Anatomie et physiologie du système nerveux en général et anatomie du cerveau en particulier, avec



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cerveau on ne peut cependant que dans un petit* "nombre de cas, con-sidérer*6és-maladies comme-dès suites de dérangemens organiques vist-bles de l'encéphale, Lorsque la«aïfialadie a été de courte"'durée, le cerveau et Je crâne'souvent n'offrent pas la moindre trace d'altération maladive.

Maisflorsque la mdadie cérébrale ßst chronique, il se manifeste dans le cerveau'les mem.es phénomènes que l'on observe dans les nerfs longtemps affectés de maladie. Après une»sciatique nerveuse d'une longue durée, "le nerf firfit par s'atrophieryet toutes les-parties qu'il vivifioit participent à ce$e atrophie. La même chose arrive au cerveau, lorsque sestforcesiviles s'ont lésées depuis longtemps. Il s/amaigrit, ses circon volutions deviennent-plus étroites, et perdent de leur turgescence, tout l'encéphale se rapetisse ; et ipi, comme dans l'âge avancé, la lame

" interne du crâne suit l'affaissement du cerveau; les os du crâne s'épais
sissent; mais ils ne deviennent point, comme dans la vieillesse, plus
spongieux et plus légers, mais tout au contraire plus denses, plus com
pactes, plus.pesans, et se rapprochent de la nature de l'ivoire ; Plan
che XXXVI, fig. a et 3. «
Plusieurs médecins avoient remarqué cette circonstance, mais loin
de la regarder comme une suite de la maladie cérébrale, ils la considé
raient comme sa cause. Ilspensoient que le crâne, à raison de son épaissis-
sement, comprimoit le cerveau, et entravoit ainsi l'exercice des fonctions
dé l'âme. Encore de nos jours, Dumas ', MM. Baillie, Ewerard Home", et
d'autres sontrde cette opinion. S'il en étoit ainsi, les maladies mentales
ne pourraient naître que très-lentement, et l'on 'ne concevrait guère
comment,à l'aide d'un traitement raisonnable, on guérit tant de ma
niaques , et souvent en si peu de temps.

L'on ne trouve point encore le changement or-ganique en question dans le crâne des personnes mortes après avoir été maniaques pendant un courPespace de temps, à moins que la manie ne se soit développée

' Physiologie,, T. IV, p. 84. * Morbid anatomy.

46 PHYSIOLOGIE

insejmiblenienttdefmaniere à ne «se prononcer qu'après des années.
3?j}Op 8©invjep|i4On.,prenle faitstj'istt que Ja première manifestation d'une maladie cérébrale.
„1(4 Je Jnesuis ,pas» le premier qui ait observé cet épaississement du
crâne; cependant les physiologistes et les médecins y faisoient générale-
ment sipeud?atteûtion, que lorsque j'en parlai, je ne trouvai que des
Contradicteurs. J'eus beau citer à l'appui de mes observations, celles de
firt'ftding dont les écrits me sont restés inconnus encore* long-temps
après que j'eus commencé à enseigner publiquement mes découvertes.
Ce médecin,, dans deux cents seize cadavres de maniaques qu'il ouvrit,
trouva cent soixante-sept crânes très-épais, sans parler % ceux qui à
la jvérité *n'étoient pas épais, mais très-denses., Sur cenufarieux ril
U ouiva soixante- dix- huit crânes très-épais; sur trente crânes d'imbé
ciles Uf-eii t-rouya vingt-deux de très-épais« .

g , Ces 'Observations si exactes ne suffisoieut pas pour réveiller les incrédules de leur léthargie. Walter de Berlin dit à ce sujet : « Ma vie toute entiëre a été consacrée à l'étude du corps animal et du corps humain en particulier. J'ai examiné le cerveau d'aliénés dé toute espèce ? mais jamais je n'ai trouvé les os de leur crâne plus épais que do coutume , 'Comme le soutient M. le docteur Gall » % M, Rudolphi , -occupé tout Entier à soutenir son opinion, passe sous silence le grand nombre de crânes épais de maôiaques que Greding a trouvés , et insiste sur le petit nombre de crânes minces d,ont ce médecin parle également, Quant à mes observations, 4l dit que mon opinion ne se fonde que sur un seul crâne q"ue je .possède. Cependant, lorsque j'eus l'honneur de irecevoir la visite de M. Rudolphi a Vienne., je lui montrai un assez grand nombre de crânes épais de maniaques,

j£n JRranee, on a reproché à Greding de n»avoir rien entendu à l'ana-eti'on s'est appuyé de M, J?inel qui ne fajt mention

que.d-un seul crâne très-épais.

