, dans la réception et l'activité pédagogie des jeunes élèves, pour leur présenter le musée en tant que témoin.
Guy Coq : philosophe, professeur associé à l'IUFM de Versailles. Il intervient principalement sur les questions d'éducation, d'école, liées à la démocratie, au civisme et à l'apprentissage du civisme, et liées à la laïcité et aux valeurs républicaines. Président de l'association des « Amis d'Emmanuel Mounier », depuis la mort de Paul Fraisse qui était le dernier de la génération de Mounier à s'occuper de cette association, et il est membre du comité de rédaction de la revue Esprit depuis une vingtaine d'années.
Question à Guy Coq : comment la revue est devenue ce qu'elle est aujourd'hui à partir de ce qu'elle était précédemment à l'époque où l'esprit de Mounier, à travers Domenach, était encore l'essentiel de son « identité » ?
Dostları ilə paylaş: |