* * *
À la claire fontaine …
Texte original
A la claire fontaine, M'en allant promener, J'ai trouvé l'eau si belle, Que je m'y suis baigné. Il y a longtemps que je t'aime. Jamais je ne t'oublierai. Sous les feuilles d'un chêne , Je me suis fait sécher. Sur la plus haute branche, Un rossignol chantait. ll y a longtemps que je t'aime. Jamais je ne t'oublierai. Chante, rossignol, chante, Toi qui as le coeur gai. Tu as le coeur a rire, Moi, je l'ai à pleurer. Il y a longtemps que je t'aime. Jamais je ne t'oublierai. J'ai perdu mon amie, Sans l'avoir mérité. Pour un bouquet de roses, Que je lui refusai. Il y a longtemps que je t'aime. Jamais je ne t'oublierai. Je voudrais que la rose Fût encore au rosier, Et que ma douce amie Fût encore à m'aimer. Il y a longtemps que je t'aime. Jamais je ne t'oublierai.
Traduction en picard et correspondance en français
A ène si clére fon-tin.-në, A une si claire fontaine,
M’ é da-lant pour-më-neu, M'en allant promener,
Yô m’ a san.-neu si bè-lë L’eau m’a paru si belle
Quë j’ é pris in bin d’dés. Que j’ai pris un bain dedans.
I y’a lon.-mét quë j’ vos in.-më, Il y a longtemps que je t'aime,
Ja-més jë n’ vos ou-blî-ré ! Jamais je ne t'oublierai !
Pa d’zous lès feùyes d’ in kin.-në Sous les feuilles d'un chêne
Jë m’ sû fét èr-sè-ki. Je me suis fait sécher.
Su l’ pus ôte dë sès bran-kës, Sur la plus haute de ses branches,
In ro-ssi-gnol can-twat. Un rossignol chantait.
I y’a lon.-mét quë j’ vos in.-më, Il y a longtemps que je t'aime,
Ja-més jë n’ vos ou-blî-ré ! Jamais je ne t'oublierai !
Can-teuz, ro-ssi-gnol, can-teuz, Chante, rossignol, chante,
Vous qu’ vos a-veuz l’ keûr gué. Toi qui as le coeur gai.
Vos a-veuz l’ keûr à rî-rë, Tu as le coeur a rire,
Mès mi, j’ l’ é foc’ à brére. Mais moi, je l'ai seulement à pleurer.
I y’a lon.-mét quë j’ vos in.-më, Il y a longtemps que je t'aime,
Ja-més jë n’ vos ou-blî-ré ! Jamais je ne t'oublierai !
J’ é pièr-du eùm’ cou-mê-rë J'ai perdu mon amoureuse
Sans l’ a-vwâr mè-ri-teu, Sans l'avoir mérité,
Foc’ pou in bou-queut d’ rô-sës, Seulement pour un bouquet de roses,
Quë j’ n’ a-vwa gneu dou-neu. Que je n’avais pas offert.
I y’a lon.-mét quë j’ vos in.-më, Il y a longtemps que je t'aime,
Ja-més jë n’ vos ou-blî-ré ! Jamais je ne t'oublierai !
Ëj’ voû-rwa co quë l’ rô-së Je voudrais encore que la rose
Sunche tou-dis su l’ ro-sieu, Fût toujours au rosier,
Èt quë m’ pë-tite cou-mê-rë Et que ma petite amie
Sunche tou-dis à m’ in.-meu ! Fût toujours à m'aimer ! I y’a lon.-mét quë j’ vos in.-më, Il y a longtemps que je t'aime,
Ja-més jë n’ vos ou-blî-ré ! Jamais je ne t'oublierai !
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A la pêche aux moules …
Textes originaux
A la pêche aux moules, moules, moules Je n'veux plus aller, Maman. Les gens de la ville, ville, ville M'ont pris mon panier, Maman. Les gens de la ville, ville, ville M'ont pris mon panier, Maman.
