Secolele XI-XIV


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Resume

PREFACE

Les limites chronologiques de la pe>iode qui fait l'objet de notre exeg& coincident avec le debut du Xle siecle, date des plus anciennes mentions ecrit sur la population roumaine des r^gions est-carpatiques, et avec le milieu c XlVe siecle, date de la formation de l'Etat f^odal moldave independant. En i qui concerne les coordonnees spatiales, nous avons eu en vue le territoire habi par les Roumains, renferme par les Carpates Orientales, le Dniestr (Nistru) et Mer Noire, circonscrit depuis le milieu du XlVe siecle dans les confins de l'Et feodal moldave.

Le territoire de la Moldavie n'a pas cte congu comme une entite geographiqi oii se sont deroules des phenomenes isoles et independants, mais, au contrair] comme une region avec des oontacts ininterrornpus avec le monde exterieur, zoi d'interpenetration ethnique et culturelle, en liaison intime avec les autres coi trtes roumaines et avec de multiples relations avec des espaces etendus, circonstai ces qui lui ont valu non pas une 6volution progressive, continue et lin£aire, ma une autre, dont le rythme a ete parfois plus accelere ou temporise par different causes.



I. INTRODUCTION

1. LES SOURCES DE L'HISTOiRE DE LA MOLDAVIE AUX XI<=-XIVe SIECLES ET L'HISTORIOGRAPHIE DU PROBLEME

Dans le groupe des sources ecrites l'on a inse>e les sources narratives, littj raires, diplomatiques, cartographiques, 6pigraphiques et numismatiques, les pli consistantes et les plus probantes etant les narratives et les diplomatiques.

Les sources archeologiques, qui vont toujours s'enrichir, offrent des donne importantes surtout pour les realites demographiques, economiques et culturelle

Etant donne que l'historiographie roumaine et etrangere est assez vast nous nous sommes limite â ne faire qu'une sommaire ănumeration des ouvrages i< plus importants.

2. LA DENQMINATION ATTRIBUEE Â L'ESPACE EST-CARPATIQUE AUX XI«-XIV= SIECLES

Avânt qu'on eut adopte pour la region delimitre par les Carpates Orientale le Dniestr et le Danube la denomination de la Valachie et la Moldavie, les peupl< voisins lui ont donne un nom qui derivait de celui des tribus qui ont temporain ment detenu le controle politique au nurd du Bas-Danube. Dans beaucoup chroniques, de cartes et d'actes de chancelierie, l'espace est-carpatique est desigr aux X«—XlVe siecles par le nom Za Patzinakie, la Coumanie, le Brodnique, l Tartarie etc.

L'affirmation politique pleniere de i'element roumain en Moldavie une fo realisee, les peuples voisins l'ont designi'e la Valachie ou le Pays des Valaques c la meme facon que les autres regions habitees par des Roumains au nord et a sud du Danube.

Pour la distinguer de ces rogions et surtout de la Valachie d'entre_ le Carpates Meridionales et le Danube, â commencer par Ie milieu du XlVe siecl le territoire roumain est-carpatique a ete nomme la Moldavie. Ensuite l'on a ere


une forme combinee des deux noms de l'espace d'entre Ies Carpates et le Dniestr; la Moldovalachie. Le pays de la Moldavie a pris probablement le nom de la riviere dans le bassin de laquelle se trouvait le noyau du voivodat de plus tard.

II. LE TERRITOIRE DE LA MOLDAVIE DU XI» SIECLE JUSQU'A LA GRANDE INVASION MONGOLE DE 1241-1242

1. LE CADRE POLITIQUE AU NORD DU BAS-DANUBE AU PREMIER QUART DU II*™ MILLENAIRE

A la differenee de la pârtie occidentale du continent, ou aiux environs dc-L'An MU s'etait institue un climat de stabilite favorable â la consolidation des Etats feodaux et avaient pris fin Ies grandes migrations, l'est de l'Europe a con­tinue, â etre affecte par des deplacements de populations intenses et con-tinuels, des bouleversements aigus au sein des formations politiques existentes, des modifications permanentes des frontieres qui Ies separaient.

