Veille media



Yüklə 0,9 Mb.
səhifə5/15
tarix29.10.2017
ölçüsü0,9 Mb.
#20446
1   2   3   4   5   6   7   8   9   ...   15

Le plus grand

Le festival Europalia subit les restrictions de subsides comme toute la culture (moins 20 %, dit-on) et le sponsoring est devenu difficile. S’il a choisi de resserrer son programme, il restera la plus grande manifestation culturelle belge avec plus de 200 événements. Il y aura 3 grandes expos : d’abord, deux à Bozar, à Bruxelles, sur 12 millénaires d’histoire anatolienne à travers les rituels et une expo sur Istanbul vue par les photographes dont le formidable Ara Güler tant apprécié d’Orhan Pamuk et Sophie Calle. La troisième grande expo sera au MAS, à Anvers, sur les liens entre les ports d’Anvers et d’Istanbul. Une douzaine d’autres expos plus petites présenteront, entre autres, d’importants artistes turcs contemporains (au Smak, au Muhka, à la Centrale). A cela s’ajoutent les volets concerts, scènes, littérature et cinéma sur lesquels nous reviendrons à l’ouverture du festival.


http://www.lalibre.be/culture/arts/le-programme-d-europalia-turquie-devoile-556735c83570fde9b375ebd0

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=89002



    1. TURQUIE

  1. Erdogan menace publiquement un journal

  2. Tribune de Genève

    Le 1er juin 2015

    Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a menacé publiquement de représailles le journal qui a publié des images suggérant des livraisons d'armes par Ankara aux rebelles extrémistes syriens, à moins d'une semaine des élections législatives du 7 juin.

    «Je pense que la personne qui a écrit cet article exclusif paiera un prix très lourd pour ça (...) je ne la laisserai pas s'en sortir impunément», a déclaré Recep Tayyip Erdogan.

    Le quotidien turc d'opposition Cumhuriyet a diffusé des photos et une vidéo montrant des obus de mortier et des caisses de munitions dissimulés sous des médicaments dans des camions, officiellement affrétés par une organisation humanitaire, interceptés en janvier 2014 par la gendarmerie turque près de la Syrie.

    Cette affaire a viré au scandale politique quand des documents officiels publiés ensuite sur Internet ont montré que ces camions appartenaient aux services de renseignements turcs (MIT) et transportaient armes et munitions destinées aux rebelles islamistes syriens en guerre contre le président Bachar el-Assad, la bête noire d'Ankara.

    Soupçonné par ses alliés occidentaux de soutenir ces mouvements, dont le groupe djihadiste Etat islamique (EI), le régime islamo-conservateur a toujours démenti.

    «Acte d'espionnage»

    «Ces affirmations diffamatoires et cette opération illégale contre le MIT constituent d'une certaine façon un acte d'espionnage. Ce quotidien est lui aussi impliqué dans cette activité d'espionnage», a répété dimanche soir Recep Tayyip Erdogan. Son premier ministre, Ahmet Davutoglu, avait qualifié les allégations de Cumhuriyet de «manipulation électorale».

    Le rédacteur en chef du journal, Can Dündar, a réagi lundi sur Twitter en parodiant les menaces du chef de l'Etat. «La personne qui a commis ce crime paiera un prix très lourd. Nous ne la laisserons pas s'en sortir impunément», a-t-il écrit.

    Le président Erdogan attribue la responsabilité de l'affaire des camions du MIT à l'organisation de l'imam Fethullah Gülen, un de ses anciens alliés qu'il accuse depuis l'hiver 2013 de vouloir renverser le gouvernement. Premier ministre de 2003 à 2014, chef de l'Etat depuis, Recep Tayyip Erdogan est régulièrement épinglé par ses détracteurs de dérive autoritaire et islamiste.

    La semaine dernière, l'homme fort du pays s'en est pris au New York Times, accusé «d'ingérence» dans les affaires turques pour lui avoir reproché dans un éditorial ses «intimidations» contre la presse indépendante de son pays. (ats/Newsnet)

    (Créé: 01.06.2015, 12h30)



  3. http://www.tdg.ch/monde/erdogan-menace-publiquement-journal/story/22394481

  4. http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88967



  1. La campagne électorale turque s'invite... dans les toilettes présidentielles de Erdogan

  2. Nouvel Obs

    PUBLIÉ LE 02/06/15 À 9:54

    En Turquie, la campagne des élections législatives du 7 juin a fait lundi un détour inattendu par les commodités présidentielles, lorsque le chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan a mis le chef de l'opposition au défi de prouver que le siège de ses toilettes était... en or.

    Inédite, la polémique politico-sanitaire a été lancée par le président du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) Kemal Kiliçdaroglu qui, ce week-end, a pris pour cible le gigantesque et luxueux palais de Recep Tayyip Erdogan, signe selon lui de la folie des grandeurs et de la dérive autoritaire de l'homme fort du pays.

    Lors d'une réunion publique samedi à Izmir, il a dénoncé ces "messieurs d'Ankara" pour lesquels on a "construit des palais, livré des avions, acheté des voitures Mercedes (...) et des sièges en or [pour recouvrir] les toilettes".

    Lors d'un entretien dimanche soir sur la télévision publique TRT, Recep Tayyip Erdogan a très sérieusement répondu aux allégations de son adversaire en l'invitant à les vérifier in situ.

    "Je l'invite venir faire une visite [...] je me demande s'il sera capable de trouver un couvercle de toilettes en or dans une salle de bains", s'est amusé le chef de l'Etat.

    "Si c'est le cas, je démissionnerai de la présidence", a ajouté Recep Tayyip Erdogan, goguenard.

    Son homologue du CHP Gürsel Tekin lui a immédiatement opposé une fin de non-recevoir en expliquant qu'il était "hors de question" pour Kemal Kiliçdaroglu de "visiter un palais construit illégalement", allusion à une décision de justice, jamais respectée, qui avait ordonné la suspension des travaux de construction du palais présidentiel.


  3. http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/3005-dingueca-campagne-electorale-turque-invite-toilettes-pr.html

  4. http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88984



  1. Recep Tayyip Erdogan se rêve en « sultan »

  2. LE MONDE | 01.06.2015 à 11h36 • Mis à jour le 01.06.2015 à 13h54 | Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)

    Sans être candidat, le président Recep Tayyip Erdogan mène une campagne active pour sa formation, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamoconservateur, au pouvoir), en vue des élections législatives du dimanche 7 juin en Turquie. Il est de tous les rassemblements. On ne voit que lui. Sur le petit écran, il est montré en train de recevoir les maires des villages d’Anatolie en son palais présidentiel d’Ankara ou brandissant un Coran traduit en kurde sur une tribune face à la population conservatrice de Batman (sud-est).

    Le voilà ensuite à Karlsruhe (Allemagne), le temps d’une rencontre avec les Turcs expatriés : « On dit que le président ne peut pas prendre parti, c’est vrai, mais je suis, bien sûr, impartial dans ma relation envers les partis. » Il y a aussi les inaugurations des grands chantiers, dont il est coutumier. Le 22 mai, il coupait le ruban du nouvel aéroport d’Ordu-Giresun, situé sur une île artificielle au beau milieu de la mer Noire. Une façon de mettre en scène le principal slogan de l’AKP : « Eux [l’opposition], ils parlent, nous, on fait. »

    Ses opposants crient à l’abus de pouvoir, mais le chef de l’Etat n’en a cure, surtout depuis que la Cour suprême et la Commission électorale lui ont donné raison. Après tout, l’enjeu de cette élection, c’est lui. En cas de victoire de l’AKP, il taillera la Constitution à sa mesure et endossera le costume de super-président. Il mise sur une victoire éclatante de son camp pour façonner son projet de République présidentielle, son « sultanat », comme disent...