M. EJsquirol prétend avoir fait aussi des observations qui prouvent

1 Etwas über die Schaßdellehre , (c'est-à-dire un mo t sur la cranio$copie), p. 12.

BU CERVEAU. 47

le-contraire de ce que j'avance. Cep*enda,ntinous trouvâmes, dans la

ïrèsfinajeure partie des têtes q

-fja Salpêtrîère, des crânes épais-an-point} que*M. Spurzfeeira ,-à la seule

difficulté qu'nhfr'têCe qu'il s'occupoitfà ouvrir opposoit à la scie,«ou au

marteau, devin oit si la tête venoit de l'un de-ces deux hospices ou d'un

autre hôpital. Enfin, comme je l'ai dit plus haut, M. Esquirol lui-même

.cite* un'grand nombre de crânes d'aliénés qui étoiént, devenus* très-

demeset très-épais, o,u, ce, qui ,est encore plus général ,très«denses.

Probablement on eût moins contredit en France cette observation,

si l'on s'étoit souvenu que, comme je l'ai appris plus tard, Bichat a

fait la naême'observation sur les têtes des maniaques.

" M*. CuA«Sprengel ' dit également que dans l'autopsiedes cadavres de

mélancoliques, on trouve souvent l'e cran« d'une épaisseur plus qu/or-

dinaire. H est impossible»que les médecin qui s'occupent de l'ouverture

tle'eadavres contestent plus long-temps cette vérité, à moins que, par nu

procédé indigne "de savans, on ne veuille sacrifier un fait manifeste a das

considérations personnelles. <<



- Lorsque des aliénés parviennent à »un ége très-avancé, ils éprouvent

rinÏÏuence des années, et leur crâne peut s'amincir, comme celui de

tout autre vieill ard.

Je n'exclus pas non plus ici le cas où*, par une maladie générale du sysjyime osseux, tous les os peuvent se trouver dans un état différent de l'état naturel,'par exemple>devenir plus épais ; changement auquel peut-être le cerveau n'a point de part. Nous avons vu, dans la collection dé* l'électeur Maximilien, un erâne dont les os pouvoient bien avoir un pouce d'épaisseur ; mais les os de la mâchoire, tant supérieure qu'inférieure, étoiént épais à proportion ; ce qui n'a point lieu dans les têtes de maniaques. Il reste à examiner si une semblable majadie des os existe indépendamment d'un dérangement total du système nerveux?

Les changemens des os du crâne ? qui ne sont qu'une suite de la maladie cérébrale , ne nous apprennent rien sur les causes premières des

> i


Handbuch der Pathologie (Maauel de pathologie), T. I, p. g3.

IJ8 PS'Y S I tWO GÏÊ

f j,

ïffAdîes *ment?aiês| eoratnein'sifdejalsoontre ci-dessus. ïls-n©vsonT ïlèiRiîîAJfefjla-ieelAlqife le cer-veau'esVle siège ùnméiial|du

calas* de-ces maladies ni ,d'ans l'aïne, Ä

Itttfcprtfetfuuepefva-sioaMfrrimagination, maïs dans 1$> instiu:-


AtifsliààWfjâ«* /f *.*** , *» ' - - ä > ,

**wÄMfeS'fehangeniens noui*apprenrfént aussi pourquoi ces-$ftladiçs itAèMartéstrësiîteioe'd'auçaHt plus'aux-méthodiès oAatïves, qu'elles sont ßliflnlrertest»'«Isji?'güeriso1i*1doät étrë>bieaî|)lus facile tarfbqu'il rfèîxttoPénlIorïf'deSdepangtementflofrgatiiïej.eUe doit étt-e reri3«e pftjfeiâïfficilê, et 4%mremç impt>ssjbleyiorsqu'«1ifin il y a eu déjà-aulaî-gfisfepment etaö-oplfifedtes deux snbstaiices cérébrales, épaississeinëoï ditesttAgeScteAftcâtiohdeiïvaisseauti, épaississemnt du dfcânte.'f'

40ftfea4îpWiAfil|emiis1suace6si ribus-font concevoir *0önttnent4ö§ mlalädieÄelWifesÖef énèrentenfin en-une démence- incurable. Les cas où*"l"â.dënience%aîtgïdïmei'l%ae maladie,-a céd au traitement-,, S0nt«érëmemfentwi;aFfesf:ïetîcette amélioration de2 l'état menfâi se

