150 traductions de comptines et chansons du milieu du xxème Siècle Table des matières



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Refrain :

I-gna-cë, I-gna-cë, Ignace, Ignace,

C’eùt bieu in m’p’tit, in m’p’tit nom qui plét. C’est bien un petit, un petit nom qui plaît.

I-gna-cë, I-gna-cë, Ignace, Ignace,

Qui m’ a v’nu di-rèc’ dë mès pa-réts. Qui m’est venu tout droit de mes parents.

I-gna-cë, I-gna-cë, Ignace, Ignace,

Il eùt biô, c’eùt poûr mi qu’ il eùt fét. Il est beau, c’est pour moi qu’il est fait.

Èt mi jë l’ pésse tout ré-pli d’ grâ-cë. Et moi je le pense tout plein de grâce.

On n’ më crwat gneu, mès i m’ fét n’ pla-chë, On ne me croit pas, mais il me fait une place,

I-gna-cë, I-gna-cë, Ignace, Ignace,

I-gna-cë, ëç’ t’ in nom qui plét ! Ignace, c’est un nom charmant !

J’ poûr-wa, a-tin-sion, J’pourrais, attention,

M’ lou-meu sans prè-tan-sion, M’appeler sans prétentions,

Ma-chin chôse ou bieu tar-tan-pyon, Machin chose ou bien tartempion, On n’ l’ a gneu vo-lu, On n’l'a pas voulu,

Mès fiêr ëj’ sû dëv’-nu Mais fier je suis devenu

D’ a-vwâr ré-èl’-mét in nom ôs-si biô ! D’avoir réellement un nom aussi beau !

Èt pou l’ vè-ri-teu, Et pour la vérité,

Qu’ jë l’ di-siche sans m’ fla-teu, Que je le dise sans me flatter,

Cha m’ fét ène su-pèr pèr-so-na-li-teu. Ça me fait une super personnalité.

Refrain


Si in joûr, à m’ toûr, Si un jour, à mon tour,

J’ é in’n’ é-fant d’ l’ a-moûr, J’ai un enfant de l'amour,

J’ veù qu’ on l’ lou-miche è-tou à s’ toûr, Je veux qu’on le nomme aussi à son tour,

Du nom dè-li-cat Du nom délicat

Èt si fin dë s’ pa-pa : Et si fin de son papa :

Bran.-mét mieûs qu’ Ju-lót ou To-mas. Bien mieux que Jules ou Thomas.

Si c’eùt in gar-chon, Si c’est un garçon Èt qu’i fè-siche dès fa-çons, Et qu’il fasse des façons,

Ëj’ li dî-ré : « Acou-teuz, eùm’ mi-gnon : » Je lui dirai : « Écoute, mon mignon : »

Refrain
* * *



Il court le furet …

Texte original

Il court, il court le furet, Le furet du bois, Mesdames. Il court, il court le furet, Le furet du bois joli. Il est passé par ici, Il repassera par là. Il court, il court le furet, Le furet du bois, Mesdames. Il court, il court le furet, Le furet du bois joli.



Traduction en picard et correspondance exacte en français



I keûrt, i keûrt eùl fu-reut, Il court, il court le furet,
Eùl fu-reut du bós, Mès-dames, (feùmes) Le furet du bois, Mesdames,
I keûrt, i keûrt eùl fu-reut, Il court, il court le furet,
Eùl fu-reut du bós jo-li. Le furet du bois joli.
Il eùt pa-sseu pâr dô-chi, Il est passé par ici,
Il èr-pa-ss’ra pâr dô-là. Il repassera par là.
I keûrt, i keûrt eùl fu-reut, Il court, il court le furet,
Eùl fu-reut du bós, Mès-dames, (feùmes) Le furet du bois, Mesdames,
I keûrt, i keûrt eùl fu-reut, Il court, il court le furet,
Eùl fu-reut du bós jo-li. Le furet du bois joli.