    En savoir plus sur Le Monde

http://www.lemonde.fr/international/article/2015/06/01/recep-tayyip-erdogan-se-reve-en-sultan_4644705_3210.html#FO2mjc3MgEoRY7eK.99

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88957


Turquie : Erdogan invoque la grandeur ottomane

Direct Matin

Publié le 31 Mai 2015 à 18:17

C’est un rassemblement monstre qui a envahi les rues d’Istanbul ce week-end. Plusieurs centaines de milliers de personnes ont participé à une cérémonie orchestrée par le Premier ministre et le président turcs pour célébrer le 562e anniversaire de la conquête de la ville par les Ottomans.

Une foule record pour un événement que les autorités turques ont décrit comme "la plus grande commémoration dans l’Histoire de la Turquie moderne". Même si, en tant que chef de l’Etat, Recep Tayyip Erdogan est supposé resté neutre, il a profité de l’occasion pour appeler les Turcs à soutenir l’AKP pour les prochaines législatives, comparant les douze ans de pouvoir de son parti au triomphe du sultan Mehmet dans sa prise d’Istanbul, en 1453.

"Les élections du 7 juin seront une nouvelle conquête", a déclaré Recep Tayyip Erdogan, qui ne cesse d’invoquer la grandeur ottomane depuis le début de la campagne. Lors de ce scrutin, il espère que l’AKP, mouvement islamo-conservateur, obtiendra une majorité des deux tiers permettant un changement constitutionnel et l’instauration d’un régime présidentiel.

http://www.directmatin.fr/monde/2015-05-31/turquie-erdogan-invoque-la-grandeur-ottomane-705118

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88991



Législatives en Turquie : dernier bras de fer à Istanbul

Le Point

Publié le 01/06/2015 à 10:55

À une semaine des élections, les partis de l'opposition ont harangué les foules tout le week-end tandis que Erdogan et l'AKP ont livré un show très politisé.

Par QUENTIN RAVERDY, À ISTANBUL

Ce week-end, dans la métropole turque, pour échapper à la politique, il fallait plier bagage. À une semaine des élections législatives, les partis ont jeté leurs dernières forces dans la bataille, à coups de meetings titanesques et de discours-fleuves.



Le train de vie d'Erdogan

Ainsi le Parti de la démocratie des peuples (HDP) a-t-il attiré entre 200 000 et 300 000 personnes pour son dernier meeting de campagne. Un temps inquiété par la municipalité d’Istanbul qui refusait la tenue du rassemblement, le parti pro-kurde, militant pour les droits des minorités de Turquie (Arméniens, Alévis, LGBT, etc.), a finalement eu gain de cause. C’est donc dans l’euphorie que ses supporteurs ont fondu en masse sur le métro de la ville, direction la gigantesque et poussiéreuse esplanade de Kazliçesme, au sud-ouest d’Istanbul.

À la tribune, le président de la République Recep Tayyip Erdogan et l’AKP (parti islamo-conservateur dont il est le fondateur) sont régulièrement égratignés. Les partisans du HDP raillent le manque de neutralité et l'omniprésence du leader turc qui a multiplié les meetings aux quatre coins du pays pour louer les valeurs pieuses des membres de l’AKP. En contradiction totale avec le train de vie d'Erdogan, selon le HDP. "Mahomet a vécu dans une seule pièce. Or, pour le président, un palais de 1 150 pièces ne suffit même pas", raillait ainsi ce samedi Altan Tan, député de Diyarbakir (ville du Sud-Est). Dans le collimateur de l’élu, le palais présidentiel de 200 000 mètres carrés – quatre fois le château de Versailles – inauguré en octobre 2014 par Erdogan. Coût de ce faste : 500 millions d’euros.

Le HDP crédité de 12 % des voix

Après une heure de discours, la foule s'agite : "Il arrive." Selahattin Demirtas, 42 ans, co-leader du parti, entre en scène, accueilli à la manière d’une rock-star ; plusieurs personnes brandissent des banderoles sur lesquelles elles clament avoir donné le prénom du politique à leur nouveau-né. "Je vois ici rassemblé devant moi l’espoir de notre pays", proclame-t-il, avant de dénoncer à son tour les années de pouvoir de l’AKP. "Ils ont polarisé le pays d’une telle façon qu’on n’ose plus se saluer dans la rue." L’ancien candidat à la présidentielle de 2014 (9,77% des votes) n’épargne pas non plus le chef de l’État : "L’année dernière encore, le président Erdogan nous mettait au défi de nous présenter comme un parti aux élections. Maintenant, on y est !"

C'est la première fois que le HDP se mesure aux autres formations politiques à l’échelle nationale. Jusque-là, les formations kurdes ne présentaient que des candidats indépendants dans ses bastions du sud-est du pays. Le parti, qui devra franchir la barre des 10 % de voix imposée par la Constitution sous peine de n’avoir aucun élu au Parlement, est crédité de 12% des voix, selon plusieurs sondages récents. De quoi contrecarrer les desseins du président Erdogan qui ambitionne de conquérir les trois cinquièmes des sièges parlementaires (330 députés) avec l’AKP afin de modifier à son aise la Constitution turque en vue d’adopter un régime présidentiel.

Le show d'Erdogan

En baisse dans les sondages (environ 42 % des promesses de vote), l’AKP a donc choisi de ne pas lésiner sur les moyens ce samedi pour inverser la tendance. Numéros de voltige par des avions de combat, écrans gigantesques et un record dans le Guinness Book à la clé avec un portrait du président et du Premier ministre turcs de plus de 4 700 mètres carrés, tout était parfait pour fêter le "jour de la Conquête" célébrant le 562e anniversaire de la prise de Constantinople par le Sultan Mehmet II en 1453.À moins d’un kilomètre du meeting du HDP, dans le quartier historique de Yenikapi, une foule de plus d’un million de personnes (selon la presse turque) est ainsi venue assister au show très politisé du Premier ministre et du président. Un président turc arrivé sobrement sur scène escorté de 478 soldats turcs affublés de tenues ottomanes...Le lendemain, c'était au tour du concurrent direct de l’AKP, le parti nationaliste MHP, de faire campagne. Si le parti, en bonne forme dans les sondages - autour de 18 % -, a attiré une foule nombreuse autour de son leader Devlet Bahçeli, l’attention médiatique était ailleurs. Au cœur d’Istanbul, on célébrait en effet le deuxième anniversaire du mouvement de Gezi. En mai 2013, un groupe d’écologistes opposés à la destruction du parc proche de la place Taksim avait violemment été délogé par la police stambouliote. De là était née une vaste mobilisation (plus de trois millions de personnes à travers tout le pays) contre la politique autoritaire du gouvernement AKP d’Erdogan. Un mouvement qui avait pris fin sous les coups de matraque et les gaz lacrymogènes. Bilan : 8 morts et plus de 8 000 blessés.



L’ombre de Gézi

Dimanche, l’heure était donc au recueillement dans la métropole turque. Plusieurs centaines de manifestants ont ainsi foulé le pavé de la principale rue d’Istanbul, brandissant les portraits des jeunes victimes de 2013. Un cortège pacifique pourtant étroitement surveillé par un impressionnant dispositif de plusieurs milliers de policiers antiémeute qui dès le matin cadenassaient le centre-ville et interdisaient l'accès au coeur de la place Taksim.Plus tard dans l’après-midi, plus d’un millier de personnes se donnaient rendez-vous dans un parc du quartier de Besiktas pour rappeler à l’AKP, selon l’un des participants, que "l’ombre de Gézi planerait sur ces élections".

http://www.lepoint.fr/monde/legislatives-en-turquie-dernier-bras-de-fer-a-istanbul-01-06-2015-1932614_24.php

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88963


Turquie : un modèle économique essoufflé

Le Monde

01.06.2015 à 11h42 |
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)

Le grand bond en avant de l’économie turque est une des clefs de la longévité du Parti de la justice et du développement (AKP), vainqueur de six élections depuis son arrivée au pouvoir en 2002. Sous la houlette de Recep Tayyip Erdogan, le PIB par habitant a pratiquement triplé (3 522 dollars en 2002, soit 3 218 euros ; 10 482 dollars en 2014, selon le FMI) et la Turquie a intégré le groupe des vingt premières économies mondiales.

