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III. Liens avec le secteur Žconomique



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III. Liens avec le secteur Žconomique

Mis ˆ part les matŽriels et procŽdŽs d'enregistrement, qui ont naturellement suivi l'Žvolution du numŽrique, deux ruptures ont marquŽ l'Žvolution de la synthse musicale :


• la premire est le bouleversement du marchŽ des synthŽtiseurs au lancement du DX7 en 1982 par Yamaha,

• la seconde est l'apparition du "home studio" autour des ordinateurs personnels et le large dŽveloppement des logiciels d'Ždition et de traitement de sons.


Actuellement, l'usage croissant des rŽseaux va sans doute introduire des modifications dans les pratiques musicales avec les logiciels en freeware et shareware et les prestations de services sonores ˆ distance.


III.1. L'industrie des synthŽtiseurs

Aprs le dŽveloppement des premiers algorithmes de synthse de sons par blocs fonctionnels modulaires, avec comme pionniers les programmes MUSIC IV dŽveloppŽ par Max Mathews ˆ la Bell Telephone et largement diffusŽs par Howe, Risset, Chowning et surtout Vercoe, l'industrie des synthŽtiseurs a dŽmarrŽ avec deux types d'Žquipements : les Žquipements basŽs sur la synthse et offrant des possibilitŽs de programmation des sons comme le Synclavier, et les Žquipements se situant en continuitŽ avec les orgues Žlectroniques comme le synthŽtiseur MOOG.


Aprs l'amorage du marchŽ et cependant avant qu'il ait pris suffisamment d'ampleur, Yamaha lance la gamme des synthŽtiseurs DX7. La stratŽgie de Yamaha et son succs avec le DX7, qui a considŽrablement dŽpassŽ ses prŽvisions, est importante ˆ analyser.
Le principe des synthŽtiseurs DX7 est celui de la synthse de sons par modulation de frŽquence dŽveloppŽ par le compositeur John Chowning, une dizaine d'annŽes avant le lancement sur le marchŽ du DX7. Ce procŽdŽ offrait la qualitŽ de produire des sons au spectre trs riche avec trs peu d'ŽlŽments, et surtout il a bŽnŽficiŽ des recherches de Chowning, qui a mis au point des recettes de synthse d'une qualitŽ exceptionnelle, en caractŽrisant l'Žvolution interne du son et aussi la variation des paramtres suivant le registre et l'intensitŽ - ce qui a pu tre programmŽ "par rgles" sur le DX7. La stratŽgie initiale de Yamaha a ŽtŽ de fournir une gamme de synthŽtiseurs. Le DX7 Žtait le milieu de la gamme DX produisant des sons d'une certaine richesse et utilisable en mode prŽprogrammŽ ("timbres d'usine"), et se prŽsentant physiquement comme orgue compact avec un clavier, une bande de sŽlection de commandes et des cassettes interchangeables, le tout dans un encombrement rŽduit, transportable et posable sur une table. Le dŽveloppement de la gamme s'effectuait ensuite selon le concept de l'informatique (prŽsente dans le Synclavier) avec un micro-ordinateur incorporŽ et un Žcran de dialogue qui devait permettre de construire par programmation ses propres instruments. Le haut de gamme Žtait un matŽriel informatique assez perfectionnŽ disposant de toutes les fonctionnalitŽs d'un PC actuel et qui pouvait atteindre 10 fois le prix de l'Žquipement de base DX7 (150 000 Frs).
Les autres Žquipements de la gamme ont eu moins de succs. Le DX7 a mieux rŽussi : il se prŽsentait comme un compromis entre le synthŽtiseur et l'orgue Žlectronique. En effet :

- comparŽ aux autres synthŽtiseurs, il permettait d'obtenir des sons plus riches avec moins de manipulation et plus rapidement,

- comparŽ aux orgues Žlectroniques, il en avait la fonctionnalitŽ (absence de programmation complexe) tout en gagnant en compacitŽ et en transportabilitŽ.
-> En profitant de l'accŽlŽration du marchŽ des synthŽtiseurs et des orgues Žlectroniques, le DX7 a dŽtruit l'industrie europŽenne et a affaibli l'industrie mondiale des orgues Žlectroniques et des synthŽtiseurs.
-> Il a d'autre part lancŽ un nouveau concept, celui des "Master Keyboards", qui pŽntre la grande majoritŽ de l'industrie de la synthse numŽrique du son.
-> Il a d'autre par affaibli la crŽation musicale numŽrique, pourtant en plein essor aprs le dŽveloppement des recherches technologiques et musicales, en bloquant l'Žmergence de machines commerciales plus ouvertes en matire de commande de sons, plus gŽnŽriques en matire d'algorithmes et de relation avec d'autres procŽdŽs de synthse et de meilleur niveau (polyphonie en particulier)....
On notera cependant que le DX7 pouvait tre programmŽ par les utilisateurs ˆ la recherche de timbres et d'effets personnels: un cours d'ŽtŽ en 1986 au CCRMA de Stanford a montrŽ que les compositeurs intŽressŽs pouvaient apprendre cette ressource... qui n'a pas assez durŽ (le DX7 a ŽtŽ retirŽ des catalogues avant 1990).
La pŽriode de l'"aprs DX7" se caractŽrise par une activitŽ rŽsiduelle (de rŽsistance) selon deux axes :
• l'une visant ˆ satisfaire la demande en crŽation musicale non servie par le DX7 avec

- le dŽveloppement volontariste en France de la machine SYTER de l'INA-GRM par la sociŽtŽ Digilog, calculateur puissant et gŽnŽrique pour la synthse de sons

- le dŽveloppement Žgalement volontariste de la gamme 4X ˆ l'IRCAM, sŽrie de processeurs Žgalement puissants pour la synthse de sons en temps rŽel avec une tentative de commercialisation par Sogitec, qui s'est soldŽe par un Žchec,
• l'autre ˆ se maintenir ou ˆ dŽvelopper le marchŽ "grand public" avec :

- le maintien sur le marchŽ de la sociŽtŽ Bontempi sur le crŽneau trs bas de gamme (circuits sonores intŽgrŽs dans les jouets).