Il est de Landerneau
Texte original
Vous d’vinez dès qu’ je m’pré-sen-te Que j’suis d’Lan-der-neau, Rien qu’à la form’ é-lé-gan-te De mon p’tit cha-peau. J’ai pris sans me fair’ de bi-le Le train pour Pa-ris ; Mais, si-tôt dans la grand’ vi-le, J’n’en-ten-dis qu’ces cris :

Refrain


« Ah ! Qu’il est bien, qu’il est donc beau, Oh ! Oh ! Oh ! Ah ! Qu’il est chic et com-m’ il faut, Oh ! Oh ! Oh ! Rien qu’à la form’ de son cha-peau, Oh ! Oh ! Oh ! On voit bien, on voit bien Qu’il est d’Lan-der-neau ! Oh ! Oh ! Oh ! »

Une fois dans la ca-pi-ta-le, C’est pas rigolo, Je m’débarass’ de ma malle Mais j’gard’ mon chapeau. J’ m’entends dir’ : « Pour le dimanche, Il n’est pas commun. S’il fait des p’tits, ma vieill’ branche, Tu sais, j’en r’tiens un ! »

Refrain

Ayant faim, je dus me rendre Au Bouillon d’Orval En m’di-sant : « L’peu que j’ vais prendre Ça n’me f’ra pas d’mal. » Mais la bonn’, un’ rich’ na-tu-re, Par un faux mouv’ment, Met l’bouillon dans ma coiffure Et me dit viv’ment :



Refrain

A l’Ambigu, je m’installe Au l’ver du rideau ; Quand quelqu’un derrièr’ ma stalle M’cri’ : « Chapeau ! Chapeau ! Tout l’mond’ se lèv’ au parterre, J’en étais ravi, Disant : « C’est un pensionnaire A Monsieur Corvi. »

Refrain

Pour pincer un p’tit quadrille J’entre au bal Ballier. V’là qu’un’ jeun’ et joli’ fille M’invit’ pour danser, Puis d’un coup d’jamb’, l’étourdie, Ell’ fait voltiger Mon chapeau dans la gal’rie Et s’met à m’chanter :



Refrain

D’min va falloir que j’m’en r’tourne Sans être détraqué Dans c’ Paris la têt’ me tourne. J’deviendrais toqué. Mais comm’ vous avez, j’dois l’dire, Un air bon enfant, Vous pouvez v’nir me r’conduire En me répétant :



Refrain
Traduction en picard et correspondance exacte en français
Vos d’vi-neuz, du cóp qu’ jë m’mou-të Vous devinez, dès que je me présente

Quë j’ sû d’ Lan-dèr-nô, Que je suis de Landerneau,

Rieu qu’ à l’ tour-nûre è-lè-gan-të Rien qu’à la forme élégante

Dë m’ pë-tit ca-piô. De mon petit chapeau.

J’ é pris, sans m’ é fé ène mî-lë, J’ai pris, sans m’en faire une miette,

Eùl trin pou Pa-ris. Le train pour Paris.

Mès, à pin.ne dë-dés l’ grande vi-lë, Mais à peine dans la grande ville,

J’ n’ é ô-u qu’ dès cris : Je n’ai eu que des cris :
Refrain

« Mès ! Qu’il eùt bieu, qu’ il eùt si biô, « Mais ! Qu’il est bien, qu’il est si beau,

Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh !

Mès ! Qu’ il eùt chic’ èt come i fôt. Mais ! Qu’il est chic et comme il faut.

Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh !

Rieu qu’ à l’ a-lûre dë s’ biô ca-piô, Rien qu’à l’aspect de son beau ch.,

Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh ! Oh !

On vwat bieu, on vwat bieu On voit bien, on voit bien

Qu’ il eùt d’ Lan-dèr-nô ! Qu’il est de Landerneau !

Oh ! Oh ! Oh ! » Oh ! Oh ! Oh ! »
A-ri-veu dés l’ ca-pi-ta-lë Une fois dans la capitale,

C’eùt gneu ri-go-ló, C’est pas rigolo,

Jë m’ fé bieu râde quite d’ eùm’ ma-lë, Je me débarrasse b. vite de ma malle,

Mès j’ warde eùm’ ca-piô. Mais je garde mon chapeau.