Mais le modèle s’essouffle. La croissance marque le pas (2,9 % en 2014 contre 4 % en 2013), le chômage est au plus haut depuis cinq ans (11 % en février), l’inflation est élevée (8 % en 2014), la livre turque a perdu 10 % de sa valeur depuis le début de l’année. Le déficit des comptes courants, estimé à 6 % du PIB en 2014, est un des plus élevés parmi les pays de l’OCDE.

Lire la suite sur Le Monde.

http://www.lemonde.fr/international/article/2015/06/01/turquie-un-modele-economique-essouffle_4644717_3210.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88964


Campagne électorale en Turquie: l’AKP célèbre la prise d’Istanbul

RFI


Publié le 31-05-2015

A une semaine du scrutin législatif du 7 juin prochain, qui s'annonce critique pour le Parti de la justice et du développement (AKP) qui gouverne la Turquie depuis 13 ans, deux grands meetings se sont tenus samedi 30 mai à Istanbul, non loin l'un de l'autre : celui du parti au pouvoir qui célébrait la conquête de 1453, et celui du parti pro-kurde HDP (Parti démocratique des peuples), qui pourrait menacer la majorité absolue du mouvement majoritaire. Plusieurs centaines de milliers de personnes ont participé à chacun des deux rendez-vous électoraux. Aucun incident à signaler.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

D'abord, les avions à réaction de la patrouille acrobatique de l'armée de l'air. Puis une lecture solennelle du Coran. Et enfin, la fanfare de l'Empire ottoman pour ouvrir le grand « show » emmené par le président Erdogan, le tout afin de rappeler que l'on fêtait samedi le 562e anniversaire de la conquête de Constantinople, ancien nom d'Istanbul, par l'Empire ottoman du sultan Mehmet II (29 mai 1453). Une célébration haute en couleurs et en références symboliques, tout à fait opportune pour mobiliser les électeurs en vue du scrutin du week-end prochain.

« La conquête, c'est -si Dieu le veut- le 7 juin prochain ! », a lancé le président à la foule de ses partisans. Mais M. Erdogan a aussi des objectifs à plus long terme : « Avec l'aide de Dieu, en 2053, l'humanité assistera à une nouvelle célébration qui ouvrira les portes d'une nouvelle civilisation », imagine-t-il. En attendant, l'AKP doit tenter de conserver dans les urnes sa majorité absolue pour continuer à gouverner, ce que les sondages annoncent comme très incertain. Il semble en effet que M. Erdogan et ses amis font de moins en moins rêver les électeurs turcs.
http://www.rfi.fr/europe/20150531-turquie-legislatives-erdogan-akp-hdp-anniversaire-constantinople/

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88966


Le rêve du président Erdogan ? « Devenir le PDG de la Turquie »

Médiapart

01 JUIN 2015 | PAR PIERRE PUCHOT

Les Turcs élisent leurs députés le 7 juin. Pour l’intellectuel turc Ahmet Insel, le cadre de cette élection pourrait bien rapprocher le président turc de son modèle : la Russie de Poutine.

Les Turcs votent le 7 juin pour élire leur nouveau parlement, et une fois de plus, la question n’est pas de savoir si le parti musulman conservateur AKP, au pouvoir depuis 2002, peut être défait, mais si le parti du président turc, Recep Tayyip Erdogan, peut atteindre ses objectifs, toujours plus ambitieux et cette fois-ci supérieurs à 50 % des suffrages lors de l'unique tour du scrutin.

Cette semaine, le président turc s’est encore distingué, en s’en prenant violemment au New York Times, coupable selon lui de ne pas être resté à sa place en publiant une critique acerbe du fondateur de l’AKP, titré « Nuages noirs sur la Turquie ». Depuis les révoltes de Gezi Park à l’été 2013 (lire notre reportage à Istanbul ...

Lire la suite ICI.

http://www.mediapart.fr/journal/international/010615/le-reve-du-president-erdogan-devenir-le-pdg-de-la-turquie

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88965
Célébration de l'identité ottomane d'Istanbul

Romandie

Plusieurs centaines de milliers de personnes ont célébré à Istanbul le 562e anniversaire de la conquête de la ville par les Ottomans, lors d'une cérémonie dirigée par le Premier ministre et le président turcs. Des élections législatives auront lieu dans huit jours.

Cette foule record s'est réunie à Yenikapi, un faubourg de la principale ville de Turquie. Elle a assisté à ce que les autorités turques ont décrit comme "la plus grande commémoration dans l'Histoire la Turquie moderne".

Les forces armées turques ont formé un régiment de cérémonie de 562 soldats habillés en soldats ottomans, avec un orchestre militaire ottoman qui jouait des airs de conquête. La foule a crié des slogans en faveur du président et de son parti islamo-conservateur, Justice et développement (AKP), en agitant des drapeaux turcs et ottomans.

Recep Tayyip Erdogan, devenu président en 2014 après avoir occupé pendant plus de dix ans le poste de Premier ministre, ambitionne de voir son parti obtenir une majorité des deux tiers aux élections législatives. Il s'agit d'être en mesure d'amender la constitution et passer à un régime présidentiel.

Supposé rester neutre en tant que chef de l'Etat, mais très présent dans la campagne électorale ces derniers jours, il a profité de l'occasion pour appeler les Turcs à soutenir l'AKP. "Remettre la Turquie debout est déjà une victoire", a déclaré M. Erdogan, en suggérant que les 12 ans de pouvoir de l'AKP étaient aussi triomphants que le sultan Mehmet dans sa conquête d'Istanbul. "Les élections du 7 juin seront une nouvelle conquête, si Dieu le veut", a-t-il déclaré.

Le Sultan Mehmet II, alors âgé de 21 ans, a conquis Constantinople le 29 mai 1453, provoquant la chute de l'empire byzantin.

Une affiche de 4709 mètres carrés, préparée par l'AKP et représentant MM. Erdogan et Davutoglu côte à côte, a été présentée à cette occasion. Il s'agissait de la plus grande affiche jamais réalisée, selon un délégué turc du Guinness Book des records.

(ats / 30.05.2015 22h45)

http://www.romandie.com/news/Celebration-de-lidentite-ottomane-dIstanbul_RP/598212.rom

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=89000



Plus l’EI se rapproche des frontières turques, plus il faut s’attendre à une confrontation militaire avec la Turquie

L'Orient Le Jour

02/06/2015

Par Samia MEDAWAR

Ce qui n'était que rumeurs ou accusations depuis plus d'un an est aujourd'hui une quasi-certitude : c'est en tout cas ce qu'affirme le quotidien turc d'opposition Cumhuriyet. Celui-ci a en effet publié vendredi dernier des photos montrant des armes et des munitions dissimulées sous des médicaments dans des camions turcs officiellement humanitaires et en direction de la Syrie.

Le convoi a d'ailleurs été intercepté début 2014 par la gendarmerie turque près de la frontière. L'affaire a vite dégénéré lorsque des documents officiels publiés sur Internet ont montré que ces véhicules appartenaient en réalité aux services de renseignement turcs (MIT) et que leur contenu était destiné aux rebelles islamistes syriens. Depuis, le gouvernement a ouvert une enquête qui a déjà abouti au placement en détention d'une cinquantaine de personnes, gendarmes, militaires ou magistrats... impliqués dans l'interception du convoi, et non dans l'envoi d'armes, comme on pourrait le croire.

Peu d'éléments de réponse ont été apportés depuis ce scandale : le gouvernement turc arme-t-il oui ou non les rebelles syriens ? Si oui, lesquels ? D'après Lina Khatib, directrice du Carnegie Middle East Center (CMEC) à Beyrouth, la Turquie n'arme pas les groupes rebelles islamistes syriens, et encore moins le groupe État islamique (EI), mais « facilite le passage d'armes envoyées de l'étranger ». « Les armes ne sont pas turques ; d'ailleurs, la Turquie s'oppose à l'EI, mais soutient les rebelles islamistes », précise la spécialiste.