»" " 'St

réduit pquenÔfeurs âuh accès orageux,'durant lequël'ione Jrrir «ifiasÀagtrtffe'xssferejîfirodiift un intervalle lucide phrtdt «Wiferuà-isén.lUnéfâAetnfiilf blé s'observe chez lesl|*diots après*'de?

blessures à la tête Hes'ïotbmétis d'exaltation qu'ont quelquefois les ago-Äjsan«/"tiennent eèi&rfr à lâ*mêmeacause. * "

t i ,*«ç rp «k'f „ *< ,"" 4 r '-* * ' ,

fißuefmaervuji surjtte-cifén,.&dcHi& lescaè où cerf aines 'péflM'cérébrales shnf-ffaût mcâçdèk gué d'âufres. r

ttf* * -#j i i *fg! f\ i ""* t ' !" Jff « '

' «Souvent la tête *esthpluè proémintetafejfi'un lîôté du front ôu| de l'oc-Iput, que*d*e*-Tautret *Hk)rSquie ce défaut de symétrie *ne provient !paS5A*ïa*itu1itïondafls«laqoëîFe oneouchoit constamment ces per--sonnÉf|«lfeur>p'rMiièrè* %nfanee , ees sujets nt été H'ordinfire, dlttisl¥eieres|amiees.id5Ieur3vie, d'une santé foible, ou sujettes! des -ocrnvlflsions nerveuses. Dans ces cas ,*onpeut supposer toujours qu'il existe un-épaTncKementqueux dans le côté le plus saillant. Souvent dans un âge plus mûr, la sanfë«se raffermit, niais la distension partielle

BU CERVEA.tr. 49

du crâne continue de subsister; et les malades sentent, par les change» mens de temps, le mouvement de l'eau, ils disent qu'ils ont la sensation d'une boule froide1, qui se meut dans leur tête, tantôt en avant tantôt en arrière, ils sont sujets à des céphalalgies, surtout à l'approche d'un ouragan.

" J'ai'déjà parlé plus haut de deux crânes, dont l'un étoit devenu très-épais et très-dense à la partie antérieure du frontal, parce que la partie cérébrale sise contre cette région de l'os, avoit souffert par une inflammation négligée, dont les suites ont causé la mort du sujet \ Le second de ces crânes étoit devenu très-dense et très-épais vers l'occiput, parce qu'une grande excroissance, dans latente du cervelet, avoit comprimé les lobes postérieurs des hémisphères.

Dans le crâne de l'aréonaute Blanchard, tout le côté droit étoit plus épais que le côté gauche ; le plancher de l'orbite étoit plus renflé de ce même côté, la cavité interne étoit plus petite, toute la partie antérieure éçoit plus bombée, et tout cela parce qu'il y avoit un amas d'eau plus considérable de ce côté que de l'autre.

Dans une vieille femme décrépite, nous trouvâmes le cervelet à peine aussi grand que dans un enfant nouveau-né. Le cerveau lui-même n'étoit pas amaigri dans la même proportion; aussi le crâne n'est très-épais qu'à la partie occipitale inférieure. Les fosses occipitales sont extrêmement petites, et à peine transparentes dans un espace de deux à trois lignes. Les rochers sont dans la partie postérieure de moitié plus épais que dans Tétât nature).

Dans le crâne d'un homme qui avoit reçu dans l'une des fosses occipitales un coup de sabre, à la suite duquel le cervelet avoit été en suppuration pendant plusieurs semaines, la fosse occipitale est de ce côté beaucoup plus petite, et l'os y est beaucoup plus épais que de l'autre,

1 La plupart des personnes ont la sensation d'une boule froide ; quelques-unes
oroyent au contraire sentir une boule chaude. $

; Vol. II, p. 262.