J’ m’ é-té dîre : « Fieu, pou l’ dî-mé-chë, Je m’ent. d. : « Cam., pour le dim.,

C’eùt gneu l’ u-sâje, hin ! Ce n’est pas commun, hein !

S’ i fét dès jon.nes, eùm’ vièle bran-kë, S’il fait des petits, ma vieille branche,

Séz, j’ vos é r’tcheu in ! » Tu sais, je t’en retiens un ! »

Refrain
A-tra-pant fin, j’ é dvu m’ rè-në Ayant faim, je dus me rendre

Ô Ca-feu d’ é ôt, Au Café d’en haut,

É m’ di-sant : «  L’ pô quë j’ va prè-në En me dis. : « Le peu que j’ vais pr.

Cha n’ më f’ra gneu d’ mô. » Ça ne me fera pas de mal. »

Mès l’ bo-niche, ène riche na-tû-rë, Mais la bonne, une riche nature,

Pâr in fôs mouv’-mét, Par un faux mouvement,

Rè-pét l’ ca-feu plin m’ cw-fû-rë Répand le café partout dans ma c.

Èt m’ dit fôrt râd’-mét : Et me dit vivement :

Refrain
À l’ Am-bi-gu, ëj’ pré pla-chë A l’Ambigu, je m’installe

Ô l’veu du ri-dô. Au lever du rideau.

Quand qué-qu’un, pa djêre eùs’ fa-chë, Quand quelqu’un, derrière se fâche,

M’ crîe : « Ca-piô ! Ca-piô ! » Me crie : « Chapeau ! Chapeau ! »

Tout l’ monde s’ a-yeùve ô pâr-tê-rë. Tout le monde se lève au parterre.

Bi-nése, quë j’ è-twa ! Ravi, que j’étais !

Di-sant : « C’eùt in pan-sio-nê-rë. Disant : « C’est un pensionnaire.

C’eùt seûr in.n’ â-twas ! » C’est certainement un athois ! »

Refrain
Èt pou fé in m’p’tit qua-drî-ë Et pour faire un petit quadrille

J’réte ô Bal Ba-yeu. J’entre au Bal Ballier.

V’là qu’ ène jon.ne èt jo-lîe fî-ë Voilà qu’une jeune et jolie fille

M’ dë-mande pou dan-seu. Me demande de danser.

Pwîs, d’ in cóp d’ gambe - ène biè-strî-ë - Puis, d’un coup de jambe - une bêtise -

Èle fét é-vo-leu Elle fait voltiger

Eùm ca-piô dë-dés l’ ga-l’rî-ë, Mon chapeau dans la galerie,

Èt s’ meut à m’ can-teu : Et se met à me chanter :

Refrain
D’min, fô-ra quë j’ m’ é ra-li-chë Demain, faudra que je m’en retourne

Sans dë-v’ni d’mo-reu. Sans être fou.

Dés Pa-ris, j’ é l’ tchète qui gli-chë. Dans Paris, j’ai la tête qui glisse.

J’ é d’vé-rwa to-queu ! J’en deviendrais toqué !

Mès, come vos a-veuz, j’ dwa l’ dî-rë, Mais, c. vous avez, je dois le dire,

L’ ér d’ ète bons é-fants, L’air d’être bons enfants,

Vos po-veuz v’ni m’ ra-con-dwî-rë Vous pouvez venir me reconduire

Tout é m’ sè-ri-nant : Tout en me répétant :

Refrain




Il était un petit navire …



L’ è-twat in cóp, in m’p’tit na-vî-rë (1) (bis) L’était une fois, un petit navire (bis)
Qu’i n’ s’ a-vwat ja-ja-ja-més é da-leu. (bis) Qui ne s’en était jamais allé. (bis) Ô.-é ! O.-é ! Ohé, Ohé ! Refrain : O.-é, O.-é ba-tè-yeu, Refrain : Ohé, Ohé, batelier, Ba-tè-yeu su yô bleûse na-vi-gueuz ! (bis) Batelier sur l’eau bleue naviguez ! (bis)