Ce scandale éclate alors que l'EI gagne de plus en plus de terrain en Syrie, notamment dans le Nord où il se rapproche de plus en plus de la frontière syro-turque. À se demander si le groupe jihadiste a un objectif précis ou cherche simplement à grignoter un maximum de terrain. Pour Mme Khatib, l'EI a tout intérêt à se rapprocher de la frontière tout simplement parce que « c'est un passage important pour les combattants arrivant en Syrie depuis la Turquie ». Ankara ayant resserré la vis aux postes-frontières pour faire tarir le flot d'aspirants jihadistes déferlant des quatre coins du globe, il est cohérent, pour la chercheuse, que l'EI se rapproche pour cueillir ceux qui traversent illégalement la frontière pour rejoindre ses rangs.



Cellules dormantes de l'EI en Turquie

La Turquie ne saurait se contenter d'observer ces allers-venues sans réagir : plus l'EI se rapproche des frontières de son territoire, plus il serait logique de s'attendre à ce qu'il y ait, éventuellement, une confrontation militaire quelconque. La Turquie « fait de son mieux pour éviter d'être militairement entraînée dans le conflit syrien », juge la directrice du CMEC, ajoutant que l'EI a probablement plus à gagner en grignotant des parcelles de territoires que de se lancer dans une guerre ouverte avec un voisin aussi puissant que la Turquie, sans compter qu'il perdrait un précieux point de passage pour ses recrues. Néanmoins, une opération quelconque aura bel et bien lieu, quelle que soit sa nature, prédit la chercheuse. « Ankara va sûrement renforcer ses postes-frontières du point de vue militaire, y mettre plus de troupes, etc. En outre, l'EI a des cellules dormantes un peu partout dans de nombreux pays, et il y en a certainement en Turquie ». Il suffit d'un ou deux individus, simples sympathisants ou plus, pour constituer ce genre de cellule, capable d'organiser un attentat meurtrier et de mener des opérations terroristes.

Parallèlement, plusieurs sources font état depuis quelque temps d'une entente tacite entre l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie concernant une aide aux rebelles, ce que confirme Lina Khatib. « Effectivement, dans le Nord syrien, les groupes rebelles comme le Front al-Nosra et Ahrar al-Cham reçoivent des armes du Qatar et de l'Arabie à travers la Turquie, et le Qatar se charge de la coordination. » Par « coordination », il faut entendre « orientation » : Doha guide par exemple al-Nosra sur la meilleure manière de paraître moins « extrémiste » que l'EI et de se démarquer d'el-Qaëda. Histoire de paraître plus légitime, certainement. Mais si la Turquie poursuit, et augmente, son aide à ces groupes, qui affrontent aujourd'hui l'EI, il n'est pas certain qu'elle puisse échapper longtemps aux contrecoups de ce qui est au final une ingérence, même indirecte. À force de secouer un nid de guêpes...
http://www.lorientlejour.com/article/927772/plus-lei-se-rapproche-des-frontieres-turques-plus-il-faut-sattendre-a-une-confrontation-militaire-avec-la-turquie.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88980


La gendarmerie s’intéresse aux trabendistes de la filière turque

El Watan

Le 02.06.15

L’enquête qui a abouti à l’interpellation, il y a quelques jours, à l’aéroport international Houari Boumediène, d’un combattant de l’Armée syrienne libre (ASL), blessé dans un accrochage avec l’organisation terroriste Etat islamique (EI, Daech) en Syrie, est toujours en cours. Elle s’étend aux trabendistes de la filière turque, nous confie une source sécuritaire très proche du dossier.

Etant un pays voisin de la Syrie et jugé «conciliant» avec les djihadistes qui combattent en Syrie, la Turquie est ainsi dans le viseur des enquêteurs, qui s’intéressent aux trabendistes qui vont en Turquie, dont nombre seraient susceptibles de «coopérer» avec des djihadistes, explique notre source. Les enquêteurs n’écartent pas l’hypothèse que certains trabendistes de la filière turque «aideraient des djihadistes algériens partis en Syrie pour rentrer au pays».

Le mode opératoire adopté pour la falsification d’un passeport utilisé par le combattant algérien de l’ASL pour rentrer au pays laisse supposer que certains trabendistes pourraient avoir participé à la falsification de ce document, explique encore cette source, d’où l’intérêt accordé par les investigateurs aux trabendistes de la filière turque. Les gendarmes se sont rendus à maintes reprises à l’aéroport international Houari Boumediène pour consulter les listes des passagers dans le but de savoir si d’autres personnes accompagnaient le combattant algérien de l’ASL ou si des gens l’attendaient.



Identification

L’enquête a pour but de savoir s’il y a connexion entre les djihadistes et ces trabendistes qui transitent par l’aéroport international Houari Boumediene pour se rendre à Istanbul. Les gendarmes ont déjà obtenu une réquisition de la justice pour obtenir les listes des passagers des vols d’Air Algérie Alger/Istanbul, ajoute une source proche de cette compagnie aérienne. Des trabendistes sont organisés en filière, spécialisés dans «les cabas» de marchandises importées de Turquie, de Syrie et d’autres pays de la région.

La guerre ravageant la Syrie, ces commerçants informels ont abandonné cette destination pour intensifier leurs activités en Turquie, pays par lequel transitent des milliers de djihadistes de retour dans leur pays. Pour rappel, la Gendarmerie nationale a arrêté deux personnes pour «adhésion à un groupe terroriste». L’un des mis en cause rentrait à Alger avec un faux passeport après avoir été blessé en Syrie, avons-nous appris d’une source au fait du dossier.

Dans le cadre de la lutte contre la criminalité, les gendarmes de la section de recherche de Boumerdès ont présenté devant le procureur de la République près le tribunal de Dellys les dénommés A. M. et A. R., tous deux âgés de 32 ans, pour «adhésion à un groupe terroriste activant à l’étranger» et «financement d’un groupe terroriste». Le premier cité a été placé sous mandat de dépôt et le second sous contrôle judiciaire, note cette source.

C’est suite à l’ouverture d’une enquête que les enquêteurs de la brigade de Sidi Daoud ont interpellé A. M. Le mis en cause a été remis aux gendarmes de la section de recherches de Boumerdès. Suite à l’intensification des investigations menées par les gendarmes, l’enquête a prouvé que l’intéressé «a quitté le pays en janvier 2014 pour la Turquie via l’aéroport Houari Boumediène, avec l’aide d’un membre de sa famille, lequel lui avait confectionné un faux passeport au nom de son cousin, un repris de justice demeurant dans la commune de Sidi Daoud, pour rallier les rangs des combattants activant en Syrie», d’après notre source.
http://www.elwatan.com/actualite/la-gendarmerie-s-interesse-aux-trabendistes-de-la-filiere-turque-02-06-2015-296292_109.php

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=89006


Un journal turc accuse le gouvernement d'avoir livré des armes aux rebelles syriens

Quotidien du Peuple

01.06.2015 08h26

Des images et séquences vidéo montrant des camions appartenant aux services de renseignement turcs apportant des armes aux rebelles syriens ont été publiées vendredi dans un quotidien turc. Le gouvernement turc a nié avec véhémence armer les rebelles qui combattent en Syrie et accusé des dizaines de procureurs, de soldats et d'agents de sécurité impliqués dans la recherche de ces camions de tenter de le faire tomber en l'accusant de ces manœuvres.

Le mois dernier, la Turquie avait arrêté quatre procureurs qui avaient ordonné la recherche des véhicules près de la frontière syrienne en janvier 2014 et ils sont actuellement en prison en attendant leur procès. Plus de 30 agents de sécurité impliqués dans l'interception ont également été accusés, notamment d'espionnage militaire et de tentative de renverser le gouvernement.