Variantes
Jamais on n’a vu, vu, vu, Jamais on n’verra, ra, ra, La queue d’une souris, ris, ris, Dans l’oreille d’un chat, chat, chat. (bis) Jamais on n’a vu, vu, vu, Jamais on n’verra, ra, ra, Un p’tit cochon rose, rose, rose, Mâcher du nougat, gat, gat. (bis) Jamais on n’a vu, vu, vu, Jamais on n’verra, ra, ra, Une poulette qui couve, couve, couve Des œufs d’chocolat, lat, lat. (bis) Jamais on n’a vu, vu, vu, Jamais on n’verra, ra, ra, Un mouton lainu, nu, nu, S’tricoter des bas, bas, bas. (bis)
Jamais on n’a vu, vu, vu, Jamais on n’verra, ra, ra, une puce soulevant, vant, vant, Un éléphant gras, gras, gras. (bis)
Traductions et correspondance exacte en français
Pou pè-keu dès mou-lës, mou-lës, mou-lë s Pour pêcher des m.-les, m.-les, m.-les,
Jë n’ veu pus da-leu, bone Man. Je n'veux plus aller, Maman.
C’eùt qu’ lès jés dë l’ vi-lë, vi-lë, vi-lë, C’est que les gens de la v., v., v.,
M’ ont pris eùm’ ma-noke, bone Man. M'ont pris mon panier, bonne M..
C’eùt qu’ lès jés dë l’ vi-lë, vi-lë, vi-lë, Les gens de la ville, ville, ville, M’ ont pris eùm’ ma-noke, bone Man. M'ont pris mon panier, bonne M..
Variantes
Ja-més on n’ a vu, vu, vu, Jamais on n’a vu, vu, vu,
Ja -més on n’ vwâ-ra, ra, ra, Jamais on n’verra, ra, ra,
Eùl queùye d’ ène so-ris, ris, ris, La queue d’une souris, ris, ris,
Dés l’ o-rèye d’ in cat, cat, cat. ( bis) Dans l’oreille d’un chat, chat, chat. (bis)
Ja-més on n’ a vu, vu, vu, Jamais on n’a vu, vu, vu,
Ja-més on n’ vwâ-ra, ra, ra, Jamais on n’verra, ra, ra,
In p’t’tit pour-chô rôse, rôse, rôse, Un p’tit cochon rose, rose, rose,
Mour-ma-cheu l’ nou-gat, gat, gat. (bis) Mâcher le nougat, gat, gat. (bis)
Ja-més on n’ a vu, vu, vu, Jamais on n’a vu, vu, vu,
Ja-més on n’ vwâ-ra, ra, ra, Jamais on n’verra, ra, ra,
Ène poû-yète t’ni l’ nit’, nit’, nit’, Une poulette couver, ver, ver,
Pou du chu-co-lat, lat, lat. (bis) Pour du chocolat, lat, lat. (bis)
Ja-més on n’ a vu, vu, vu, Jamais on n’a vu, vu, vu,
Ja-més on n’ vwâ-ra, ra, ra, Jamais on n’verra, ra, ra,
In bë-dót cro-leu, leu, leu, Un mouton bouclé, lé, lé,
S’ tri-co-teu dès bas, bas, bas. (bis) Se tricoter des bas, bas, bas. (bis)
Ja-més on n’ a vu, vu, vu, Jamais on n’a vu, vu, vu,
Ja-més on n’ vwâ-ra, ra, ra, Jamais on n’verra, ra, ra,
Ène puche qui sou-yeùve, yeùve, yeùve, Une puce qui soulève, lève, lève,
In’ è-lè-fant crâs, crâs, crâs. (bis) Un éléphant gras, gras, gras (bis)
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Aller siffler sur la colline
Texte original
Je l’ai vue près d’un laurier ; elle gardait ses blanches brebis. Quand j’ ai demandé d’où venait sa peau fraîche, elle m’a dit : « C’est d’rouler dans la rosée qui rend les bergères jolies. » Mais quand j’ai dit qu’avec elle je voudrais y rouler aussi,
Elle m’a dit …
Elle m’a dit d’aller siffler là-haut sur la colline, De l’attendre avec un petit bouquet d’églantines. J’ai cueilli des fleurs et j’ai sifflé tant que j’ai pu. J’ai attendu, attendu : elle n’est jamais venue.
Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï
Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï
À la foire du village un jour je lui ai soupiré Que je voudrais être une pomme suspendue à un pommier, Et qu’à chaque fois qu’elle passe elle vienne me mordre dedans. Mais elle est passée tout en me montrant ses jolies dents,
Elle m’a dit :
Elle m’a dit d’aller siffler là-haut sur la colline, De l’attendre avec un petit bouquet d’églantines. J’ai cueilli des fleurs et j’ai sifflé tant que j’ai pu. J’ai attendu, attendu : elle n’est jamais venue.
Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï
Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï
Traduction en picard et correspondance exacte en français
Ëj’ l’ é vu d’lé in lorieu ; èle wardwat sès blankès brëbis. Je l’ai vue près d’un laurier. Elle gardait ses blanches brebis.
Quand j’ li é d’mandeu d’ üsq’ èle tënwat si jon.ne piô, èle m’ a dit Quand je lui ai demandé d’où elle tenait si jeune peau, elle m’a dit :
« C’eùt dë s’ vaneu dés yèrpe tére qui rét lès bèrjêres si jolîes. » « C’est de se rouler dans l’herbe tendre qui rend les bergères si jolies. »
Mès, quand j’ é d’mandeu d’ povwâr eùm vaneu ètou aveu li, Mais quand j’ai demandé de pouvoir me rouler aussi avec elle,
Èle m’ a dit … Elle m’a dit …
Èle m’ a dit d’ daleu chufleu là ’t’ é ôt su l’ coline, Elle m’a dit d’aller siffler là tout en haut sur la colline,
Èt dë l’ ratène avèc in p’tit’ bouqueut d’ èglantines. Et de l’attendre avec un petit bouquet d’églantines.
J’ é kèyeu dès fleûrs èt j’ é chufleu tant qu’ j’ é po.u, J’ai cueilli des fleurs et j’ai sifflé tant que j’ai pu.
J’ é ratèdu, ratèdu : mès èle n’ a jamés v’nu ! J’ai attendu, attendu : mais elle n’est jamais venue.
Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï
Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï
À l’ ducasse dë no vilâje, ëj’ li é dit tout bas l’ promieu À la foire de notre village, je lui ai murmuré le premier
Quë j’ voûrwa bieu ète in pun pèdu pa d’zous l’ branke d’ in pumieu, Que je v. bien être une pomme suspendue sous la branche d’un pommier,
Èt qu’ à chaque cóp qu’ èle passiche èle sunche vënûe pou m’ agneu d’dés. Et qu’à chaque fois qu’elle passe elle soit venue pour me mordre dedans.
Més èle a passeu oute tout é m’ fésant vîr sès jolîes dés, Mais elle est passée outre tout en me faisant voir ses jolies dents,
Èle m’ a dit … Elle m’a dit …
Èle m’ a dit d’ daleu chufleu là ’t’ é ôt su l’ coline, Elle m’a dit d’aller siffler là tout en haut sur la colline,
Èt dë l’ ratène avèc in p’tit’ bouqueut d’ èglantines. Et de l’attendre avec un petit bouquet d’églantines.
J’ é kèyeu dès fleûrs èt j’ é chufleu tant qu’ j’ é po.u, J’ai cueilli des fleurs et j’ai sifflé tant que j’ai pu.
J’ é ratèdu, ratèdu : mès èle n’ a jamés v’nu ! J’ai attendu, attendu : mais elle n’est jamais venue.
Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï
Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï Laï
Alouette, gentille alouette, …
Traduction en picard et correspondance en français
A-lo-wè-të, jan-tîe a-lo-wè-të, Alouette, gentille alouette,
A-lo-wè-të, ëj’ vos dè-plum’ré. Alouette, je te plumerai
Ëj’ vos dè-plu-m’ré eùl’ tchète. Je te plumerai la tête.
Ëj’ vos dè-plu-m’ré eùl’ tchète. Je te plumerai la tête.
È-yeut l’ tchète ! È-yeut l’ tchète ! Et la tête ! Et la tête !
A-lo-wète, A-lo-wète ! Alouette, Alouette !
Aaaah ! Aaaah...
Ëj’ vos dè-plu-m’ré eùl’ bèc’. Je te plumerai le bec.
Ëj’ vos dè-plu-m’ré eùl’ bèc’. Je te plumerai le bec.
È-yeut l’ bèc’ ! È-yeut l’ bèc’ ! Et le bec ! Et le bec !