A la suite des guerres vietorieuses menees par Jean I Tzimiskes et Basile 11 avec Ies Bulgares, Ies frontieres septentrionales de PEmpire byzantin ont ete re-tablies sur le Bas-Danube, de sorte que l'influence byzantine au nord du fleuve eft devenue plus manifeste. Pourtant, Byzance n'a pu entraver l'avancement des tribus petchenegues dans Ies regions du sud et de l'est des Carpates, ni leur etablis-sement dans la Peninsule Balkanique au milieu du Xle siecle. La politique byzantine aux embouchures du Danube s'est interferee parfois avec celle des kneses kieviens. La consolidation des tribus turques dans Ies steppes nord-pontiques, a beaucoup gene Ies initiatives kieviennes" vers le Danube. Les coups regus par Ies, Oulitches et les Tiverts du bassin du Dniestr de la part des nomades touraniens ont prive Kiev d'importants allies dans leurs tentatives pour gagner des positions aux embouchures du Danube.

Au XlIIe siecle, les regions du sud et de l'est des Carpates connaissent de-grands troubles â cause de l'etablissement des tribus coumanes. A la rneme epoque., les empereurs de la dynastie des Comnenes et les kneses halitchiens ont essaye d'im-poser leur controle sur certaines zones est-carpatiques. Les realites politiques au nord du Bas-Danube ont ete influencees par la creation de l'Etat roumain— bulgare des Assenides et par la conquete de Constantinople par les croises, ce qui: a ecarte l'influence byzantine.

Entre 1211 et 1225, les chevaliers teutoniques, amenes par Andre II dans le-„Pays de Bîrsa" pour defendre le royaume arpadien contre les invasions coumanes, ont entrepris des expeditions au-delâ de l'arc carpatique. Apres leur bannissement. la Hongrie a continue les tentatives d'etendre sa domination au sud et â l'est des, Carpates. Dans ce but elle a soutenu la creation de l'Eveche des Coumans en, 1228. L'invasion mongole a conduit â l'evincement dcfinitif des Coumans comme force politique au nord du Danube et a arrete temporairement l'expansion des rois arpadiens dans cette region.

2. L'tVOLUTION DE LA SOC!£T£ AUTOCHTONE

Malgre les perturbations provoquees par les migrations de l'est, dans les pre-miers siecles du IIe millenaire a continue Tafiirmation du peuple roumain parmi Ies autres peuples europeens. Le temoignage le plus ancien ecrit sur les Roumains. des regions de l'est des Carpates Orientales apparaît deja au XI= siecle dans une-inscription de Sjonhem (Gotland), suivie par celle de la Saga d'Eymund (Eymundai-sa9a), la chronique de Nicetas Choniates, Nibelungenlied, Ipatievskaja letopis', la. geographie de Vardan de Pardsepert ete.

L'origine des informations sur les Roumains de Moldavie est relativement diverse, ce qui explique les differentes formes des noms donnes au peuple roumain. Par les peuples voisins. Toutes ces denominations constituent des variantes de la forme slave meridionale vlaque, apparue â la suite d'un processus complique, âi savoir la derivation d'un ethnonyme d'origine germanique. Le terme vlaque avait d^ns sa forme iniţiale le sens de peuple de langue et d'origine romaine. La no-»



menelature concernant les Roumains d'entre les Carpates et le Dniestr etait identi-que â celle des Roumains de la Valachie, de la Transylvanie et de la Peninsule Balkanique, cette unite terminologique prouvant le fait que les peuples europeens consideraient la masse de la românite orientale unitaire du point de vue ethnique •et linguistique.

Les documents historiques ecrits sur la population roumaine de l'est de la chaîne des Carpates sont completes essentiellement par les sources archeologiques, surtout par celles qui ont ete revelees pendant le dernier quart de notre siecle. Durant la premiere pârtie du XIe siecle on atteste l'evolution de l'etape tardive de la culture Dridu (carpato-danubienne), succedee aux XIe—Xlle siecles par la culture Răducăneni, suivie chronologiquement par la culture restee sans nom des XIII6—XlVe siecles. Les connaissances que nous possedons jusqu'â present rela-tivement aux vestiges des XIe—XIIIe siecles sont inegales et correspondent au volume des fouilles entreprises et â la maniere dcnt cn les a valorisees scientifi-quement.