Les images publiées vendredi sur le site du quotidien d'opposition Cumhuriyet montrent des inspecteurs fouillant un conteneur métallique sous la surveillance d'agents de sécurité, d'un procureur et de chiens renifleurs. Les fonctionnaires ont d'abord ouvert des cartons marqués « fragile » et contenant des boites d'antibiotiques. Mais sous ces boîtes, semble montrer la vidéo tournée par un spectateur anonyme, se trouvaient des dizaines d'obus de mortier.

e d'images fixes, a déclaré que les armes étaient d'origine russe et avaient été fournies par les pays de l'ex-Union Soviétique. Selon le quotidien, les camions transportaient un total de 1 000 obus de mortier, 80 000 cartouches pour armes légères et lourdes ainsi que des centaines de lance-grenades. D'après le journal Radikal, les procureurs d'Istanbul ont immédiatement lancé une enquête sur Cumhuriyet sur des accusations de « terrorisme ».

Plus tôt, le gouvernement avait affirmé que les camions transportaient de l'aide humanitaire pour la communauté turkmène de Syrie et le président Recep Tayyip Erdogan avait qualifié cette interception de « trahison ». Les tensions relatives à la politique étrangère sont fortes en Turquie à quelques jours des élections législatives du 7 juin, lors desquelles le parti Justice et Développement (AKP) au pouvoir cherchera à maintenir sa domination qu'il exerce depuis qu'il a été porté au pouvoir en 2002.

http://french.peopledaily.com.cn/International/n/2015/0601/c31356-8900170.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=89007



    1. LES YEZIDIS

Portraits de Yézidies : Ces femmes résistent à Daech

Paris Match

Le samedi 30 mai 2015

Elles ont longtemps été persécutées ou opprimées, devenant souvent les esclaves sexuelles des barbares islamiques. Alors aujourd’hui plutôt mourir. Les femmes Yézidies ont décidé de se battre et de prendre les armes face à Daech.

Elles tiennent position sur les hauteurs désertiques d’Irak, près du village de Bare, là où les hommes de l’État islamique ne sont qu’à quelques kilomètres. Qu’importe, ces femmes n’ont plus peur.Qualifiés d’«adorateurs du diable», les Yézidis ont vécu le pire en août 2014, quand Daech a pris le nord-ouest de l’Irak : massacres, viols…

Le peuple n’a pu que fuir face à cette barbarie. Beaucoup de réfugiés, cachés sur les monts Sinjar, sont malheureusement morts de faim ou de soif.

Près d’un an après, le peuple Yézidi, une minorité kurde au culte millénaire, a pris conscience qu’il risquait de disparaître s’il ne résistait pas au groupe terroriste. Grâce à l’aide des YPG, les indépendantistes kurdes de la Syrie toute proche, la révolte s’organise. Les femmes aussi. Une révolution dans ces familles ultratraditionnelles. Gülan, 16 ans, Rajbin, 21 ans, ou bien encore Hitte, 65 ans, sont à présent des femmes soldats. Elles résistent pour donner un avenir à leur peuple.

Alfred Yaghobzadeh

http://www.parismatch.com/Actu/International/Ces-femmes-resistent-a-Daech-Yezidies-772912#

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88961


    1. ANTISEMITISME

  1. Belgique : Un gardien de la paix antisémite sera viré à Molenbeek

  2. La Libre.be

    Publié le samedi 30 mai 2015 à 23h18


    NAWAL BENSALEM

    Les propos de l’agent molenbeekois ont choqué sur les réseaux sociaux, expliquent nos confrères de la DH.

    Il est de ces commentaires qu’il vaut parfois mieux s’abstenir de faire. Mohamed s’en souviendra désormais. Le gardien de la paix molenbeekois qui, vendredi soir, réagissait à un post sur facebook consacré à l’exclusion de la députée CDH, Mahinur Ozdemir, a, en quelques minutes seulement, provoqué un tollé sur la Toile.

    Et pour cause, l’agent de sécurité travaillant pour le compte de la commune de Molenbeek, a clairement tenu des propos antisémites. Les utilisateurs Facebook partageant la discussion ont pourtant tenté de le calmer dans ses déclarations, mais en vain. Mohamed, se prononçant alors sous le pseudonyme Bebeto Gladiateur, a appelé à tuer les juifs : "Rien que le nom juif veut dire sale. Moi je vous dois aucun respect et aussi si j’étais là-bas en Israël, franchement, je ferais de même avec les juifs les abattre un à un comme ils font aux Palestiniens".

    Des propos choquants, aussitôt dénoncés auprès de la ligue belge contre l’antisémitisme.

    Très vite, les internautes ont réagi, notamment en publiant des photos de l’agent en question, posant aux côtés de la bourgmestre de Molenbeek, Françoise Schepmans.

    La libérale que nous avons contactée ce samedi, précise que ce cliché n’a rien d’exceptionnel et qu’il date déjà. "On me demande souvent d’être prise en photo avec du personnel de la commune. Ce gardien de la paix n’a jamais posé souci auparavant. Rien d’inquiétant ne m’avait en tout cas été rapporté à son sujet. Ici, par contre, la situation est très grave. Elle est inacceptable. Et si ces propos sont avérés, les sanctions suivront, sans aucun doute. Dès lundi, le cas de ce gardien de la paix sera à l’ordre du jour du conseil communal", précise la bourgmestre de Molenbeek, ajoutant que ces propos antisémites sont d’autant plus inacceptables, qu’ils sont tenus par une personne qui joue justement un rôle de médiateur dans les rues de Molenbeek.

    "Il est évident qu’on ne peut pas tolérer cela. Dans le cadre de la procédure de licenciement que j’ai décidé de lancer, ce gardien de la paix pourra évidemment s’expliquer", poursuit Françoise Schepmans, précisant qu’à l’heure actuelle, l’agent en question nie avoir tenu de tels propos, affirmant que son compte facebook a été piraté vendredi soir.

    Pour la bourgmestre MR, cette affaire, qui vient salir la réputation de la commune où des efforts sont pourtant réalisés au quotidien pour un meilleur vivre ensemble, est aussi l’occasion de pointer du doigt le manque de formation dont bénéficient les agents de la paix. "Certains sont là depuis dix ans. On leur demande d’accomplir des tâches de plus en plus spécifiques mais sans la formation qui va avec. Il est temps qu’ils soient formés de manière adéquate à leurs fonctions".


http://www.lalibre.be/actu/belgique/un-gardien-de-la-paix-antisemite-sera-vire-a-molenbeek-556ac14735704bb01c904982

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88979



"Je suis Charlie, mais..." et le combat contre l'antisémitisme

Huffington Post

Publication: 01/06/2015 07h04 CEST

Bernard Maro
Directeur de recherche CNRS membre du bureau de La Paix Maintenant

Près de cinq mois après les meurtres de dix-sept personnes par des terroristes islamistes, une partie de l'intelligentsia française s'est déconsidérée en minimisant les responsabilités des tueurs et en dénigrant les victimes au nom d'une solidarité avec ceux qu'elle considère comme les vraies victimes de ces évènements, les vrais damnés de la terre, en proie à "l'islamophobie" (par exemple, voir la double page du Monde du 15 janvier 2015 ou le numéro de l'Obs consacré au livre d'E. Todd).

La portée symbolique de ces assassinats, journalistes, policiers, juifs, massacrés au nom d'une idéologie totalitaire et raciste, semble leur avoir totalement échappé. La réponse apportée par de très nombreux français, de toutes origines, de toutes croyances, qui ont mis en avant leurs points communs et non leurs différences, leur attachement aux valeurs de la République, liberté, égalité, fraternité, leur attachement à la liberté de pensée, leur rejet du terrorisme, du racisme et du totalitarisme, a été calomnié par des intellectuels qui cheminent, certains depuis des années, auprès de représentants de cette idéologie totalitaire, sous sa forme la plus civile, bien entendu.

Cette offensive, qui a culminé avec la parution d'un livre qui prétend être une analyse scientifique de ces évènements mais n'est rien de plus qu'un pamphlet, a conduit à la mise en évidence d'une fracture entre deux gauches qui s'éloignent de plus en plus. Cette gauche des "je ne suis pas Charlie" vient de publier un texte s'intitulant "Combattre l'antisémitisme et condamner la politique israélienne" où elle a réussi à entraîner des signataires dont l'attachement laïc et républicain est évident. Mais que nous dit ce texte, en dehors de son titre?