A-lo-wète, A-lo-wète ! Alouette, Alouette !
Aaaah ! Aaaah...
Ëj’ vos dè-plu-m’ré lès ieus. Je te plumerai les yeux.
Ëj’ vos dè-plu-m’ré lès ieus. Je te plumerai les yeux.
Èt lès ieus ! Èt lès ieus ! Et les yeux ! Et les yeux !
È-yeut l’ bèc’ ! È-yeut l’ bèc’ ! Et le bec ! Et le bec !
È-yeut l’ tchète ! È-yeut l’ tchète ! Et la tête ! Et la tête !
A-lo-wète, A-lo-wète ! Alouette, Alouette !
Aaaah ! Aaaah...
Ëj’ vos dè-plu-m’ré eùl cou. Je te plumerai le cou.
Ëj’ vos dè-plu-m’ré eùl cou. Je te plumerai le cou.
È-yeut l’ cou ! È-yeut l’ cou ! Et le cou ! Et le cou !
Èt lès ieus ! Èt lès ieus ! Et les yeux ! Et les yeux !
È-yeut l’ bèc’ ! È-yeut l’ bèc’ ! Et le bec ! Et le bec !
È-yeut l’ tchète ! È-yeut l’ tchète ! Et la tête ! Et la tête !
A-lo-wète, A-lo-wète ! Alouette, Alouette !
Aaaah ! Aaaah...
Ëj’ vos dè-plu-m’ré lès éles. Je te plumerai les ailes.
Ëj’ vos dè-plu-m’ré lès éles. Je te plumerai les ailes.
Èt lès éles ! Èt lès éles ! Et les ailes ! Et les ailes !
È-yeut l’ cou ! È-yeut l’ cou ! Et le cou ! Et le cou !
Èt lès ieus ! Èt lès ieus ! Et les yeux ! Et les yeux !
È-yeut l’ bèc’ ! È-yeut l’ bèc’ ! Et le bec ! Et le bec !
È-yeut l’ tchète ! È-yeut l’ tchète ! Et la tête ! Et la tête !
A-lo-wète, A-lo-wète ! Alouette, Alouette !
Aaaah ! Aaaah...
Ëj’ vos dè-plu-m’ré eùl queuye. Je te plumerai la queue.
Ëj’ vos dè-plu-m’ré eùl queuye. Je te plumerai la queue.
È-yeut l’ queùye ! È-yeut l’ queùye ! Et la queue ! Et la queue !
Èt lès éles ! Èt lès éles ! Et les ailes ! Et les ailes !
È-yeut l’ cou ! È-yeut l’ cou ! Et le cou ! Et le cou !
Èt lès ieus ! Èt lès ieus ! Et les yeux ! Et les yeux !
È-yeut l’ bèc’ ! È-yeut l’ bèc’ ! Et le bec ! Et le bec !
È-yeut l’ tchète ! È-yeut l’ tchète ! Et la tête ! Et la tête !
A-lo-wète, A-lo-wète ! Alouette, Alouette !
Aaaah ! Aaaah...
Ëj’ vos dè-plu-m’ré eùl dos. Je te plumerai le dos.
Ëj’ vos dè-plu-m’ré eùl dos. Je te plumerai le dos.
È-yeut l’ dos ! È-yeut l’ dos ! Et le dos ! Et le dos !
È-yeut l’ queùye ! È-yeut l’ queùye ! Et la queue ! Et la queue !
Èt lès éles ! Èt lès éles ! Et les ailes ! Et les ailes !
È-yeut l’ cou ! È-yeut l’ cou ! Et le cou ! Et le cou !
Èt lès ieus ! Èt lès ieus ! Et les yeux ! Et les yeux !
È-yeut l’ bèc’ ! È-yeut l’ bèc’ ! Et le bec ! Et le bec !
È-yeut l’ tchète ! È-yeut l’ tchète ! Et la tête ! Et la tête !
A-lo-wète, A-lo-wète ! Alouette, Alouette !
Aaaah ! Aaaah...
A-lo-wè-të, jan-tîe a-lo-wè-të, Alouette, gentille alouette,
A-lo-wè-të, ëj’ vos dè-plum’ré. Alouette, je te plumerai.