Aux IXe—XIe siecles on enregistre une densite assez c'levee de la populaticn, de beaucoup superieure â la concentration demographique de l'epoque precedente. A partir de la secanide tnoitie du XIe siecle et jusqu'au XIIIe siecle, on constate une baisse numerique de la population surtout au sud de la Moldavie, ou la pene-tration violente des nomades turcs et mongols a disloque une pârtie des agglo-merations sedentaires.

Les communautes locales presentaient les traits d'une societe sedentaire, lios â ses occupations traditionnelles, l'agriculture et l'elevage des animaux, auxquelles s'ajoutaient les metiers. Le role preponderant de l'agriculture dans l'economie est .atteste en outre par la dccouverte des outils agricoles et des restes de graines carbonisees. Aux Xe—XI» siecles les outils agricoles enregistrent tant un essor quantitatif qu'un autre qualitatif. Les recherches ethnographiques prouvent que dans l'espace carpato-danubien ii n'y a pas eu de contradictions entre l'agriculture et l'elevage sedentaire. Bien au contraire, les deux occupations se sont completees l'une l'autre, les principaux types de l'elevage chez les Roumains etant pratiques ■en etroite liaison avec les travaux agricoles et contribuant â la r^alisation de l'cquilibre de l'economie rurale. Les materiaux recupeVes dans les fouilles ar­cheologiques nous offrent certaines informations sur l'usinage du minerai de fer, sur l'usinage du bois, sur la production des outils et des objets menagers et person-nels, ainsi que sur la poterie, le filage, le moulage des cereales etc. La chasse et la peche continuaient â avoir une certaine importance pour l'obtention des ressources de nourriture.

Au sujet des relaticns d'echange internes et externes on ne peut faire qu'assez ,peu de precisions. Les principales directions des contacts commerciaux etaient orientees vers l'Empire byzantin. Entre les pieces produites en Byzance provenant des contrees de l'est des Carpates nous signalons les petites croix de bronze, les perles et les bracelets de pate de verre et les amphores. Parmi les monnaies byzantines connues jusqu'â present sur le territoire de la Moldavie, les monnaies •de bronze ont le dessus, les autres etant d'or et tres rarement de billon et d'argent. La circulation plus grande des pieces sans valeur intrinseque prouve qu'elles etaient vemployees couramment comme moyen d'cchange. A cote des monnaies byzantines ■ont circule aussi des cmissions monetaires central-europcennes. Une decouverte unique jusqu'â present en ce sens est le riche trcsor de Hotin, d'ou l'on a recupere 851 monnaies, la plupart brakteates allemandes emises dans la seconde moitie du Xlle siecle et dans le premier quart du XIIIe siecle. Au cours des XIIe—XIIIe •siecles s'etablissent aussi des relations d'echange avec les Etats russes. Les mar-chandises des knesats de la Russie etaient surtout des objets de culte et de parure. En general on peut ajxpreder que, dans Ies condiltions de la predominanee de l'economie naturelle, les echanges commerciaux ont eu une importance assez re-■duite dans l'ensemble de l'economie.

Jusqu'au XIV» siecle, la population locale de la Moldavie habitait uniquement •dans des villages, ayant comme principale forme d'organisation la communaute vil-lageoise. La forme de propriete caracteristique pour ces communautes etait celle •de la coexistence de la possession collective avec celle individuelle de la terre. Diverses causes, d'origine interne et externe, ont conduit â l'approfondissement de Aa stratification sociale et â l'apparition des germes d'une hierarchie feodale. L'accroissemnt de la capacite militaire des unions de communautes villageoises a ete impos^ en grande pârtie par les dangers externes.

Comme le continent tout entier, l'espace carpato-danubien a porte l'empreinte du monopole spirituel et ideologique de l'Eglise. La population chretienne des regions du sud et de l'est des Carpates se trouvait aux XI°—XIIe siecles squs la dependance confessionnelle des instances ecclesiastiques sud-danubiennes. II n'est pas impossitole que Ies metropolites de Kiev aient essaye eux aussi d'etendre leur influence vers Ies regions nord-danubiennes, dans Ies conditions du retarde-ment ou s'est differenciee une hierarchie au sein du clerge roumain. Les premieres donnees concretes concernant cette hierarchisation sont contenues dans une bulle papale de l'annee 1234 oii l'on fait mention de l'existence des pseudo-eveques de rite orthodoxe chez les Roumains de l'Eveche des Coumans. L'ample propagation du christianisme et les liaisons avec le monde orthodoxe byzantin et russe sont refletees par le rite funeraire et par les decouvertes de certains objets de culte. Les preoccupations artistiques de la population roumaine sont revelees par diffe-rentes pieces de parure, ainsi que par la decoration de certains objets menagers de corne et de la ceramique.