m, 7

PHYSIOLOGIE



« Dans la tête d'une jeune femme, qui nous fut envoyée de laSalpé-trière et dçmt j'ai déjà parlé plus haut, Vol. II, p. 299, nous trouvâmes rhétnjsphèrse gauche beaucoup plus petit que le droit : cela provenoit d'un grand ulcère au milieu delà, soi-disant, couche optique du côté gauche. Cette couche optique, ou plutôt ce .ganglion cérébral, étoit diminuée de plus de moitié; le corps strié, du même côté, et toutThémis-phère gauche avoient subi la même diminution. La PI. LI, fig. i, représente l'hémisphère sain tout entier,fig. a;la couche optiquesaine,fîg.3jle corps strjé sain, fig. 4 5 les-deux lobes antérieurs, vus d'en bas, avec les deux nerfs optiques. La PL LII représente les deux hémisphères, mais l'hémisphère gauche seul est entièrement visible ; l'hémisphère droit le dépasse ; l'on voit combien toutes ses circonvolutions sont plus petites. La fig. 2, est la couche optique amaigrie par la suppuration et l'atrophie 5 la fig. 3, le corps strié également atrophié. Quant au crâne, PL LUI, tout spn côté gauche est plus épais que le côté droit, surtout depuis le temporal jusqu'au basilaire; le plancher orbitaire gauche est bombé en sphère et uni, tandis que l'on remarque encore distinctement dans le plancher orbitaire droit, beaucoup moins convexe, les impressions des circonvolutions. La fosse entre les orbites et les rochers est beaucoup moins large que de l'autre côté ; dépôts épais de matière osseuse sur la partie interne inférieure et interne latérale du temporal, le rocher plus épais, la fosse occipitale plus petite» Ainsi, dans le crâne, même rapetissement que dans l'hémisphère gauche du cerveau -.

Plus tard, je reçus une tête dans laquelle l'hémisphère droit étoit encore bien plus considérablement amaigri que dans le cas précédent ;

' Si la, soi-disant, couche optique appartenoit au nerf optique, il faudroit que l'un des côtés de ce nerf eût été considérablement amaigri ; mais cela n'a point eu lieu. L'amaigrissement simultané delà couche optique, du corps strié et de l'hémisphère, prouve que les couches optiques et les corps stries ne sont que des appareils de renfort pour les hémisphères, comme nous l'avons de'-igpntré, dans notre anatomic du cerveau, par de nombreuses preuves d'un autre genre.

DU CERVEAU. 5l

j'en conserve le plâtre. Dans le crâne, on remarque du côté droit les mêmes épaississemens et les mêmes rétrécissemens proportionnels que l'on observe dans le cas précédent du côté gauche. Dans l'un et l'autre de ces crânes, les temporaux, si transparens dans l'e'tat naturel, ont trois lignes d'épaisseur du côté malade, Dans l'un et l'autre, tous les autres os sont considérablement plus épais du côté malade que du côté sain. M.Esquirol possède un crâne semblable, et Gredingen cite plusieurs qui étoient plus épais d'un côté que de l'autre.Qu'après cela, on nie encore l'influence du cerveau sur la forme du crâne !

Influence du cerveau sur le crâne dans les sujets qui ont un penchant au suicide.

Il n'y a pas de maladie mentale qui surprenne sa proie plus sourdement que le malheureux penchant au suicide, Je regrette de ne pouvoir, ici, traiter cette matière à fond; mais je dois renvoyer ces détails à un ouvrage sur les maladies mentales , dont je m'occupe. Je me bornerai donc pour le moment, à la considération du crâne.

Nous avons examiné beaucoup de cerveaux et de crânes de suicidés; chez tous nous trouvâmes le crâne très-dense, très-pesant et très-épais; ou s'il n'étoit pas épais , toujours éburné, comme dans toute autre manie de longue durée. Le plus pesant, le plus dense et le plus épais de tous les crânes que renferme ma collection, est celui d'un homme que non-seulement un malheureux penchant poussa à se détruire, mais qui, avant de porter la main sur lui-même, crut devoir immoler une épouse qu'il chérissoit. Dans la première partie du second volume, j'ai consacré quelques pages à cette épouvantable maladie , et j'en ai rapporté plusieurs exemples '.

Trois crânes de suicidés, que je dois à la complaisance de M. le baron.

'PageaoSetsuiv.

à PHÏSIOXOGIE

Larrey, sont ëgaleînent épais et denses. Or, comme ce phénomène se prcîben te si souvent chez les suicidés, il est certain que, dans le plus grand nombre des cas? le penchante se détruire est une véritable maladie da cerveau, quoique cependant sa cause éloignée réside très-souvent dans le bas-ventre.

Nous avons trouvé souvent chez de grands criminels, dont les forfaits ne paroissoient pas suffisamment motivés par les circonstances extérieu-le crâne dans le même état que chez les maniaques. Puissent les observateurs et les juges donner quelque attention à cet aperçu!



Influence du cerveau sur le crâne» dans les lésions du crâne, et dans certaines maladies des me'ninges.