Lë v’là pa-rti pou ène longue cour-së (bis) Le voilà parti pour une longue course (bis)
Su l’ grande mêr Mé-Mé-Mé-di-tèr-a-née. (bis) Sur la grande mer Méditerranée. (bis)
Ô.-é ! O.-é ! Ohé, Ohé !. Refrain

Apreus ô mwins chinq’ à sîs s’min.-nës (bis) Après au moins cinq à six semaines, (bis)
I n’ a pus rieu, rieu, ô.-u pou din.-neu. (bis) Il n’y a plus rien eu pour dîner. (bis) O-é ! O-é ! Ohé, Ohé !. Refrain

On a d’vu ti-reu à l’ bus-què-të (bis) On dû tirer à la courte paille (bis)
Pou prène eùl ciun, ciun qui sâr-wat min.-jeu. Pour pr. celui qui serait mamgé. (b) O-é ! O.-é ! Ohé, Ohé !. Refrain

Eùl sôrt a kè.-u su l’ pus jon.-në, (bis) Le sort tomba sur le plus jeune, (bis)
Bieu qu’ il ét-wat lon, lon d’ète pa-ta-pouf. Bien qu’il était loin d’être fort gros. (bis) O.-é ! O.-é ! Ohé, Ohé !. Refrain

On a ca-cheu a-veu qué sô-cë (bis) On chercha avec quelle sauce (bis) Eùl pôve é-fant sâr, sâr, sâr-wat min.-jeu. (bis) Le pauvre enfant serait mangé. (bis) O.-é ! O.-é ! Ohé, Ohé !. Refrain

D’a-vwat un qui vol-wat l’ fé frî-rë ; (bis) Il y en avait un qui voulait le faire frire ; (bis) In’ ôte vol-wat l’ fé, l’ fé, l’fé fri-ca-sseu. (bis) Un autre voulait le faire fricasser. (bis) O.-é ! O.-é ! Ohé, Ohé !. Refrain

Pè-dant qu’ lé-ssi on va dè-ba-të, (bis) P. qu'ainsi on va délibérer, (bis)
Eùl mousse a mon-teu su, su l’ grand u-nieu (bis) Le mousse monta sur le grand hunier (bis)
O-é, Ô-é ! Ohé, Ohé !. Refrain

Il a fét ô cièl ène pri-ê-rë, (bis) Il fit au ciel une prière, (bis)
É da-lant brére, brére, brére dë-lé Mâ-rîe. (bis) En allant pleurer près de Marie. (bis)
O-é, Ô-é ! Ohé, Ohé !. Refrain

 « Ô Sinte Mâ-rîe, vous eùm’ pa-tro-në (bis) « Ô sainte Marie, vous ma patronne (bis)


Fètes dë qu’ i n’ më, më, më min.-ji-ch’të gneu ! » Faites donc qu’ils ne me mangent pas ! »
O-é, Ô-é ! Ohé, Ohé !. Refrain

Mès du min.me cóp, in grand mi-ra-kë (bis) Mais aussitôt, un grand miracle (bis)
Pou l’ brâve é-fant, fant, fant eùt a-ri-veu : (b) Pour le brave enfant est arrivé : (bis) O.-é ! O.-é ! Ohé, Ohé !. Refrain

Dès m’p’tits pi-chons dë-dés l’ na-vî-rë (2) Des p'tits poissons dans le navire (bis)
Ont sô-teu bieu-tôt, tôt é con-trë-masse. (bis) Sautèrent bientôt en grande quantité. (bis) O.-é ! O.-é ! Ohé, Ohé !. Refrain

On lès a pris pou lès mète frî-rë, (bis) On les a pris pour les mettre frire, (bis)
Èt l’ ga-min, min, min a è-teu sô-veu ! (bis) Et le gamin fut sauvé ! (bis) O.-é ! O.-é ! Ohé, Ohé ! Refrain 1 et (2) : Concessions à la traduction : « navîrë » n’était pas usité en picard. Il eût fallu traduire « batchô ». Dans ce cas : la phrase (1) peut être : « L’é-twat in cóp in tout m’p’tit ba-tchô » (« L’était une fois un tout petit bateau »), et la phrase (2) : « Dès m’p’tits pi-chons é d’dés du ba-tchô » (« De petits poissons en dedans du bateau »).