3. LES TRIBUS NOMADES DE STEPPE ET LEURS RELATIONS AVEC LA POPULATION AUTOCHTONE

Dans leur migration vers l'ouest, ides groupes de Petchenegues, d'Ouzes, de Coumans, de Berendei' et d'autres tribus nomades turques se sont ctablies tempo-rairement dans les contrees danubiennes, oii jusqu'â la penetration des Mongols ils ont detenu un important role politique.

Les Petchenegues sont signales pour la premiere fois aux environs de l'embouchure du Danube dans les dernieres annees du IXe siecle, quand, avec l'aide des Bulgares, ils ont chasse les Hongrois d'Atelkuzu. Les territoires est-car-patiques ont ete employes par les Petchenegues comme bases d'attaque contre Byzance et la Hongrie. Au deuxieme quart du Xe siecle, apres leur etablissement en masse dans la Plaine du Danube, ils organisent plusieurs expeditions d'une grande ampleur dans la Peninsule Balkanique. Pousses par les Ouzes, au milieu du siecle, les Petchenegues passent dans l'Empire byzantin, ou ils ont produit de grands troubles jusqu'au moment ou ils ont ete vaincus â Lebunion par Alexis I« ie Comnene.

La migration vers l'ouest des Petchenegues a ete suivie par celle des Ouzes auxquels ils etaient etroitement apparentes. Dans les regions est-carpatiques ils arrivent apres 1060, quand les kneses russes vont â leur encontre par une grande expedition, et avânt 1065, quand ils passent en masse au sud du Danube. Emportees par des epidemies et par la famine, les tribus des Ouzes ont ete en grande pârtie aneanties par les armees imperiales. Un petit nombre parmi elles ont reussi â se sauver, en s'etablissant dans les steppes nord-pontiques, dans la Plaine Pannonique et probablement dans les regions du sud et de l'est des Carpates.

La derniere grande vague migratoire touranienne qui a deferle sur l'espace carpato-danubien a ete celle des Coumans. Apres 1061, quand on enregistre la pre­miere attaque coumane de la Russie, leurs tribus ont avance vers le Danube et en 1078 on signale la premiere expedition dans les Balkans, suivie de beaucoup d'autres. Plusieurs invasions coumanes contre Byzance ont lieu â commencer par le milieu du XIIe siecle, continuees avec une plus grande frequence encore apres la creation de l'Etat roumain-bulgare des Assenides. Les coups recus de la part des Mongols en 1222—1223 ont affaibli considerablement le potentiel militaire des Coumans, ce qui explique en pârtie leur receptivite vis-â-vis de la propagande catholique, concretisee dans la creation de l'Eveche des Coumans.

Parmi les groupes d'origine turque qui ont penetre en petit nombre dans 1 espace carpato-danubien nous signalons encore les Berendei, Ies Bulgares et les Khazars.

La presence des tribus turques entre les Carpates Orientales et le Dniestr

est attesţee par la decouverte de plus de 60 tombes en 36 points differents, groupes

surtout â l'extremite meridionale de la Moldavie. Les necropoles des tribus toura-

niennes — la plupart tumulaires — se caracterisent par le nombre reduit des

ombes contenues, ce qui montre que les nomades se deplagaient en groupes peu

ombreux et qu'ils ne se fixaient que pour peu de temps dans certaines zones.

p . raPPorts entre les Roumains et les Touraniens sont refletes entre autres par



x. ence de certaines pieces de harnachement et d'objets de parure de type tou-

n dans Ies etablissements de la population autochtone ainsi que par l'origine

vieille turque de certains hydronymes et toponymes de la region carpato-danu-bienne.

Aux XIIe—XIIIe siecles, Ies sources enregistrent la presence temporaire sur le territoire de la Moldavle des Berladnlques et des Brodniques, sans offrir pour autant une specification en ce qui concerne leur origine ethnique. Le probleme de leur origine, qui a suscite des polemiques animees dans l'historiographie, con­tinue â rester controverse. On n'exclut pas leur appartenance â la familie des popu-lations d'origine touranienne.