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Amusez-vous
Texte original
Que ce serait charmant sur terre, Un pays où les gens n'viendraient Que par plaisir, pour se distraire ; Où dans ce but tout serait fait. Combien ce serait sympathique Un pays où l'on n's'occuperait Ni d'affaires ni de politique, Où sans arrêt l'on s'reposerait. Et quelle joie souveraine, Quand on est Prince de Monaco, De pouvoir dire à ceux qui viennent De Londres ou bien de Chicago :
Refrain : Amusez-vous, foutez-vous d'tout. La vie entre nous est si brève. Amusez-vous, comme des fous. La vie est si courte, après tout. Car l'on n'est pas ici Pour se faire du souci. On n'est pas ici-bas Pour se faire du tracas. Amusez-vous, foutez-vous d'tout. La vie passera comme un rêve. Faites les cent coups, dépensez tout. Prenez la vie par le bon bout.
Pour que les gens voient tout en rose Ou tout en bleu à Monaco, La première chose qui s'impose Est d'supprimer tous les impôts. Car dans la comédie humaine, Où tous les rôles ont leur raison, Il n'y en qu'un seul qui me gêne : Oui, c'est l’rôle des contributions. Pour un roi quelle joie adorable, Quelle charmante innovation, De pouvoir à ses contribuables, Envoyer cette sommation : Refrain
Pour que la vie soit toujours belle, Ah ! que j'aimerais un quotidien Qui n'annoncerait que de bonnes nouvelles Et vous dirait que tout va bien ! Pour ne montrer que les avantages. Au lieu d'apprendre les décès, On apprendrait les héritages. C'est la même chose et c'est plus gai. Pour remplacer les journaux tristes, Que ça serait consolateur De lancer un journal optimiste Qui dirait à tous ses lecteurs : Refrain
Pour l'instruction c'est la même chose : On vous apprend l'Asie Mineure, La règle de trois, rosa la rose. On n'apprend pas ce qu'est l'bonheur ! On vous prépare à être notaire, A être soldat, mais c'est curieux, Il n'est pas une école sur Terre Où l'on prépare à être heureux ! Au lieu d'leur enseigner les cols Des Alpes ou le cours de l'Allier, Que j'aimerais un maître d'école Qui dirait à ses écoliers : Refrain
Traduction en picard et correspondance en français
Quô ç’ qu’ on sâr-wat dô-chi bi-néses Qu’ est-ce qu’on serait ici heureux Si lès jés n’ vé-rin-të ja-més Si les gens ne venaient jamais Qu’ pou ète eû-reûs èt à leû’ n’ ése ; Que pour être gais et à leur aise ; Üs-quë pou cha tout sâr-wat fét. Où dans ce but tout serait fait. Quô ç’ quë cha sâ-rwat sin-pa-tique Combien ce serait sympathique
In pè-is ü-squ’ on n’ së mèl-rwat Un pays où l'on ne s'occuperait
Gneu pus d’ a-féres quë d’ po-li-tique, Pas plus d'affaires que de politique,
Üs-quë tou-dis on s’ èr-pôs-rwat ! Où toujours l'on se reposerait ! Vré-mét c’eùt gué - surtout qu’ i l’ peut - Vraiment, c’est gai - surtout qu’il le peut-
Quand on eùt Prince dë Mo-na-co, Quand on est Prince de Monaco,
D’ pov-wâr dî-re à lès ciuns qui vieut’te De pouvoir dire à ceux qui viennent
Ou bieu d’ Lon-dres ou bieu d’ chi-ca-go : Ou bien de Londres ou bien de Chicago :
Refrain : A-mu-seuz-vous, Amusez-vous,
Fou-teuz vous d’ tout’ ! Foutez-vous de tout !
Eùl vîe, sa-véz’, n’ a gneu d’ ra-lon-on-jë. La vie, savez (vous), n’a pas d’allonge.
A-mu-seuz-vous, Amusez-vous,
Ô-tant qu’ dès fous. Comme des fous.
Eùl vîe eùt si courte a-preus tout’ ! La vie est si courte, après tout !
Pas-quë nos n’ somes gneu chi Car nous ne sommes pas ici
Pou nos tchèr-keu d’ sou-cis ! Pour nous charger de soucis !
Nos n’ somes gneu chi é bas Nous ne sommes pas ici en bas
Pou mo-ri dès tra-cas ! Pour mourir des tracas !