Il était une bergère …

Texte original

Il était une bergère, Et ron et ron petit patapon, Il était une bergère, Qui gardait ses moutons Ron ron, Qui gardait ses moutons. Elle fit un fromage, Et ron et ron petit patapon, Elle fit un fromage, Du lait de ses moutons Ron, ron, du lait de ses moutons. Le chat qui la regarde, Et ron et ron petit patapon, Le chat qui la regarde, D'un petit air fripon Ron, ron, d'un petit air fripon. Si tu y mets la patte, Et ron et ron petit patapon, Si tu y mets la patte, Tu auras du bâton Ron, ron, tu auras du bâton. Il n'y mit pas la patte, Et ron et ron petit patapon, Il n'y mit pas la patte, Il y mit le menton Ron, ron, Il y mit le menton. La bergère en colère, Et ron et ron petit patapon, La bergère en colère, Tua le p'tit chaton Ron, ron, Tua le p'tit chaton. Elle fut à confesse, Et ron et ron petit patapon, Elle fut à confesse, Obtenir son pardon Ron, ron, Obtenir son pardon. Mon père je m'accuse, Et ron et ron petit patapon, Mon père je m'accuse, D'avoir tué mon chaton, Ron, ron, D'avoir tué mon chaton. Ma fille pour pénitence, Et ron et ron petit patapon, Ma fille pour pénitence, Nous nous embrasserons Ron, ron, Nous nous embrasserons. La pénitence est douce, Et ron et ron petit patapon, La pénitence est douce, Nous recommencerons Ron, ron, Nous recommencerons.



Traduction en picard et correspondance exacte en français Il è-twat ène bèr-jê-rë, Il était une bergère,
Èt ron èt ron, èt p’tit pa-ta-pon Et ron et ron, et petit patapon
Il è-twat ène bèr-jê-rë, Il était une bergère,
Qu’ èle war-dwat sès mou-tons Qui gardait ses moutons
Ron, ron, Ron, ron,
Qu’ èle war-dwat sès mou-tons. Qui gardait ses moutons.

Èle a fét in frou-mâ-jë, Elle fit un fromage,
Èt ron èt ron, èt p’tit pa-ta-pon Et ron et ron, et petit patapon
Èle a fét in frou-mâ-jë, Elle fit un fromage,
A-veu l’ lét d’ sès mou-tons Avec le lait de ses moutons
Ron, ron, Ron, ron, A-veu l’ lét d’ sès mou-tons. Avec le lait de ses moutons.

Mès in gros cat l’ ra-vî-së, Mais un gros chat la regarde,
Èt ron èt ron, èt p’tit pa-ta-pon Et ron et ron, et petit patapon
Mès in gros cat l’ ra-vî-së, Mais un gros chat la regarde,
Dë s’ pë-tit ér fri-pon D'un petit air fripon
Ron, ron, Ron, ron, Dë s’ pë-tit ér fri-pon. D'un petit air fripon.



Si vos i mè-teuz l’ pa-të, Si tu y mets la patte,
Èt ron èt ron, èt p’tit pa-ta-pon Et ron et ron, et petit patapon
Si vos i mè-teuz l’ pa-të, Si tu y mets la patte,
Vos â-reuz du ba-ton ! Tu auras du bâton
Ron, ron, Ron, ron, Vos â-reuz du ba-ton ! Tu auras du bâton !

I n’a gneu foû-reu s’ pa-të, Il n'y mit pas la patte,
Èt ron èt ron, èt p’tit pa-ta-pon Et ron et ron, et petit patapon
I n’a gneu foû-reu s’ pa-të, Il n'y mit pas la patte,
Il i a mis s’ mé-ton ! Il y mit son menton ! Ron, ron, Ron, ron,
Il i a mis mé-ton ! Il y mit le menton !