III. LE TERRITOIRE DE LA MOLDAVIE DEPUIS LA GRANDE INVASION MONGOLE DE 1241-1242 JUSQU'A LA FORMATION DE L'ETAT INDEPENDANT

1. LA GRANDE INVASION MONGOLE ET SES CONSEQUENCES POLITIQUES DANS L'ESPACE EST-CARPATIQUE

L'idee d'une grande expedition â l'est de l'Europe est venue aux chefs mon-gols â la suite de la campagne de 1222—1223, campagne terminee par la lutte de Kalka. L'expedition a commence en 1236 par l'attaque contre Ies Bulgares de la Volga. II s'ensulvit la soumission des Bashkirs, des Mordves, des Alains, des Cou-mans et des Russes. L'hiver de 1240—1241 a ete employe en vue des derniers pre-paratifs pour l'invasion de l'Europe Centrale. On a opte pour l'attaque concomitante de la Pologne, de la Hongrie et des pays voisins, car de la sorte on excluait la possibilite de cooperation entre Ies attaques et par lâ-meme ils n'avaient pas le temps d'organiser leur defense.

La grande invasion mongole a pleinement affecte toutes Ies regions roumaines, dont la prise en possession etait de la plus grande importance, tant pour le butin que pour le fait qu'elles representaient des bases d'attaque absolument indispen-sables vers d'autres pays. Sur le territoire de la Moldavie ont ete mises en mou-vement plusieurs armees mongoles. La plus importante entre elles, commandee par Kadan et Buri, a traverse le nord de la Moldavie inter Rusciam et Comaniam, se dirigeant vers Rodna. Un autre detaehement a penetre en Transylvanie sur la vallee de la Bistriţa, apres avoir detruit, chemin faisant, l'etablissement fortifie de Bîtca Doamnei—Piatra Neamţ. Au sud de la Moldavie ii y avait l'armee commandee par Boketor, qui, apres le passage du Şiret, a vaincu une armee locale et a detruit l'Eveche des Coumans. Toutes Ies armees mongoles se sont dirigees ensuite vers la Transylvanie et la Hongrie d'oîi elles se sont retirees seulement apres le bruit de la mort du grand khan Ogodăî. La principale cause de la retrăite des Mongols de l'Europe Centrale etait due â l'affaiblissement de leurs forces durant la longue campagne entreprise.

Le sort des territoires affectes par l'invasion a ete different. La zone de steppe nord—pontique, y compris le Boudjak, a ete annexee directement â la Horde d'Or. D'autres regions ont reussi â garder leur autonomie d'administration, s'obligeant seulement â payer aux Mongols un tribut periodique.

Le nouveau cadre politique cree au moment ou la Horde d'Or impose une stabilite politique dans l'Europe Orientale et quand le pouvoir byzantin est restaure â Constantinople a permis â Genes de declencher une large expansion commerciale dans le bassin pontique tout entier. Les premiers centres genois de l'embouchure du Danube et du littoral nord-pontique ont apparu peu de temps apres la conclu-sion du trăite de Nymphee de 1261. Parmi eux ii y a aussi Cetatea Albă (Akkerman, Belgorod) sur le liman du Dniestr.

Dans les trois dernieres decennies du XlIIe siecle les regions occidentales de la Horde etaienţ tombees au pouvoir de Nogaî, l'un des plus energiques et des plus capables generaux mongols. Ils s'est frequemment immisce dans la vie po­litique des Etats balkaniquies, et en 1285 a entrepris une grande invasion vers la Transylvanie et la Hongrie, quand ii est aussi passe par les regions est-carpatiques.

Entre les annees 1299—1300, dans la zone danubienne ont eu lieu des luttes entre les armees du khan Toqtaî et celles des fils de Nogaî, terminees par la de-faite de ces dernieres. La presence isolee de quelques troupes bulgares â Cetatea Albă apres ces luttes ne suppose pas, ainsi que certains historiens ont estime, l'extension de la domination de l'Etat bulgare au nord du Danube. Bien au con-

trăire, le tzar Theodor Svetoslav a continue â rester le vassal de la Horde, qui a maint'enu sa domination au sud-est de la Moldavie et au nord de la Dobroudja pendant encore quelques decennies.