A-mu-seuz-vous, Amusez-vous,
Fou-teuz vous d’ tout’ ! Foutez-vous de tout !
Eùl vîe va pa-sseu come in son-on-jë La vie passera comme un rêve
Fètes lès cass’coups, Faites les cent coups,
Dè-pin-seuz tout’ ! Dépensez tout ! Èt pér-deuz l’ vîe pa s’ mè-yeûr bout ! Et prenez la vie par son meilleur bout !
Pou qu’ lès jés vwat’-të tout’ é rôse, Pour que les gens voient tout en rose,
Ou tout’ é bleû à Mo-na-co, Ou tout en bleu à Monaco,
I n’ fôt gneu dè-go-teu ôte côse, Il ne faut pas trouver autre chose,
Quë d’ leû dîre qu’ i n’ a pus d’ im-pôts ! Que de leur dire qu’il n’y a plus d’impôts!
Pas-quë dés l’ co-mè-dîe dès omes, Car dans la comédie des hommes,
- Üsquë tout ç’ qu’ on fét a s’ réson - - Où tout ce qu’on fait a sa raison -
I n’ d’ a foc’ ène qui m’ jin.ne, é some : Il n'en est qu'une qui me gène, en somme :
Win, c’eùt l’ cieùne dès con-tri-bu-ssions. Oui, c'est celle des contributions.
Pou in rwa, qué j wâe a-do-râbe, Pour un roi, quelle joie adorable,
Èt qué char-mante i-nô-vâ-ssion Et quelle charmante innovation
D’ é-vou-yeu à lès con-tri-buâbes, D’envoyer aux contribuables,
Eùç’ lète-chi come so-mâ-ssi-on : Cette lettre-ci comme sommation :
Refrain
Èt pou quë l’ vîe sunche tou-dis bèle Et pour que la vie soit toujours belle
Fôr-wat tous lès joûrs in pa-pieu Faudrait tous les jours un papier
Qui n’ dou-niche quë dès bones nou-vèles Qui ne donne que de bonnes nouvelles
É nos di-sant qu’ tout’ va fôrt bieu ! En nous disant que tout va très bien !
Pou tou-dis nos fé rî-re eùl panse ; Pour toujours nous faire rire le ventre ;
Sans parleu dès mortaliteus, Sans parler des décès,
I n’ nos dîr-wat qu’ lès è-ri-tances. Il ne nous dirait que les héritages.
C’eùt co l’ min.me mès c’eùt pu jwa-yeûs ! C'est encore la m. (chose) mais c'est plus gai !
Pou ré-pla-cheu lès ga-zètes trisses, Pour remplacer les journaux tristes,
Bon Djeu, pus ri-go-lo sâr-wat Bon Dieu, plus rigolo serait
D’ ind-vin-teu n’ ga-zète o-pti-misse D’inventer un journal optimiste
Quë tous lès joûrs èle nos dîr-wat : Qui tous les jours nous dirait :
Refrain
Pou l’ è-cole cha n’ eùt gneu ôte côse : Pour l'école ce n’est pas autre chose :
On vos a-prét l’ A-sîe Mi-neûre, On vous apprend l'Asie Mineure,
Eùl régue dë trwas, « ro-sa, eùl rôse », La règle de trois, « rosa la rose »,
On n’ a-prét gneu chô qu’ c’ eùt l’ bo-neûr ! On n'apprend pas ce qu'est le bonheur !
On vos prè-pâre à ète no-têre, On vous prépare à être notaire,
À ète sô-dârd, mès c’eùt cu-rieûs, A être soldat, mais c'est curieux,
I n’ a gneu ène ècole su l’ têre Il n'est pas une école sur la Terre
Üs-qu’ on a-prét à ète eû-reûs ! Où l'on apprend à être heureux !
Putôt quë d’ leûs’z’ a-prène dès coles Au lieu de leur enseigner des colles
Su lès a-moûrs dès è-lè-fants, Sur les amours des éléphants,
Quô ç’ quë j’ in.m-rwra in Méte d’ è-cole Qu’est-ce que j'aimerais un Maître d'école
Qui onz-rwat dîre à sès é-fants : Qui oserait dire à ses enfants :
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