Tout d'abord, cette tribune débute par une formule étrange: "Ayant accueilli des Juifs victimes de l'antisémitisme et des survivants du génocide perpétré par les nazis, l'Etat d'Israël a le droit de vivre en paix et de voir ses frontières reconnues." Le droit a l'existence de l'État d'Israël serait donc lié exclusivement au statut de certains de ses citoyens victimes de la Shoah. On entre ici dans une dialectique terriblement perverse qui renforce indirectement le négationnisme: si la Shoah est un mythe, alors Israël n'a plus aucune légitimité. Enfin, à la fin de la guerre, l'État d'Israël ne pouvait pas accueillir les survivants, vu qu'il n'existait pas. Ce sont eux, parmi d'autres, qui ont contribué à le créer. -au nom d'un idéal largement antérieur à la Shoah.

Le titre nous dit "combattre l'antisémitisme", mais il n'est fait mention de l'antisémitisme dans le texte que sous cette forme: "Nous sommes préoccupés, en France, par la montée de l'antisémitisme et des autres formes de racisme, et nous les combattons. Mais nous nous élevons aussi, avec force, contre tous ceux qui se servent de l'argument de l'antisémitisme pour refuser de critiquer la politique désastreuse menée par Nétanyahou." Comment le combattre ? Rien n'est dit. En fait, le problème est lié à l'utilisation de l'argument de l'antisémitisme par les partisans de Nétanyahou. Rien sur l'antisémitisme du Hamas et de certains groupes pro-palestiniens (ni d'ailleurs sur celui de l'extrême droite traditionnelle), cet antisémitisme qui se diffuse en France au nom de la Palestine, cette haine qui tue des juifs parce qu'ils sont juifs.

En revanche, en ce qui concerne la condamnation de la politique israélienne, les choses sont claires. Même s'il y est fait état de certaines divergences: "Nous demandons aussi que cesse toute poursuite contre les militants qui appelleraient au boycott des produits israéliens (nous soulignons), même si certains d'entre nous ne sont pas favorables à un tel boycott." Cela légitime toutes les formes de boycott, ne le limite pas aux produits des colonies et encourage le boycott et le harcèlement d'artistes et d'universitaires simplement parce qu'ils sont israéliens ou parce qu'ils vont se produire en Israël.

Ce texte, qui utilise, du bout des lèvres, le paravent de l'antisémitisme, afin de n'attaquer qu'une des parties en cause dans ce conflit, n'est pas un véritable appel à la paix ni une analyse politique de ce conflit, mais une tribune partisane, qui, malgré son titre, ne tient pas compte de ce qui s'est passé au mois de janvier et dont on pouvait penser que le manichéisme qu'elle exprime avait disparu. J'aimerais conclure par cette phrase de Camus: "Lorsque la violence répond à la violence dans un délire qui s'exaspère et rend impossible le simple langage de raison, le rôle des intellectuels ne peut être, comme on le lit tous les jours, d'excuser de loin l'une des violences et de condamner l'autre, ce qui a pour double effet d'indigner jusqu'à la fureur le violent condamné et d'encourager à plus de violence le violent innocenté."


http://www.huffingtonpost.fr/bernard-maro/je-suis-charlie-lutte-contre-antisemitisme_b_7468156.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88988



    1. GENOCIDE CAMBODGIEN

Voyage au bout de l’enfer khmer

L'Alsace.fr

Le 31/05/2015
Textes : Olivier Brégeard

Pasteur de l’église évangélique khmère de Mulhouse, Koeun Path raconte dans un livre les deux années qu’il a passées sous la coupe des Khmers rouges, au Cambodge, et son évasion « miraculeuse » vers la Thaïlande puis la France, il y a près de quarante ans.

Le 17 avril 1975, les Khmers rouges entrent dans Phnom Penh. Âgé de 26 ans, originaire d’un village du centre du pays, Koeun Path est alors intendant dans un établissement scolaire de la capitale cambodgienne. « Sans trop savoir ce qui nous attendait, écrit-il dans Rescapé malgré moi. J ’ étais au moins sûr d’une chose : mon quotidien relativement paisible de fonctionnaire risquait d’être bouleversé définitivement. »

Comme beaucoup, il croit d’abord que la victoire des rebelles communistes va mettre fin à ce conflit qui ravage le pays depuis cinq ans. « C’était une délivrance. Des Khmers, comme nous, prenaient le pouvoir », souligne Koeun Path.

« La guerre est terminée , clament d’ailleurs ce jour-là les haut-parleurs à travers les rues de Phnom Penh. N’ayez plus peur. Célébrons ensemble notre triomphe ! » Après un moment d’hésitation, la population sort faire la fête, mais celle-ci est de courte durée. Les nouveaux maîtres ordonnent aux habitants d’évacuer la ville, en abandonnant quasiment tous leurs biens, et de retourner dans leurs provinces d’origine. Officiellement à titre provisoire, en raison de la menace de bombardements américains. Débute un exode « dantesque » , tandis que les Khmers rouges commencent à détruire la ville et à effacer les traces de l’ancienne civilisation, livres en tête. C’est en fait un aller simple vers l’enfer, qui va durer quatre ans et décimer plus de 20 % de la population du pays : 1,7 million de morts, assassinés, affamés ou épuisés. « Sans l’intervention vietnamienne de 1979, toute la population aurait fini par disparaître » , estime Koeun Path.

Fin d’une guerre, début d’un génocide

Ce 17 avril 1975, lui et sa famille prennent la route, dépouillés et malmenés par des gamins sanguinaires, avant d’être séparés. Koeun Path reçoit l’ordre de s’arrêter dans le village de Thnot Chum. « Ma surprise et mon incompréhension à ce moment-là ne pouvaient annuler le fait qu’après cinq ans de guerre civile, le Cambodge allait connaître la paix » , pense-t-il encore.

Mais il découvre bien vite qu’il n’a pas le droit d’agir à sa guise, et qu’au lieu d’exercer son métier de professeur auprès des enfants de la campagne, il va devoir, comme les autres, participer aux travaux des champs. « Le retour massif à la terre et la collectivisation permettront au peuple khmer d’être rééduqué » , expliquent les chargés de propagande aux déplacés. Les citadins, « contaminés par l’impérialisme bourgeois », les intellectuels, les commerçants, les propriétaires, sont les ennemis de la « nouvelle société ». Le passé est enterré. La famille, l’individu, les patronymes, les sentiments, la religion doivent être abolis. La moindre « faute » expose à une punition radicale : la mort.

« Nous étions privés de liberté, sous-alimentés, soumis à un lavage de cerveau quotidien : nous n’avions plus la force de nous révolter… » , explique Koeun Path. Mais lorsqu’il découvre un charnier à proximité du village, quand il comprend que les personnes envoyées en « exil vers le pays d’origine » (selon la terminologie officielle) sont en fait exécutées par petits groupes successifs, et quand il apprend que son nom se trouve sur la liste des prochaines victimes, Koeun Path entraîne ses amis Tchéng et Nhuong dans une fuite éperdue vers la Thaïlande, en août 1977. Pas question de mourir sans avoir tenté leur chance, même si elle est mince.



Quarante jours d’errance

Pendant quarante jours et quarante nuits, affrontant le déluge de la saison des pluies, il échappe aux bombes, aux pièges, aux balles, au paludisme, mais ni à la faim, ni au désespoir. Il perd de vue ses compagnons, l’un après l’autre, au cours d’épisodes dramatiques. Il pense qu’ils ont été exécutés après avoir été surpris par les Khmers rouges.

À bout de force, le corps meurtri, au bord de la folie, Koeun Path finit par atteindre la frontière, où il est immédiatement arrêté par la police thaïlandaise. Quand celle-ci décide de le remettre aux Khmers rouges, il supplie qu’on lui tire plutôt une balle dans la tête. Il est finalement condamné à deux mois de prison pour avoir traversé la frontière « illégalement » (!), puis placé dans un camp de réfugiés.