Durant la seconde pârtie du regne de Charles Robert, la Hongrie est devenue beaucoup plus active dans sa politique expansionniste dirigee vers Ies regions du sud et de l'est des Carpates. Au sud des Carpates elle a essuye une ecrasante' defaite en 1330 de la part du voivode Basarab, qui a mis Ies bases de l'fitat feodal independant de la Valachie.

2. L'EVOLUTION DE LA SOCl£T£ AUTOCHTONE

Malgre Ies grandes destructions provoquees par la campagne des Mongols de


1241 1242 et de leur etablissement dans Ies steppes nord-danubiennes, la popu­
lation roumaine est restee l'element ethnique predominant du point de vue du
nombre dans Ies contrees de l'est des Carpates. Les temoignages des sources ecrites
et archeologiques sont ăloquents en ce sens.

Les informations ecrites relatives aux Roumains de la region d'entre les Car­pates Orientales et le Dniestr sont plus consistantes et depassent en nombre celles de la periode anterieure. Pour le probleme discute sont surtout edificatrices Ipatievskaja letopis', les notes de voyage de Pian del Carpine, les chroniques de Thomas Tuscus, Baîbars et Jan Dlugosz, les poemes de Johann von Wiirzburg et Iansen Enikel, ainsi que quelques actes papaux.

Les decouvertes archeologiques effectuoes pendant les dernieres decennies — entre autres â Hlincea-Iaşi, Lunca, Hudum, Suceava, Liteni, Hansca, Lozova, Cetatea Albă-Belgorod Dnestrovski, Hotin etc. — confirment et completent les informations des sources ecrites sur la population roumaine â l'est des Carpates.

Au cours des XIII6—XlVe siecles, la densite de la population dans la zone de steppe du Boudjak etait de beaucoup plus r£duite que celle de la pârtie centrale et nordique de la Moldavie â cause de l'etablissement des groupes mongols. La poussee demographique constatee au nord-ouest de la Moldavie avaît ete due en pârtie au transfert de population roumaine du Maramureş et de la Transylvanie â l'est de l'arc carpatique. Le deplacement de l'element roumain de Transylvanie dans les râgions du sud et de l'est des Carpates a ete determine en grande pârtie par les oppressions economiques, les persecutions religieuses et la limitation des droits politîques, exercees par les instruments administratifs de la royaute hon-groise et par l'Eglise romano-catholique.

En meme temps que les elements roumains de Transylvanie, en Moldavie s'eta-blissent aussi de petits groupes de Saxons, de Hongrois, et, eventuellement, de Si— cules. A l'extremite nordique de la Moldavie les Roumains ont cohabite pendant une assez longue periode avec les Ruthenes, cohabitation qui a laisse des traces tant dans le fond linguistique roumain que dans l'ukrainien. L'integration de la pârtie sud-est de la Moldavie dans les limites de la Horde d'Or a facilite l'etablissement temporaire de certains groupes ethniques d'origine orientale, surtout dans les centres urbains. Un tout autre melange de populations ii y avait â Cetatea Albă. Quelques-unes des communautes ethniques etrangeres ont con-tribue â cote des gens du pays â la creation des valeurs materielles et spirituelles de l'espace oii elles avaient etabli leur residence, â l'impulsion des relations com-merciales et â la genese du phenomene urbain.

L'agriculture et l'elevage des animaux ont continuă â detenir un role prin­cipal dans le cadre de la vie economique, mais parallelement les metiers et le commerce ont acquis une importance toujours plus grande, entraînant Pevolution eL. e*a^'Şserne"ts ruraux vers des centres â caractere urbain. Parmi les decou-ye. es qui presentent une importance particuliere pour le niveau de l'evo-iuuon de 1'agriculture ii y a le grand depot de pieces agricoles du milieu du XIV* siecle recupere â Orheiul Vechi. Ce depot, contenant entre autres 68 socs et 42 mres de charrue represente, â ce que nous savons, la plus grande decouverte , Cf pe ^e l'Europe de l'est. Une confirmation convaincante de la diversitâ des Tcle c",ltiv6es. est offerte par les analyses paleo-botaniques. Pour ce qui est de vin 8ffean'rnaux> l'analyse des restes fauniques indique l'abondance des bo-le 'h s ovins et des chevres, â cote desquels apparaissent aussi les cochons et du't aux; ^es os des mammiferes sauvages representaient un pourcentage re-