Il existe plusieurs exemples que, non-seulement dans l'enfance mais aussi dans l'âge mûr, des parties du crâne, enfoncées par une violence extérieure, ont repris leur première situation, ou tout de suite, ou après quelque temps. Je possède un crâne dans lequel un morceau d'un pouce , de la partie supérieure du frontal r avoit été enfoncé. La lame externe s'est exfoliée, la lame interne se trouve dans le même plan que le reste de la surface interne du crâne, quoiqu'on plusieurs endroits de son pourtour ou distingue les traces de la fracture. D'après les lois énoncées ci-dessus, toute la partie antérieure du crâne est plus épaisse que la partie postérieure.

De même, dans un autre crâne, la surface interne est comme aplanie, quoique l'on distingue à la surface externe des creux profonds, traces des violences dont le soldat de qui provient ce crâne a été la victime à la prise d'Otschakoff,Pl. LV, fig. 2.

Dans un troisième crâne, on distingue plusieurs fentes et plusieurs fractures considérables. Le sujet avoit survécu long-temps à son accident; car, à quelques fentes et à quelques creux près, tout s'est bien rétabli. L'on remarque une pointe qui pénètre dans la cavité de la boîte osseuse, à plusieurs lignes de profondeur. Mais il s'est déposé tant de

Dû CERVEAU. 53

matière osseuse dans cet endroit, que la pointe ne'déborde plus qu'a peine ; tout le crâne est épais et lourd.

M. Blumenbach rapporte aussi des exemples d'os du crâne enfoncés, qui se sont relevés spontanément et tout d'un coup quelques jours apiès raccideut.il cite, à cette occasion, une dissertation de Obertauffer'. Un exemple semblable est rapporté dans les Archives de M. Horn.

Lorsqu'il se forme des excroissances dans les méninges, elles ne creusent point dans la substance molle du cerveau, mais elles poussent au contraire en dehors. La lame interne du crâne est absorbée et usée; la lame externe s'élève en dehors, et devient mince et transparente. C'est par des proéminences de ce genre que l'on reconnoit l'existence, soit des excroissances, soit des hydatides, chez les animaux tout comme dans notre espèce. Je conserve dans ma collection plusieurs crânes de ce genre.

Chez un homme adonné à la boisson, le frontal s'éleva dans là région située au-dessus de l'orbite gauche ; pendant quelques années cette protubérance augmenta de plus en plus, sans qu'il en résultât d'autre inconvénient qu'un gonflement et une paralysie de la paupière supérieure. A la fin, le malade sentit sa mémoire et ses autres facultés intellectuelles s'affoiblir; le frontal continua de s'élever de plus en plus} il survint des céphalalgies, la cécité, une paralysie des extrémités inférieures, une incontinence des excrétions naturelles; une apoplexie mit fin à- ses souffrances. On découvrit, sous la proéminence du frontal, une excroissance considérable de la dure-mère ; l'orbite même étoit tellement rétréci, que l'œil avoit été poussé en avant avec violence.

Petit vit une excroissance semblable à la surface inférieure des lobes antérieurs; elle se porta sur les orbites, et déplaça l'oeil.

Lorsque de pareilles excroissances vont toujours en augmentant, elles finissent par perforer le crâne, et quelquefois par acquérir sur la partie supérieure ou latérale de la boîte osseuse des dimensions qui égalent celles de la tête, PI. LV, fig. 4.

? De Euklasi cranii sponte restituta, Argentor. 1771.

54 PHYSIOLOGIE

Nous voyons journellement 5 dans l'étal de maladie, des exemples de


la manière énergique dont les parties molles sont capables d'agir sur les
os. Des anévrismes finissent par perforer les os les plus solides; des
excroissances amincissent lés côtés. Je connnois des personnes qui,
ayant eu le sternum fortement déprimé par un accident, sont restées
asthmatiques pendant plusieurs années; mais à la fin, l'effort continuel
'des poumons a fait céder les côtes latéralement, elles se sont arquées
davantage en dehors, et les poumons ayant acquis l'espace nécessaire, la
espiration s'est rétablie. Lorsque le bulbe de l'œil a été détruit, l'orbite . ;
se trouvé déjà sensiblement rétréci après deux ou trois semaines;
lorsque le bulbe de l'œil dégénère au contraire en une excrois- '

sance, dont le volume surpasse ses dimensions naturelles, l'orbite se trouve dilaté au point de déplacer même les osselets du nez.