Cinq mois après, sa demande d’asile est acceptée par la France, vers laquelle il s’envole le 17 avril 1978, « jour du troisième anniversaire de la chute de Phnom Penh ». Mais son cœur n’a jamais oublié le Cambodge, souligne-t-il. Il y est revenu pour la première fois en 1990, retrouvant sa famille qui, jusqu’en 1987, croyait qu’il avait été tué. À l’aune du génocide, Koeun Path et ses proches sont des miraculés : sur onze enfants, dont il est l’aîné, seule sa sœur Navang – avec son mari et ses deux enfants – n’a pas survécu. « Mais des branches entières de la famille élargie ont disparu. Et une autre de mes sœurs a été la seule survivante du village où elle était établie… »

Koeun Path est aussi retourné à Thnot Chum, où il avait été retenu par les Khmers rouges. « Personne ne se souvenait de moi, hormis l’adolescent qui m’avait prévenu de mon imminente exécution. Ça m’a beaucoup étonné. Moi, je me souvenais de tout le monde… »

Après avoir raconté son histoire durant plus de trente ans à qui voulait bien l’entendre, « dans les trains, dans les avions, dans les autocars, dans les taxis, dans les restaurants, dans les chapelles », Koeun Path a décidé d’écrire un livre, poussé par ses proches et un état de santé irrémédiablement fragilisé par ces années de famine et de mauvais traitements. « Je suis conscient que je ne pourrai pas indéfiniment raconter mon histoire, souligne-t-il. L’arrivée de mes petits-enfants m’a rendu sensible à l’urgence. »


http://www.lalsace.fr/actualite/2015/05/31/voyage-au-bout-de-l-enfer-khmer

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88996



    1. BURUNDI

  1. Burundi: pour la démocratie et contre le risque de génocide

  2. Info-antiraciste.blogspot.com

    Le fil d'actus de l'association Memorial98

    mercredi 13 mai 2015

    Alors que la situation est extrêmement tendue au Burundi, après des manifestations violemment réprimées et un "coup d’État", nous voulons alerter sur les graves risques qui règnent sur ce pays et sur le Rwanda.

    Le Burundi, pays d'Afrique de la région des Grands Lacs, voisin donc du Rwanda, a prévu le 26 mai des élections législatives et locales, suivies le 26 juin par une élection présidentielle. Le président actuel, Pierre Nkurunziza , déjà élu en 2005 et 2010, a été désigné candidat à la présidentielle par son parti, le Cndd-FDD. Les opposants jugent, à juste titre, qu'un troisième mandat est contraire à la Constitution du pays qui prévoit un maximum de 2 mandats. On retrouve ici la protestation démocratique qui a lieu dans plusieurs pays d'Afrique sub-sahrienne contre le "3e mandat", comme récemment au Burkina-Faso avec le renversement de Blaise Compraoré.

    Mais il y a une dimension particulière et lourde de dangers au Burundi. La candidature de Nkurunziza est en effet contraire aux accords d'Arusha (Tanzanie) de 2000, qui avaient permis de clore la guerre civile burundaise, dans un contexte régional marqué par le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.

    Cet accord avait ramené la paix au Burundi en consacrant un partage du pouvoir entre Hutus et Tutsi après une guerre civile qui se prolongeait. En particulier, la population Tutsi se voyait attribuer certaines garanties démocratiques. Elle n'ont pas été respectées par le pouvoir en place, celui du parti présidentiel en cause.

    Depuis des années, et de plus en plus, ce gouvernement harcèle ses opposants. En première ligne de cette répression: la société civile, principal contre-pouvoir depuis les élections de 2010 boycottées par l'opposition. Les figures de cette société civile, en pointe dans la campagne anti-troisième mandat présidentiel, craignent pour leur vie.

    Plusieurs font l'objet de procédures judiciaires abusives. Certaines font l'objet de mandats d'arrêt depuis le début des manifestations.

    Les médias, qui relaient largement les critiques de la société civile, sont aussi dans le collimateur des autorités. La principale radio du pays a été fermée peu après le début des manifestations. Les émetteurs des deux autres radios indépendantes ont été coupés en province.

    La police burundaise est accusée de dizaines d'exécutions " extra-judiciaires", notamment d'opposants politiques. Elle est également accusée de travailler main dans la main avec les jeunes du parti au pouvoir, les "Imbonerakure", qualifiés de "milices" par l'ONU et que la population accuse de se livrer à des campagnes d'intimidation contre les opposants à Pierre Nkurunziza, à l'approche des élections.

    Le gouvernement nie ces accusations, reprochant en retour à la société civile et aux médias privés de sortir de leur rôle et de violer la loi. Il qualifie les manifestants de "terroristes" et a promis de les traiter comme tels.

    Les autorités burundaises actuelles ont sommé samedi 9 mai les manifestants de cesser « immédiatement » et « sans condition » leur mouvement et demandé aux forces de sécurité de « déblayer » toutes les barricades sous 48 heures. Lundi 11, les manifestations se sont cependant poursuivies dans les quartiers populaires de la capitale Bujumbura.

    La crise s’aggrave donc Burundi et les instances internationales sont amenées à prendre position. L’Union africaine a estimé que les conditions n’étaient pas propices à de nouvelles élections tandis que la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a publié un rapport très alarmiste, dénonçant le durcissement du pouvoir en place qui n’hésite pas à ouvrir le feu sur les manifestants et à assimiler les opposants à des « terroristes ».

    Plusieurs reportages de journalistes et témoignages d'anciens proches du pouvoir ont livré des informations inquiétantes sur la stratégie déployée par le parti Cndd-Fdd pour demeurer au pouvoir. Selon eux, les miliciens Imbonerakure, auraient été dotés d’armes et auraient établi leur jonction avec des groupes d’Interhahamwe, issus des génocidaires Hutu du Rwanda aujourd’hui appelés FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) qui seraient venus du Congo voisin.

    Ces informateurs auraient révélé l’existence et l’emplacement de caches d’armes, expliqué comment fusils et munitions allaient être distribués, sur quelles bases des listes d’opposants allaient être établies.

    Par ailleurs, alors que des images ont montré que le président Nkurunziza se trouvait dans le nord du pays, où on le voit chanter et danser avec des militants de son parti, la traduction du bref discours tenu à cette occasion est plus qu'alarmante . S’adressant aux jeunes miliciens dits Imbonerakure, le chef de l’État aurait déclaré : « … le moment fatidique est arrivé. Vous avez entendu hier ce qui a été dit par les antagonistes qui ont déclaré qu’ils allaient nous imiter en envahissant les rues. On doit donc sortir les houes que nous vous avons données, je suis sûr que vous vous êtes organisés en conséquence"

    Ces témoignages tendraient à démontrer que le pire demeure possible au Burundi. Cette crainte d’un nouveau génocide, ou de massacres à grande échelle ne peut laisser indifférents les pays voisins, dont le Rwanda au premier chef, ni la "communauté internationale" placée devant ses responsabilités. Surtout la solidarité internationale doit contraindre les gouvernements, l'ONU et l'Union Africaine à ne pas laisser se commettre de nouveaux massacres, voire un nouveau génocide contre les Tutsi, assimilés à l'opposition et à la société civile. En France et en Belgique, dont les autorités de l'époque portent une si lourde responsabilité dans le génocide de 1994, l'enjeu est particulièrement important.



  3. http://info-antiraciste.blogspot.com/2015/05/burundi-pour-la-democratie-et-contre-le.html

  4. http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88959

Pierre Nkurunziza : au Burundi, la naissance d’un dictateur




Libération

MARIA MALAGARDIS 31 MAI 2015 À 19:36

Malgré la Constitution, le président et joueur de foot Pierre Nkurunziza vise un troisième mandat. Suscitant de massives manifestations violemment réprimées.

