Les lieux de l'Informatique musicale
L'informatique musicale est nŽe aux Etats-Unis - aux Bell Laboratories - et elle continue ˆ s'y dŽvelopper, surtout ˆ l'UniversitŽ Stanford (CCRMA : Center for Computer Research in Computer Music and Acousticsc crŽŽ par John Chowning, avec un corpus important de recherches, d'Ïuvres musicales et de publications), mais aussi ˆ U.C. Berkeley (Center for New Music and Audio Technologies, David Wessel), U.C. San Diego, M.I.T. (Media Lab), Princeton, Dartmouth College, University of Illinois, Northwestern University, Yale. Au Cal Tech, un groupe a rŽalisŽ des circuits VLSI de pointe pour la musique. Le Japon a su exploiter industriellement les acquis de la recherche (Yamaha, Casio, Roland...).
En Europe, il faut signaler l'activitŽ en Italie, notamment le Centro for Sonologia Computazionale de l'UniversitŽ de Padoue, le Laboratoire industriel IRIS prs de Rome ; la SociŽtŽ Italienne d'Informatique Musicale est trs active. Le Sonic Arts Union de Grande Bretagne est un consortium efficace de compositeurs utilisateurs. L'Allemagne est en train de combler son retard dans le cadre du grand Center for Art and Mediatechnologie de Karlsruhe, qui est un peu le pendant de Beaubourg. Il faut mentionner les recherches remarquables du Department of Speech and Music Acoustics de l'Institut Royal de Technologie de Stockholm (synthse de la voix, analyse de l'interprŽtation par synthse, acoustique musicale). A Zurich et Genve, la Swiss Computer Music Association. Des centres se dŽveloppent en Espagne (Madrid-Cuenca et Barcelone) et en Allemagne (Hambourg).
La France occupe une place de choix en Informatique musicale, en raison de l'existence de l'IRCAM et de ses travaux sur synthse, traitement du signal, modles instrumentaux, acoustique des salles, conception et rŽalisation de processeurs numŽriques rapides et de logiciels d'aide ˆ la composition, mais aussi d'autres centres actifs, relevant de plusieurs institutions : l'ACROE, (IMAG Grenoble), financŽe principalement par le Ministre de la Culture, pionnier de la recherche sur les environnements virtuels (sons, mais aussi image et toucher) et la synthse par modles physiques ; l'Equipe d'Informatique Musicale du LMA, laboratoire propre C.N.R.S., qui a dŽveloppŽ la synthse, la transformation en ondelettes et l'Žtude de la perception. En mme temps qu'une activitŽ importante de rŽalisation et de diffusion musicale GRM de l'INA (Paris) rŽalise une recherche fondamentale aussi bien que technologique. Il en va de mme du GRAME de Lyon. On trouve d'autres acteurs d'Informatique musicale dans le cadre de Laboratoires d'Acoustique musicale ou d'associations musicales. Le GMEB de Bourges organise un Festival "Synthses" des musiques Žlectroacoustiques et des rencontres entre acteurs de l'Electroacoustique et de l'Informatique Musicale.
Internet conduira ˆ une "dŽlocalisation" des ressources de l'informatique musicale, par le biais des "studios en ligne" utilisables ˆ distance (IRCAM, York, Barcelone) : mais les centres continueront de dŽvelopper ces ressources et ˆ rŽgir la diffusion.
Le DEA Musique et Musicologie du XXme sicle fait une part ˆ l'informatique musicale, et le DEA ATIAM propose depuis 1993 une introduction ˆ l'informatique musicale ˆ l'intention des scientifiques. L'IRCAM propose un cursus d'informatique musicale d'un an ˆ l'initiation des compositeurs. Au Conservatoire National SupŽrieur de Musique de Lyon, SONUS est un cursus d'Informatique musicale pour compositeurs sur plusieurs annŽes. L'INA-GRM, comme d'autres centres de production, organisent des formations en vue de la rŽalisation musicale dans ses studios. A l'Žtranger, divers centres proposent des cursus sur plusieurs annŽes.
Il faut noter que si l'informatique musicale s'est beaucoup dŽveloppŽe en France gr‰ce ˆ la politique de la Direction de la musique, elle ne trouve pas aisŽment sa place dans les laboratoires de recherche C.N.R.S. ou universitaires, en dŽpit de son intŽrt proprement scientifique. Seul le soutien - et l'Žvaluation - de la Direction de la musique du Ministre de la Culture peut assurer une exigence musicale suffisante.
Problmes
La vitesse du changement technologique rend vite caducs les appareillages spŽcialisŽs, ce qui gne la constitution d'un corpus de savoir-faire, l'approfondissement d'une tradition de composition et d'interprŽtation et d'Žcoute et la dŽcantation de "classiques". Aussi est-il important d'assurer la portabilitŽ des dispositifs technologiques de rŽalisation sonore, surtout si celle-ci est rŽalisŽe en temps rŽel et non "sur support", c'est-ˆ-dire sous forme d'un enregistrement.
Bien des dŽmarches significatives sont mal comprises, ignorŽes ou oubliŽes. La musicologie est en effet mal armŽe pour rendre compte des dŽmarches de l'informatique musicale, manquant de documents immŽdiatement exploitable comme une partition traditionnelle. Or, la plupart du temps, ces documents existent, mais ils doivent tre mis "en clair".
RŽfŽrences
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