Ce que j'ai dit dans cette section, fait voir dans quelles circons- t

tancés l'on/peut5 inféret1 de la forme extérieure du crâne, un développe» ;ïnëht plus'ou moins grand des parties cérébrales.

Je dois exposer maintenant, comment je suis parvenu à découvrir
le siège des organes cérébraux. ,

D V CERVEAU, 55

SECTION II.

Sur les fonctions des parties cérébrales,

Historique de la découverte des fonctions cérébrales.

m traitant de la pluralité des organes du cerveau, j'ai cité plusieurs auteurs anciens et modernes, qui ont présumé que les différentes facultés intellectuelles dévoient avoir chacune son organe différent.

S'il en est ainsi, comment se fait-il qu'aucun de ces grands hommes n'ait découvert un seul organe ? Pourquoi tous ont-ils désespéré de ce genre de découvertes!

L'une des principales causes, c'est le défaut de connoissances relatives aux fonctions des nerfs en général, et de ceux des sens en particulier; fonctions sur lesquelles ils ne possédoient que des notions vagues et incertaines. Ils n'avoient pas d'idées justes sur l'origine des dispositions morales et intellectuelles, et sur les conditions sous lesquelles leur manifestation est possible. Leurs connoissances relativement à la structure du, cerveau, et aux fonctions qui lui sont propres, étoient également très-incomplètes, et ils n'avoient donné aucune attention ni à la différence de forme du crâne, ni à l'influence qu'exercé la différence de forme du cerveau sur le crâne, réceptacle de ce dernier. On avoit à peine saisi quelques appercus sur la véritable cause première des maladies mentales. Voila pourquoi on n'avoit ni assez de lumières, ni le courage de secouer les entraves d'une fausse philosophie de l'homme. Ceux qui étoient doués d'assez de pénétration pour chercher des organes particuliers pour des facultés de l'âme particulières, en cherchèrent précisément pour des facultés qui ne peuvent pas en avoir; par exemple pour la mémoire, pour le jugement, pour l'imagination , etc. Je prouverai dans ce volume et dans le quatrième, que je suis bien fondé à faire ce reproche aux physiologistes.

> PHYSIOLOGIE

J'ai démontré, dans le volume II, section de l'organe de l'âme, page 213 et suivantes, que les mesures que l'on a prétendu trouver pour Jfess|acultés intellectuelles des animaux et de l'homme, sont inadmissibles. En eflfet, toutes les recherches sur la grandeur absolue du cerveau, sur la proportion de cet organe au corps entier, aux nerfs, à la moelle épinière, à ses parties entre elles, à la face, au cou, ainsi que les recherches sur la ligne faciale de Camper, et la ligne occipitale de Dau-benton, sont de nature bien plutôt à retarder les progrès de nos con-noissances sur les fonctions des parties cérébrales, qu'à les avancer.

Quelques physiologistes pensèrent que les lésions et les mutilations de l'encéphale, soit opérées à dessein, soit accidentelles, sont le seul moyen de nous faire connoître les fonctions du.cerveau, ainsi que de ses parties intégrantes; et, de nos jours encore , les savans protestent contre les preuves que je donne de l'existence de telle ou telle qualité ou faculté fondamentale, et de son organe, par la raison que ces preuves ne sont pas fondées sur de semblables mutilations, et sur.les dérangemens qui en seraient résultés.

Mais pour que des expériences de ce genre pussent répandre de la lumière sur les fonctions des parties cérébrales, il faudrait le concours de plusieurs conditions impossibles à remplir. Il faudrait que l'on pût restreindre tout Peffet de la lésion à la seule partie sur laquelle porte l'expérience; car, si la commotion, l'hémorrhagie, l'inflammation, etc., affectent d'autres parties encore, que pourra-t-on conclure? Pour être sûr que l'on a entièrement détruit un organe, il faudrait que l'on connût d'avance, avec exactitude, tant son étendue que toutes ses origines; mais les organes ne sont pas placés tout entiers à la surface du cerveau ; les fibrilles nerveuses des circonvolutions ne .sont pas épanouies dans un plan horizontal, comme dans l'hydrocéphale complet; elles »plongent au contraire perpendiculairement "vers leurs appareils de renfort, et vers leurs origines, tels que les soi-disant corps striés, les soi-disant couches optiques, et les soi-disant cuisses du cerveau, etc. Ainsi, comment détruire un organe quelconque sans léser aussi ceuss qui l'avoisinent, et sans causer la mort de l'animal ? Il faudrait pouvoir


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