Eùl bèr-jêre tout é râ-jë, La bergère tout en colère,
Èt ron èt ron, èt p’tit pa-ta-pon Et ron et ron, et petit patapon
Eùl bèr-jêre tout é râ-jë, La bergère tout en colère,
A tweu l’ pë-tit cha-ton ! Tua le p'tit chaton ! Ron, ron, Ron, ron, A tweu l’ pë-tit cha-ton ! Tua le p'tit chaton !
Eùt da-lée à con-fè-ssë, Elle fut à confesse
Èt ron èt ron, èt p’tit pa-ta-pon Et ron et ron, et petit patapon
Eùt da-lée à con-fè-ssë, Elle fut à confesse
Pou d’man-deu eùs’ par-don. Pour demander son pardon.
Ron, ron, Ron, ron,
Pou d’man-deu eùs’ par-don. Pour demander son pardon.

« Mon père, quë j’ m’ a-cû-si-chë, « Mon père, que je m'accuse,
Èt ron èt ron, èt p’tit pa-ta-pon Et ron et ron, et petit patapon
« Mon père, quë j’ m’ a-cû-si-chë, Mon père, que je m'accuse, D’ a-vwâr tweu eùm’ cha-ton. D'avoir tué mon chaton.
Ron, ron, Ron, ron,
D’ a-vwâr tweu eùm’ cha-ton. » D'avoir tué mon chaton. »

« Eùm’ fîe, pou pè-ni-tan-cë, « Ma fille pour pénitence,
Èt ron èt ron, èt p’tit pa-ta-pon Et ron et ron, et petit patapon
Eùm’ fîe, pou pè-ni-tan-cë, Ma fille pour pénitence, Èh bë, nos s’ é-bra-ch’rons ! Eh bien, nous nous embrasserons !
Ron, ron, Ron, ron, Èh bë, nos s’ é-bra-ch’rons ! » Eh bien, nous nous embrasserons !»

Eùl pè-ni-tance eùt dou-chë, La pénitence est douce
Èt ron èt ron, èt p’tit pa-ta-pon Et ron et ron, et petit patapon
Eùl pè-ni-tance eùt dou-chë, La pénitence est douce
A-don, nos r’kë-méch’-rons ! Alors, nous recommencerons !
Ron, ron, Ron, ron,
A-don, nos r’kë-méch’-rons ! Alors, nous recommencerons !

* * *



Il fait bon chez vous Maître Pierre …

Texte original

1Il fait bon chez vous maître Pierre, Il fait bon dans votre moulin. Le froment vol' dans la lumière Et partout ça sent bon le grain. J'avais douze ans et j'étais haut comme trois pommes ; Qu'en me voyant vous me disiez d'un ton bonhomme : « Voyez-moi ce sacré p'tit drôle, le métier lui semble à son goût. Prends ce sac, mets-le sur l'épaule. » Maître Pierre, il fait bon chez vous. « Hardi ! Hardi petit gars : Bonnet sur l'œil, sourire aux lèvres. Hardi ! Tant qu'il a deux bras, Un bon meunier ne s'arrête pas. »

Il fait bon chez vous maître Pierre, Je m'souviens de mes dix-huit ans. Votre fille était écolière, Que déjà moi je l'aimais tant ! Et quand plus tard je l'épousai devenue grande, Tout le village est venu danser dans la grange. Et toujours, de ses grandes ailes, Le moulin continue tout doux Le tic-tac de son cœur fidèle. Maître Pierre, il fait bon chez vous. Hardi ! Hardi petit gars : Bonnet sur l'œil, sourire aux lèvres, Hardi ! Tant qu'il a deux bras, Un bon meunier ne s'arrête pas.

Il fait bon chez vous maître Pierre, A trente ans j'aimais mon métier. J'adorais ma jolie meunière. C'est alors que vous nous quittiez. Mais quand du ciel vous regardez par la campagne, Tous ces moulins tournant du Nord à la Bretagne, Vous pensez avec un sourire, Qu'on est là pour en mettre un coup, Et qu'on a bien raison de dire : Maître Pierre il fait bon chez vous. Hardi ! Hardi petit gars, Bonnet sur l'œil, sourire aux lèvres, Hardi ! Tant qu'il a deux bras, Un bon meunier ne s'arrête pas.



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