Pierre Nkurunziza jouera-t-il au foot cet après-midi ? Pour le président du Burundi, 51 ans, c’est apparemment une question essentielle. Sa passion pour le ballon rond est connue de tous et il semblerait que l’homme fort de ce petit pays d’Afrique des Grands Lacs ne déroge jamais à sa pratique quotidienne. Même quand les forces de police tirent à balles réelles sur les manifestants qui défilent depuis un mois à Bujumbura, la capitale, pour s’opposer à son intention de briguer un troisième mandat jugé «inconstitutionnel». Et même lorsque ses pairs le convient à un sommet régional sur la crise qui affecte son pays.

Dimanche, Pierre Nkurunziza a ainsi boudé la réunion organisée sur le Burundi, à Dar es-Salaam en Tanzanie. Peu pressé en réalité d’aller écouter les inquiétudes des Etats voisins et diplomates occidentaux, dont les pays ont déjà désavoué son forcing électoral en lui coupant les fonds. Le sommet a d’ailleurs demandé un report des élections - les législatives du 5 juin et la présidentielle du 26 juin - au Burundi. Peu importe ! Pierre Nkurunziza a lancé sur Facebook une campagne de financement pour ces scrutins, et reste imperturbable.

Qu’il semble lointain le temps où cet ancien chef rebelle était surnommé «umuhuza» - «le rassembleur» - pour avoir su apaiser les tensions et clivages internes au sein de son mouvement de lutte armée ! «On l’a souvent sous-estimé. Quand il vous reçoit, il prend des notes dans un petit carnet sans rien dire», affirme un écrivain burundais, qui dresse un parallèle entre son style de jeu au football et sa tactique politique : «Pendant toute une partie du match, il semble passif, absent. Puis, tout d’un coup, il se saisit de la balle et tire au but avec une force incroyable !» Après une matinée de travail, Nkurunziza joue d’habitude comme avant-centre au sein de son équipe : le Hallelujah FC. Un nom bien choisi pour ce pasteur évangéliste, membre de la congrégation des «born again», et qui pense être devenu chef d’Etat en 2005 «par la volonté de Dieu», selon son porte-parole préféré, Willy Niamitwe.

Evangéliste. Si le foot est sa passion, la religion est bien plus qu’une pratique chez ce «personnage étrange qui passe beaucoup de temps à écouter le Seigneur», selon un jugement attribué à Louis Michel, ancien ministre belge des Affaires étrangères.

Né dans une famille aisée, puis devenu prof de gym à l’université, Nkurunziza a vu Dieu dans le maquis après avoir rejoint la rébellion lors de la guerre civile qui démarre en 1993. Gravement blessé à la jambe, il survit miraculeusement et aurait alors deviné son destin hors du commun. Sa femme, Denise, rencontrée peu avant qu’il ne plonge dans la clandestinité en 1995, est elle aussi pasteure évangéliste et dirige une fondation caritative, Buntu, accusée parfois de bénéficier de la générosité d’entreprises internationales soucieuses de cadenasser certains contrats miniers dans le pays.



Appétits. Car l’élu de Dieu semble avoir pris goût aux plaisirs terrestres et fait l’objet d’accusations récurrentes de corruption. A sa décharge, il s’est trouvé contraint de satisfaire de nombreux appétits au lendemain de son arrivée au pouvoir en 2005. A commencer par celui de tous ceux qui ont sacrifié leur jeunesse dans le maquis. Le CNDD-FDD, le mouvement dont il a réussi rapidement à prendre (et garder) la tête, au prix de quelques trahisons, a été l’un des derniers mouvements de la rébellion à rendre les armes en 2003. Soit trois ans après les accords de paix d’Arusha en 2000, qui limitent justement à deux les mandats présidentiels. Et organisent les bases de la réconciliation, notamment avec une politique de quotas ethniques entre la majorité hutue (85% de la population) et la minorité tutsie.

Une page tragique semblait alors se tourner : celle ouverte par l’assassinat en 1993 du premier président hutu démocratiquement élu, Melchior Ndadaye, inaugurant la longue guerre civile qui fera 300 000 morts. Or, en s’obstinant à briguer un troisième mandat, Nkurunziza remet en cause le fragile consensus incarné par ces accords d’Arusha. Aujourd’hui, il affirme que son premier mandat ne compte pas puisqu’il avait été la première fois élu par le seul Parlement. Mais, c’est vite oublier qu’un an auparavant, en mars 2014, il avait déjà tenté en vain de modifier la Constitution pour pouvoir se représenter. Plus inquiétant encore, le régime semble vouloir réactiver les divisions ethniques, pourtant apaisées ces dernières années.

Si le Président s’exprime peu, ses faucons multiplient les insinuations pour assimiler les manifestations à une fronde identifiée aux Tutsis. Pour l’instant, la sauce ne prend pas. Et pour cause : dix ans de pouvoir ont sapé la popularité du Président, surtout en ville. Malgré certaines mesures sociales généreuses (gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans, construction d’écoles…), le pays s’est appauvri et une jeunesse sans horizon, hutue comme tutsie, observe depuis trop longtemps l’enrichissement ostentatoire d’un petit cercle au cœur du pouvoir, parfois accusé de trafic de drogue (un dignitaire du régime a été arrêté en avril 2014 en Belgique en connexion avec une livraison de 500 kg d’héroïne). Un petit cercle qui semble prêt à tout pour conserver ses privilèges ou ne pas être poursuivi plus tard par la justice.

«Maquis». Depuis un an, Human Rights Watch et Amnesty International tirent souvent la sonnette d’alarme sur les dérives du régime, évoquant meurtres, intimidations et «une répression orchestrée» de la liberté d’expression. En janvier, c’est le bureau local des Nations unies qui s’inquiétait officieusement des distributions d’armes et d’uniformes aux miliciens du parti au pouvoir, les fameux Imbonerakure (les visionnaires), le mouvement de jeunesse du parti présidentiel, devenu le bras armé du régime. Nombreux sont les opposants, journalistes ou membres de la société civile, qui vivent désormais cachés. Par crainte d’être assassinés, comme ce fut le cas, le 23 mai de Zedi Feruzi, leader d’un petit parti d’opposition, tué par balles alors qu’il rentrait chez lui. Dix jours auparavant, un quarteron d’officiers avait bien tenté, de court-circuiter le Président en son absence à un précédent sommet régional sur le Burundi. Avant d’échouer en moins de quarante-huit heures. Depuis, Pierre Nkurunziza a repris les affaires en main, limogeant trois ministres et assimilant les manifestants à des «putschistes». La peur s’accroît même au sein de son parti, où certains ne partagent pas sa stratégie jusqu’au-boutiste. A peine limogé, le ministre de la Défense s’est réfugié en Belgique. Et la vice-présidente de la commission électorale vient de franchir la frontière du Rwanda voisin, où elle a retrouvé le vice-président du Conseil constitutionnel, qui avait refusé de valider «sous pression» la candidature présidentielle.

«Nkuruniziza est un guerrier, un homme du maquis qui ne cède rien tant qu’il pense contrôler son territoire. Or, le CNDD-FDD reste le seul parti à avoir une réelle assise nationale. Et dans certaines campagnes, les menaces des Imbonerakure et le paternalisme du président fonctionnent en sa faveur», analyse David Gakunzi, un intellectuel burundais installé à Paris, qui rappelle aussi combien Nkurunziza a été marqué par l’assassinat d e son père, en 1972 lors des massacres visant l’élite hutue. 1972, 1993 et 2015 ? Le Burundi est-il condamné à sombrer tous les vingt ans ? «Les diplomates se trompent quand ils essayent de lui faire entendre raison, estime un opposant en exil. Pierre Nkurunziza ne comprend que le rapport de force.» En attendant, le match continue, à balles réelles.

Maria MALAGARDIS
http://www.liberation.fr/monde/2015/05/31/nkurunziza-au-burundi-la-naissance-d-un-dictateur_1320350

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=88960



    1. RUBRIQUE EN ANGLAIS

Yüklə 0,9 Mb.

Dostları ilə paylaş:
1   2   3   4   5   6   7   8   9   ...   15




Verilənlər bazası müəlliflik hüququ ilə müdafiə olunur ©muhaz.org 2024
rəhbərliyinə müraciət

gir | qeydiyyatdan keç
    Ana səhifə


yükləyin