Pour ce qui est des metiers, nous avons des donnees concernant l'exploltation et l'usinage des metaux, l'usinage de l'os, de la corne et de la pierre, ainsi que sur la poterie, l'orfevrerie et certains metiers domestiques. A la suite de l'appâ-rition des centres urbains — dont la genese ne peut d'ailleurs etre separee du de-veloppement des metiers — ii se produit certaines differenciations quantitatives et qualitatives entre Ies metiers ruraux et Ies metiers urbains.

Grâce aux progres de la production agricole et artisanale, d'importantes dis-ponibilites d'echange ont ete creees, ce qui a donne une impulsion tant au com-merce interieur qu'â celui exterieur. Par le biais du commerce exterieur ont sur-tout penetre sur le territoire de la Moldavie Ies armes, Ies pieces de harnache-ment, eventuellement des outils en metal plus volumineux la ceramique de qualite superieure, Ies objets de parure et de culte etc. A la diversification des liaisons coinmerciales ont considerablement contribue Ies communautes de Saxons et de Gcnois etablies dans certaines localites de l'ouest, et, respecţivement, du sud de ia Moldavie.

Dans l'intensification de l'echange de marchandises le role de la monnaie s'est considerablement amplific. A cause de la crise generale de Byzance, la mon­naie imperiale a ete en grande pârtie remplacee dans le processus d'echange â l'est des Carpates par Ies emissions de la Horde d'Or dans Ies zones controlees directe-ment du point de vue politique par Ies Mongols et par Ies emissions central-europeennes dans la moitie septentrionale de la Moldavie. Depuis la monnaie romaine, aucune autre monnaie jusqu'â celle locale medievale n'a eu une si intense circulation dans l'espace carpato-dniestrien que Ies emissions monetaires des khans mongols. Jusqu'â present l'on a signale presque 5000 monnaies de la Horde, parmi lesquelles plus de trois quarts sont Ies pieces des tresors. Parmi ces monnaies, un interet tout particulier offrent Ies monnaies qui portent la mention de leur frappe â Chekhr al-Djedid ou Iangki-Chekhr, c'est-â-dire â la Nouvelle Viile, iden-tifiee tres probablement â Orheiul Vechi. Les monnaies eentral-europeennes qui ont circule dans les regions ou s'est constitue l'Etat feodal moldave provenaient de la Honqrie et de la Boheme. Une circulation assez reduite ont eu les hyperperes byzantins.

La genese des centres urbains medievaux â l'est des Carpates represente la suite naturelle des progres evidents qui visaient tant la sphere qualitative que celîe quantitative du domaine des metiers, ainsi que l'intensification des relations commerciales, grâce â une plus grande disponibilite de produits agricoles et d'autres marchandises. Des rangs de la populaticn locale s'est distinguee de la sorte une couche d'artisans et de commercants, grossie de plusieurs elements allogenes; pour le bon deroulement de leur activite, le cadre citadin etait le plus adequat. Les -donnees archeologiques que nous avons â notre disposition jusqu'â present mon-trent que les vilies de l'est des Carpates ont pris naissance soit par l'evolution graduelle d'anciens villages, soit par l'etablissement de la population de plusieurs villages voisins dans d'autres lieux, plus propices pour le developpement des metiers et du commerce. Au passage vers l'etape urbaine a sans doute contribue la densite generale de la population de la region ou ii y avait l'etablis­sement, le nonnbre des villages qui polarisaient du point de vue economique vers la future viile, les possibilites d'exploitation des ressources naturelles et les dis-ponibilites de produits agricoles de la zone respective, la position vis-â-vis des routes commerciales internationales. A juste raison, on admet l'existence d'un rapport causal entre la constitution des ctablissements citadins et celle de l'autorite politique.