Il faut noter que l'antenne de recherche IRIS, dirigŽ par Di Giugno, a rŽalisŽ des circuits intŽgrŽs ˆ partir desquels a ŽtŽ dŽveloppŽe une station de travail remarquable, MARS (Sylaviane Sapir, Emmanuel Favreau). Cette station, qui n'a pas ŽtŽ vŽritablement commercialisŽe, a servi de bancs d'essai pour les puces Bontempi, mais aussi d'outil de crŽation et de pŽdagogie (usage ˆ l'INA-GRM et pour la partie Žlectroacoustique du Prometeo de Luigi Nono).

- un balbutiement dans la crŽation de petites sociŽtŽs (Digigramme en France) s'orientant vers la fabrication de cartes de synthse bon marchŽ.




III.2. L'industrie du logiciel, Home studio et PC0

MalgrŽ les avancŽes dans les laboratoires de recherche, l'industrie du logiciel pour la synthse et le traitement de sons musicaux ne s'est rŽellement accŽlŽrŽe qu'ˆ partir du dŽveloppement des ordinateurs personnels, ou plus gŽnŽralement des machines informatiques d'une accessibilitŽ raisonnable pour une personne ou un petit groupe de personnes (la machine PDP10 de l'IRCAM en 1975 Žtait encore une machine centrale importante, et la gamme des "mini-ordinateurs" PDP11 est restŽe cožteuse ˆ l'achat et la maintenance).

Ce fut d'ailleurs sur ce point que la gamme DX de Yamaha a ŽchouŽ, probablement pour un Žcart de une ou deux annŽes, le dŽveloppement du haut de gamme ayant ŽtŽ prŽvu pour le dŽveloppement ultŽrieur des logiciels. On peut remarquer que l'apparition du MacIntosch et de la souris est simultanŽe de la sortie du DX7. Il a donc fallu attendre l'Žlargissement de l'utilisation des PC (2 ans environ) ˆ l'utilisation musicale.
Les logiciels qui se sont alors dŽveloppŽs sont :

• des logiciels de traitement de sons,

• des logiciels de montage numŽriques,

• des logiciels d'Žditeurs de partitions.


Ils sont trs rŽpandus et utilisŽs et l'industrie est florissante. La liste est difficile ˆ dresser. Cette production suit dans ses grandes lignes le dŽveloppement de l'industrie des logiciels applicatifs. Tout d'abord gŽrŽs par des sociŽtŽs ou des centres assez importants, ils se dŽveloppent de plus en plus ˆ partir d'initiatives plus ou moins individuelles selon la technologie actuelle des "plugs-in" sur des systmes d'exploitation rŽceptacles.
• Il existe quelques logiciels de synthse de bonne qualitŽ commercialisŽs ou disponibles en freeware ou shareware: CSOUND, SuperCollider, Max-MSP.

• Il existe encore moins d'outils de crŽation musicale offrant un environnement de crŽation communicant, convivial et complet et de qualitŽ. Ceux-ci restent encore produits de laboratoire et sont utilisŽs par les artistes en rŽsidence dans les studios qui les ont dŽveloppŽs.




III.3. Le cas original et nouveau de Interval Research

Le groupe Interval Research de Palo Alto prŽsente une situation originale qui se fonde sur une analyse de l'Žchec de XEROX PARC (Xerox Palo Alto Research Center), qui s'est vu souffler ses innovations (souris, fentres) par Steve JOBS, fondateur de Apple et concepteur du Macintosh. Xerox PARC a eu une activitŽ d'innovation considŽrable sur les nouveaux concepts d'interactivitŽ. Il a rŽellement ŽtŽ le fondateur de ces nouveaux concepts, mais Xerox n'a pas poursuivi leur dŽveloppement, prŽfŽrant rester sur ses crŽneaux d'origine des photocopieurs et Žtant sceptique vis-ˆ-vis des ordinateurs personnels.


L'analyse de Interval Research se base alors sur trois constats :

• seuls les gros groupes privŽs peuvent mener une recherche innovante ˆ long terme,

• mais ils n'ont pas les moyens de la valoriser;

• les groupes publics font de la recherche ˆ long terme mais ne peuvent pas la protŽger.


Interval Research est un groupe entirement financŽ par des fonds privŽs sans actionnaires :

- qui rassemble ingŽnieurs, chercheurs de diffŽrentes disciplines (Žlectronique, informatique, physique, sociologie, psychoacoustique, ethnomusicologie) et artistes ;

- dont la mission est la recherche ˆ long terme ;

- qui ne divulgue pas ses recherches ;

- qui lance des sociŽtŽs "Start up", dont il est clairement prŽdit que beaucoup peuvent Žchouer, mais que celles qui n'Žchoueront pas devraient tre vite cotŽes en bourse ;

- il est prŽvu que les recette de ces dernires, en cas de rŽussite, sont rŽinvesties pour poursuivre la recherche ˆ long terme.

http://www.interval.com


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