L'apparition des centres urbains du sud-est de la Moldavie — comme Ceta­tea Albă, Costeşti et Orheiul Vechi — presente certaines particularites â cause des conditions speciales ou se sont developpees les regions entrees sous la directe domi-nation de la Horde d'Or. Puisque eux-memes n'avaient pas la pratique de la vie urbaine pour stimuler le developpement des vilies, les Mongols ont tire profit des populations conquises, pour lesquelles l'experience d'une telle vie etait de longue duree. En revanche, la genese des vilies du nord et de l'ouest de la Mcldavie — Şiret, Baia, Suceava, etc. — s'est trouvee en directe liaison avec les formations poli-tiques roumaines regionales anterieures â la formation de l'Etat centralise.

La communaute villageoise a continue de rester, meme apres l'invasion mon­gole, la principale forme d'organisation de la societe roumaine. Elle a aussi garde ses attributs dans les conditions de la constitution des premieres formations poli-

tiques ainsi que des premiers noyaux pre-urbains â l'est des Carpates. L'appro-priation de certaines disponibilites de biens materiels par une pârtie des membres des communautes villageoises a conduit â l'approfondissement de la differenciation sociale, â la mise en relief plus accentuee des relations d'asservissement et de sub-ordination. L'existence de certaines couches riches est mise en evidence entre autres par la decouverte des tresors monetaires et d'objets de parure, ainsi

Hormis une zone du sud-est de la Moldavie, occupee par les tribus mongoles, l'autre pârtie de la region a generalement garde l'aspect ethnico-politique de la periode anterieure â l'invasion. Les sources que nous poss^dons montrent que ces contrees n'ont pas etă incorporees â la Horde, mais sont seulem,ent devenues tri-butaires de celle-ci. Tout comme dans les knesats russes, en Moldavie on a etabli des detachements de Baskaks pour surveiller les actions des chefs autochtones et pour assurer le recouvrement du tribut et l'accomplissement des autres obliga-tions vis-â-vis du khan. Sur leur presence dans l'espace est-carpatique nous avons quelques indications toponymiques.

Du point de vue confessionnel, la majorite de la population locale continuait â embrasser le christianisme de rite orthodoxe. Pour les options religieuses des communautes autochtones sont suggestives les necropoles contenant des tombes ou les corps inhumes etaient deposes conformement aux pratiques chretiennes, de meme que les eglises et les croix pectorales de bronze, ce â quoi on joint aussi certaines informations des sources ecrites.

L'Eglise orthodoxe de l'est des Carpates Orientales se trouvait sous l'egide confessionnelle de la patriarchie constantinopolitaine, dont l'autorite ne s'exenjait pas directement, mais par l'intermediaire d'instances hie>archiques infcrieures, avec le siege dans le voisinage de la Moldavie. Ainsi que l'on a apprecie, l'organisa-tion du culte et des institutions correspondantes etaient en dependance, au moins pour la moitie septentrionale de la region, de la djocese halitchienne.

Le deroulement normal des pratiques de culte chez les communautes locales n'a pas ete trop affecte par la constitution de la Horde d'Or, parce que les Mongols avaient institue des principes d'une large tolerance religieuse vis-â-vis des peuples subjugues. L'indulgence des Mongols pour la profession d'autres religions que la leur par ceux qui leur etaient soumis s'est surtout manifestee dans la periode ou les conceptions chamanistes dominaient leur vie spirituelle. Cette situation a change en grande mesure apres l'adoption officielle de l'isla-misme pendant le regne du khan Ozbâg. Depuis son regne ou depuis celui de ses successeurs date la construction d'une mosquee â Orheiul Vechi et les tombes musulmanes de cette viile et de Costeşti.

Au cours des XIIIe—XlVe siecles les papes ont continue â envoyer â l'est des Carpates des missionnaires dominicains et surtout franciscains. Un important monastere franciscain se trouvait â Cetatea Albă, qui tenait de „custodia Ga-zariae", incluse â son tour dans le vicariat de la Tartaria orientale.

Pour ce qui est des preoccupations esthetiques manifestees par la popu­lation locale, elles se sont exteriorisees tant par la production des objets de parure que par l'application d'elements decoratifs sur les habitations et sur les constructions de culte ou sur differents objets â usage domestique, avec un role fonctionnel bien determine. Les options de la societe locale vers la reception des composantes des cultures etrangeres ont ete moins differenciees, parce qu'on est arrive seulement â une epoque ulterieure â une assimilation eclectique et â une adaptation creatrice des emprunts.


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